Bonus 3, les jours où Christian a veillé sur leurs cœurs (partie 1)
— Bienvenue chez Red Bull !
Le jeune garçon qui se tient devant le britannique lui adresse un faible sourire alors qu'il l'accueille dans les locaux de la firme autrichienne. Ses prunelles bleutées trainent sur l'environnement les entourant et il parait légèrement perdu. Le directeur d'écurie sourit à celui qui vient d'atterrir sous ses ordres directs après quelques temps passés chez Torro Rosso. Il détaille son pilote qui parait étonnamment légèrement impressionné.
Christian connait Max, mais il n'a pas eu l'occasion de tellement travailler avec lui. Il note malgré tout sa concentration extrême, la façon qu'il a d'analyser tout ce qui l'entoure. Il se dit alors qu'il ne pourra faire qu'un binôme parfait avec l'exigent et perfectionniste ingénieur de course à qui il sera confié.
Il continue ses explications, n'étant que rarement coupé par celui paraissant un peu timide. Il se dit qu'il allait devoir particulièrement veiller sur celui qui n'est dans ce milieu que depuis peu de temps et se retrouve en décalage juste à cause de son âge. Il se demande ce que le jeune néerlandais connait véritablement de la vie et à quel point il allait devoir le protéger de celle-ci.
Un grand bruit de porte s'ouvrant avec fracas retentit, bientôt suivi d'un cri les faisant tous les deux se retourner. À l'autre bout du couloir se tient un brun aux cheveux bouclés qui se dirige à grandes enjambées dans leur direction. Le petit blond ne peut empêcher son visage de s'éclairer lorsque son pilote numéro un arrive à ses côtés.
— Je ne te présente pas Daniel ?
Pour la première fois de l'après-midi, le jeune adulte a un vrai sourire qui s'installe sur son visage en réponse à celui lumineux que lui adresse l'australien qui vient le serrer contre lui sans lui demander la permission.
— Salut coéquipier ! Christian t'embrouille pas trop l'esprit ? Tu veux que je te fasse visiter ?
L'anglais n'a pas le temps d'en placer une pour lui dire qu'il n'a pas terminé que le bras bronzé passe derrière l'épaule de son futur prodige et qu'il l'entraine loin de lui. La voix de Daniel lui parvient sans qu'il n'arrive à distinguer ce qu'il est en train de raconter alors qu'ils tournent déjà à l'autre bout du couloir. C'est à ce moment qu'il entend le rire qui s'élève en réponse.
— Daniel, tu le ramènes à mon bureau à la fin ?
— Oui chef !
Il soupire une seconde avant que la suite des mots prononcés ne lui arrache un rire.
— Il faut toujours dire chef pour gonfler son égo, mais tu verras, il est plus en mode papa poule.
— Je ne veux plus qu'il soit dans le paddock !
Le regard de Christian tombe sur le pilote australien qui vient d'ouvrir à la volée la porte de son bureau sans frapper, se tient désormais devant lui et semble particulièrement énervé. D'aussi loin qu'il remonte dans ses souvenirs, il n'a jamais vu Daniel aussi en colère. Il arque un sourcil de manière interrogative avant de poser sa main sur l'épaule du brun.
— D'accord Daniel, mais pour que je vire quelqu'un, il faut que je sache de qui il s'agit.
Il se fige quand les yeux sombres se mettent à rouler dans leurs orbites comme s'il venait de faire une remarque ridicule. Il allait sérieusement falloir qu'il parle à Daniel de son comportement. Rentrer sans frapper était une chose. Arriver sans cesse en retard aux débriefings post-course tout comme son coéquipier en était une autre. Disparaitre alors qu'il le cherchait pendant des heures pour le retrouver rigolant avec Max encore une autre. Et maintenant, il avait l'audace de lever ostensiblement les yeux au ciel quand il lui parlait ?
— Ben de Jos évidemment.
Le ton est presque cassant et l'anglais ne sait même pas comment réagir. Pourtant, il peut lire un dégoût énorme qui est peint sur le visage de l'ainé de ses pilotes. Il peut comprendre à toutes les expressions présentes sur ses traits et au ton qu'il utilise à quel point il déteste le père de son ami néerlandais.
