Epilogue, le jour où ils se sont confiés leurs cœurs
Daniel entre dans le garage pour y retrouver Max. C'est lui qui conduira la merveilleuse voiture confectionnée par leurs ingénieurs et mécaniciens ce jour-là. Il ne pensait pas que ce jour arriverait aussi vite, mais avec son poignet foulé, il est hors de question qu'il monte dans la formule un. L'idée de savoir le néerlandais de retour sur la piste le réjouit autant que cela le terrifie. Alors l'australien a passé une très courte nuit, son sommeil troublé par ses cauchemars se terminant dans un cri.
Il observe le blond dont le regard traine sur la voiture sur laquelle il laisse glisser ses doigts. Il déglutit quand il réalise que d'ici quelques dizaines de minutes il va s'élancer à toute vitesse sur l'asphalte, remettant sa vie en jeu. Il se fait violence pour ne pas tenter de le convaincre de ne plus faire sa passion dans l'envie de le préserver et être bien certain de ne pas se voir être arraché toute son affection.
— Elle est magnifique non ?
La voix est lointaine alors qu'il détaille le corps du blond observant la voiture garée devant lui, recouvert pour partie de sa combinaison. Cela fait des mois qu'il ne l'a pas vu dans celle-ci. Il avait oublié avec le temps à quel point il a toujours trouvé qu'elle va parfaitement au néerlandais. Il ne saisit qu'une infime partie de la question.
— Oui... Magnifique.
Ses yeux sombres parcourent les muscles cachés sous le haut ignifugé. Ceux qu'il connait désormais, ceux qu'il a une nuit adoré embrasser. Et quelque part, là où la combinaison est nouée autour de ses hanches, il sait qu'il y a ces centimètres carré de peau colorée qui lui appartiennent.
Quand il relève ses pupilles, celles de Max sont amusées. Il y lit une flopée de divers sentiments. Il espère y lire ce qu'il imagine bien trop souvent, mais ne veut pas se faire un nouveau faux espoir.
— Et la personne qui a l'occasion de l'approcher de près et de la toucher est vraiment chanceuse.
Il déglutit tandis que les yeux de Max ne le quittent pas. L'air se charge de tension alors qu'il a l'impression de se faire mettre à nu par les prunelles azur. Son esprit lui crie Max à chaque phrase énoncée.
— Oui...
C'est un simple souffle qui lui échappe. Le plus jeune laisse son épaule reposer contre un pilonne du garage alors que son regard est braqué dans le sien et ne le lâche plus. Les manches sont dénouées et il les enfile.
— Je trouve qu'elle était vraiment faite pour t'appartenir.
Les joues rosissent en face de lui. Les mots s'infiltrent dans son esprit alors que le néerlandais semble enfin mettre des mots sur ce qu'il veut. Il se rapproche de celui qui se tient face à lui. Les yeux sont taquins, mais noircissent légèrement lorsqu'il porte sa main à sa hanche, là où il sait précisément être son tatouage. Ses doigts parcourent sa taille en une légère caresse. Il peut sentir le souffle du blond balayant son visage alors que la distance les séparant s'est considérablement réduite.
Il porte la seconde main à sa taille, n'arrivant pas à formuler une phrase en réponse à celles de Max. Mais Daniel a toujours été plus doué avec ses gestes. Il l'attire légèrement à lui, rapprochant leur corps. Il fait remonter une main à son visage. Elle traine un instant sur sa joue, en traçant les contours doucement alors que l'oxygène semble être coupé alors qu'il oublie de respirer. Le blond est trop proche, trop près, trop accessible, trop juste à cueillir comme un fruit parfaitement mûr. Trop à lui.
— Maxy, je...
La porte s'ouvre avec fracas et il sursaute. Ils s'éloignent immédiatement. Il le relâche et leurs respirations semblent reprendre. Pour autant, il ne part pas. Ses doigts attrapent la fermeture éclair qu'il remonte jusqu'au cou avant de venir fixer la combinaison de celui qui est responsable de l'affolement de son cœur à ce moment-là.
