L. Retrouvailles
/!\ Attention, la fin de ce chapitre peut heurter la sensibilité des plus jeunes. /!\
Quand je m'étais réveillée le jour où mon corps ne m'appartenait plus, je n'aurais jamais imaginé que ma vie allait contenir autant de rebondissements. Le proverbe "il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine" résonnait très juste tout d'un coup.
La personne qui passait le plus clair de son temps à m'énerver était celle qui m'a appris à découvrir plus de choses sur moi-même, sur mes qualités et mes défauts, mes envies, mes passions.
Vouloir aller dans un autre monde pour recommencer de nouveau me semblait tellement puérile maintenant, et pourtant, je ne changerai cette expérience pour rien au monde. L'autre Kalie m'avait ouvert les yeux sur la personne que je pouvais être, que je rêvais d'être. Il ne fallait qu'un seul pas pour avancer dans la vie, autant le prendre et ne pas laisser la peur nous dominer.
Le premier son qui parvint à mon cerveau ressemblait à des klaxons de voiture, du moins c'est ce que je pensais. Tout ce que je savais, c'était qu'un son strident résonnait dans mes oreilles. La peur d'ouvrir les yeux et de me retrouver je ne sais où me paralysait, mais il fallait passer outre.
Est-ce que mourir a finalement servi à quelque chose ?
J'eu ma réponse quand mes yeux découvrir un plafond familier. Les fissures qui y figuraient calmèrent instantanément la peur qui grandissait en moi, tout simplement parce que j'avais passé tellement de temps à contempler le plafond de la chambre de Jonathan avant de m'endormir.
Le détail le plus important était de savoir si j'avais bel et bien récupéré mon corps, et d'un mouvement léger, je soulevais mon bras avant de sourire lentement. Après quelques secondes, je puisais dans mes forces restantes pour me relever quand un bruit à côté de moi me fit louper un battement.
Mes yeux rencontrèrent le corps de Jonathan allongé par terre, une main sur le front, fronçant les sourcils par la douleur sûrement. Quand son regard rencontra le mien, nous restions tous les deux muets, nous contemplant, nous questionnant sur toute cette folle histoire qui ne semblait avoir ni queue ni tête.
Quand ses lèvres se retroussèrent en un sourire, je me retrouvais à respirer de nouveau, comme si mes poumons avaient arrêté d'opérer quelques secondes plus tôt. Le voir sourire de nouveau, me sourire à moi... on aurait dit Noel avant l'heure.
Nous restions encore quelques minutes à prendre conscience que le temps paraissait comme figé au moment où je révélais la vérité sur ma mère et le père de Jonathan. Je devais une fière chandelle à l'autre Kalie, elle avait eu raison sur toute la ligne, tout avait bien reprit son cours et donc au lieu de me réveiller dans un coma, je me retrouvais là où tout avait commencé.
Le collier... je le tenais bien dans ma main.
Jonathan, qui ne m'avait pas lâché du regard, passa une main derrière mon cou avant de m'attirer contre lui pour m'embrasser. Je reconnaissais bien ses lèvres, si bien, que je souris en même temps qu'il passa sa langue dans ma bouche pour rejoindre la mienne. Après quelques secondes, il s'écarta de moi, son éternel lueur espiègle dans les yeux.
— Salut, sourit-il.
Je souris à mon tour, une larme coulant sur ma joue.
— C'est tout ce que tu trouves à dire ?
— Hum, ouais, t'as raison, on va reprendre du début... je propose qu'on reprenne même avant que je t'embrasse, rigola-t-il avant de reposer ses lèvres sur les miennes.
Ses mains vinrent caresser mes joues, approfondissant le baiser avant de s'écarter une seconde fois, le temps de reprendre notre respiration.
— Sinon, ça fait quoi de mourir ? plaisanta-t-il, mais l'air sérieux toujours sur son visage.
— Ah... ne m'en parle pas. En vrai, c'est assez reposant... si on enlève la sensation de poignard, ça peut être pas mal. Tu devrais essayer, souris-je faussement.
Il fit une moue avant de s'adosser à son lit, le corps encore en train de craquer. Si jeune et si vieux en même temps. Je pouvais parler, car quand j'essayais de le rejoindre, je sentais mes membres peser trois tonnes, comme si je m'étais justement faite rouler dessus par une voiture.
La tête poser sur son torse, je ne voulais plus partir, je ne voulais plus le quitter, rester figée dans ce cadre ne me déplaisait absolument pas, mais bien évidement ça devait être la peur qui parlait, parce que maintenant que les choses avaient repris son cours, il fallait faire les choses qu'on avait peur de faire auparavant.
Mon coeur se compressait quand je repensais à Leila, Oliver et Chloé, ne sachant pas si j'allais les retrouver dans son monde. J'espérais au plus profond de mon être de pouvoir revoir leur visage, mais quand bien même ils me manquaient, ma priorité restait ma mère.
Encore une fois, nos cerveaux semblaient connectés puisque à la minute où je pensais à elle, Jonathan prit la parole, prononçant des mots durs à entendre, mais nécessaire.
— On a du pain sur la planche, déclara-t-il, en caressant mes cheveux.
— Tu ne me le fais pas dire, soupirai-je.
C'est parti.