— C'est le père de Max et il ne m'a pas dit de le faire.
— Fais moi confiance sur ça et vire-le, il est néfaste pour Maxy.
L'anglais arque un sourcil devant le surnom utilisé. S'il sait que les deux pilotes sont proches, il ne s'attendait pas à le voir ainsi utiliser un surnom en sa présence. Le comportement de l'ainé avec son cadet a d'ailleurs le dont de l'étonner. Daniel est quelqu'un de solaire et apprécié de tous, mais il ne l'imaginait pas prendre ainsi une autre personne sous son aile. Il ne s'attendait pas non plus à le voir aussi tactile avec qui que ce soit alors qu'il semblait particulièrement aimer son espace personnel d'ordinaire.
Il n'y pense plus alors que l'australien a les yeux sombres braqués sur lui et le visage fermé par le sérieux.
— D'accord je vais le faire. Mais j'aimerai à minima connaitre les raisons de ce que tu me demandes de faire.
— T'es aveugle ou tu le fais exprès ? Tu veux que je te dise le nombre de fois où je l'ai retrouvé en larmes après une course pas à son goût et que j'ai dû passer la soirée à le réconforter ? Tu veux que je te répète les mots que je l'ai entendus lui dire ? Je ne veux plus qu'il soit là, il blesse Max et il l'empêche d'être heureux ici et quand il roule.
Christian reste une seconde interdit devant les mots prononcés. Il ne comprend pas comment il a pu passer à côté de ce qui pour Daniel parait être évident. Il se demande également à quel moment l'australien est devenu aussi proche du néerlandais au point de s'immiscer ainsi dans sa vie privée. Pourtant, quand il voit la colère grondant sur le visage du pilote, il ne met pas longtemps à prendre sa décision, repoussant à plus tard toutes ses réflexions sur ce qui se tramait entre les deux sportifs.
— Bouge pas Christian, juste encore une petite minute.
L'anglais relève un regard amusé vers Max qui se tient derrière lui, alors qu'il est installé à son bureau. Il ne prend même pas la peine de fermer son écran. Il sait que de toute façon le néerlandais ne regarde pas ce qui s'y trouve, il est bien trop obnubilé par la boule de poils noire qu'il tient délicatement entre ses mains.
Cela fait désormais quinze jours qu'il débarque avec son chaton chaque matin et la bête le fatigue énormément. Il ne s'est pas trompé en choisissant son nom. Le félin est une vraie tornade à chaque moment où Max la libère, le plus souvent dans son motorhome ou dans son propre bureau où il lui confie sa surveillance sans véritablement lui demander la permission. Le britannique ne sait pas trop quoi en penser, mais il n'ose pas lui dire qu'il est allergique tant il semble lui faire confiance pour veiller sur ce petit animal qu'il passe tous ses temps libres à câliner et qui parait déjà l'avoir adopté quand il voit à quel point il suit le jeune pilote partout quand il est en sa compagnie.
— Je peux savoir ce que tu fais ?
Il se retourne pour croiser les prunelles océan concentrées alors qu'il soulève son chat dans les airs et qu'il se retrouve bientôt posé sur lui. Il serre les dents quand les griffes se retrouvent enfoncées dans sa peau, ce qui ne semble pas embêter le moins du monde le propriétaire du chaton. Un haussement d'épaules lui répond.
— J'apprends à Ouragan à tenir sur les épaules. Bouge pas, il faut qu'il tienne.
Il roule des yeux avant de laisser un gémissement de douleur franchir la barrière de ses lèvres quand le félin descend de cette dite-épaule en se servant de son dos comme il se servirait d'un tronc.
— Je suis occupé Max, tu veux pas plutôt aller avec Daniel ?
— Juste une fois encore et je déguerpis promis ! Danny veut pas que je le fasse sur lui, il aime pas les chats et je crois qu'Ouragan lui en veut un peu parce que je passe trop de temps avec lui.
