Chapitre 58
PDV Emma
L'homme de main de Chris m'emmena vers une autre aile de ce gigantesque manoir. Elle était très éloignée du bureau de Chris. Il ouvrit une porte et je le suivis. Il y avait un couloir et plusieurs portes de chaque côté. On pouvait entendre des... gémissements ? Mon Dieu, c'était là où elles recevaient les clients. J'étais tellement déconcentré par ces bruits que je ne vis pas que le molosse de Chris était maintenant loin. Je courus pour le rattraper.
On arriva à un immense hall, comme celui d'un château, avec des grands escaliers. L'homme appuya sur un bouton à sa droite et je vis des filles sortir de je ne sus où.
- Je vous présente Emma, dit l'homme. Trouver lui une chambre pour cette nuit. Elle n'est que de passage.
Après ça, il partit. Les filles se présentèrent. Elles étaient sympas. Il y avait même des étrangères. Une, Vanessa, la plus ancienne, me montra une chambre.
- On est deux par chambre. Celle-ci, c'est celle de Lisa, la dernière arrivante. Tu va dormir avec elle, me dit Vanessa.
- Mais, elle où ?
- Elle a été convoquée par Chris, dit-elle d'un air morose comme si c'était la fin pour cette pauvre Lisa.
- Oh ! fut tout ce qui sortit de ma bouche.
- Tu rencontreras les autres tout à l'heure. Elles sont en train de travailler.
Je n'avais pas besoin de demander de quel type de travail il s'agissait, je le savais déjà. J'acquiesçai simplement de la tête. Après m'avoir montré mon lit, Vanessa me laissa seule. Je m'allongeai. J'étais fatiguée et je n'avais toujours rien avalé.
J'entendis une voix qui m'appela. J'ouvris peu à peu les yeux. Je ne m'étais pas rendue compte je m'étais endormie.
- Emma ? Emma !
Mais yeux s'écarquillèrent quand je vis qui m'appelait.
- Lisa ? dis-je en me redressant. Mais mauvaise idée. Un violent mal de tête me prit.
Je me recouchai tout de suite sur le regard inquiet de Lisa.
- Qu'est-ce que t'as ?
Je lui expliquai alors que depuis mon kidnapping, je n'avais rien mangé alors que j'étais enceinte. Elle sortit et revint avec un plateau rempli de bonne chose.
- Merci, dis-je.
Elle me sourit simplement. Pendant que je mangeais, elle m'expliqua comment elle avait atterri ici.
- Après ton départ, Ranof cherchait désespérément quelqu'un pour te remplacer. Je ne sais pas comment il a su que j'étais encore vierge, mais je l'avais trouvé chez moi le lendemain de ta fuite. Il ne me laissa pas vraiment choix. Soit, je venais de mon plein gré et il donnait l'argent pour les médicaments de mon père, ou il m'emmenait de force, et dans ce cas mon père allait rester malade, sans personne.
J'étais peinée pour elle alors qu'elle pleurait. Sa mère était morte quand elle était petite et son père avait le cancer du pancréas. Quand on le lui avait diagnostiqué, ce n'était pas à un stade avancé, il pouvait encore guérir. Lisa avait alors pris le travail chez Marta pour payer les soins de son père. Ce n'était pas beaucoup mais cela les avait aider. Je compris qu'elle n'avait pas eu le choix sinon son père serait mort. Et elle était là à cause de moi, parce que j'avais fui.
Ce qui me rassura était que Ranof avait tenu parole : comme Lisa était venue d'elle-même, son père recevait de meilleurs soins. Après mon repas, Lisa me prêta ses habits pour que je me change après avoir pris une douche. Nous étions ensuite descendues. Il y avait plus de filles que tout à l'heure. Lisa me les présenta. Chacune faisait son repas du soir. D'autres discutaient entre elle. Lisa alla à la cuisine pour se faire à manger, puis on remonta.
- Vanessa m'a dit que Chris t'a convoquée tout à l'heure. C'était pourquoi ? lui demandais-je une fois assises sur nos lits.
- Il voulait savoir si je suis de mèche avec Jeffrey, un client.
Jeffrey, Jeffrey ! Puis, je me rappelai l'ami de Liam qui était sous couverture. Oh merde, c'était lui. Je lui demandai la description du Jeffrey en question et c'était bien lui. Je ne l'avais pas beaucoup vu mais je me rappelai à quoi il ressemblait.
- Et tu l'as aidé ?
- Oui. C'était le premier à être gentil avec moi. Et il m'a assuré qu'il m'aiderait à partir d'ici. Mais Chris a découvert qu'il était là pour l'espionner. Ils l'ont attaché au sous-sol.
