Païkan
Il est onze heures, la messe se termine déjà et avec elle mon répit aussi. Je remonte vers la maison de la Mamma où je suis attendue pour le repas. La soirée d'hier était un vrai cauchemar. Mes émotions m'ont empêchée de manger correctement. A plusieurs reprises je me suis même retenue de tout vomir. Je ne comprends pas cette animosité.
Je commence à ne plus arriver à poser un pied devant l'autre. Il faut que je me pose. La montée est encore longue. La tête me tourne, je m'assoie directement sur ce qui sert de trottoir. Et plus rien, le blackout. Je me réveille dans la voiture d'Alexandre. Visiblement, il n'est pas serein.
- Où suis-je ? je m'enquis.
- Tu es réveillée... Dieu soit loué.
- Que s'est-il passé ?
- Tu as perdu connaissance. C'est le petit Paul qui est venu me prévenir.
- Je vais bien, tu n'as pas besoin de m'emmener au médecin.
- Arrête de dire que tout va bien. Tout va mal. Tu as failli mourir.
- J'ai juste eu un malaise. Ça arrive. Arrête-toi s'il te plaît.
Il se gare et m'observe.
- Elle ne m'aime pas, je lui assène... Ce n'est pas la fin du monde.
- Pour moi si. C'est la fin de mon monde.
- Je ne comprends pas.
- Elle me demande de choisir entre vous deux. se désole-t-il.
- A ta place, je choisirais la Mamma. Elle est bien plus solide que moi.
- J'ai déjà choisi. Et c'est toi.
- J'espère que tu ne le regretteras pas.
- C'est aussi ce qu'elle m'a dit.
- Nous avons au moins un point commun : toutes deux t'aimons.
Il me prend les mains dans les siennes, et pose un regard hésitant sur moi. Où est passé le psy si sûr de lui. Il a eu peur de me perdre et ne sait plus comment réagir.
- Catherine, épouse-moi.
- Pardon.
- Je t'offre ma main pour que tu fasses de moi l'homme le plus heureux du monde.
- Il n'en est pas question.
- Pourquoi pas ?
A cet instant je ne sais pas quoi dire. La Mamma avait raison, je ne saurais le rendre heureux. Il mérite bien mieux.
- Tu n'es pas Païkan.
- Païkan, tu penses encore à lui ?
Non je ne pensais plus à personne d'autre mais il me faut te rendre ta liberté. Ça sera au prix d'un mensonge. Ta Mamma te connaît très bien ; te parler d'un autre même s'il n'a aucune existence suffit à te faire fuir.
Ainsi, je te libère car je t'aime. Tu souffriras quelques jours, quelques nuits mais tu retrouveras le bonheur dans les bras d'une jeune fille.
Moi je pars retrouver la seule qui m'attend, la mort.
Le rideau est tombé sur mes rêves d'enfant
Il tombe sur mes rêves de prince charmant.
L'espoir me quitte, m'abandonne.
Ne m'en veux pas mon amour si je t'abandonne.
Embrasse la vie mon amour
En souvenir de nous, te laisse pas mourir
Embrasse la vie mon amour
Je te rends à elle, combles-y tes désirs.
Embrasse la vie mon amour.
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