Chapitre 4 ✔

Un mal de crâne. C'était tout ce que je ressentais, une douleur tellement vive qu'elle m'empêchait de faire le moindre mouvement. M'efforçant à me lever, des courbatures me plaquèrent directement sur le lit. Mon corps était plus lourd que d'habitude et j'avais une terrible envie de vomir. 

— Hé, ho, réveille-toi, je vais être en retard à l'école !! dit une petite voix masculine.

Hein ? Une petite voix masculine ? Je me levai, en comptant sur le peu d'énergie qui me restait, et me forçai à ouvrir les yeux. La lumière du jour me transperça ces derniers donc je clignai des yeux plusieurs fois. Le petit garçon qui se tenait en face de moi était brun aux yeux bleus. Il était tout mignon et me semblait étrangement familier. Mais qu'est-ce qu'il faisait dans ma chambre ? C'était ça la vraie question. 

— Qui es-tu ? Que fais-tu dans ma chambre ? dis-je, en essayant de garder mon calme, mais ma voix... elle était super grave, peut-être que j'avais attrapé un très gros rhume.

Le petit garçon en question me regarda surpris et arqua un sourcil. Il s'approcha de moi et posa sa main sur mon front.

— Tu n'as pas de fièvre... si tu veux pas aller en cours dis-le, c'est bien plus simple Jo !

Jo ? C'était quoi ce surnom débile ? On me surnommait Kal, Lilie, mais pas Jo... Alors que je reprenais mes esprits petit à petit, j'observais les alentours et c'était avec effroi que je me rendis compte que ce n'était pas ma chambre. Mais où est-ce que j'étais ?! Je commençais sérieusement à paniquer alors je me levai précipitamment de mon lit et c'était à ce moment-là que j'avais cru que j'allais m'évanouir. Mes jambes... elles étaient poilues ! Et mon corps était plus imposant, je me sentais lourde. Mes mains, mes pieds, mes bras, rien ne m'appartenait. Le garçon était toujours en train de me scruter l'air perdu.

— Quand t'auras décidé de redevenir mon grand-frère, tu me fais signe Jonathan, finit-il en sortant de ma chambre. 

Grand-frère ? Jo... Jonathan ?! Mais bien sûr, ce petit garçon, c'était Damien, le frère de Jonathan ! Qu'est-ce qu'il faisait là ? Et c'était où exactement ce "là" ? Je ne comprenais plus rien, mais je réussis finalement à faire un pas devant l'autre et les sensations qui me traversaient étaient bizarres avec toujours cette sensation de peser trente kilos de plus que d'habitude. Et c'était alors que je me vis dans le miroir accroché derrière le mur de la chambre, et là, je poussais un cri plus strident que n'importe quel réveil au monde.

*

Dites moi que je rêve, dites moi que je rêve, dites moi que je rêve ! Non, rien de tout cela n'était réel, j'allais me lever tranquillement dans mon lit et tout redeviendra normal comme avant ! C'était en me donnant plusieurs baffes que je croyais que tout allait rentrer dans l'ordre, mais rien à faire, le miroir ne me renvoyait pas mon reflet. Il projetait tout sauf ça ! A la place je voyais le visage que je détestais le plus au monde. Ce n'est pas possible, pensai-je, mais Jonathan était un garçon, et un garçon n'avait pas la même physiologie d'une fille, alors ça voulait dire que j'ai un...

— NON ! Criai-je.

C'était à ce moment-là que Damien entra dans la chambre un peu perdu par ma réaction matinale peu commune. Il était là, devant moi et cette créature était mon frère. Balivernes ! Je ne pouvais rien croire, c'était absurde. Je sortais en trombe de cet endroit, qui se nommait chambre mais qui ressemblait à un dépotoir, et examinais les alentours.

— Mais on n'a pas changé la déco... Je serais vraiment chez lui ?! dis-je en m'ébouriffant les cheveux signe de stress. Ok Kalie, respire, respire... tout va bien, dis-je en accentuant ces trois derniers mots. 

— Papa ! Jonathan fait sa crise d'hystérie, je crois qu'il va pas très bien... termina Damien en me fixant.

Ledit père ne répondit pas à l'appel de son fils. Quant à moi, je descendis en bas et examinais encore une fois cette demeure étrangement familière. Je vis sur le canapé un homme d'une quarantaine d'années, en train de se réveiller. Je vais près de lui et cette fois-ci, il n'y avait plus aucun doutes, j'étais bien chez les Byler.

— Monsieur Byler... murmurai-je.

Il se releva totalement et écarquilla les yeux. Quoi ? Il savait que je n'étais pas son fils ?

— Jonathan ? Tu n'es pas en retard pour les cours ?

— Mais arrêtez de m'appeler Jonathan !

Je bouillonnais de l'intérieur, je ne savais pas si j'avais peur, mais une chose était sûre, j'étais en plein délire. En voyant l'expression de monsieur Byler, je m'étais dit que j'avais fait une gaffe, mais dans tous les cas j'étais beaucoup trop déboussolée pour pouvoir répondre quoi que ce soit.

— Jonathan, qu'est-ce qui se passe ? Tu ne te sens pas bien ?

Mais je me sentais très bien, pensai-je avec ironie. J'étais juste sur le point de tomber dans le coma tellement cette situation était grotesque. On n'était pas dans un livre fantastique, alors pourquoi ça m'arrivait à moi ? Et d'ailleurs comment était-ce arrivé ?

