Twenty Three
Après lui avoir rendu ses clés de voiture, Erd avait fini par dire à Eren de rentrer chez lui puisqu'il ne pouvait pas abandonner Hanji dans la cohue de la fête. Ainsi, Eren, qui n'avait aucunement envie de retourner se morfondre chez lui, avait roulé le plus lentement possible pour rentrer. Si bien qu'au lieu de mettre 30 minutes en temps normal, il avait réussit à arriver devant sa porte 1h10 après son départ.
Comme il s'y attendait, sa mère dormait déjà à points fermés dans sa chambre. Cependant, il aurai du savoir que Jean et Connie seraient affalé dans la sienne à ronfler comme des ours en hibernation. À la vue de Connie recouvert d'une couverture rose, étalé sur Jean et de celui-ci positionné en étoile de mer au travers de son lit, Eren eu une folle envie de rire.
Le brun retira sa veste en cuir qui lui donnait froid, la balança dans un coin et s'arma d'une couverture beige qui trainait au sol. Il était de toute manière trop fatigué pour prendre en photo les deux imbéciles qui squattaient sa chambre.
Il retira les chaussures et sans prendre la peine de pousser ses deux amis il se laissa tomber dans son lit. Il se fit une place tant bien que mal dans cet amas de chaleur, arrachant quelques grognement de mécontentement au passage. Une fois blottis chaudement entre Jean et Connie, il y eu quelques minutes de flottement rythmé par les respirations de ses deux acolytes et marqué par l'odeur de tabac froid avant que ce soit le noir.
L'odeur d'œufs au plat et les grésillement de la télé furent la cause du réveil d'Eren. Il prit quelques minutes pour se sortir du sommeil et enfin ouvrir les yeux. Connie était en train de bidouiller il-ne-savait-quoi derrière la télévision en râlant comme à son habitude. Tandis que Jean était introuvable, en tout cas, il n'était pas dans la chambre d'Eren.
Celui-ci se tourna sur le côté n'ayant pas la motivation nécessaire pour se lever. Il était toujours emmitouflé dans les couvertures et n'avait pas l'intention de bouger de sitôt. Après sa soirée d'hier, il ne voulait qu'une chose : dormir.
Ou boire. Mais il était sûrement beaucoup trop tôt pour ça.
Connie c'était relevé et grattait son crâne chauve sans relâche. Il remarqua vite que les yeux d'Eren le fixaient avec amusement.
"Eren ! T'es réveillé ? Cool ! Lève tes fesses de ce lit et aide moi avec cette télévision du diable. Comment tu peux être blindé de thunes et ne pas avoir une télé qui fonctionne normalement ?"
Bon c'était foutu pour la grasse matinée... Eren s'assit non sans mal sur le bord du lit et s'étira en faisant craquer sa colonne vertébrale. Il remarqua alors un fil qui pendait sur le côté du meuble télé. Il soupira mentalement.
"Connie branche le câble HDMI abrutit."
Il n'attendit pas la réponse du plus petit et se dirigea vers la porte. Une fois engagé dans les escaliers, le cri de victoire du dit abrutit le fit sourire et lever les yeux au ciel. Vraiment un abrutit.
Il trouva Jean dans la cuisine en pleine introspection spirituelle face au saladier à fruit. Ah, c'est vrai qu'il n'était pas du tout du matin. Eren lui colla une bourrade dans l'épaule et s'assit en face de lui. Jean avait failli tomber du tabouret de bar sur lequel il était et ne manqua pas de faire savoir son mécontentement.
"Hé, mais ça va pas dumbass j'ai failli tomber à la renverse avec tes conneries.
-Bah c'était déjà mieux que de te retrouver la tête dans le panier à fruit, une orange écrasé sur le front nan ?
-Oh ta gueule Eren toi et tes idées de merde là."
Ils se regardèrent et rirent de bon cœur. Cependant, une odeur de brulé les stoppa vite dans leur élan de gaité. Jean sembla réfléchir et d'un coup il paru se rappeler d'un élément important.
"Les œufs !"
Il sauta du tabouret et contourna l'îlot central pour se précipiter vers le gaz. Eren ne prit même pas la peine de se retourner et fit un effort monstre pour ne pas rire à l'image d'un Jean paniqué derrière lui.
"Ah putain, Carla va me tuer. Aïe, mais c'est brulant cette merde ! En plus ça accroche, poêle antiadhésive mon cul ouais ! Eren bâtard, aide moi au lieu de te fendre la gueule dans ton coin !"
Le brun n'avait pas réussi à se contrôler et était maintenant affalé sur le plan de travail, une crise de fou rire le pliant en deux.
"Oh putain c'est- le meilleur réveil- de tout les temps !
-Eren, enfoiré !"