Il roule des yeux avant d'accepter et il soupire quand la queue noire passe devant son regard l'empêchant de continuer de travailler.
— Chaton, t'es là ?
La porte s'ouvre sur un Daniel tout sourire qui se précipite dans la direction du néerlandais et vient le serrer une seconde contre lui.
— Ta boule de poils va bien ? Tu viens voir un film avec moi ?
— Quand est-ce que vous allez apprendre à frapper, mon bureau n'est pas un moulin ! Sinon, excellente idée ! Et emmenez le chat avec vous pour vous tenir compagnie !
— Eh ben Christian, on est de mauvais poil ? A ce rythme là, Max va plus te proposer d'être le parrain de son félin !
Il regarde l'australien une seconde interdit avant de se tourner vers le néerlandais qui se met à rougir. Un doux sourire s'étire sur son visage devant l'air légèrement paniqué de son protégé qui semble attendre une réponse à une requête qu'il n'a même pas faite. Il l'entend se racler légèrement la gorge et inspirer une grande bouffée d'air. La main du brun semble passer naturellement autour de son épaule pour venir la presser et lui donner un semblant de courage.
— Christian. Je voulais te demander si t'acceptais d'être le parrain d'Ouragan que Danny m'a offert et de veiller sur lui quand je suis pas là.
Les pupilles bleutées brillent légèrement alors que Max semble suspendu à sa réponse et la gorge du directeur d'écurie se noue légèrement. Parce que c'est un cadeau de Daniel que Max lui demande de protéger, et il sait ce que cela représente pour lui. Ses yeux s'embuent légèrement quand il répond immédiatement, oubliant toutes ses allergies.
— Oui, bien sûr que oui !
— Il faut que tu parles avec Max.
Christian se trouve devant Daniel qui semble peiné alors que quelques heures plus tôt ils étaient en train de se disputer, aucun des deux ne voulant s'excuser. Il note le regard rougi de l'ainé de ses pilotes, mais reste silencieux. L'australien n'a jamais été du genre à se confier à lui, ayant bien d'autres personnes pour le faire. S'il désire lui parler, le britannique est convaincu qu'il sait qu'il sera là pour l'écouter. Pourtant, il doute qu'il le fera sur la raison de ses larmes. Parce que cela reviendrait à admettre ce qu'il a remarqué il y a quelques mois grâce à la perspicacité de sa femme, mais qu'aucun des deux pilotes ne semble prêt à accepter.
Il attend que la suite sorte. S'il comptait aller voir son jeune pilote pour s'expliquer plus calmement et s'excuser de son haussement de voix après avoir vu dans quel état il s'était mis, il ne s'attendait pas à ce que le brun lui demande expressément de le faire, encore plus qu'il semblait très remonté contre son cadet quelques dizaines de minutes plus tôt.
— Il est toujours dans la salle et...
Il note l'hésitation présente sur le visage de l'australien, dans les petits mouvements qu'il fait avec ses mains et à sa phrase légèrement saccadée.
— J'ai essayé. Je te jure que j'ai essayé de m'excuser et d'arranger la situation. Je voulais pas que ça se termine comme ça.
Le cœur du directeur d'écurie se serre quand il voit la larme qui quitte la paupière du brun et glisse pendant quelques secondes sur sa joue avant qu'il ne l'écrase.
— Je vais partir.
— D'accord, on se voit plus tard ?
La lueur dans les yeux rougis change brutalement.
— Non, je vais partir. Quitter Red Bull.
Le ciel s'abat sur la tête du britannique quand l'australien prononce les mots qu'il ne veut pas entendre.
— Quoi ? Mais non Daniel, tu vas pas partir à cause d'une simple course. Ça s'est mal fini mais ça reste qu'une course.
— C'est pas qu'à cause de ça. À cause de moi, il souffre, il est persuadé que tu l'aimes plus, et j'ai pas envie que ce soit le cas. Et si je reste ici, ça se reproduira et tu le sais très bien. Il m'a dit qu'il me détestait de toute façon.
