4
Chaque matin, je me réveille avec le même vide. Une partie de moi s'attend encore à entendre sa voix dans l'appartement. Mais tout ce que j'entends, c'est le tic-tac de l'horloge sur le mur et le silence qui me hurle qu'elle ne reviendra pas.
C'était son idée de peindre les murs en bleu clair, "comme le ciel", disait-elle, "pour qu'on se sente libres même à l'intérieur." Maintenant, ce bleu m'étouffe. Ironique, non ?
Je n'ai jamais su dire les mots qu'elle attendait. Elle le méritait, pourtant. Chaque sourire qu'elle me donnait était un cadeau, et moi, je restais là, à jongler entre mon boulot et mes excuses. Je pensais qu'elle comprendrait, qu'elle saurait que je l'aimais sans que j'aie besoin de le dire.
Je me souviens de la dernière nuit. Elle était assise sur le bord du lit, sa silhouette tremblant sous la lumière jaune de la lampe.
— "Dis-moi que je compte pour toi, juste une fois," a-t-elle murmuré, les yeux rivés sur le sol.
Je suis resté silencieux. Pas parce que je ne le pensais pas, mais parce que je ne savais pas comment le dire.
Le lendemain, elle était partie. Une note sur la table :
"Je t'aime, mais je ne peux pas continuer à me battre seule."
Depuis, je reviens chaque jour à cet appartement qui semble avoir perdu ses couleurs. J'ai essayé de l'appeler, d'envoyer des messages, mais elle ne répond jamais.
Peut-être qu'elle a trouvé quelqu'un qui sait lui donner ce que je n'ai pas pu. Peut-être qu'elle est heureuse maintenant.
Mais moi ? Moi, je reste là, à écrire ces mots sur des pages que personne ne lira jamais, espérant qu'un jour, le poids des silences que j'ai laissés s'éteindra.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top