Le jour où Daniel a perdu son cœur
Daniel est perdu depuis plusieurs semaines. Chaque matin, il se réveille en espérant trouver le corps de Max allongé à côté du sien, faisant glisser ses doigts sur ses tatouages et venant doucement l'embrasser pour le saluer. Mais il ne se retrouve que dans des draps froids alors que le néerlandais est à l'autre bout du monde.
Lorsqu'il repense à Max étendu dans les draps écarlates, il se demande s'ils ont fait une erreur ou s'ils en étaient une. Mais il ne voit pas comment ils pourraient en être une alors que son palpitant s'agite violement à chaque fois qu'il pense à son cadet.
L'éloignement n'aide de toute façon pas à gérer la situation. Les rares moments où il était sur Monaco, le néerlandais avait mis les voiles pour un centre de rééducation dans son pays natal. Le choix a été pris quelques jours après son départ précipité pour l'Angleterre alors que Max venait tout juste de remarcher avant de s'effondrer dans ses bras, et sur ses lèvres, et dans son cœur.
Lorsqu'il le voit de l'autre côté du paddock avant sa course ce jour-là, son cœur se serre. Il repense à la légère caresse de ses lèvres avant qu'il plonge dans le monde des rêves. Il pense aussi à son air un peu perdu quand ils s'étaient revus en compagnie de Pierre et Charles le lendemain. Les doigts avaient trainé mais c'était sur sa joue pâle qu'il avait déposé ses lèvres alors qu'il mourrait d'envie de l'embrasser devant les deux francophones et l'intégralité des personnes présentes à cette soirée.
Les pas sont lents et le chemin parait interminable alors que le blond se rapproche de lui. Il note immédiatement les progrès qu'il a fait alors qu'il est désormais armé de béquilles. Il détaille l'accoutrement que porte le néerlandais. Son sweat couleur ciel fait parfaitement ressortir l'azur de ses yeux et Daniel ne peut plus rien faire pour se détourner d'eux. Il plonge sans brassard dans le regard parfaitement bleu.
— Heya Danny.
Les béquilles s'effondrent à terre alors qu'il est enveloppé dans une confortable étreinte. Le corps finit par se reculer. Les doigts courent sur sa joue et bientôt le visage s'approche. Il détourne le sien, les lèvres rosées s'écrasant sur sa joue avant qu'elles ne puissent s'emparer de ses lèvres. Il secoue la tête. Il fallait qu'il arrête de voir partout ce dont il rêvait et de se faire des idées, jamais Max ne l'aurait fait.
— Attends, je t'aide.
Les doigts se posent sur son casque coloré alors qu'il finit de remonter sa combinaison dont il vient fixer le col. Il retient sa respiration alors que Max place son hans sur ses épaules avec la plus grande concentration du monde. Délicatement, son casque est passé. Il sent les doigts glisser sur son cou alors qu'il attache sa jugulaire. Il le suit du regard alors qu'il fixe parfaitement l'intégralité du dispositif.
Les mains glissent légèrement sur lui, touches éphémères alors que Max opère. Il finit par reculer et le scanner de la tête aux pieds.
— Parfait.
La voix s'élève et sa respiration semble repartir. Une sensation de sécurité le traverse alors qu'il sait que c'est le blond qui vient de fixer l'ensemble de ses équipements de protection. Comme souvent le cas, il est en confiance dans ses bras.
— Merci chaton.
Il tapote son index sur le bout de son nez, lui arrachant un merveilleux sourire. Ses yeux bleus lui adressent un regard qu'il ne destine qu'à lui. Il fond quand il voit la belle couleur rosée qui prend petit à petit possession de ses joues.
— Fais attention à toi. Je sais pas ce que je deviendrai s'il t'arrivait quelque chose là-bas.
Son corps est écrasé contre le second. Il sent sa cage thoracique se faire comprimer par l'étreinte et pendant une seconde, il a l'impression de s'être transformé en Ouragan les soirs d'orage. Et puis il se retrouve seul. La sensation est étrange et il a une seule envie, tout plaquer pour aller se glisser contre le blond pour terminer sa nuit.