Il récupère son hans et vient lui déposer sur les épaules. Il le déplace légèrement pour qu'il épouse parfaitement le corps du blond qui enfile son casque. Les yeux finissent par réapparaitre de l'autre côté de celui-ci. Il attache les deux éléments doucement, se concentrant pleinement sur sa tâche. Puis il dépose ses deux mains de chaque côté du casque orange vif ce jour-là, où son lion adoré trône ainsi qu'une petite étoile comme celle qui va rejoindre le sien d'ici quelques semaines.
— J'espère qu'elle sait que j'en prendrai toujours le plus grand soin.
Il sait à l'étirement de son regard que les joues de Max viennent de se relever suite à un sourire.
— J'ai peur Danny.
Il attrape les mains qu'il glisse entre les siennes suite au murmure s'étant élevé dans le garage. Il ne dit pas que lui aussi est terrifié. Il cache sa nuit bien trop agitée par des cauchemars à l'idée qu'il allait remonter dans une voiture. Les flashs qui sont remontés l'empêchant de fermer l'œil.
— Tu connais le circuit par cœur, tu as déjà gagné ici. Et tu maitrises la voiture, on l'a tous vu à tes données sur le simulateur. Christian t'aurais jamais mis en danger s'il avait cru que tu n'étais pas prêt, tu le sais.
La tête est légèrement hochée en réponse. Il peut pourtant lire la panique trainant dans les yeux clairs. Il ne l'a jamais vue dans ceux-ci avant et l'idée que Max parte avec l'esprit non clair le terrifie. Mais l'australien sait aussi que parfois, il faut combattre sa peur pour qu'elle disparaisse à tout jamais. Et Max mérite de monter de nouveau dans une monoplace, même si c'est juste une fois, même si c'est la dernière, même si c'est le temps d'un adieu.
— C'est l'heure Max.
La voix à l'accent anglais bien trop prononcé résonne à côté d'eux. Leurs mains se séparent et Daniel s'éloigne légèrement. Il ne quitte pas le blond du regard alors qu'il fait demi-tour, se préparant à rejoindre l'asphalte de la piste chauffée par le soleil automnal.
Il ne sait toujours pas. Cette pensée traverse son esprit tel un éclair. Son corps parait en autopilote alors qu'il bondit en direction de celui qui va d'ici quelques dizaines de minutes s'élancer à des centaines de kilomètres heure dans son véhicule. Ses doigts entourent le poignet, l'empêchant de partir plus loin. Il force le pilote à faire demi-tour. Les mots lui échappent avant qu'il n'ait le temps de réfléchir.
— Je t'aime Maxy.
En face les prunelles s'élargissent.
— Réponds rien, je voulais juste que tu le saches.
Pourtant, il aimerait qu'il lui réponde que c'est aussi son cas. C'est ce dont il rêve depuis des mois. Mais ce n'est pas le moment. Il s'en serait pourtant voulu toute sa vie s'il lui arrivait quelque chose alors qu'il ne lui avait jamais dit. Si Max disparaissait sans savoir à quel point il pouvait l'aimer. Le blond reste silencieux, figé en face de lui.
Il n'y a peut-être pas besoin de mots pour qu'il sache que c'est réciproque. Il le lit dans les yeux bleutés légèrement embués et brillants de joie. Il le ressent dans l'étreinte du néerlandais qui vient le serrer fortement dans ses bras. Il le comprend quand le casque vient se poser contre son front alors que les iris bleutées plongent dans les siennes.
— Je vais aller conduire, je vais ressortir de cette voiture et ensuite on reprendra cette conversation.
— Reviens-moi chaton.
Le geste déjà fait des dizaines de fois est rapide, instinctif, parfaitement exécuté. L'auriculaire du blond attrape le sien et vient le presser une brève seconde avant de lui échapper alors qu'il aurait tout donné pour le garder dans le sien.
— Promis Danny.
Immédiatement, il sent une nette diminution de son stress. Parce que jamais Max n'a rompu une promesse.
Quand il sent le goût métallique dans sa bouche, Daniel porte un regard à son pouce. Il y a voit le sang qui y coule légèrement alors qu'il a trop mastiqué les morceaux de peau entourant son ongle. Son ventre est noué depuis que la course a commencé et si son regard ne parvient pas à se détacher des écrans il aimerait bien ne rien suivre de ce qu'il se passe. Etre ailleurs, partout sauf à cet endroit, visitant les environs plutôt que d'avoir le cœur au bord de l'arrêt à chaque virage.