***
UNE SEMAINE PLUS TARD
Dans la vie, nous avons toujours des peurs. Certaines plus importantes que d'autres, celles qui semblent insurmontables, comme si vous aviez l'impression que vous n'êtes pas assez fort pour passer outre. La vérité est que la peur n'est pas réelle. C'est notre réaction fasse à nous doutes qui créer cette peur. Même si la peur à l'air valide et nous la justifions par tout un tas de raisons, au final, nous avons juste besoin d'un petit coup de pouce pour nous rendre compte que parfois, notre cerveau reste notre plus grand ennemi et que c'est lui qui va nous convaincre que nos peurs sont insurmontables.
Dans ces cas-là, il faut accepter la peur, mais agir malgré sa présence. Durant ces derniers mots, mon monde s'est retrouvé dans un chaos impossible et à cause de mes choix et des mes peurs, le monde de ceux que j'aimais à aussi été un désastre. Ce qu'il fallait faire semblait simple, mais en tant qu'être humain, nous ne sommes pas invincibles et il nous arrive de succomber facilement sous la pression.
Mais il y a une chose que nous, les êtres vivants possédons : du courage.
Le courage ne s'achète pas, ne se mesure pas et c'est uniquement en dépassant nos limites que nous faisons preuve de courage.
La question n'est pas d'être sans peur, au contraire, mais c'est de savoir si vous allez les laisser vous dominer.
Après autant de péripéties, je peux fièrement dire que non. Moi Kalie Cole a enfin fait preuve de courage pour affronter ma vie qui n'allait pas être de tout repos.
Est-ce que je l'échangerai ?
Absolument pas.
Et voilà la leçon que j'avais tiré de toute cette histoire, aussi folle qu'elle puisse paraître, ces événements étaient la raison principale de mon semblant de maturité, et croyez-moi, il y avait encore beaucoup de chemin à faire.
Beaucoup de choses ce sont passées en une semaine. Après une discussion mouvementée avec ma mère, cette dernière avait enfin signé les papiers du divorce que mon père lui envoyait depuis quelques mois. D'un commun accord, nous avions décidé qu'habiter avec mon père pendant un certain temps ne serait pas une mauvaise idée, même si ma mère croyait que je l'abandonnais au début, elle se rendait compte qu'après tout ce temps loin de mon père, à me mentir sur leur relation, je méritais de le revoir.
En ce qui concerne Jonathan, il a bel et bien rompu avec Victoria, et même si j'en suis extrêmement ravie, Vic ne semblait pas être une mauvaise personne, mais pour une fois elle comprenait vraiment Jonathan et se rendit compte elle-même que sa vie tournait trop autour de lui et puis après sa tromperie, rester avec lui ne paraissait pas être une tâche facile. Jonathan ne m'avait pas donné tous les détails, mais quand nous nous étions vu plus tôt dans la semaine, il semblait comme reposé, pour la première fois, il ne semblait pas avoir le poids du monde sur les épaules.
En ce qui concernait Justin, lui aussi avait eu le droit à une discussion type thérapeute avec Jonathan et toute cette histoire avec la course de voiture. Admettre que nous avions échangé nos corps nous amusait car personne ne nous croirait. Donc Jonathan a confirmé à Justin ce qu'il s'était passé et ce dernier ne l'avait pas cru une seule seconde, jusqu'à ce que Jonathan lui fasse assez peur avec des choses qu'il avait dite à "Kalie" mais qui était en réalité Jonathan.
On aurait dit qu'il avait vu un fantôme selon Jonathan, mais comme un bon meilleur ami, Justin ne semblait pas fâché contre Jonathan. Encore une fois, je n'avais pas eu tous les détails, mais après tout ce qu'il s'était passé, Jonathan pouvait encore compter sur Justin malgré toutes ses embûches sur le chemin.
En parlant d'embûches, nous étions retournés au restaurant et Xio Yi semblait assez heureux de nous revoir, mais cette fois-ci, nous lui avions retourné le collier pour qu'il le détruise lui-même. Leiw devait également faire son deuil de sa vie d'humain et la seule chose qui le retenait était ce collier et après frôler la mort plus d'une fois, Xio Yi devait s'estimer heureux qu'on n'avait pas détruit le collier nous-même.
Bizarrement, Xio Yi ne nous avait pas fait attendre car après quelques minutes à analyser le collier, il le brûla dans la cheminée de son bureau, le métal fondant petit à petit sous nos yeux. Leiw semblait enfin pouvoir reposer en paix et la chambre 206 ne comportait plus aucun petit fantôme qui essayait de jouer à Dieu.
Et pourtant malgré tout cela, il y avait une chose qui me paralysait, une personne que je ne voulais pas voir, qui m'avait fait le plus de mal dans toutes cette histoire. Cette fille qui je pensais être ma meilleure amie était celle qui me poignarda dans le dos sans aucun scrupule. Mais même si l'animosité que je ressentais envers elle résidait en moi, je me tenais actuellement sur le pas de sa porte pour savoir si elle n'avait réellement aucune affection pour moi.
Il fallait que je le sache.
Après quelques coups sur la porte, elle s'ouvrit et Sydney se décomposa littéralement quand elle me vit. Après avoir récupéré le collier la dernière fois, en étant dans le corps de Jonathan, nous n'avions pas reparlé. Et même si j'ai pu percevoir la personne douce et gentille qu'elle était dans l'autre réalité, je devais avoir une discussion avec la vraie Sydney.
— K... Kalie ?
— C'est bien moi cette fois-ci.