Il veut sa voix rassurante dans son oreille lui contant que tout se déroulerait à merveille. Il veut ses bras réconfortants alors que le stress est bien trop envahissant. Il veut ses respirations apaisantes alors que chaque fois qu'il veut fermer les yeux, les cauchemars le tourmentent.
Il n'obtient rien de tout cela. Max n'entoure pas ses poignets pour l'entrainer ailleurs en sécurité. Deux mains viennent se plaquer contre son casque et relèvent son visage. Toute trace de rire a disparu du regard où le sérieux et la gravité règnent en maitre. Il essaie d'effacer la panique qu'il lit dans les prunelles claires. Il la comprend, lui aussi a envie que Max ne remonte plus jamais dans une voiture filant à la vitesse de l'éclair.
— Reviens moi.
Il avance légèrement sa tête, venant déposer l'objet protégeant sa tête contre le front du néerlandais. Ses doigts gantés viennent se glisser dans les deux mains du blessé. Elles y trainent une seconde avant que son auriculaire attrape celui du blond.
— Promis Maxy.
Lorsqu'il quitte sa voiture, il se précipite dans la mer de mécano et ingénieurs qui le félicitent pour sa nouvelle victoire. Grâce à elle, il prend la tête du championnat et soudainement tout son stress et son appréhension s'envolent. Il est longuement serré dans les bras de Christian qui lui hurlent des félicitations incohérentes et des mots de joie et de fierté dans l'oreille. Daniel a l'impression de flotter, d'être invincible. Il a retrouvé son équipe, sa maison et la fierté des siens.
Il scanne du regard le garage alors que Max ne s'est pas précipité pour le féliciter comme il s'y attendait. Il finit par le trouver en pleine discussion avec le deuxième de la journée. Il note leurs visages proches et les mains du brun passant régulièrement sur l'épaule de Max. Ses yeux se mettent à lancer des éclairs alors que le bras du brun glisse autour des épaules du blond qu'il meurt d'envie de serrer contre lui. Il ne comprend pas quand le néerlandais se retrouve enveloppé dans les bras du monégasque.
La jalousie le transperce alors que leurs têtes s'imbriquent parfaitement dans le cou de l'un et de l'autre. Leurs tailles quasiment similaires, leurs âges séparés sur un agenda uniquement par quelques pages, leurs carrières en commun depuis qu'ils sont bambins. Daniel ferme une seconde les yeux en se disant que depuis le début terminer ensemble est peut-être de leur destin. Mais ce n'est pas pour autant que l'idée de potentiellement pouvoir être remplacé le heurte moins.
Il file en direction du pilote Ferrari.
— Bravo Danny !
Une main se tend en direction de la sienne mais avant qu'il ne s'en saisisse, la seconde voix résonne, stoppant net son mouvement.
— Félicitations Daniel, beau combat !
Il n'arrive pas vraiment à rendre son sourire à celui qui semble un peu trop vouloir lui voler ce qu'il convoite depuis des années.
— Ouais bravo. Belle deuxième place.
Le monégasque est appelé et disparait. Il voit au regard que lui lance le néerlandais qu'il a compris que quelque chose cloche.
— Pourquoi t'es aussi froid ?
— Je suis pas froid.
Le visage se ferme et le front comme le nez de Max se froncent tandis qu'il ne le quitte pas du regard.
— T'es pas non plus hyper chaleureux. Il voulait juste te féliciter.
Il se crispe. Il n'a pas envie d'entendre Max défendre Charles en cet instant, ni jamais d'ailleurs. Comportement malheureux de Daniel éperdument amoureux de ce blond aux yeux bleus.
— Il a fait quelque chose pendant la course ?
Il roule des yeux. Evidemment qu'il n'a rien fait, mais il le sait déjà.
— Evidemment que non.
Il tente de changer de sujet, d'arrêter de parler de celui qui l'énerve particulièrement cet après-midi là alors qu'il a une victoire à fêter.
— Pourquoi tu m'attendais pas à l'arrivée ?
Les souvenirs d'un autre temps remontent. Ceux où il était entrainé ailleurs par son père pour qu'il lui rabâche pendant des heures tout ce qu'il avait mal fait pendant sa course.
— Je visitais Barcelone.
