Bonus 1, le jour où Max a donné son cœur

Canada, 2016

Max a le regard perdu dans le vide alors qu'on lui annonce qu'il vient d'être élu pilote du jour. Pourtant, il ne parvient pas à se satisfaire de ce symbolique trophée. Parce que le meilleur pilote, on lui dit pas qu'il est le pilote du jour, il est en haut du podium. Et lui, il est juste quatrième. Il espérait se rattraper après son piteux grand prix la semaine précédente et il n'a pas réussi à le faire. 

Il cherche à éviter Christian, ne voulant pas lire la déception dans le regard de son nouveau directeur d'écurie. Il a lu toute celle trainant dans les yeux de son père et il ne sait pas vraiment quoi faire. Il n'a pas envie d'aller l'écouter une nouvelle fois lui faire des remontrances et lui rappeler que deuxième, c'est surtout le premier des perdants. 

Alors il glisse dans les couloirs à la sortie du podium qu'il a regardé par respect et il s'installe dans un coin du garage, là où personne ne prête attention à lui parce que les mécaniciens sont bien trop occupés à ranger tout leur matériel en prévision du grand prix suivant. 

— Ah, t'es là. Félicitations pour ta course !

Il sursaute alors qu'il était en train de commencer à somnoler assis contre une pile de pneus. Il reconnait immédiatement l'accent caractéristique et la voix joyeuse de son nouveau coéquipier. Le brun l'observe avec ses beaux yeux chocolat semblant attendre une réponse de sa part. Alors qu'il le détaille légèrement, le blond se demande comment Daniel fait pour avoir l'air toujours aussi heureux. 

—  Qu'est-ce que tu fous dans le garage ? Ça fait trente minutes qu'on te cherche partout. 

Le visage est bientôt porté à son niveau alors que l'australien vient de se laisser tomber au sol à côté de lui. Les mèches bouclées bougent lentement autour du visage bronzé tandis qu'il semble attendre une réponse de sa part. 

— Je savais pas où aller. 

Les sourcils s'arquent légèrement en réponse et Max détourne le regard. Daniel aussi devait ne pas être très content. 

— Ben, avec moi et Christian. 

Il se crispe quelques secondes alors que cette option lui est présentée. 

— Il est pas en colère ?

Un rire s'élève en retour alors que le bras musclé du brun vient glisser autour de son épaule et l'envelopper légèrement. 

— Pourquoi il serait en colère ?

Il observe son coéquipier alors qu'il ne le quitte pas du regard de son côté. Le plus jeune se sent être comme scanné par le plus âgé.

— Parce que j'ai pas gagné. 

 Les prunelles marron se lèvent en direction du ciel avant qu'un air amusé se peigne sur le visage amical. 

— T'as fait quatrième Maxy, c'est très bien. C'est pas parce que t'as gagné une fois que tu vas pouvoir ou dois gagner à chaque fois. Tu pouvais pas faire beaucoup mieux aujourd'hui avec notre voiture. 

Le surnom glisse dans ses oreilles et il plait immédiatement au néerlandais qui se laisse entrainer un peu trop facilement dans les bras de son coéquipier. Il se repose contre lui et ferme les yeux quelques secondes, profitant du calme l'enveloppant. Le bras se referme un peu plus fort contre lui et il s'installe plus confortement, calant sa tête contre son épaule. Pour la première fois, quelqu'un est là pour lui malgré sa défaite. 

— Allez, viens, on va retrouver le boss, il va être rassuré de voir que t'as pas été kidnappé. 

La tirade parvient à lui arracher un léger rire et les yeux de son interlocuteur se mettent à briller en réponse. 

— Je suis costaud, on peut pas me kidnapper. 

Malgré le chaos dans le garage, il entend nettement le soupir amusé qui s'élève des fines lèvres de son coéquipier. 

— Costaud ? Si t'y crois. T'es un gringalet, même moi je pourrais te kidnapper. 

Une moue s'installe sur son visage. 

— C'est faux. 

Avant qu'il n'ait eu le temps de faire le moindre mouvement, Daniel est debout et il se sent être soulevé. Ses pieds se mettent à battre dans l'air alors que son visage se retrouve au niveau du dos de l'australien qui l'a envoyé comme un sac à patates sur son épaule. 

— Daniel, lâche-moi ! Repose moi par terre. Daniel, s'te plait. 

Pourtant, à chacun de ses mouvements, il sent la prise se refermer un peu plus sur sa taille maintenue fermement par l'australien. 

— Me fais pas tomber. 

Il le frappe dans le dos espérant être relâché, mais les éclats de joie résonnent encore plus. 

— Danny, dépose-moi, j'ai le vertige. 

L'éclat  de rire cristallin qui emplit le couloir où ils se trouvent désormais lui plait immédiatement. Il a immédiatement envie de l'entendre à nouveau, d'amuser son ainé pour l'entendre encore et encore rigoler.  

Il finit par retrouver la terre ferme et titube une courte seconde. Les mains captent ses hanches l'empêchant de basculer. Il reprend légèrement son souffle après l'avoir perdu à trop hurler dans les couloirs. 

