Concours de Etoile511



@Fuyez_y_a_une_folle2
Pour le concours de Etoile511
Fantastique

Le pas décisif. Celui qui allait changer ma vie. Celui qui allait causer ma mort.
Je réfléchis de longues minutes.
Puis mon regard se posa sur mes avant bras maculés de plaies encore sanglantes.
Sans aucune hésitation, je laisse tomber mon corps dans le vide.
La chute est longue, interminable.
Puis mon corps heurte le sol.
Il n'y aura plus jamais de souffrance.


Je me faufile habilement entre les hauts arbres. Ma main effleure parfois l'écorce rugueuse, comme une caresse pour ce bout de nature.
Le soleil , filtré par les feuilles d'un vert vif , atteint le sol de la forêt en petites taches de lumière.
Les oiseaux chantent , tous mes sens sont éveillés. Un parfum de terre humide empli mes narines et mes pieds nus me portent à travers la forêt dans une danse légère.
Aucune pensée tournée vers l'extérieur, je reste dans ma forêt, dans mon univers, derrière mon bouclier. Cela fait longtemps que je n'ai pas eu nouvelles du monde extérieur. Extérieur a mon jardin secret. Je ne sais si pourquoi je suis là, ni depuis quand j'y suis, mais je suis certaine de vouloir y rester.
Aucune frontière, aucune limite, juste une vie d'un semblant infini.
Comme si aucune bombe , aucune guerre, aucune armée ne pouvait briser la flore et la faune de ce petit monde.
-  C'était le notre ... tu te souviens ?    Lance ai je, mes mots partants dans l'air frais du matin.
Avant, il y avait quelqu'un. Je ne connaissais ni son nom , je ne l'avais jamais vu.
Mais un jour , j'ai ressenti un vide. Il n'y avait plus l'ombre qui me suivait , plus les papillons qui s'envolaient dans les broussailles , les hululements et les cris d'oiseaux, comme un signal sans parole, pour dire qu'il y a une nuée d'oiseaux, ou un sanglier.
C'est ce genre de choses qui ravie une vie infinie. Juste un envol de papillons, un champ de pissenlit ou une pleine lune.
Mais il n'étais plus là. Ou elle.
Car je n'ai jamais su.

Je débouche sur la grande clairière. Les herbes recouvertes de rosée matinale laissent perler les gouttelettes scintillantes à leurs bouts.
La forêt se fait plus sombre, de l'autre côté de notre clairière.
Pourtant les fleurs y poussent. Attirant avec elles de merveilleux papillons.
Un éclair soudain de couleurs. Je ferme les yeux pour inspirer le parfum de ma liberté.
-  Toi tu es libre depuis bien longtemps.       Un nouveau murmure qui disparaît dans le souffle du vent.
Les papillons semblent s'activer, tels des fourmis. Des fourmis avec des ailes.
De jolies petites fées qui s'épanouiraient dans ma forêt, qui virevolteraient entre les fleurs multicolores.
D'ailleurs, une de ces "fées" aux grandes ailes s'élève dans le ciel.
Puis elle tourbillonne en compagnie d'un papillon bleu pâle.
Une danse qui occupe toutes mes pensées.
Elle l'hypnotise.
Une bourrasque dénoue mon ruban. Il s'élève parmi les arbres au bon vouloir de la nature.
Mes cheveux volent dans le vent également, libérés de leur lien.
La fée blanche et orange achève sa danse. En quelques battements d'ailes , elle délaisse son camarade. Elle sort de l'ombre des arbres pour venir tourbillonner autour de moi.
Un coup de vent la chasse , elle revient.
Mais au bout de quelques minutes, le manège m'agace.
Je hurle. Je tombe. Je cours. Mes pensées nostalgiques l'emportent et je cours. Vite.
Puis je m'arrête. Un mur.
Un vieux mur de pierres au milieu de ma forêt.
Recouvert de lierre , comme s'il essayait de se dissimuler parmi les buissons de baies.
Je m'approche doucement, comme pour ne pas effrayer ce petit éclat d'humanité.
Je pénètre le bâtiment. De vielles armoires de bois. De petits livres colorés.
Alors je m'approche encore plus. Je passe le pas de la porte. Ma main frêle dépoussière un des livres.

[ ~2004-2020~
.•* Émily Camélia Leroy *•.