Sydney devait savoir la vérité pour le collier, l'échange de corps, sinon elle ne me l'aurait jamais passé. Sa tête quand je lui avais déballé tous ses secrets que Jonathan n'aurait jamais pu savoir était assez gratifiant à voir, surtout après son coup.
— Tu... Ton corps, c'est vraiment toi ?
— Oui, à moins que tu veux des preuves comme la dernière fois ?
Elle tendit la main vers moi comme pour m'arrêter et sourit faiblement. Sydney enfila une veste perchée sur le porte-manteau de l'entrée avant de sortir me rejoindre sur le porche. Ses cernes paraissaient se creuser sous ses yeux, son visage semblait plus pâle que d'habitude, puis son éternel carré court ressemblait à un tout petit chignon laissant quelques mèches rebelles encadrer son visage.
Elle me regardait, les yeux pétillants, signe qu'elle n'allait pas pouvoir retenir ses larmes plus longtemps. Syd renifla un bon coup avant de s'adosser à un poteau soutenant sa maison.
— Tu as l'air d'être en forme, déclara-t-elle d'une petite voix.
— Je ne peux pas en dire autant, mais je ne suis pas là pour une petite conversation Sydney.
Cette fois-ci, sa lèvre inférieur trembla.
— Kalie... si je pouvais effacé tout ce que j'ai fait, je le ferais. Si tu savais à quel point je m'en veux pour ce que je t'ai fais et puis toute l'histoire avec ton coma et...
— Sydney, ne fait pas semblant, je sais que tu es partie voir Jonathan dans son coma, mais pas moi. Enfin, en un sens, si tu es venue me voir...
— Non Kalie, tu te trompes. J'ai vu Jonathan à l'hôpital, mais je t'ai également rendu visite, plus d'une fois. Si tu savais à quel point je m'excusais, je me détestais. Au début, ça me rendait malade de voir que Jonathan et toi vous rapprochiez, mais en vrai ? La personne qui me rendait malade c'était moi-même. Je ne voulais pas me l'admettre, jusqu'à ce que tu viennes pour le collier. J'ai complètement pété un câble, je m'en suis voulu de toutes mes forces. Et je ne dis pas ça pour avoir ton pardon, je sais que je ne le mérite pas. Toi, Jonathan et puis... Justin. Tout est de ma faute.
— J'apprécie de te voir l'admettre Sydney, sincèrement. Mais je dois savoir... commençai-je d'une voix tremblante. Est-ce que tu m'as vraiment considéré comme une amie ?
Elle ouvrit grand les yeux avant de froncer les sourcils.
— Bien évidement, j'ai fait une putain d'erreur mais Kalie, tu as toujours été là quand j'en avais besoin. Tu étais une réelle amie.
J'hochai la tête plusieurs fois avant de venir également m'adosser sur le poteau en face de celui de Sydney, le regard perdu dans le ciel. Après quelques instants, je souris et Syd en fut surprise.
— Merci d'avoir été mon amie pendant tout ce temps. Oui, je suis toujours en colère par moment, mais je ne veux plus de cette colère. On est encore si jeune, Sydney, il n'est pas trop tard pour réparer nos torts. Surtout envers ceux qu'on aime.
— Je... je ne te suis pas trop, Kal.
— Justin. Tu l'aimes toujours non ?
Elle soupira avant de secouer la tête et de rire sans joie.
— Ne dit rien, je sais que tout est confus en ce moment, mais il faut que tu saches que Justin t'as toujours aimé... peu importe l'univers, vous êtes fait pour être ensemble. Votre amour a toujours été plus fort que celui que tu penses avoir envers Jonathan ou qu'il pense avoir envers Victoria.
— Comment est-ce que tu peux dire ça avec autant d'assurance ? Je l'ai trompé, Kalie, ce n'est pas aussi simple. Et même si tu as raison, même si j'aime réellement Justin, tu l'as toi-même dit qu'il ne pense qu'à Victoria.
Je ris légèrement.
— Si c'était vraiment le cas, pourquoi il a avoué à toi seule ses soupçons sur Jo et moi ?
— Peut-être parce qu'il... enfin, je sais pas, mais...
Elle ne savait pas vraiment quoi dire, aurais-je touché une corde sensible ?
— Sydney, je ne te dis pas de ne pas avoir peur, peut-être que ça ne marchera pas avec Justin, mais si tu n'essaies pas, comment est-ce que tu pourras le savoir ?
Elle fronça les sourcils, en pleine réflexion, me regardant bizarrement.
— Mais qu'est-ce qu'il s'est passé dans ce restaurant ? T'as l'air complètement différente.
Un rire léger s'échappait de ma gorge avant de sourire.
— Oh, crois-moi, tu ne veux pas savoir. Mais prend mon conseil, Sydney. Si tu n'es pas satisfaite avec la personne que tu deviens, il n'est pas trop tard pour changer et prendre un nouveau départ.
Alors que je m'apprêtai à partir sur ses mots, arrivée en bas de l'escalier du porche, je me retournai avant de reprendre la parole :
— Ah et Sydney...
Elle me regarda avec de gros yeux.
— Je te pardonne, souris-je.
Et d'un seul coup, la chose qui me paraissait insurmontable me semblait être la chose la plus simple à faire. Pour une fois dans ma vie, je sentais que je n'avais aucun regret et que même si ma vie allait être très bordélique, je ne l'échangerai plus.
Après tout, je l'ai enfin récupéré.
Jonathan.
***
— Dernier carton, enfin... soufflai-je à moi-même.
