Quand je repensais à la tête de Jonathan, de la pitié s'emparait de moi. Y étais-je allée un peu trop fort ? Sûrement pas ! Il ne fallait pas ressentir une once de gêne pour un être aussi misérable que lui. Après tout, il n'avait aucun remords, lui, quand il m'humiliait. 

Pour chasser ces pensées qui devenaient insupportables, je me levai de mon lit et me dirigeai en bas. Ma mère devait être en train de préparer à manger, l'odeur de poulet en témoignait. J'avais déjà oublié tous mes soucis, lorsque cette paisible odeur avait atteint mes narines. 

Avec un sourire béat, je rentrai dans la cuisine puis je vis ma mère en train de couper des carottes en rondelles sur le plan de travail flambant neuf. J'enroulai mes bras autour de sa taille et lui dis : 

— J'adore quand tu me gâtes comme ça ! 

Le poulet était mon plat préféré et vu que ma mère n'était pas souvent ici pour me le faire, faute de temps, je mangeais autre chose, mais rien ne pouvait égaler sa cuisine ! Même quand elle était un minimum présente, elle me faisait toujours plaisir. 

— Tu es mon seul enfant, tu imagines si je te mets à dos ? dit-elle en riant. 

Elle se retourna et je la lâchai. Son regard parcouru mon visage et je pouvais lire dans ses yeux un sentiment de tristesse. J'étais si moche à voir ? 

— Je sais que je ne suis pas belle et une erreur de la nature, mais si tu es si triste en me regardant... 

— Tu grandis si vite... me coupa-t-elle. 

— Maman, ne commence pas, je ne vais pas être une de ces adolescentes idiotes et te laisser. Tu seras toujours ma maman adorée. Et aussi cliché que cela puisse paraître, je t'aime ! 

Ses lèvres se retroussèrent pour former un large sourire qui m'était si chaleureux. Ma mère était mon refuge, mon aide, ma lumière dans un tunnel noir qu'était l'adolescence. Même si elle n'était pas très présente à cause de son boulot d'infirmière elle était tout de même à l'écoute quand j'en avais besoin. Je ne la remercierai jamais assez pour ça. 

— Je t'aime aussi ma chérie, dit-elle, en souriant. Bon, il faut que je le finisse ce poulet ! Au fait, c'est quand votre sortie ? demanda-t-elle. 

Je fis le tour du comptoir pour m'asseoir sur un des tabourets. Maintenant face à ma mère, je pouvais la regarder et dans mes yeux elle lisait de l'incompréhension. En effet, de quelle sortie voulait-elle parler ? 

— Ne me dis pas que tu as oublié ? Le dîner du lycée qu'ils organisent au moins deux fois tous les ans. 

— Ah ça ? J'y vais, mais à contrecœur... Vu que c'est gratuit, je ne manquerais pas l'occasion. 

Elle mit les carottes dans la grande casserole et continua : 

— Pourquoi à contrecœur ? 

— Pour rien allez, j'ai faim ! 

— Oui, oui ma petite goinfre ! dit-elle en rigolant. 

Après avoir fini de manger, je filais dans ma chambre et pris de l'avance dans mes cours. Puis quand j'eus terminé de me battre avec les fonctions, je pris une bonne douche et m'affalai sur mon lit avec mon éternel téléphone entre les mains et commençai à surfer sur le web. Cependant, après trente minutes le sommeil m'appelait. Je partis poser mon téléphone sur mon bureau quand une lumière dans la maison d'en face m'interpella. Sa maison. Il était assis en face de son bureau, il avait l'air calme et concentré. Pourquoi il me détestait autant ? En levant les yeux de nouveau vers ma fenêtre, je me rendis compte que lui aussi m'observait. Je tirai mon rideau et éteignis les lumières. 

***

Déjà que je m'ennuyais en cours de français alors le cours de science, je ne préférais même pas en parler. Sérieusement, on s'en fichait des atomes et des molécules, ce n'était pas ça qui m'importait. Non, ce qui me préoccupait était Jonathan, il n'avait rien tenté jusqu'ici. Ce n'était pas son genre, d'habitude il m'aurait déjà fait quelque chose. Un sentiment de peur se forgeait un petit passage en moi et malheureusement, il ne faisait que de s'accroître. Peut-être que j'y étais vraiment allé fort. Je disais ça pour moi, car je ne savais vraiment pas ce qu'il pouvait me faire. 

Quand l'heure du déjeuner arriva, Jonathan n'avait toujours rien tenté ! Je ne le montrais pas mais je devenais vraiment parano. Sydney, qui était en train de me raconter sa matinée, remarqua mon inquiétude et me posa alors la question fatidique :

— Bon, qu'est-ce qu'il y a ? 

— Jonathan n'a encore rien tenté ! m'empressai-je de dire. 

Le stress qui s'emparait de moi ne faisait que grandir encore et encore, mais Sydney essaya de me rassurer. 

— Ne stresse pas ! Montre lui que tu es forte, garde la tête haute, dit-elle, fièrement. 

Elle n'avait pas tort, depuis quand cet énergumène me posait soucis ? Il avait fait des choses horribles, enfin façon de parler, il n'avait aucune honte et aucun remords. Je ne devais pas m'en faire. A la dernière heure de cours, le délégué de la classe, Peter, voulait s'adresser à tout le monde puisqu'une annonce devait être faite. 