Cause de la mort : Suicide
Âge : 16 ans
Réincarnation : Blanche et orange ]

Est-il écrit sur la première de couverture.
Un miaulement me sort de ma stupéfaction.
Un gros chat roux fait sa sieste sur un siège de velours. Mais il me fixe d'un regard qui me donne presque envie de quitter ces lieux étonnants. Presque.
Je m'assoie sur un autre siège et lit.
La phrase qui m'étonna les plus fut :
[Elle trouva la Bibliothèque]
Je lis la vie de nombreuses personnes.
L'histoire de nombreuses mort.
Aucune peur de retard. De rater quelque chose. Aucun stress , je reste dans la Bibliothèque plusieurs jours. Je lis des centaines d'histoires.
Puis un matin, je saisis un livre. Un livre dont le nom me rends si curieuse ! Le mien.
Alors je le dépose sur ma table. Je m'assoie.
Et je lis. Sur la couverture, aucune date, juste mon nom et la cause : Suicide
Et le livre s'arrêta net, à la 1573 ème page.
[Elle fut piégée par la Bibliothèque]
C'était la dernière phrase, dont je ne me souciais guère.
Alors, pendant des mois , je ne sortis de ma cachette que pour les besoins essentiels.
Je lu l'histoire de millions d'être humain.
Sans comprendre. Réincarnation ? Puis des couleurs.
Et c'est dans une belle après-midi d'été que je compris. La porte était restée ouverte. Car il faisait chaud en cette saison.
Et puis un papillon était entré. Un magnifique papillon jaune. Alors j'avais posé mon livre. Et j'avais regardé le papillon. Puis la couverture.
Réincarnation : Jaune.
Alors cela m'avait paru évident. Et je m'étais demandée comment j'avais pu passer à côté.
Mais maintenant je le savais. J'avais mon secret. Ma forêt. Et la Bibliothèque du Savoir.
C'était comme ça que je l'avais appelée en raison de tous ce que j'avais appris sur le monde extérieur tout en restant dans le mien.

Je rentre dans la Bibliothèque. Le ventre rassasié après des jours à ignorer ma faim.
Et puis je vois un livre. Le livre qui était resté ouvert sur ma table, en cours de lecture.
D'où sort un papillon dans un éclat bleuté.
Un tout petit papillon.
Avec des ailes translucides. Il reste immobile quelques secondes tandis que la lumière bleutée, surnaturelle, s'estompe lentement.
Après quelques minutes de questionnement, j'en déduis que la personne venait de mourir. Et que ce papillon en était la réincarnation.
Je sortis mon livre de la pile posée en coin de table , feuilleta les pages jusqu'à la 1573 ème et lu les nouvelles pages.
[Elle avait découvert le secret. Elle avait découvert son livre.
Sûrement, elle restera dans la Bibliothèque a jamais.
Ou elle s'évadera, comme bien d'autres avant elle. Dans tous les cas , elle aura perdu sa seule chance de vivre une vraie vie.
Sa seconde chance]
Le livre s'était à nouveau arrêté.
Me laissant perplexe.
Je n'avais aucun souvenir de ce monde dont parlait le livre.
Et aucunement envie de le découvrir ! Cette forêt était tout ce dont j'avais besoin.

Je penses que plusieurs années passèrent. Mais cela ne se vit ni sur mon visage, si sur ma curiosité à découvrir ce monde.
Mon livre évoluait chaque jour , mais peut m'en importait , ma vie ici étais parfaite.
Mais peu à peu, ma solitude causa quelques fentes dans mon cœur.
Un matin, je me surpris a essayer d'articuler un mot. Et je n'en était pas capable ! Je n'avais parlé que deux fois depuis mon arrivée. C'était au gros chat roux qui ne quittais jamais la Bibliothèque et pour parler à l'Ombre.
Alors , très lentement, jour après jour, je voulu découvrir ce monde.
Cela commença par des rêves.
Il était bien laid , ce monde , pourtant les gens n'y étaient pas seuls. Je les enviais, tous ces gens qui vivaient en groupe.

Puis, j'exprima cette pensée a voix haute.

Avec une lenteur horrible, je vis mon corps chuter d'un gigantesque bâtiment. J'étais extérieure à cette vision. Je me voyais tomber sans crainte dans le vide.
Juste avant que le corps heurte le goudron abîmé, le temps s'inversa.
Tout fit marche arrière, le corps remontait dans le ciel tandis que les piétons reculaient.
Je fût aspirée par le corps de la jeune fille qui avait désiré la mort, moi.
Soudain, je me retrouvai au bord de ce toit. Avec, entre les mains , le choix d'une vie. Alors pour la deuxième fois, je réfléchis à la vie, à la mort et , malgré les souvenirs qui me revenaient , je choisis de reculer. Reculer encore et encore pour m'éloigner de ce terrible destin.

J'avais changé, c'était sûr.
Mais la jeune fille qui s'était auparavant jetée dans le vide avait éclairci ses idées.
Comme si tous les corbeaux noirs qui abritaient son corps s'étaient envolés d'un même battement d'aile.

J'étais de nouveau là. Prête à mener le combat de ma vie et déterminée à ne plus abandonner.




J'espère que tu as aimé mon texte.
En tout cas je suis contente d'avoir participé !!!

1ere place

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