A part mon lit et mon bureau, ma chambre ressemblait à une chambre d'IKEA où tout était vide, sans âme. Normal, avec les tableaux que j'avais enlevé, les fournitures de mon bureau et mes vêtements, on dirait que ça ne ressemblait même plus à la chambre de Kalie Cole.
Le soleil s'était enfin couché et ma mère, encore assez affectée par mon déménagement soudain avait enfin eu le courage d'aller voir mon père et d'avoir une réelle conversation avec lui plutôt que de rester à parler à travers un téléphone.
La maison, plongée dans un silence, m'appartenait donc à moi toute seule, enfin c'est ce que je pensais jusqu'à ce j'entende la sonnette résonner dans la pièce. Sans surprise, Jonathan se trouvait au pas de la porte, me faisant un signe de la main par la fenêtre, tout sourire.
Après avoir dévalé les escaliers rapidement, j'ouvris la porte avant de le traîner dans ma chambre. Après une semaine et demi à régler nos soucis familiaux et sociaux, nous avions à peine eu le temps de nous voir et comment dire que je commençais à me sentir assez seule.
Je ne perdis pas une minute pour l'embrasser tendrement, ce qui semblait l'enchanter.
— Je vois que je t'ai manqué.
Son sourire plaqué sur ses lèvres me donnait encore plus envie de me jeter sur lui, mais il fallait un minimum de self-control. Après tout, nous avions maintenant beaucoup de temps libre.
— Wow... c'est vide ici, déclara-t-il. Pas trop dur d'aller vivre avec ton père ?
— Tu rigoles ? Et puis, je reste dans le même lycée, il ne vit pas très loin, ce qui veut dire que je pourrais toujours venir t'embêter chez toi.
Il sourit timidement, m'embrassant rapidement sur les lèvres. Après un voyage astral je ne savais où, je reconnaissais l'expression inquiète de Jonathan.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Y a un truc que tu ne me dis pas.
— D'accord, tu es revenu avec des supers-pouvoirs ?
— Jo...
Il s'éloigna de moi et passa une main nerveuse dans ses cheveux avant d'enfin dire ce qu'il avait sur le cœur.
— Après avoir discuté avec mon père, j'ai enfin eu la vérité sur elle. Apparemment, elle m'envoya des cartes, des lettres, mais mon père les interceptai toujours. Puis, il m'a avoué qu'il savait où elle vivait et que si je voulais, je pourrais aller la voir.
— Mais Jonathan, c'est génial ! Tu avais peur de me dire ça parce que... ?
— Parce que ma mère vit à Salt Lake City et que j'y vais demain soir...
Vous voyez quand vous croyez avoir enfin la vie entre les mains ? Et bien prenez un marteau et achevez vos espoirs, car l'univers se chargeait de rendre votre vie un enfer.
— Laisse moi deviner, tu veux y aller plus qu'un week-end, donc une durée indéterminée, et donc vu que ce n'est pas la porte d'à côté, tu vas devoir déménager, c'est ça ?
— T'es vraiment revenus avec des supers-pouvoirs, plaisanta-t-il en vain.
Voyant que je ne souriais pas, il s'approcha de moi, tentant de me réconforter.
— Hé, hé... chuchota-t-il, je ne vais pas y vivre toute ma vie, je reviendrais.
— Imagine tu tombes sur un mannequin hyper canon et que tu m'oublies et que tu me brises le cœur ?
— Kalie... On a échangé nos corps, traversé une autre dimension, frôler la mort plusieurs fois et tu crois que c'est un mannequin qui va m'attirer ?
Mon comportement semblait puérile, certes, mais je venais tout juste de le récupérer, je ne supporterais pas de le perdre encore une fois.
— Imagine il t'arrives quelque chose ?
— Il ne m'arrivera rien, je ne vais pas à la guerre, juste voir ma mère. Et je sais que tu peux le comprendre.
Après avoir calmé ma respiration, je savais très bien que Jonathan avait raison. Comme quand je devais mourir pour passer à mon monde, il a respecté mon choix, et même si le voir partir me tuait, je m'en voudrais d'être le frein qui l'empêcherait de voir sa mère.
— Bien sûr que je comprends, mais si tu reviens pas, je te...
— Tu vas m'envoyer d'un un univers parallèle ?
Je lui assenai un coup dans le ventre avant qu'il ne m'embrasse encore une fois. Cette fois-ci, nos baisers paraissaient plus triste, comme si je n'allais plus pouvoir goûter ses lèvres avant un bon bout de temps. S'il s'en allait demain soir, autant profiter au maximum de sa présence.
Mes bras entourèrent son cou et les siens encerclaient ma taille me pressant de plus en plus contre lui. Même si au début, il m'embrassait lentement, cette fois-ci, il n'hésitait pas à affirmer notre baiser, le rendre plus bestial, plus personnel.
— Tu promets de ne pas m'oublier ? susurrai-je.
Il replaçait une mèche derrière mon oreille et ce simple contact me donna des frissons sur tout le corps. En guise de réponse, il reprit là où nous nous étions arrêtés, reconnectant nos lèvres ne pouvant, désormais, plus jamais se quitter. Sa langue passa dans ma bouche et une boule de feu naquit en moi, prête à imploser à tout moment au fur et à mesure qu'il s'amusait à me torturer en approchant et écartant ses lèvres des miennes.
Une main derrière son cou, je l'obligeais à rester en place et je pus le sentir sourire en même temps qu'il continuait à me faire ressentir de véritables feux d'artifices dans tout mon corps.