Ses yeux s'écarquillent quand les mots résonnent. Les mains se glissent dans la poche avant du sweat en face de lui. Il n'arrive pas à savoir s'il est en train de rigoler. Il jouait sa saison et Max visitait ?
— Et avec Charles ?
— Avec Charles ? Mais Danny, qu'est-ce qu'il t'arrive ? On discutait juste.
Il roule des yeux alors qu'il était évident qu'ils ne discutaient pas juste. Les voix étaient trop basses, les visages trop proches, les doigts trop tactiles pour ça. Peut-être que lui aussi Max l'avait appelé pour réapprendre à marcher.
— Et pourquoi tu visitais ?
— Pas envie de regarder.
La nonchalance des mots le foudroie. Il ne comprend pas comment il peut lui dire ça. En face, le visage est baissé en directement du goudron.
— T'es un putain d'égoïste Max quand tu t'y mets, tu le sais ça ? Faut toujours que tout le monde soit là dans la minute pour toi, mais t'es même pas capable d'être là pour la course la plus importante pour moi ? Tu penses toujours qu'à toi et pas à ceux que tu blesses autour de toi.
En face de lui, Max a un mouvement de recul et son poignet lui échappe quand il tente de l'attraper comprenant qu'il vient de trop élever la voix. Les yeux se brouillent de larmes, lui brisant instantanément le cœur. Mais avant qu'il n'ait le temps de s'excuser, Max a filé.
Il sent son propre corps se mettre à légèrement trembler, de colère, de peine. Lorsqu'il relève ses prunelles sombres, elles tombent sur Christian qui l'observe. Il espère qu'il n'a pas trop entendu et vu de la conversation. Celui-ci a une petite moue et secoue négativement la tête. Il comprend directement qu'il désapprouve totalement. Il n'identifie juste pas quoi.
Mais l'idée d'être jugée sur ses choix regardant Max par l'anglais lui déplait. L'australien sait que celui-ci aime le plus jeune comme un fils. Et s'il l'aime peut-être tout autant, Daniel ne se fait pas d'illusion, le fils prodige est celui qui vient de quitter le garage les mains posées sur ses béquilles. Il fixe son regard sur le sol, ne supportant pas plus longtemps l'air déçu de son directeur d'écurie.
— Fixe cette situation Daniel et arrête de lui faire du mal à faire la girouette.
Il sursaute, n'ayant pas entendu le père de famille arriver. Il relève ses iris vers lui. Pendant un court instant, il a l'impression que Christian comprend. La colère, la jalousie, la déception, la tristesse, tout se mélange et le monde devient flou. Ce n'est que lorsqu'il se retrouve la tête enfoui dans le torse du plus petit qu'il prend conscience des sanglots qui le secouent.
— Mais j'ai pas fait exprès. Je veux pas...
— Je sais Daniel.
— C'était quoi avec Max ?
Il hausse les épaules et détourne le regard des yeux sombres de l'anglais qui vient de l'intercepter.
— Rien.
Une main l'empêche de fuir la conversation et le regard réprobateur du multiple champion du monde que Max intéresse beaucoup trop à son goût ces dernières semaines.
— C'était quoi avec Max ? Daniel !
Il soupire. Il ne sait même pas vraiment par où commencer. Parce que Lewis manque de tellement d'informations qu'il ne lui fournira pas pour comprendre l'immense déception qui l'entoure. Il pensait naïvement qu'il pourrait se jeter dans ses bras après avoir passé la ligne d'arrivée en tête mais c'était enveloppé dans ceux de Charles qu'il l'avait retrouvé.
— Je comprends pas pourquoi il vient si c'est même pas pour m'encourager, ni me regarder.
— Ça n'a pas effleuré ton esprit de génie incompris qu'il était peut-être jaloux ? Ou bien que c'est trop dur pour lui de nous voir piloter alors qu'il a toujours du mal à marcher ? C'est sa place que t'as Daniel. Son écurie. Sa place. Sa voiture. C'est lui qui devrait être en tête du classement des pilotes, pas toi, et tout le monde le sait. C'est pas parce qu'il tente de venir te soutenir qu'il est heureux de te voir voler son rêve alors qu'il sait même pas s'il pourra un jour refaire ce qu'il aime.