— Alors comme vous le savez tous, ce soir à 20h00, nous avons le dîner de classe au restaurant Leiw. Tout sera payé alors gardez votre argent. Ah ! C'est un dîner de classe pas un défilé de Victoria Secret, venez naturel... c'était tout ce que j'avais à dire. 

J'avais carrément oublié le dîner, Sydney me regarda avec un petit sourire qui signifiait qu'elle était heureuse d'y aller pour la nourriture gratuite. Je devais avouer que Leiw était un très bon restaurant et manger des sushis ne serait pas de refus ! J'arborais un petit sourire à mon tour et me concentrais sur le seul cours qui m'intéressait : l'anglais. 

Enfin les cours terminés Sydney et moi partîmes de l'école pour se diriger vers ma maison. Sydney m'avait supplié de pouvoir prendre une de mes tenues qui étaient plus chics que les siennes. Si des converses et des sweat étaient chics et bien elle avait tout à fait raison. Ma mère n'était pas rentrée et mon père était sûrement à la salle de sport en train de désespérément paraître plus jeune. Je devançai Sydney dans les escaliers puis pénétrai dans ma chambre. 

— Ça n'a pas changé dis donc... lâcha-t-elle, dans un soupir en s'affalant sur mon lit. 

— Comme tu peux le voir, ma chambre est toujours aussi... bordélique. 

Les vêtements sur la chaise et sur le sol ainsi que toute la nourriture qui y traînaient ne pouvaient qu'affirmer ce que je venais de citer. Cette chambre de fille, n'avait juste pas le côté fille. Où est-ce que Sydney avait vu le chic en moi ? Au fond d'un abysse sans doutes. En parlant d'elle, elle se leva du lit et commença à marcher dans ma chambre pour s'arrêter à la fenêtre. Quant à moi, j'entrais dans ma "penderie" pour chercher un truc qui ne faisait pas trop Victoria Secret. Un hoquet de Sydney m'interpella. 

— Quoi ? demandai-je, en me tournant vers elle. 

Elle avait le regard rivé vers la fenêtre, je me levai et me dirigeai vers cette dernière et je réprimai une soudaine envie de vomir. 

— Mais qu'est-ce que tu fais ? Tu mates Jonathan ?! 

Elle sourit timidement et parût gênée. 

— Oui bon, il est vraiment énervant mais... tu peux pas ignorer cette vue ! dit-elle, rêveuse. 

Mes yeux se posaient sur la fenêtre d'en face pendant une seule seconde et en effet, même si Jonathan n'était pas la plus adorable des créatures, il avait un corps... Lui au moins il allait à la salle de sport. On le voyait de dos et pour un dos... bon, je n'allais pas en faire tout un plat.

— Bon allez, ferme moi ce rideau. 

On se mettait enfin à la recherche de deux tenues. Sydney avait opté pour une petite robe noire enfin la mienne. Elle lui allait comme un gant, aussi vu son corps cela ne m'étonnait pas. Sydney n'était pas maigre ni ronde, elle était plutôt mince. Quant à moi, j'avais opté pour un short taille haute noir et une chemise bleu marine sans manche. Je me chaussai de mes converses et Sydney opta pour ses baskets blanches ainsi qu'une petite veste en cuir blanche également. Ses cheveux coupés carré étaient détachés puis lissés et ma tignasse ressemblait maintenant à une queue-de-cheval structurée et ordonnée. Je mettais un peu de poudre, de rouge à lèvres et de jolies boucles d'oreilles et nous étions enfin prête. Il était 19h20 et le restaurant se trouvait à trente minutes d'ici en bus. 

En sortant dehors, l'air frais fouetta ma peau ce qui me fit du bien tellement il faisait chaud à l'intérieur. Sydney et moi parlions de tout et de rien puis nous étions enfin arrivées. La classe était là et mon regard croisa automatiquement celui de Jonathan, il était en train de me sourire, ce dernier était tout sauf amical. Peter, le délégué, avait réservé une grande table et il manquait tellement de place qu'ils avaient dû en prendre encore. Je m'assis loin, très loin, de Jonathan mais je sentis ses yeux qui me fixaient. Il avait une idée derrière la tête.

Cependant, après trente minutes, je parvins à me détendre et à profiter de la soirée. Je portai mon gobelet à ma bouche et me rendis compte qu'il n'y avait plus rien dedans. 

— Coca ! S'il vous plaît ! 

Alcool, très peu pour moi. 

Je fis passer mon verre au début de la table et on me le rendit au bout de cinq minutes. Et malheureusement, c'était mon dernier souvenir de cette soirée. 

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{NDA}

Bonjour/Bonsoir ! 

On se retrouve pour un nouveau chapitre de Rends-moi mon corps ! J'espère qu'il vous a plus n'hésitez pas à voter et à commenter, ça fait toujours plaisir ;-) 

Que pensez-vous de ce chapitre ? Que va-t-il se passer ? N'hésitez pas à me corriger également ! Bisous !

EDIT : J'ai écrit cette NDA il y a longtemps ! Déjà je m'excuse du retard ;) et sachez que vos commentaires me font plaisir ^^ vu que maintenant je suis tranquille pour mes chapitres, je vais m'attarder sur les lectures (je me répète mais bon) 

Bisous ! 

Krystal ~