Nous nous écartions pour reprendre notre respiration et d'un seul regard, il sentit le désir qui brûlait en moi et je pouvais parier qu'il en mourrait d'envie aussi. Jamais je n'aurais cru qu'un jour, après notre passif, que Jonathan me regarderait comme ça, avec envie. Avec désir. Du bout des doigts, je caressais ses lèvres, me rendant compte que je pouvais enfin lui prouver et lui montrer ce que je ressentais.
— J'ai tellement de chance, chuchota-t-il.
Les larmes aux bords des yeux, je souris faiblement, me disant qu'aujourd'hui serait le dernier jour. L'attente me bouffait littéralement de l'intérieur.
— Kalie, murmura-t-il, caressant ma joue avec son pouce.
Il n'attendit pas de réponse de ma part avant de replonger sa langue dans ma bouche tout en enlevant délicatement mon t-shirt qui nous séparait beaucoup trop. Me retrouver en soutien-gorge devant la personne que j'aimais ne devrait pas me procurer autant de stress, mais je voulais tellement bien faire, que mes joues s'empourprèrent, la peur se frayant un chemin dans mon esprit.
— Tu es magnifique, fit-il en levant mon menton à l'aide de ses doigts.
Ces simples mots suffisaient à me refaire prendre confiance en moi. Si je me dégonflais maintenant, il allait s'en aller et je regretterai toute ma vie d'avoir laissé cette boule au ventre me dicter ma conduite.
Après quelques secondes, je lui enlevai son épaisse veste pour qu'elle aille rejoindre le sol avec mon haut. Ses mains posées sur ma taille, il fit longuement glisser ses mains vers le bouton de mon jean avant de le défaire. Pourquoi est-ce qu'une chose aussi simple me fit tressaillir plus que ça ne devrait ? Je fermai les yeux et me mordis légèrement la lèvre inférieure quand je sentis ses doigts effleurer ma peau nue, se dirigeant dangereusement vers mon intimité.
A la dernière seconde, comme pour se faire désirer, il retira ses doigts, causant un torrent en moi. Quand je rouvris les yeux, il se tenait qu'à quelques centimètres de moi, mais je voyais son fichu sourire mesquin se rendant compte exactement de l'effet qu'il avait sur moi.
— Tu vas arrêter la torture, dis-je d'une voix tellement inaudible que je pensais l'avoir dit dans ma tête.
Encore une fois, je l'entendis rire très légèrement avant de déposer un baiser chaste sur mes lèvres pour ensuite longer le long de mon cou et mon buste, allant même jusqu'à embrasser la naissance de ma poitrine ce qui m'arracha un gémissement. Il n'avait pas juste déposé un baiser, il me tiraillait la peau en la mordant doucement.
Jamais quelqu'un n'avait pris son temps pour me donner envie. A ce rythme-là, ce n'était plus une envie, mais un besoin. Ses mains serrant d'une poigne importante mes bras, il m'attira tout contre lui, nichant sa tête dans mon cou, sa bouche suçant longuement ma peau.
Du bout des doigts, je m'agrippais à ses bras, recouvert encore de son t-shirt ce qui me déplaisait fortement. Pourquoi est-ce que je me trouvais presqu'à poil alors que lui n'avait enlevé que sa veste. Mais ce petit énervement de rien du tout s'en alla comme une trainée de poudre quand je sentis sa langue contre ma peau, faisant basculer ma tête en arrière, poussant des soupir de plaisir.
En l'espace de quelques minutes, Jonathan avait réussi à me rendre toute excitée rien qu'avec ses lèvres et ses mains. Les frissons se multiplièrent tellement que tout mon corps devait en être recouvert. Ses mains autour de ma nuque, ses lèvres posées sur les miennes, je le poussais d'une main sur le torse avant d'enlever ce bout de tissu en trop sur son corps.
Et comme je m'y attendais, ce dernier avait été sculpté dans du marbre. Mes pupilles devaient être noirs tellement je le regardais avec envie, surtout que les siennes l'étaient également. Un sourire naquit sur mes lèvres, prenant maintenant les choses en main. Se laissant complètement faire, Jonathan ne broncha pas quand ma main caressa du bas vers le haut, son torse parfaitement lisse qui m'appelait.
Je pouvais le sentir tressaillir sous la peau de mes doigts, respirant fortement rien qu'en l'effleurant. Nous avions comme une connexion, une sorte d'alchimie qui se transmettait par un simple regard, baiser ou toucher.
Mais l'envie en moi grandissait de plus en plus, la boule de feu était prête à imploser à tout moment, je me fis violence pour prendre le plus de plaisir possible et ne rien précipiter. J'ôtais ma main de son torse, fermant l'écart entre nos deux corps, avant de passer ma bouche sur son torse, ses épaules, son cou, chaque parcelle de son corps.
Ses mains se resserrèrent sur ma taille, plantant ses ongles dans ma chair. Un gémissement ainsi qu'un soupir sortirent de sa bouche avant que ses mains puissantes ne longent le creux de ma colonne vertébrale. Collée complètement à lui, je pouvais sentir son intimité contre mon bas-ventre, son jean devenant beaucoup trop serré pour le garder en place.