La personne qu'il aime est dans une de ces voitures filant à vive allure et cela lui retourne l'estomac. Il imagine les pires scénarii alors que les images du crash plus d'un an plus tôt ne veulent pas quitter son esprit depuis ce jour où Max aurait pu lui être arraché.
— Va le récupérer.
La voix de Christian est douce à côté de lui alors que ses yeux se sont remplis de larmes sans qu'il ne le comprenne et qu'un immense soupir de soulagement s'élève alors que Max vient de garer sa monoplace dans l'aire d'arrivée.
Il s'approche lentement de la voiture dont le champion du monde n'est pas encore sorti. La joie est immense quand il prend conscience que Max vient de reconduire, qu'il peut refaire ce qu'il aime le plus au monde.
— Heya chaton, félicitations.
La visière du casque est relevée alors que son cadet tourne la tête vers lui. Les larmes roulent sur les joues. Le corps se débat un instant et un gémissement échappe au pilote.
— J'ai mal Danny.
Il s'attaque à sa ceinture qu'il détache. Ses mains passent sous les épaules de celui qui a terminé dernier de la course. Il le soulève et le sort de son siège.
— Viens par ici Maxy.
Les bras entourent immédiatement son cou tandis que les jambes s'enroulent autour de sa taille alors qu'il le maintient par les cuisses en recherche d'un endroit confortable où le déposer.
— Je suis tellement fier de toi. T'imagine même pas à quel point je suis fier de toi.
Murmure dans le creux de l'oreille et l'étreinte se resserre un peu plus sur son corps.
— Moi aussi je t'aime Danny. Depuis très très longtemps tu sais.
Il le dépose sur un siège. Il lui retire son casque. En face, le visage parait épuisé, mais ses yeux clairs flamboient malgré les larmes de douleur qui y trainent. Et Daniel son cœur qui se met à palpiter comme il ne l'a auparavant jamais fait.
— Je sais chaton.
Il vient écraser ses larmes. Le visage de Max s'approche alors lentement. Sa voix s'élève en un doux murmure incertain.
— Est-ce que je peux avoir un bisou magique ?
Il vient lui mettre une pichenette sur le bout du nez. Celui se fronce en réponse, entrainant son éclat de rire. Et comme à chaque fois qu'il rit, il voit le visage de Max s'illuminant en réponse. Il vient délicatement s'emparer des lèvres rosées dont il rêve depuis de longues semaines. Il finit par s'éloigner.
— T'es pas obligé d'être blessé pour me demander de t'embrasser tu sais chaton.
— Je sais.
Et la bouche vient se plaquer une nouvelle fois contre la sienne sans attendre une réponse. Il ouvre une seconde les yeux pour voir le visage heureux de Max dont les paupières se sont fermées sur ses prunelles azur tandis qu'il l'embrasse. Il referme ses yeux, profitant des sentiments s'entrechoquant dans son esprit, ne réalisant pas pleinement qu'il a enfin Max juste pour lui. Un éclat de rire résonne dans le garage, des murmures s'élèvent avant de s'estomper, mais ni l'un ni l'autre n'y prêtent attention, bien trop occupés à laisser tout l'amour qu'ils se portent les envelopper.
— Heya Danny, bien dormi ?
Les lèvres se posent délicatement sur les siennes alors que les yeux de Max respirent la joie et qu'un sourire radieux étire son visage.
— Oui Maxy.
— Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?
A côté de lui, le blond s'étire de tout son long, cambrant légèrement son corps. Il sourit à la pensée qu'il lui fait penser à un chat même à ce moment-là.
— Je sais pas, tu veux faire quoi ?
— N'importe quoi tant que c'est avec toi.
Il s'attendrit devant les tâches rosées se diffusant aux joues et cou de celui qui est responsable des battements anarchiques de son cœur en cet instant précis.
— On se jette de la falaise ?
Le blond secoue doucement la tête avant de rouler des yeux. Il capture des siens les doigts glissant sur la marque gravée sur son cœur. Les prunelles quittent le nouveau tatouage ornant son corps pour venir se refocaliser sur son regard.
— Il faut savoir bien nager pour ça Danny et je te rappelle que t'as peur quand tu vois pas tes pieds dans l'eau.