Il déglutit alors que les mots de Christian et Checo des mois plus tôt remontent. Ceux qui parlaient de sa façon de fuir tout ce qui était relatif à la formule un. Il avait cru que c'était terminé.
Il balbutie, incapable de former une phrase cohérente alors qu'il devrait tout quitter pour aller s'excuser. Il s'enfonce alors qu'il cherche une justification à son action.
— C'est que... Je... Il était avec Charles... Et je pensais que... Surtout après...
— Après quoi ?
L'australien sent ses joues commençant à le brûler sans qu'il ne parvienne à éteindre le feu enflammant son visage. Il regrette infiniment les mots qui lui ont échappé.
— Non mais j'y crois pas, t'es jaloux de Charles.
Le regard se braque dans ses yeux sombres. Il a envie de répliquer qu'il se trompe. Il reste silencieux, il n'aurait pas réussi à lui faire croire une telle chose. Il se demande comment Lewis a aussi facilement compris.
— Il s'est passé quelque chose avec Max ? J'en reviens pas que Seb avait raison.
Le ton ne laisse pas de place à l'interrogation, comme si c'était une évidence. Daniel ne comprend pas ce que Sebastian vient faire dans cette étrange équation. Il n'a pas particulièrement le temps d'y réfléchir, le britannique ne lui permettant pas de parler.
— Me dis pas que t'as couché avec lui et que tu viens de lui taper une crise de jalousie ?
Il baisse piteusement le regard vers le sol, ne voulant pas faire face au jugement de Lewis.
— Je sais que tu vas dire qu'il est trop jeune et qu'il y a un trop grand écart d'âge. Mais c'est Max.
Parce que pour Daniel, le fait qu'il soit Max suffit comme argument. Max est la personne qui le complète le mieux depuis des années. Son phare dans la tempête. Sa veilleuse dans la nuit noire. Son cairn dans une montagne emplie de brouillard. Et surtout Max est la personne responsable de ses plus grands fou-rires, de ses plus grandes joies, de ses plus belles balades et de ses moments de bonheur.
— Il a vingt-cinq ans Daniel. Et ça fait six ans que tu nous gonfles tous à ne parler que de lui, il est peut-être temps de vieillir et d'agir, parce que lui l'a fait lui au cas où ça t'aurait échappé.
— Mais...
Les yeux noirs se lèvent au ciel suite à sa maigre réplique.
— Mais quoi Daniel ?
— Je crois qu'il veut pas de moi.
Un rire éclate en réponse.
— Je rêve. Non mais je rêve. On a l'impression qu'il a décroché la putain de lune à chaque fois qu'il capte ton intérêt pour une petite seconde et toi tu crois qu'il veut pas de toi ? Pire, qu'il va voir Charles ? Je pensais être pas doué pour comprendre quand on s'intéressait à moi, mais tu décroches vraiment la palme Ricciardo. Depuis que vous vous connaissez, je l'ai jamais entendu une seule fois te dire non et tu veux me faire croire qu'il le ferait pour ça alors que c'est ce qu'il veut depuis des années ? Tu te rends quand même compte qu'il t'a donné sa voiture Dan ? Sa voiture ! Alors que je l'ai une fois vu engueuler Checo et lui dire de retourner dans sa partie de garage juste parce qu'il l'avait effleurée ! Et ma main à couper qu'ils parlent de toi avec Charles et c'est pour ça qu'ils sont souvent à deux. En même temps, Max doit avoir de quoi raconter !
Il prend le temps d'analyser les mots, n'arrivant pas vraiment à réaliser. Il tente de remonter dans le temps, de se souvenir de la dernière chose que Max lui a refusée. Son surnom lui revient en tête, mais il l'écarte. Cela fait des années qu'il ne se plaint plus quand il l'appelle chaton, même s'il aurait de son côté bien aimait qu'il continue à bouder à chaque fois qu'il le faisait. Il ressasse le passé alors que la vérité le rattrape.
— Tu crois vraiment qu'il parle de moi avec Charles ?