Je souris franchement avant de me hisser sur la pointe des pieds pour l'embrasser de la même façon que lui, il y a quelques minutes. Le bout de ma langue caressa la ligne de son cou avant de cibler un endroit en particulier et de mordiller plus ardemment la peau. Il souffla dans mon oreille des mots à peine audibles, mais sa prise se raffermit, son érection se prononça et son plaisir grandissait au fur et à mesure que je poursuivis sur ma lancée.
Une main furtive se glissa sous mon jean pour agripper fermement mon fessier. Je ne m'y attendais tellement pas que j'émis un hoquet de surprise, interrompant mon activité. Je pouvais sentir que lui aussi essayait de se contrôler en vain. Ses mains me torturèrent littéralement, me malaxant doucement. Encore une fois, il reprit le contrôle, me faisant faire perdre l'équilibre. Tout ce que j'avais traversé me rendait encore plus reconnaissante pour ce moment que je n'échangerais pour rien au monde.
Je pouvais sentir son parfum enivrant, entendre sa respiration saccadée ainsi que les battements de son cœur, voir ses traits du visage et goûter à tout son corps qui me laissait un goût sucré dans la bouche. Une fois que nos yeux se croisèrent, ni lui ni moi ne pouvions nous arrêter maintenant, comme si toute notion de self-control avait disparu en un clin d'œil.
Sans attendre, je défais sa ceinture et tirai son pantalon vers le bas avant qu'il ne s'en débarrasse complètement par lui-même. La chaleur de mon corps ne fit qu'augmenter à la vue de son corps et sentant que je ne pouvais plus me contenir, je fis quelque pas vers le lit, le poussant dessus avant d'enlever mon jean et la manière dont je l'enlevais devait probablement beaucoup lui plaire puisqu'il me scruta complètement, ne ratant aucune miette de ce spectacle.
M'avançant doucement vers le lit, je passais une main derrière son cou et m'assis sur ses cuisses, tandis que ses mains venaient entourer ma taille. Cette fois-ci, assise à califourchon sur le lui, je pouvais sentir son érection encore plus que tout à l'heure une fois nos jeans enlevés. Le simple contact me fit trembler de plaisir comme si toute ma vie, mon corps et mon esprit avaient attendu ce moment précis.
La boule de feu en moi avait depuis bien longtemps fait éruption et parsemait ses flammes partout dans mon corps qui alimentaient mon désir. Mes deux mains autour de son cou, je ne perdis pas une minute avant de l'embrasser plus fougueusement sans aucune retenue, comme si ma vie en dépendait. Il plaça une de ses mains derrière ma tête de manière à approfondir notre baiser déjà assez impétueux.
Ses mains se placèrent sur mes hanches et le frottement continu de mon sexe contre le sien me fit complètement perdre le contrôle, mon corps explosait en mille morceaux, je me sentais comme happée dans un tourbillon, mais j'en désirais tellement plus. Il émit des grognements de plaisir en même temps, créant une parfaite symphonie de pur plaisir. Après tout ce qui nous était arrivé, je croyais ne jamais pouvoir l'aimer comme je le voulais, lui montrer qui j'étais réellement. Sentir nos corps en parfaite harmonie, son souffle sur ma peau et son amour qui m'enveloppait me fit comprendre la chance que j'avais.
Je poussais son torse jusqu'à ce qu'il soit complètement allongé sur le lit en continuant de l'embrasser et je pouvais l'entendre chuchoter entre deux baisers des mots qui ne faisaient qu'alimenter mon désir brûlant. Ma langue glissa le long de son torse, le taquinant même, en allant jusqu'à la naissance de son sexe avant de remonter, un sourire aux lèvres. Il fermait les yeux, expulsant un soupir de plaisir, puis de déception.
Comme pour prendre sa revanche, il dégrafait mon soutien-gorge, voyant une autre partie de mon intimité. Ses yeux ne faisaient pas que d'émettre des signaux de désir, non, je pouvais les sentir m'appeler. Le regard que je voyais sur son visage, je le gardais précieusement dans mes pensées.
— Tu me rends dingue.
Il ne murmura que ses quatre mots avant de m'attirer tout contre lui, mes tétons déjà bien pointus contre son torse. Un craquement se fit entendre et quand je me rendis compte que ma culotte venait de se déchirer sous sa main, je fus complètement prise au dépourvu, mais pas dans le mauvais sens du terme. Il n'y avait rien de plus gratifiant que de voir la personne éprouver autant de plaisir et d'envie pour vous.
D'une main, je me débarrassais de mon bout de tissu, me trouvant complètement à nu devant lui et alors que cette peur refaisait surface, il me regarda comme la huitième merveilles du monde, ses yeux pétillaient tellement que je sentais les flammes en moi créer un véritable chaos. Chaos qui s'accentuait quand il glissa son boxer tout doucement, le long de ses jambes, se trouvant dans le même état vulnérable que moi.
Soudain, le monde se mit à tourner, me trouvant maintenant en-dessous de lui, le contemplant dans toute sa splendeur. Je caressais son torse d'une main délicate, comme si je faisais face à un trésor précieux et oui, c'était le cas. Il était plus que précieux.
Ses coudes de part et d'autre de ma tête, il caressa avec ses lèvres chaque once de mon visage avant de me taquiner, me faisant croire qu'il allait m'embrasser. Mes mains sur ses biceps, je m'approchais de lui, mais il me fuyait, se rendant compte de l'impact que ça avait quand il me faisait attendre. Son sourire satisfait me donnait des envies de meurtres et il lisait dans mon regard mon impatience.