— J'ai ta livraison Christian. T'as raison de te méfier, il est facile à kidnapper. 

Max sent ses joues se mettant à le bruler fortement alors que l'australien lui adresse un clin d'œil son visage barré d'un immense sourire. Il prend alors conscience que c'est l'une des premières fois que quelqu'un lui sourit alors qu'il vient de perdre. Il se tourne en direction de l'endroit où Daniel s'est adressé et où il sait que se trouve son directeur d'écurie. La crainte du jugement le fige un instant.

— Viens, on va à la réunion et après Christian a dit qu'on ferait un restau. 

C'est un murmure dans le creux de son oreille alors que le bras passe autour de son dos et le guide en direction de l'anglais qui l'observe un léger sourire peint sur le visage. Il se détend alors que l'australien le mène à celui qui peut le critiquer. Pourtant, il lui fait confiance quant au fait que cela se passera bien. L'étreinte se resserre une courte seconde alors qu'il se force à avancer, comme pour le rassurer. Et il est heureux que Daniel soit à ses côtés en cet instant. 

— Bravo pour ta course Max. 

Il se retrouve propulsé dans les bras de Christian sans qu'il n'ait eu le temps de faire le moindre geste. Alors qu'il relève la tête au-dessus de l'épaule du britannique, il voit le sourire qui lui est adressé, celui qui ne semble jamais quitter son ainé. 

— Allez vous changer, je vous attends d'ici une heure ici. 

Une main se porte à son avant-bras, le tirant dans les couloirs en direction de l'hôtel non loin. Il se laisse faire et trainer partout par celui à la place duquel il aimerait tant être. Parce que tout le monde aime Daniel quand on le critique. Parce qu'il est un pilote numéro un contrairement à lui. 

Il a l'impression de revivre ses premiers jours au sein de l'écurie. Ceux où le brun aux cheveux bouclés l'avait si bien accueilli et trainé partout derrière lui, lui présentant toutes les pièces et chaque personne qu'ils pouvaient croiser. Il était aussi là pour répondre avec patience à toutes les questions qui lui traversaient l'esprit. 

— Depuis quand tu m'appelles Danny ? 

La voix est légère alors qu'ils sont face à face dans l'ascenseur. Il se glace, attendant une sentence, celle où cela n'aurait pas plus à Daniel. Et Max veut faire des choses qui plaisent à Daniel. Parce que comme ça, il continuera peut-être d'aller le récupérer dans le garage, de lui sourire et de rire. Il n'a même pas souvenir de l'avoir fait. 

Tout son corps se crispe avant qu'une main soit portée à son bras. Elle est douce alors qu'elle force un léger contact. Il finit par relever ses yeux clairs vers ceux plus sombres qui l'observent avec un semblant d'inquiétude.

— Eh. Maxy, c'est rien.

Le silence se fait quelques secondes alors qu'il ne sait pas comment réagir. La prise sur le haut de son bras est légèrement plus faible alors que le pouce glisse une seconde sur son haut ignifugé. 

— J'aime bien, continue. 

Et Max ne peut pas empêcher de sentir son cœur se mettre à battre à toute allure quand un sourire s'étire sur le visage illuminé de son coéquipier. Il sait, que c'est très mauvais. Parce que c'est un coéquipier, un qui pourrait être un modèle, un exemple, un mentor, mais qui ne devrait pas affoler son cœur comme il est en train de le faire juste en quelques mots prononcés depuis quelques heures. 

Alors qu'il le détaille tandis qu'il avance à vive-allure en direction du bout du couloir de l'hôtel où se trouvent leurs deux chambres face à face, il a envie de lui plaire. Parce que jamais Max n'a été aussi heureux malgré qu'il n'ait pas gagné. Et il se dit que ça doit être bien d'avoir Daniel pour le récupérer à chaque sortie de voiture pour lui tenir compagnie même quand tout ne s'est pas passé comme il le voulait.

— Alors Maxy, dans la Lune ? 

Il s'aperçoit qu'il s'est arrêté au beau milieu du couloir. Il sait que ses joues doivent être carbonisées alors qu'il vient d'être pris sur le fait en train de le regarder. Il grommelle quelque chose et obtient un rire franc en retour. Il finit par se décider à se bouger, enfermant dans un coin de son esprit les rires, sourires et tout ce qui a trait à l'australien qui est en train de le chambouler. 

Alors que l'eau coule sur son corps endolori, il se dit que s'il lui donnait son cœur, peut-être que Daniel veillerait dessus et le soignerait, parce que contrairement à d'autre, il n'y avait pas l'air d'avoir que ses résultats qui comptaient pour lui. Il passe ses deux mains sur son visage, écrasant cette idée. Il est ridicule, et il faut qu'il arrête avec toutes ses pensées, ça ne fait même pas un mois qu'ils sont coéquipiers et il est déjà en train de complétement déraper. 

et voilà 1er bonus, le début de tout pour maxy :) 

le suivant sera sur le thème de l'humour ahah.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top