Le britannique observe impuissant les larmes qui se mettent à glisser sur les joues bronzées de son pilote. Il a l'impression de prendre un coup devant ce que pensait le jeune pilote. Il regrette aussitôt son énervement quelques minutes plus tôt. Mais il avait eu si peur en les voyant se crasher l'un dans l'autre. Pendant toute la durée où il avait attendu de les voir sortir il avait été en apnée, cessant totalement de respirer, terrifié à l'idée que l'un ou l'autre en sorte blessé.
— Je t'empêche d'avoir à faire un choix Christian. On peut plus être ensemble, deux leaders dans une même équipe ça ne fonctionnera jamais. Et il a besoin de toi et de Red Bull et pas moi.
— Je suis sûr qu'on peut trouver une solution. Prends le temps d'y réfléchir avant de prendre une décision précipitée.
Un simple hochement négatif de la tête lui répond. Et puis l'anglais se retrouve compressé contre le torse de son pilote le plus âgé.
— Veille bien sur lui.
Avant qu'il n'ait eu le temps de répliquer, Daniel est parti.
— Il va partir.
Avant même de prendre le temps de réfléchir, le britannique s'avance d'un pas et vient envelopper dans ses bras le néerlandais aux yeux rougis. Il le serre contre son torse et il sent l'emprise se faire immédiatement plus forte dans son dos. Entre ses bras, le plus jeune de ses deux pilotes a les épaules secouées. Ses sanglots brisent le silence alors que Max s'est blotti contre lui et qu'il ne sait pas vraiment comment réagir. Il s'agit de la première fois qu'il le retrouve si triste pour quelque chose autre que la formule un.
Bien sûr qu'il pourrait considérer que le départ de Daniel pour Renault est lié à la formule un, puisque c'est la raison de ses pleurs, mais le petit anglais sait que ce n'est pas la raison d'une telle détresse.
— Il m'abandonne.
Un soupir échappe aux lèvres du directeur d'écurie qui ne sait pas comment gérer la situation. Pendant un temps, il avait cru que ce n'était qu'un amour adolescent. Que l'admiration de Max pour Daniel s'était lentement transformée en une sorte de culte et que celui-ci disparaitrait lorsque le jeune homme rencontrerait quelqu'un. Mais à voir les larmes ruisselant sur ses joues en cet instant, il était évident que ce n'était pas le cas.
— Il sera juste quelques garages plus loin Max.
Sa remarque ne parait pas le réconforter. Les larmes continuent de rouler sur ses joues alors qu'il serre son animal fort contre lui au point de l'entendre se mettre à miauler.
— Je comprends pas. Il dit que c'est obligé alors que personne veut qu'il parte ici. C'était de ma faute Baku. C'est de ta faute tout ça, c'est toi qui lui as fait croire que tu voulais plus de lui après cette course !
La colère gronde et Christian ne sait pas quoi dire devant celle-ci. Dans ses bras, le blond fait des raccourcis qui n'ont pas lieu d'être. Parce que Daniel ne partait pas pour ces raisons-là, mais ce n'était pas à lui de les lui confier.
— C'est pas à cause de Baku qu'il part. T'es pas responsable. Il est adulte, il fait ce qui est le mieux pour lui.
Il laisse en suspens la suite. Que c'est surtout pour lui qu'il le fait, pour eux, pour les sentiments que l'un comme l'autre tentent d'enfouir avec plus ou moins de succès. Pour espérer d'être heureux sans se faire du mal de loin. Mais à voir l'état du néerlandais, Christian n'est pas très sûr que le choix de l'australien soit le bon.
— Je peux dormir chez toi ?
Il hoche la tête alors que la voix qui s'élève dans son bureau est faible. Il finit par reculer légèrement le blond pour l'observer quelques secondes. D'un doux mouvement, il vient écraser les larmes qui peuplent ses joues.
— J'ai un dernier dossier à finaliser et on peut y aller.
Il observe d'un air désolé le néerlandais se rouler en boule dans un fauteuil et les larmes continuer de rouler sur ses joues pâles. Christian se souvenait quand il avait dû réparer les pots cassés suite à Baku, il ne pensait pas qu'il aurait à faire pire que son jeune pilote absolument dévasté à l'idée de l'avoir déçu.