Il rit franchement avant de m'embrasser chastement sur les lèvres. Puis il descendit tout doucement sa langue sur mon cou, mes seins, qu'il malaxait lentement, avant d'en saisir un en bouche. Cette sentation me semblait tellement différente avec lui, plus réelle, moins éphémère. Il changea régulièrement de sein, les mordants et les léchants toujours plus ardemment.
Mes doigts serrèrent automatiquement les draps, ne pouvant pas supporter ces baisers qui m'électrisaient, me paralysaient toute entière.
Je fermai les yeux, me concentrant sur sa bouche me torturant de partout, tandis qu'une de mes mains tira sur ses cheveux avec une telle ardeur qu'il poussa un énième grognement qui me fit encore plus chavirer.
Sa voix, son odeur, son corps, tout chez lui m'excitait et je le suppliai de continuer entre deux baisers mouillés. Sa main s'aventura dangereusement vers mon sexe extrêmement trempé et du bout du doigt, il caressa l'entrée de mon intimité... avant de s'arrêter là. Je criai son prénom, sachant pertinemment qu'il le faisait exprès.
Un énième rire sortit de sa gorge avant que je ne sente à nouveau ses baisers sur mon ventre. Et, je me disais qu'il allait se stopper au niveau de mon bas-ventre, mais non. Et soudain, je me rendis compte de ce qu'il voulait faire, provoquant une violente secousse de mon corps alors qu'il n'avait même pas commencé.
C'est le pouvoir qu'il avait sur moi.
Il continuait de déposer des baisers, tandis que mes doigts s'agrippèrent à l'oreiller derrière moi. Ses mains écartaient un peu plus mes jambes avant que sa langue ne pénètre enfin en moi. Jamais quelqu'un ne s'était inséré en moi de cette façon et le fait qu'il soit le premier ne rendait la chose qu'encore meilleure. Ma respiration s'accélérait pendant qu'il effectua des mouvements avec sa langue en s'enfonçant toujours plus en moi.
— Oh, putain...
On aurait dit un maître dans cet art, me faisant trembler de partout, sa langue torturant mon clitoris à répétition. J'émis des gémissements plus forts les uns que les autres au fur et à mesure qu'il donnait des coups de langue et je ne pus retenir le liquide qui commençait à couler de mon intimité. Il m'arracha plusieurs cris sauvages et je pouvais entendre les battements de mon coeur si fort, que j'avais l'impression de ne simplement plus en posséder, comme s'il avait vendu l'âme.
Les feux d'artifices en moi ne s'éteignirent pas, au contraire, il prit de plus en plus feu, me bouffant de l'intérieur, brûlant chaque tissu de mes organes. Il ne s'arrêtait pas, éprouvant lui aussi du plaisir, je pouvais le sentir par sa prise qu'il effectuait sur mes jambes quand mon corps émit plusieurs tremblements incontrôlés. Il ne s'arrêta pas le calvaire qui n'en était pas, continuant ces coups de langue. Et pourtant je souhaitais que cette plaisante torture ne s'arrête jamais.
Sa bouche finit par rejoindre la mienne avant de m'embrasser, le goût de mon intimité encore imprimé entre ses lèvres ainsi que sur sa langue. Se trouvant entre mes jambes, nos parties intimes se touchaient, se cherchaient, se bousculaient et je ne pouvais plus me contenir. Sentir sa bouche en moi m'avait fait voir un tout autre monde, un que je ne connaissais pas, mais maintenant je désirais le sentir en moi avec encore plus d'ardeur, je voulais qu'il m'appartienne tout entier.
Et à juger par son regard et ses longs baisers ainsi que la bosse que je sentais sur mon ventre, je visais juste, il était tout aussi impatient que moi. Mais nos lèvres ne pouvaient pas se quitter, nos corps dansaient en parfaite harmonie, ayant peur de s'écarter ne serait-ce qu'une minute. Mes jambes enroulaient sa taille que je pouvais sentir bouger sous moi en faisant des mouvements de va-et-vien, frottant son intimité contre le mienne. Pendant ce moment de bonheur indescriptible, le monde extérieur n'existait plus et tout ce qui importait était nos deux âmes, connectées à jamais.
Mais le désir frappa frénétiquement à ma porte et avec un peu de courage, je balançais le poids de mon corps de sorte à ce qu'il se trouve dans la même position qu'au début, en dessous de moi. Il esquissa un rire, amusé sans doute par mon impatience mais il n'attendit pas une minute pour me tirer contre lui, scellant nos lèvres dans une danse rythmées.
Ses mains sur mes hanches, mes fesses, mes jambes, il poussa des gémissements enchaînés de grognements me rendant compte que son impatience était égale à la mienne, si ce n'était pire. Ses ongles dans ma peau m'appelait, me suppliait de me donner à lui comme je souhaite qu'il se donne à moi. Je ne réfléchissais plus, mais je voulais quand même prendre ma revanche. Je fis glisser ma main sur son torse, menaçant de m'aventurer sur le terrain le plus dangereux, mais me ravisa à la dernière seconde.
Il resserra sa prise sur mon fessier, un sourire aux lèvres avant de chuchoter :
— C'est pas juste...
Je souris à mon tour, contente de le voir paniquer à l'idée que je ne ferais rien pour assouvir ses besoins. Nos besoins. Et pendant quelques secondes, je répétais l'action, satisfaite de le voir aussi mal en point que moi. Mais voulant moi-même satisfaire cette boule de feu en moi, je décidai d'enfin nous donner ce que nous désirions. Soudain, avant de commettre l'irréparable, je saisis l'élément qu'il ne fallait pas oublier dans ce genre de situation en ouvrant mon tiroir de table de nuit.