— Oh ! 

— Quoi ? fit monsieur Byler.

Hier, j'avais le repas avec ma classe. Je me souvenais que Sydney et moi étions parties chez moi pour prendre des vêtements et puis je me souviens que quand on était arrivé l'ambiance était assez lourde avec la présence de Jonathan, mais je m'étais amusée et puis ensuite... rien. Trou noir. 

Je soupirai et me frottai le visage. Qu'est-ce que je faisais maintenant ? Jonathan ! Si je me trouvais ici, alors lui... Un bruit de sonnette retenti dans la demeure et je me précipitai dessus pour l'ouvrir. Quand je vis mon propre visage à quelques mètres de moi, je croyais rêver. Je, enfin, Jonathan se tenait là, devant moi et surtout dans mon corps.

— Kalie ? demanda monsieur Byler.

— Bonjour, monsieur Byler. Je dois parler à Jonathan, c'est très urgent, dit-... il.

Jonathan entra comme si c'était chez lui (et ça l'était d'ailleurs) puis sourit à son petit frère comme s'ils étaient de bons amis. Je remarquai un peu de tristesse dans ses yeux et il me fit signe de monter à l'étage.

— On n'en aura pas pour très longtemps, dit-il, en regardant son père. Cela était très perturbant... 

Mais ce qu'il l'était encore plus c'était le fait que Jonathan avait l'air de bien réagir. Il était très calme et malgré le fait qu'il était dans mon corps, il ne réagissait pas comme je le faisais ce qui était encore plus stressant. Il referma la porte de sa chambre derrière lui et s'assit sur le bord du lit. En s'emparant d'un coussin qu'il plaqua sur sa tête, il cria de toutes ses forces à l'intérieur. Je retirais ce que j'avais dit, il le prenait tout aussi mal. Il reposa le coussin et son regard se dirigea vers moi. J'explosais littéralement :

— Jonathan ? Jonathan c'est bien toi hein ? Tu peux me dire ce qu'il se passe ? Je me suis réveillée et pouf j'ai changé de sexe, tu peux me dire c'est quoi le problème ? Pourquoi tu dis rien ? Tu n'es pas choquée ? Pire ! C'est un rêve et vu que tu n'es que le fruit de mon imagination tu...

— Kalie ? 

—  Quoi ?!

—  Respire. 

Sa voix, enfin la mienne techniquement parlant, me sortit de mon monologue interminable. J'étais à bout de souffle les joues rouges et me fixait dans le même miroir que tout à l'heure, quand il prit la parole.

— Ecoute, je sais que c'est bizarre, mais j'ai eu du temps pour un peu plus réaliser ce qu'il se passait.

— Comment ça ?

Il soupira et se dirigea vers moi.

— J'avais très soif la nuit et bizarrement en me levant, je me sentais plus léger. Je voulais ouvrir la porte mais elle n'était pas au même endroit que d'habitude. Alors j'ai voulu allumer la lumière mais je ne la trouvais pas. Après avoir enfin trouvé la porte, je me suis dirigé vers la salle de bains. Encore une fois, elle n'était pas au même emplacement. J'avais cherché interminablement. Quelque chose clochait, je ne me sentais pas à l'aise. En rentrant finalement dans la salle de bain, je me suis rendu compte de l'horreur. J'ai cogité toute la nuit et il n'y avait qu'une seule explication logique.

— On a échangé nos corps.

— Oui, bon ça sonnait mieux dans ma tête, avoue-t-il.

Il me scruta de haut en bas et un sourire malicieux s'afficha sur ses lèvres ? Mes lèvres ? Je ne savais plus quoi dire. 

— Pourquoi tu me regardes ?

— Plus je regarde mon corps, plus je me dis que je suis beau... c'est fou comme j'ai des muscles. Tu as intérêt à me garder en forme ! dit-il.

Je devais rêver, c'était comme un jeu pour lui ! Il avait l'air de bien s'amuser alors que la situation était tout sauf drôle. Comment il pouvait rester aussi zen ? Une pensée me vint soudainement en tête...

— Mais Jonathan, tu as changé de vêtements ? Cela veut dire que tu as...

Il roula des yeux et soupira.

— Si ça peut t'aider, il n'y avait vraiment rien à regarder... par contre si jamais tu veux changer de caleçon, fais attention tu pourrais être très impressionnée.

— Beurk.

— Je plaisante fais pas cette tête, bon change toi et c'est moi qui conduit hors de question que je te laisse ma voiture et tuer mon frère par la même occasion en causant un accident. Ensuite, on essayera de chercher une solution à cette situation.

Puis il s'en alla me laissant en plan dans sa chambre. Cette histoire était juste du délire ! Mais le pire c'était que Jonathan trouvait ça drôle. Il ne s'inquiétait pas plus que ça ? Après comme il l'avait dit, il était un peu plus préparé que moi mais tout de même. Déjà que je ne le supportais pas, je vais devoir redoubler d'efforts pour... m'entendre avec lui.

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Alors, Jonathan et Kalie on enfin changé leur corps ! Si vous êtes arrivé jusqu'ici je vous félicite ! Une série de question pour clôturer cette partie :

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? 🌸

Quel point de vue aimez-vous le plus lire ? 🌸

Quelles sont vos théories pour la suite ? 🌸


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