La salle anéchoïque

Maxime Chevalier, né le 2 décembre 2009. Souffre de nyctophobie et claustrophobie violente. Complètement traumatisé, ne parle plus vraiment et devient incontrôlable quand essaye d'éteindre la lumière ou de fermer les fenêtres grillagées. Se couvrir chaudement avant d'entrer dans la pièce. A aborder avec précaution.

« Je comprends ces deux serrures, murmura doucement le soignant en rangeant le dossier. Heureusement que j'ai mis plusieurs épaisseurs de vêtements, alors. » Il enclencha doucement la poignée de la porte, qui s'ouvrit sans aucun bruit.

Dans la chambre, il faisait un froid glacial. Le jeune garçon était recroquevillé dans un coin, la goutte au nez. Il tremblait de tout son corps. Le psychiatre s'approcha doucement et lui murmura : « Bonjour, Maxime. Comment vas-tu ?

— Bonjour, Monsieur. Vous êtes le nouveau docteur ? Est-ce que vous allez réussir à me débarrasser de ces ombres qui m'entourent ? Parce que... Parce que l'ancien n'en a pas été capable ! »

Le docteur prit une grande inspiration et commença par le commencement. « Si tu veux que je comprenne ta situation, il va d'abord falloir que tu me racontes comment les "ombres" dont tu parles sont apparues.

— Euh... hésita Maxime. Si vous le voulez. Ca... ça ne me dérange pas. C'était il y a deux ans... J'avais des camarades qui ne m'aimaient pas tellement, parce que j'étais fort en science et que je les dépassais sur les notes et les travaux. Ils étaient jaloux...

Je faisais une option "Ateliers Scientifiques", et eux aussi. Un jour, nous sommes allés en sortie à l'IRCAM, à Paris. Dans cet institut scientifique, il y avait une pièce terrifiante... C'était une pièce où tous les sons étaient absorbés par les murs. Lorsque tu y entrais, tu étais comme coupé du monde extérieur. La chambre anéchoïque, c'est comme ça que ça s'appelle... Elle me dégageait une impression horrible, épouvantable pour moi qui n'aimait pas les endroits clos et isolés.

Notre professeur nous y a amenés, et j'entendais les fameux élèves parler derrière mon dos. Ils m'ont mis au défi de pénétrer seul dans la pièce, avec la porte fermée. Je ne voulais pas me démonter devant eux, donc j'ai accepté. Je suis entré dans la salle, et aussitôt tout son a été étouffé. Ils ont fermé la porte, et je n'ai plus rien entendu de l'extérieur.

Je me suis assis par terre en attendant qu'ils me rouvrent, mais au lieu de me libérer, ils ont éteint la lumière ! Je me suis retrouvé dans le noir et le silence absolu. C'était une sensation étrange et effrayante à la fois. En fait, je ne savais pas si mon ouïe était exacerbée par le silence, ou si elle était diminuée dans cette pièce qui absorbait les sons.

Au bout d'un moment, je me suis senti vraiment mal. J'ai commencé à entendre des sons, je ne savais pas d'où ils venaient ! J'entendais un... boum boum régulier, puis, comme le bruit d'une chasse d'eau très aigu.

Dans ce silence absolu, mon propre corps devenait la seule source de bruit. Le tambour qui résonnait était mon coeur, et l'eau qui coule était le sang dans mes oreilles. J'ai commencé à entendre mes paupières lorsque je clignais des yeux, je percevais la digestion s'accomplir dans mon ventre... C'était tellement terrifiant ! Le noir a commencé à m'opresser. J'avais l'impression que les murs, que je ne voyais pas, fondaient sur moi, m'encerclaient pour mieux m'écraser.

Tous les sons de mon corps me figuraient des créatures terrifiantes qui m'entouraient. Je me suis mis à crier, mais personne ne m'entendait dans cette pièce sourde. J'ai pleuré, et le "plic, plic" des larmes coulant sur mes coudes n'a fait que contribuer à ma crise de folie. Puis j'ai perdu connaissance. Et maintenant, le moindre gargouillement d'estomac me fait faire une crise de nerfs. Cette expérience était vraiment horrible... »

Voilà, en espérant qu'il vous plaise ! Passez une bonne journée !!