— T'as tout préparé, souffla-t-il, un sourire aux lèvres, avant de mettre le préservatif assez rapidement.
Il soupira longuement, passant une main sur mes fesses avant de remonter le long du haut de mon corps. Je dessinais des formes sur son torse avant de me baisser pour atteindre ses lèvres et le faire attendre.
— C'est ma revanche, chuchotai-je dans son oreille.
Mes lèvres se posèrent doucement sur les siennes une énième fois, ses mains encadraient mon visage avant de les laisser se balader partout sur mon corps. Mes poumons voulurent plus d'air, mais je leur en empêchai, retenant ma respiration le plus longtemps possible tout en continuant de nous embrasser fiévreusement.
Un désir de plusieurs mois et de deux univers se retrouvait soudainement libéré, et je me promis de satisfaire mes envies, de profiter, de me rendre compte à quel point je l'aimais et de me dire que jamais je n'échangerais de vie.
Ma place était ici.
Mes yeux s'embuèrent contre toute attente, mais je ne pus empêcher le flot d'émotion qui me subjuguait quand je me retrouvais en sa présence. Je reculai de quelques millimètres, nos bouches entrouvertes si proches qu'elles s'effleuraient, nos respirations haletantes, plongeant mon regard dans celui de l'homme que je désirais plus que tout.
De son pouce, il essuya ma larme naissante sans poser de question, me contemplant juste, des étoiles dans les yeux.
— Je t'aime.
Un sourire s'était affiché faiblement sur mon visage et j'émis un tout petit hoquet de surprise avant de répondre :
— Je t'aime aussi.
Ses mains derrière mon cou m'approchèrent de lui de sorte à replonger l'un dans l'autre et voyant que le désir avait repris sa place initiale, je m'écartais de lui, mes mains longeant son torse, enfin prête à arrêter son calvaire.
Mon intimité se trouvant sur le bas de son torse et donc à la naissance de son sexe, je le regardai, une lueur espiègle dans les yeux avant de doucement glisser pour atteindre son érection. Le simple fait de me trouver sur sa partie génitale me semblait inexplicable. Comment était-ce possible de ressentir autant de chose pour quelqu'un ? Ses deux mains glissant sur mes hanches, il me souleva un peu avant de pénétrer en moi et les feux d'artifices que j'éprouvais se transformèrent en une centaine de volcans en éruption. Mon corps fut victime de plusieurs spasmes ainsi que de millier de frissons, me demandant s'ils allaient réellement s'arrêter un jour.
Poussant tous les deux des soupirs de plaisirs ainsi que des gémissements, je pouvais sentir les mains ses mains se serrer autour de mes hanches, parfois me griffant même le dos, m'accompagnant dans la danse sensuelle que j'effectuais autour de son intimité. Il chuchota des mots de plaisir, à peine audible, me suppliant de ne jamais m'arrêter, avant de serrer les draps d'une seule main ne pouvant plus se contenir.
Et puis comme si j'avais réveillé la bête en lui, il releva le haut de son corps, un coude contre le matelas, avant de saisir ma tête et de m'embrasser pour la millième fois. Et même si je reconnaissais son goût, jamais je ne pourrais m'en passer. Nos langues se retrouvèrent, destinées à être ensemble, mes mains s'enroulèrent autour de son cou et nos corps transpirants n'en demandaient que toujours plus.
Continuant ma danse, je me rendis compte que l'orgasme pointait le bout de son nez et ni lui ni moi allions l'arrêter. Il cria presque mon prénom, comme si je le torturais tandis que je répétais le sien plusieurs fois, dans un souffle, sentant le plaisir nous atteindre mutuellement. J'accélérai soudainement le mouvement, ne le lâchant pas d'une semelle, nos yeux plantés l'un dans l'autre. Nos bouches s'ouvraient, puis se refermaient en rythme sans qu'aucun son ne sorte.
Accélérant toujours plus le rythme, il enroula mes bras à l'aide de ses mains, nichant sa tête entre mes seins, me couvrant de baiser avant de basculer la tête en arrière et de s'allonger complètement sur le lit, le plaisir beaucoup trop fort, le vidant de son énergie. Et puis quand nous sentions enfin l'orgasme, il fermai les yeux, avant d'enrouler ses bras autour de ma taille, me laissant ses empreintes sur tout le corps.
D'une voix grave et presque rouillée, il poussa un énième grognement, accélérant encore plus le rythme, me guidant avec ses mains. Puis d'un coup, nos yeux s'ouvrirent, nous rendant enfin compte du plaisir qui nous possédait et je ne pus empêcher ma bouche de s'ouvrir en un O rond avant de pousser un cri sauvage résonnant dans mes oreilles.
Mes cris se mélangèrent, se multiplièrent tandis que mon sexe se resserrait autour de sien. Et puis enfin, quand nous nous retrouvions tous les deux à bout de souffle, je laissais mon corps tomber sur lui, ma tête nichée dans son cou. D'une main, il caressa mes cheveux avant de recouvrir mon corps frissonnant de ses bras.
Jamais de ma vie je n'avais éprouvé quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un et pour la première fois de ma vie, je me sentais en sécurité, protégée et aimée. Et je ne changerais cela pour rien au monde.
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