track forty one

Pierre est complètement détendu pendant le débriefing d'après course. Il a même un air de défi dans les yeux pour quiconque oserait faire une remarque sur la présence d'Alma-Lïa sur le circuit.

Évidemment, personne ne dit rien, notamment car ils ne sont pas là pour ça. Même l'attachée de presse n'essaie pas de retenir Pierre comme la veille, pourtant, il sait qu'elle va avoir du boulot cette semaine.

Il n'a pas gardé le pull reputation bien longtemps, mais les photos resteront pour toujours.

-C'est moi, princesse, lance-t-il en entrant dans sa pièce. Il rit en la trouvant assise par terre, en train de taper un rythme sur le sol, son téléphone dans les mains. Je t'ai pris des trucs, déclare-t-il avant de lui tendre plusieurs tee-shirts Alpine.

Alma-Lïa se lève d'un coup, et Pierre s'attend à la voir prendre les vêtements pour les regarder. À la place, elle se glisse dans ses bras.

-Merci pour aujourd'hui.

Il rit.

-Tu parles... t'étais enfermée dans une pièce toute seule, là.

Elle hausse les épaules.

-T'aurais sûrement pu aller sur le paddock... c'est plutôt safe.

Elle hausse les épaules.

-J'irai la prochaine fois. Là, j'ai écrit une chanson.

-Du nouvel album ? Qui s'appelle comment, déjà ?

Elle sourit.

-Bien tenté. Dommage, je me souviens très bien que tu le découvriras en même temps que tout le monde.

Il soupire bruyamment.

-Mais il y a des chansons sur moi !

Elle hoche la tête.

-Si tu devines, je ne nierais pas.

-Je sais que t'es chanteuse de chansons et stratégiste, mais moi, je suis qu'un pauvre conducteur de voitures que tu trouves même pas beau et...

Alma-Lïa éclate de rire.

-Qu'est-ce que t'as, c'est encore les effets de rouler à 300 ?

Il fait la moue. Il sait qu'il devrait lui dire que ce week-end, on est venu lui chercher des poux par rapport à leur relation. Elle doit le savoir, il refuse de lui cacher.

Mais il n'est pas sûr d'avoir la force ce soir.

-C'est que t'as vu des pilotes toute la journée, je m'inquiète que tu en aies trouvé un plus à ton goût...

-Oh, mais t'es mignon... tu sais je les aies pas trop vus aujourd'hui, je te dirais ça la prochaine fois que je viens quand j'irai sur le paddock, que je les verrais mettre leurs combis sur leur taille et tout.

-T'es une enfoirée, Alma-Lïa.

Elle rit, et il s'empêche de sourire en entendant ce bruit. Il doit rester dans le personnage.

-Tu me cherches, aussi, tu penses que je vais répondre sérieusement à ça ?

Il croise ses bras sur sa poitrine.

-Pierre, arrête, le supplie-t-elle. Qu'est-ce que tu veux que je te dise, que tu es mon seul lover de la Formule 1 ?

-Oui, exactement, sourit-il, et elle secoue la tête d'un air moqueur.

-T'es vraiment pas concentré, hein... je te donne plein de signes.

Il n'a pas le temps de lui demander ce qu'elle veut dire par là qu'elle enchaîne sur les tee-shirts Alpine qu'elle vient de recevoir, et comme à chaque fois qu'elle est heureuse, Pierre la laisse parler beaucoup et l'écoute avant attention.

-Tu sais ce qui me déçoit beaucoup ? demande-t-elle en montant dans l'ascenseur de l'hôtel. C'est que tu n'es pas fatigué comme moi après un concert.

Pierre rit.

-Pourquoi faire ? Je te dis déjà ce que je pense sans être fatigué.

Elle sourit, et fronce les sourcils en voyant le visage de Pierre se décomposer.

-C'était pas un reproche. Je te ferais jamais de reproche sur ta personne... c'était pour rire.

-J'ai changé d'avis.

Il plisse les yeux, et elle soupire.

-T'es fatigué à ta manière. Ça te transforme en personne pas sûre d'elle. Je rigole, Pierre, j'ai pas besoin de voir les autres pilotes pour savoir qu'ils m'intéressent pas. Et je sais que tu te moques quand tu parles du fait que je parle pas de mes sentiments parce que t'as que partiellement raison.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, et ils sortent en silence. Pierre passe devant pour ouvrir, et une fois la porte refermée derrière eux, il demande :

-Je t'ai saoulé ?

Alma-Lïa fronce les sourcils, confuse, et il ajoute :

-Tu m'as appelé Pierre et ça arrive à peu près jamais.

Elle sourit avant de secouer la tête.

-Non, tu m'as pas saoulé. J'ai même pas réalisé que je t'appelais par ton prénom... Tu sais toutes ces fois où je me rabaisse à penser que coucher peut tout arranger et tu m'expliques patiemment que non ? C'était un peu le changement de rôle. Et comme pour moi, si ça se reproduit... alors je te redirais ce qu'il faut pour te rassurer.

Il franchit le mètre qui les sépare pour l'entourer de ses bras.

-T'es tellement une femme incroyable.

-Je sais.

Il rit et la serre encore plus fort.

-Je peux prendre une douche avant de dormir, le conducteur de voitures ? demande-t-elle en quittant ses bras, et il hausse un sourcil.

-Je comprends pas trop pourquoi tu me demandes l'autorisation de te laver, là ? On en parle à chaque fois mais tu sais, on ne paie pas l'eau dans les hôtels. Attends, c'étaient des avances ?

-Mais non, n'importe quoi. Je sais que c'est une règle implicite mais pas quand l'autre est complètement claqué...

Pierre la dévisage, surpris.

-Quoi ?

Elle semble gênée de devoir s'expliquer.

-Bah, tu n'as jamais essayé de coucher avec moi après un concert... bon, tu vas dire que le mot essayer ne convient pas... tu ne m'as jamais proposé ? Et je pensais que c'était parce que j'étais fatiguée.

Il sourit.

-Oui, c'est le cas. Mais je pensais pas que t'avais remarqué.

-Si, j'ai remarqué. Donc... pareil de mon côté. La question, c'était plutôt de savoir si tu allais t'endormir pendant ma douche.

-Non, tu as le temps.

Dix minutes plus tard, c'est une Alma-Lïa prête à se coucher qui apparaît. Pierre a failli s'endormir en attendant, et il sait qu'elle le voit bien.

-Je pourrais revenir à un Grand Prix ?

Il sourit, clignant des yeux de fatigue.

-Tu as ton pass, maintenant. Je te présenterai mieux les autres, la prochaine fois.

Il ne peut pas la voir hausser les épaules.

-Je viens pour voir mon lover conduire, tu sais, pas ses collègues.

-T'aimes trop la Formule 1, il s'avère que tu as quelques notions sur mes collègues, comme tu dis.

Elle rit.

-Oui, mais je veux dire... pas pour avoir l'air pas sûre de moi, vraiment pas. Mais si tu n'as pas envie de me présenter officiellement, ça ne me vexera pas. Pas par rapport à ma réputation, juste... que c'est récent.

-Alma-Lïa... je suis arrivé sur le paddock avec un pull reputation, pour la discrétion, on repassera. Et puis, je pense pas que ce soit une question de temps, tu sais. Je pourrais t'épouser.

Ce sont les derniers mots qu'il prononce avant de s'endormir, laissant la chanteuse bien réveillée, le cœur qui bat.

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ce qui est bien ce moment c'est que je n'ai pas besoin de faire de montages, la vie s'auto-régule

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