Et c'est Eren et Jean qui chahutant comme des enfants qui accueillirent Carla dans la cuisine. Si en temps normal elle se serait attendrie, son air joyeux avait laissé place à une expression des plus sérieuses. Elle interrompit Eren qui ébouriffait les cheveux de Jean dans une prise de catch savamment exécuté.
"Eren, ton père vient d'appeler."
Les deux garçons s'arrêtèrent dans leurs mouvements et le silence répondit à la sentence de Carla. Jean déglutit aussi discrètement qu'il le pu et Eren desserra sa prise autour de son cou. Ils se redressèrent et le châtain se gratta la nuque.
"Qu'est ce qu'il veut encore ?
-Ne soit pas agressif mon chéri d'accord ? Il... Enfin, tu est demandé dans ses bureaux à Maria."
Le sang se glaça dans les veines de Jean. Si le père d'Eren le convoquait dans ses bureau près de l'Opéra c'était très mauvais signe. Grisha Yeager avait une façon complètement glauque de traiter son fils. Quand il voulait le voir pour parler affaire c'était dans les bureaux de Karanes, pour les planifications de projets quels qu'ils soient c'était à Trost. Et pour les affaires personnelles c'était dans les bureaux de Maria près de l'Opéra. Il vit Eren serrer les dents, il posa donc une main amicale sur son épaule.
"À quelle heure ?
-Dès que tu peux mais impérativement aujourd'hui.
-Très bien. J'irai ce soir.
-Tu as quelque chose de prévu aujourd'hui ?
-Non mais il est hors de question que je rapplique comme un petit chien à chaque fois qu'il veut me voir. La patience n'a jamais tué personne. "
Jean sourit à l'entente de la réplique d'Eren et de son ton moqueur. Ça promettait de faire des étincelles entre le père et le fils. Et Jean savait que si ça dégénérait, Eren ne se laisserai plus marcher sur les pieds cette fois ci. Il ne savait pas ce qui avait changé dans ses yeux. Il ne savait pas encore ce qu'il c'était passé hier mais il avait sûrement atteint le point de rupture.
Eren passa donc sa journée à trainer sur le sofa du salon, une manette entre les mains et un caleçon à oursons bleus sur les fesses. Jean et Connie étaient finalement restés et se plaisaient à se moquer de l'accoutrement du brun tout en étant eux même dans des tenues d'animaux ridicules mais ultra confortables.
Le jeune homme du cependant passer par la case "résumé de la situation". Et passa plus d'une heure à argumenter ses choix et les possibilités d'action nécessaires à l'avancement de sa relation.
Mais le problème était qu'il n'y avait plus de possibilités avec Levi. Et ce constat alarmant n'aurait pas du faire aussi mal à Eren. Il tenait à cet homme plus qu'il n'osait l'imaginer. Et le pire c'est qu'il avait même essayé de lui trouver des excuses. Il était peut être bourré. C'était peut être sans lendemain. Il n'était peut être pas consentant. Mais ce n'était que des "peut être" et Eren ne pouvait être sûr de rien sauf de ce qu'il avait vu.
Et il avait vu Levi embrasser passionnément une femme.
Dans le fond ce qui énervait Eren au plus haut point c'était qu'il ne regrettait rien. Il aurait même été tenté de recommencer juste pour avoir les yeux de Levi braqués sur lui.
Les seules conclusions qu'il avait tiré de ces discussions avec ses amis et Carla c'est qu'il ne pouvait être sûr de rien concernant Levi car c'était beaucoup trop compliqué de prévoir les évènements à l'avance en ce qui concernait le noiraud.
Il se retrouvait donc à quitter la maison avec le cœur comprimé et les nerfs à vif pour sa confrontation avec Grisha.
Il arriva sur les lieux à 17h50 et Eren se dit que son paternel n'avait honte de rien. À chaque fois qu'il mettait les pieds dans le bâtiment de Jäger's Corps, la démesure lui donnait envie de vomir.
Les plafonds semblaient s'élever indéfiniment au dessus de sa tête. Les miroirs étaient eux aussi immenses et impeccablement propres, sans une infime trace de poussière. La moquette était tellement moelleuse qu'il était impossible que des centaines d'employés marchent dessus au quotidien.
En reconnaissant le fils du patron et le responsable prodige des ventes, chaque personne qu'Eren croisait se devait de s'écarter ou de le saluer.
Eren arriva donc rapidement à la réception du deuxième étage et s'adressa à l'une des deux secrétaires.
"Je viens voir M.Yeager. Il m'a fait convoqué ce matin."
Il s'était adressé à elle avec le ton le plus aimable dont il avait pu faire preuve. Mais son agacement était déjà clairement perceptible pour son entourage.
La femme en face de lui se contenta alors de confirmer sa présence au directeur par téléphone. Elle raccrocha le combiné quelques secondes plus tard.
