Les couleurs

Clair

Si j'écris, c'est que les médecins pensent que je suis en fin de vie. Je suis une des premières de mon cas. Je veux vous expliquer ce que j'ai.

J'ai une maladie qui se nomme « Coulorsensoriel » (j'ai vérifié l'orthographe plusieurs fois). En gros, c'est une perte de sens et de couleurs. De couleurs ? me diriez-vous. Oui, de couleurs. Laissez-moi vous expliquer.

Je m'appelle Clair. J'ai une famille extraordinaire. Vraiment, je veux dire. Une mère qui s'inquiète pour nous et nous couvre et un père attentionné et aimant. J'ai un frère jumeau aussi. Travis. Pour lui, le collège c'est pas cool. Il se fait racketté là-bas. Il refuse de l'admettre évidemment et ne s'en plein pas, mais je sais qu'il souffre. Je l'empêche de faire l'irréparable chaque jour...

Maman est enceinte en plus. De deux jumeaux. Une fille et un garçon, comme Travis et moi. Si leur naissance est fixée, ma mort ne l'est pas. J'espère que je pourrais les connaître avant la fin...

Revenons à ma maladie. Elle est mortelle. Voici comment elle s'est manifesté.

C'était un mercredi soir. Je revenais d'un cinéma avec Travis et Zoé, ma meilleure amie, et ma vue s'est troublée puis j'ai tout vu en noir et blanc. Ça m'a tellement perturbé que j'en ai eu le tournis. Je suis tombée dans les bras d'un inconnu... La honte !

Cet inconnu là, était particulier. Il portais un bonnet et une écharpe alors que l'on été fin Été. La seule parcelle de son visage qui n'était pas cachée par son écharpe, était ses yeux gris. Il a dû me prendre pour une idiote mais il m'a aidé à traverser sous les yeux ébahis de mon amie et de mon frère.

Je vous explique ce qui s'est passé. Mes yeux sont devenus blanc. Ils avaient perdu toute couleur et ne détectaient plus aucune couleur non plus. En plus j'ai perdu de ma vue, de mon ouïe, de mon toucher, de mon odorat et à partir de ce moment mon goût m'a complètement abandonnée.

La salade n'avait pas de goût ce soir là.

Ma mère a tout de suite remarqué ou alors Travis lui a dit ce qui s'est passé. En tout cas, elle m'a emmenée chez le médecin le lendemain matin qui lui m'a envoyé à l'Hôpital. Là -bas, ils ont diagnostiqué une maladie peu commune et mortelle, la « Coulorsensoriel ». Ils ont gratifié ma mère d'un « Nous sommes désolés ». Elle était désespérée. Il faut dire qu'elle pense toujours que tout es de sa faute. À partir de ce moment là, Maman a découvert tout, j'ai bien dit TOUT, nos problèmes, à mon père, Travis et moi. Elle se maudissait jour et nuit en se répétant qu'elle était une femme et une mère affreuse, qu'elle ne nous méritait pas. Quelle horreur ! C'est complètement faux ! Mais on avait beau le répéter rien n'y faisait...

Entre temps, j'ai dû aller dans un bâtiment spécialisé. Et là, qui ai-je rencontré ? Cet étrange inconnu. Évidemment. Et bien, figurez-vous que celui-ci était atteint d'une tumeur maligne, c'est-à-dire du cancer.

Calixte

Cette fille, là, Clair, elle est trop bizarre. Elle est atteinte de la « Coulorsensoriel ». Rien que le nom donne envie de vomir. Quand je l'ai vu, évidemment que je me suis dit que c'était étrange. Il y a une fille qui fait un malaise sur la route. Je vous jure que ça fait flipper. Première pensée : Hors de question qu'une fille aussi jeune meure alors que je peux l'aider ! Du coup je l'ai retenu par son teeshirt et je l'ai ramené sur le trottoir vite fait. Fallait voir à quel vitesse allaient les voitures.

Le pire, ou le mieux, à voir, c'est que je l'ai revue dans le Bâtiment, c'est comme ça qu'on appelle le « truc », en fait la plupart des gens n'y restent pas assez longtemps pour lui donner un nom. Ouais, c'est moche, mais c'est comme un lit de mort, on y envoie les mourants et voilà, quoi.

Le plus triste dans l'histoire, c'est que Clair est devenu mon amie et peut-être... peut-être plus. Cette merde de maladie l'a emporté avant que la mienne ne m'emporte moi.

On a tous pété un câble. Vraiment. Le pire c'est que sa mère a dû partir et n'a jamais pu dire au revoir à sa fille. Faut dire que c'est à ce moment que les petits frère et sœur de Clair ont décidé de naître. Autour d'elle Clair avait son frère, son amie et son père. Et moi. Elle a dit :

« Faites pas cette tête ! On se reverra ! (Elle a rit) Souriez ! (Personne n'en était capable) D'en haut, je veux vous voir heureux ! »

C'est ses dernières paroles. Toujours à s'inquiéter pour les autres Clair, hein ? Oh ! Dieu ! Faites que la mort m'emporte vite pour que je la rejoigne !

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