Les lèvres viennent jouer une brève seconde là où la patte de chat est dessinée, l'embrassant délicatement. Ses doigts viennent jouer en retour sur la peau marquée de jaune et noir du blond, imaginant tracer les détails d'une abeille ou de miel.
— Je vais te cueillir des fraises ?
Une lueur amusée s'installe dans les prunelles bleutées.
— C'est toi les fraises, moi c'est les framboises.
Il lâche un soupir faussement énervé. Les iris pétillent en retour avant que la voix du néerlandais s'élève avec un éclat de malice à l'intérieur.
— Me dis pas que tu vas me citer toute la chans...
— J'te baise ?
Il ne peut s'empêcher de rire alors que le blond le regarde avec des yeux outrés. Mais il s'arrête quand les doigts glissent dans ses mèches brunes, rapprochant lentement son visage.
— Tais-toi Danny et embrasse-moi.
Alors qu'il l'embrasse sur le bout du nez, faisant éclater de rire le néerlandais qui l'observe avec le regard plein d'adoration qu'il avait déjà il y a des années de cela, Daniel décide d'arrêter de chercher à récupérer son cœur et de plutôt prendre soin de celui que Max lui a offert. Parce que Daniel comprend que Max ne lui rendra certainement jamais son cœur, mais ce n'est pas bien grave puisqu'il lui a confié celui qui lui appartenait en échange. Et il peut bien garder le sien, Daniel sait qu'il sera entre de bonnes mains.
Et quand il retrouve les lèvres de Max qui vient pleinement l'embrasser, il se dit que cela a beaucoup de bon de lui dire oui s'il peut l'avoir ainsi pour toute la vie.
Les doigts de Max trainèrent sur la patte de chat gravée sur le cœur de Daniel, là où il avait un jour fait trainer ses doigts. Il vint s'emparer une nouvelle fois de ses lèvres si parfaites. Il n'en revenait pas que Daniel lui ait enfin offert son cœur. Ses muscles et articulations endoloris le faisaient souffrir le martyr mais il l'oubliait avec l'australien à ses côtés.
Quand il se réveilla glissé dans ses bras, il comprit que cela faisait bien longtemps que la formule un n'occupait plus la place numéro un dans son existence. Car quand le souffle de Daniel battait dans son cou et qu'il pouvait se servir de son torse comme d'un confortable oreiller, il comprit que quoi qu'il put se passer et même s'il finissait dernier ou qu'il se décidait à tout plaquer, il aurait toujours le brun pour le réconforter et l'aimer. Et quand il se posa la question, il jugea qu'entre gagner ou se sentir ainsi aimé et désiré, la seconde option était celle à laquelle il accordait désormais le bien plus d'importance.
Parce que Daniel avait toujours été là pour effacer la détresse à coup de caresses et tendresse et pour transformer la douleur en douceur. Et maintenant qu'il lui avait enfin rendu son amour, Max se fit la promesse de veiller sur le cœur qu'il lui avait confié jusqu'au dernier jour.
et voilà c'était l'épilogue de cette histoire. j'espère qu'elle vous aura autant plus que j'ai pris de plaisir à l'écrire (ceux qui me connaissent sur d'autres histoires savent que c'est pas trop mon genre les posts 3x la semaine normalement haha). hésitez pas à faire un retour :)
ils vont beaucoup de manquer :(
il y aura quelques bonus qui tomberont au fil de l'eau pour développer des pans de l'histoire que je trouve intéressants et un peu le futur et ce qu'ils pourront donner une fois vraiment en couple (parce que bon, ça faisait quand même un peu 17 chapitres qu'il n'y avait que eux qui n'avaient pas compris qu'ils s'aimaient). et ils seront certainement présents dans mes histoires basées sur des pilotes qui arriveront dans un jour, un mois ou un an ^^
pour ceux qui m'ont découvert par cette histoire, hésitez pas à aller vous balader dans les autres, y en a pour un peu tous les goûts (et y a pas besoin d'être connaisseurs des personnes pour comprendre), mais j'en ai une en cours sur gasly : beds are burning, dans un autre style un peu plus dramatique.
sinon en vraiment mignonnes et un peu proches de celle-ci du coup :
- mes 2 nouvelles : j'ai le droit aussi & la demoiselle
- je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai, qui est une histoire courte un peu dans le même style que celle-ci.
excellente journée & à bientôt pour de nouvelles aventures !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top