Il s'attaque au seul sujet qui ne met pas son monde et son esprit sens dessus-dessous. Il se laisse le temps d'accepter cette réalité. Pourtant, malgré tous ses doutes, il sait qu'il savait. Cela fait des années qu'il cherche les indices de l'amour que Max lui porte dans ses gestes, ses mots et ses regards. Des années qu'il s'en abreuve à chaque moment passé à ses côtés.
L'idée que Charles sache le terrifie autant que Lewis semble en sourire. L'idée que Charles sache toutes les fois où il a un jour pu faire du mal à Max parce qu'il lui aurait raconté le fait perdre pied.
— Oui, j'ai mis du temps à comprendre, mais contrairement aux autres, Charles ne faisait jamais de blagues sur vous deux, il lance bien trop souvent des allusions à la potentielle vie de couple de Max pour voir comment tu vas réagir quand t'es dans les parages et il s'éclipse toujours très rapidement quand vous n'êtes qu'à trois pour vous laisser tranquille.
Il hoche la tête, les mots y pénétrant et le rassurant.
— Bien maintenant que tout ceci est réglé. Qu'est-ce que t'attends pour lui mettre la bague au doigt ?
Il déglutit. Ses doigts bronzés glissent dans ses cheveux bouclés, se laissant quelques secondes de réflexion alors que son cœur se serre douloureusement. Il ne sait pas vraiment comment gérer la situation.
— Je crois que c'est pas trop le moment pour ma demande, il est un peu énervé.
Le rire éclate en réponse et l'atmosphère se détend. Il parcoure des yeux le reste du paddock. Il tombe sur Christian roulant ostensiblement des yeux alors qu'une dizaine de mètres plus loin, Lando, Georges et Alex semblent en grande conversation, les trois paires d'yeux fixées sur lui. Il essaie de se convaincre qu'ils ne discutent pas de lui. Il se fige quand Brad rentre son épaule dans celle de Michael avant de foncer dans le couloir, plus qu'énervé. Il arque un sourcil face à son préparateur physique qui lui fait comprendre qu'ils en discuteront plus tard.
Il fonce dans les couloirs pour le voir s'engouffrer dans un bureau en compagnie de Checo lui faisant comprendre d'un regard qu'il n'a pas envie de le voir les rejoindre. Il soupire avant de se laisser tomber contre le mur. Il porte ses doigts à sa poitrine où son cœur ralentit après sa petite course. Il l'effleure du bout des doigts, tentant de se convaincre qu'il est toujours là. Pourtant, il sait qu'il est un peu perdu, quelque part entre lui et Max. Il lui a offert mais parfois il se demande s'il est arrivé à destination. Il sait juste qu'il n'arrive pas à le récupérer, mais il n'est plus très certain que cela soit son souhait.
Max ne comprenait pas pourquoi Daniel semblait lui reprocher d'être égoïste. Parce qu'il était tout sauf ça. Il lui offrait ses barres de céréales quand il disait qu'il avait faim alors que son propre estomac grondait. Il lui prêtait sa veste quand il disait qu'il avait froid alors que son propre corps se mettait à frissonner. Il le laissait dormir dans son canapé quand il était fatigué et il lui laissait même son meilleur oreiller. Il l'invitait pour des soirées à regarder des films comiques quand il était triste même s'il aurait préféré regarder des films d'action dans ces moments-là. Il l'écoutait lui parler de ses peines de cœur pendant des heures et le réconfortait alors que son propre cœur saignait. Il lui avait même fait cadeau de ce qu'il avait de plus cher en lui offrant son corps quelques jours plus tôt alors qu'il n'avait laissé aucun autre que lui y toucher.
Et surtout, il lui avait donné le total accès à son cœur des années plus tôt. Un cœur que Daniel n'avait pas hésité à détruire, abimer et piétiner au fur et à mesure des années mais qui était toujours resté sa pleine propriété. Un cœur qu'il aurait bien aimé retrouver à un moment donné mais que Daniel n'avait jamais rendu. Et comme reprendre c'est voler, Max n'avait jamais rien fait pour le récupérer.
PANIQUE A BORD chez Daniel ahah. Mais heureusement les potes sont là pour lui remettre un peu les idées en place... Il reste un flash-back et ce sera l'épilogue :) mais y a déjà 2-3 bonus de prévus ^^
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top