"M.Yeager vous prie de le rejoindre dans son bureau Monsieur."
Eren avait aussitôt tourné les talons et pour s'élancer à la grandes enjambés vers le couloir sur sa gauche. Il n'avait pas manqué de sentir le regard des deux secrétaires qui le contemplaient dans son dos.
Le brun ne s'était pas donné la peine de frapper contre la porte en bois massif du bureau. De toute façon il ne le faisait jamais. C'est pourquoi il ne fut pas surpris de trouver Grisha en pleine discussion avec un homme chauve et bouffit près de la bibliothèque.
Son arrivé provoqua un sursaut chez ce monsieur mais Grisha ne fit aucun commentaire.
"Tu m'as demandé ?
-Effectivement. M. Fritz nous allons devoir reporter cette entrevue, j'ai à faire avec mon directeur des ventes."
L'homme ne se fit pas prier et passa la porte en saluant Eren et son père. Grisha avait regagné sont bureau et ses doigts étaient croisés sous son menton anguleux.
La pièce sentait le synthétique et le gel antibactérien. La moquette était rouge sang, les rideaux de même couleur étaient à moitié fermé. Et comme si la pièce n'était pas assez impériale, une grande baie vitrée se trouvait derrière le bureau du Roi.
Eren haïssait cet endroit. Trop arrogant, trop aguicheur. C'était juste trop.
Il se tenait près de la porte à une distance incroyable de Grisha. La pièce était tellement vaste qu'il fallu que l'homme hausse la voix pour être audible.
"Il faut qu'on parle.
-De quoi ? Tu a ordonné ma présence ce matin ça doit forcément être important.
-Tu fait bien de remarquer que je voulais te voir ce matin. Il est bientôt 18 heures.
-J'avais d'autres choses à faire."
Eren s'agaçait vite, c'était connu. Mais en présence de son père c'était encore pire. Grisha tiqua mais ne releva pas.
"Tu as participé à une fête chez les Ackerman avant hier.
-J'ai accompagné Carla chez Mikasa oui. Où est le problème ?"
Le tiroir de l'immense bureau s'ouvrit en silence alors que le père Yeager sortait des documents et les posait devant lui. Il ouvra une sorte de dossier et en sortit des clichés de la demeure Ackerman.
Eren était trop loin pour les voir en détails. Mais Grisha les leva devant lui pour qu'il puisse voir. Et le sang d'Eren ne fit qu'un tour. Là, juste devant lui, des photographies de Levi et lui dans le hall de la maison. Si elles n'avaient rien d'exceptionnelles à première vue, le bras possessif de Levi autour des hanches d'Eren ne laissait aucun doute quant à la valeur d'un tel scoop.
Le pire c'est qu'il n'y avait aucune chance de faire passer ce geste pour un mouvement d'inadvertance. En effet, Grisha fit défiler les photos le montrant dans son avancé jusqu'au garage, le bras du noiraud résolument posé autour de sa taille. Merde.
"Le problème c'est que tu profites de ce genre de soirées pour assouvir tes besoins primaires. Le fils Ackerman est un homme ! Et fiancé de surcroit ! À quoi est-ce-que tu pensais ? Quelle réputation donnes-tu aux Yeager !? As-tu réfléchit aux conséquence de tes actes pour notre famille ? Comment peux-tu agir de façon aussi inconsidérée et dégradante quitte à réduire notre honneur familial à néant ?"
Eren se faisait humilier. Encore. Il s'était fait convoqué comme un chien dans les bureaux de son père et non chez lui puisqu'il fallait séparer vie professionnelle et privée. Il s'était soumis aux décisions de son père puisqu'il était venu. Et maintenant il se faisait passer un savon des plus humiliant car il salissait le nom de la famille ? Au nom de quel faute devait-il se retrouver dans cette situation ? Être avec un homme était tout sauf une faute. Il déshonorait la famille ? Quelle famille ?
Eren avait toujours serré les dents et fait profil bas face à son père. Il avait toujours cloisonné la colère : La Bestia. Mais il avait décidé de ne plus se retenir d'être qui il était et de dire ce qu'il pensait.
Tant pis si ça dégénérait.
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J'AI ENFIN DES CHAPITRES D'AVANCE !
Okay donc j'ai trouvé la fin de la fiction il devrait pas y avoir plus de 5 chapitre d'ici la fin mais je sais pas encore le nombre exact.
Ce chapitre et le suivant vont être un peu plus long parce que c'est dur de couper en plein milieu de ce genre de scène. (C'est aussi pour me faire pardonner de l'attente !)
Comme d'habitude merci de me lire et bienvenue aux nouvelles grenouilles ! 🐸
Keur sur vos petites fesses ❤️
La suite au prochain épisode !
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