Le son des sanglots ne semblant pas vouloir s'arrêter lui brise le cœur alors qu'il est assis face à Geri à la table de leur salle à manger.
— Ne dis pas ce à quoi tu es en train de penser.
Il empêche l'ancienne chanteuse de parler alors qu'elle semblait vouloir dire quelque chose. Elle n'avait fait aucun commentaire quand il était arrivé avec son pilote en larmes et son chat dans les bras ce soir-là. Il avait vu qu'elle avait compris, parce qu'il lui avait confié que le futur départ de Daniel le paniquait. Il savait à quel point cela bouleverserait le néerlandais et se demandait chaque jour si c'était celui où il devrait le récupérer à la petite cuillère. Il n'arrivait pas à savoir si cela se passait mieux ou pire que dans les projections de son esprit.
— Je suis désolée.
Sa femme lui adresse une petite moue avant de venir glisser ses doigts dans les siens. Pourtant, il ne sait pas quoi lui répondre, ni de quoi parler. Il ne sait pas comment on gère un pilote au cœur brisé.
— Je pensais pas que ça durerait quand je t'en ai parlé tu sais. Dans ce milieu, ça paraissait tellement impossible.
Christian se demande combien d'autres ont compris. Est-ce que tout le monde avait vu sauf les deux concernés l'amour qu'il pouvait se porter ?
— Je sais même pas s'il a compris ce qu'il ressentait pour lui. Et j'ai pas envie de lui en parler, c'est sa vie privée.
— Il t'en parlera s'il le veut. C'est pas le bon moment de toute façon.
Les sanglots semblent enfin se calmer et quelques dizaines de minutes plus tard, Christian entrouvre la porte de la chambre d'ami. Il s'y glisse pour remonter les draps sur le corps endormi. Il soupire devant les larmes séchées sur ses joues.
— Alors ?
— Il dort enfin. Je comprends vraiment Daniel, son choix, mais je crois qu'il est en train de faire pire en cherchant à le protéger.
— Il veut peut-être empêcher un Baku numéro deux et faire du mal à Max, mais tu sais très bien que c'est lui-même qu'il protège avant tout.
Et Christian sait qu'il ne pourra jamais lui en vouloir pour cela, même s'il aurait préféré le voir plus courageux et accepter ce qu'il ressentait plutôt que de voir Max être repoussé.
De l'autre bout du garage, Christian peut voir la tension dans les épaules de son pilote. Il le voit faire un léger mouvement de recul et son inquiétude grimpe immédiatement. Quelque chose clochait avec le néerlandais. Il s'avance lentement dans sa direction en le contournant légèrement. Dans ses bras, la boule de poils est fortement comprimée, comme souvent quand il a besoin de soutien ou d'être réconforté. Face à lui se trouve son père qui semble passablement énervé. Le britannique n'a aucune idée de ce qu'il peut lui dire mais il n'a pas envie de le savoir. En cet instant, il veut une unique chose : protéger Max.
— Max !
Son pilote ne se retourne même pas dans sa direction, continuant de recevoir les mots pratiquement crachés, tentant de cacher son désarroi sans que le directeur d'écurie soit dupe.
— MAX ! Débrief !
Le jeune homme finit par se tourner dans sa direction, ses yeux clairs reconnaissants. Il approche lentement et l'anglais l'enveloppe doucement de son bras libre l'entrainant à ses côtés à l'intérieur du bâtiment.
— Vire Jos du paddock !
L'ordre claque auprès d'un de ses employés sans qu'il ne quitte des yeux son protégé. Il peut sentir ses épaules qui se mettent à trembler et quand il relève ses yeux clairs, ils sont noyés de larmes, lui brisant le cœur sur le champ.
— Je voulais gagner. Je voulais gagner et j'ai pas réussi et je vous ai tous déçus.
Il vient plaquer le blond contre lui, l'entourant de ses bras dans une étreinte qu'il veut réconfortante.
— Est-ce que tu m'aimes quand même ?
Le nez s'enfouie dans son cou et Christian recule lentement le visage de celui qui semble vouloir se faire tout petit contre lui. Ses yeux bleus se braquent dans les siens de la même couleur.
— Avec le temps, tu devrais finir par comprendre que je t'aime quels que soient tes résultats et que c'est pas parce que parfois je suis en colère que ce n'est plus le cas. Et puis, elle était très bien cette course de ce que j'ai pu voir des analyses.
Un fin sourire s'installe sur les traits de celui qui lui fait face. Quelques larmes solitaires roulent sur ses joues rosées.
— On va au débrief ?
Il secoue négativement la tête et l'incompréhension se peint sur le visage du néerlandais. La tête qu'il faisait quand il n'obtenait pas les réponses qu'il pensait avoir avaient toujours le don de l'amuser.
— Non, c'était un moyen de t'extirper de là sans causer d'incident diplomatique, on va rentrer à la maison, on fera le débrief demain à froid, il faut que tu te reposes.
Il ne comprend pas quand Max lui fait un léger non d'un simple mouvement de visage.
— Est-ce que tu peux plutôt me déposer chez Danny ?
La timidité est présente dans la voix et Christian est immédiatement heureux de savoir qu'ils se reparlent, même si une légère crainte l'étreint. Peut-être qu'ainsi, il arrêterait de lui casser les oreilles ainsi qu'à l'intégralité du garage à parler sans cesse du brun. Il ne peut s'empêcher de se demander où ils en sont, mais ne pose pas la moindre question. Il sait juste qu'à les regarder, il ne semble y avoir eu aucun changement au niveau de leurs sentiments.
Christian sourit lorsqu'il tombe au détour d'un couloir sur Max endormi. Il est allongé dans un canapé, son chat roulé en boule contre lui et semble complétement heureux. Voir Max s'endormir aux quatre coins du paddock est une habitude à laquelle ne parvient pas à s'habituer le britannique. Il est toujours étonné quand il le retrouve assoupi n'importe où. Il a dû mal à concevoir comment il parvient à s'endormir dans des endroits où il y a autant de bruit.
Bientôt, une tête brune entre dans son champ de vision. Il se fige quand Daniel s'approche dans sa direction, ne comprenant pas ce que le pilote McLaren fait au sein de son écurie. Ses yeux sont légèrement cernés et son sourire un peu terne. Pourtant, celui-ci semble s'éclairer quand il pose ses yeux sombres sur le blond. Et Christian n'a plus trop envie de le virer de son écurie.
— Daniel ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
En face de lui, l'australien se gratte une seconde la tête avant de se rapprocher du néerlandais. C'est à ce moment-là que le directeur de Red Bull s'aperçoit qu'il tient à la main une douce couverture orange. Il l'observe attendri en recouvrir le pilote et glisser une seconde ses doigts dans ses mèches blondes. La main est bien vite éloignée quand une patte de chat la frôle de ses griffes.
— Mais quelle sale bête. Tu devrais pourtant m'être redevable de t'avoir fait rencontrer ton humain méchant félin !
Un rire s'élève et c'est uniquement lorsqu'il parvient aux oreilles du brun qu'il semble prendre conscience d'où il est et s'arrache à sa contemplation.
— Je ne m'éternise pas, il voulait me voir, mais il était déjà comme ça quand je suis arrivé.
L'anglais attrape son ancien pilote par le poignet quand celui-ci commence à s'éloigner. Il le force à faire un demi-tour. Entre ses doigts, le corps lui parait légèrement plus fin et cette idée le terrifie.
— Daniel, ça va dans ta vie ?
Une lueur étrange traine dans son regard et sur son visage avant qu'un masque se plante sur celui-ci. Il ne croit pas le hochement de tête qui suit. L'appel d'un de ses ingénieurs a alors le don de l'énerver. Parce qu'il ne pouvait pas creuser alors qu'il est évident qu'il lui mentait.
c'était le retour des bonus ici avec christian.
fin de la première partie de ce bonus. quand j'ai vu la taille de juste la première partie, je me suis dit que j'allais le couper en deux haha. j'espère qu'il vous plait :)
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