Elle commença à pleurer. J'allai la prendre dans mes bras. Je compris qu'elle s'était attachée à Jeffrey. Elle me confia qu'elle avait dû mentir car sinon elle ne pourrait pas aider Jeffrey à sortir d'ici même si elle ne savait pas quoi faire.
Après qu'elle se soit calmée, elle reprit à manger. Je lui expliquai à mon tour tout ce que j'avais vécu après mon départ et comment j'avais atterri là.
- Donc tu es la petite-amie de Liam, l'ami de Jeffrey ?
- Oui.
On parla presque toute la nuit. Elle me parla un peu de ce qu'elles subissaient ici. Chris achetait des filles aux USA ou à l'étranger par des hommes comme Ranof. Il les préférait en général vierge car il « testait le produit en premier » avant de les faire travailler. Elle me dit qu'il y avait des clients gentils, mais la plupart ne les traitait pas bien. Cela me fendit le cœur en imageant par quoi elle était passé.
- Si seulement je pouvais dire à Liam où nous sommes ! dis-je comme un souffle, allongée sur le dos.
- Mais tu peux, me dit Lisa.
Je me redressai alors pour l'écouter.
- Je suis sûre que l'adresse de cet endroit doit être dans le bureau de Chris. C'est là-bas où il cache tout ce qui est important. Mais, on n'a pas le droit d'y aller. Même quand il veut nous parler, c'est soit ici, ou dans une chambre mais jamais de son côté.
Dans ce cas c'était raté d'avance. Je me rallongeai en voyant le peu d'espoir que j'avais partir en fumée.
- Mais toi t'y ai déjà allé, me dit Lisa.
- Oui mais c'est quand je suis arrivée. Je ne pense pas qu'ils me permettront d'y retourner.
- Mais. Même nous, quand nous sommes arrivées ici, on n'est pas passé par son bureau. Ce qui veut dire que toi, il accepte de te recevoir dans son bureau.
Je compris alors où elle voulait en venir. C'était notre chance mais il fallait une diversion pour que une fois dans son bureau, il me laisse seule. On réfléchit à plusieurs scénarios, mais un seul semblait évident. On aurait besoin de l'aide des autres filles. Avant la ronde du matin des hommes de Chris qui venaient les réveiller et s'assurer que personne ne s'était enfuie, Lisa et moi étions allées de chambre en chambre, pour parler du plan aux filles. Certaines avaient eu peur des représailles qui pouvaient suivre si on échouait mais elles étaient toutes partantes.
Elles ne voulaient pas rester ici toute leur vie sans avoir tenté de fuir. Lisa m'avait expliqué que Chris avait tué toutes celles qui avaient tenté de fuir. Le manoir était tellement bien gardé qu'elles n'avaient même pas pu atteindre le portail. Je comprenais alors leur peur mais cette fois-ci, on allait travailler ensemble. Il n'allait pas toutes les tuer, ça lui ferait trop d'argent à sortir pour toutes les remplacer.
Dans la matinée, on avait mis en place le plan. La ronde avait déjà été faite. Il n'y avait plus que l'homme d'hier, Henri m'avait dit Lisa, qui s'apprêtait à partir.
- Excusez-moi, dis-je.
Il se retourna et me fixa comme pour me dire « vas-y, parle ».
- Heu, est-ce que Chris est là ?
- Oui, pourquoi ?
- J'aimerais lui parler.
Il fronça les sourcils comme si j'avais dit quelque chose d'incompréhensible.
- Que veux-tu lui dire?
- C'est à propos de Liam et c'est urgent.
- Bien, suis-moi.
Je le suivis en faisant signe aux autres. Elles devaient attendre un peu, le temps qu'on arrive au bureau de Chris, avant de commencer la diversion. Henri me fit entrer dans le bureau de Chris. Il était derrière son bureau et semblait être concentré sur quelque chose. Il releva les yeux en sentant notre présence.
- Qu'y a-t-il ? demanda Chris.
- Elle veut vous parler.
Chris leva les sourcils avant de se lever pour venir vers nous. Puis, on entendit des bruits.
- Va voir ce qu'il se passe, dit-il à l'autre qui nous laissa la seconde suivante.
Très bien, c'était à moi de jouer. Je commençai à parler à Chris de choses sans grand intérêt alors que le salop me touchait les bras. Je devais résister le temps que les filles fassent assez de désordre pour qu'on réclame la présence Chris. Ce qui ne tarda pas.
- Mr, on n'arrive pas à les calmer, dit Henri en entrant sans frapper. Elles sont toutes remontées
Chris lâcha un juron avant de suivre Henri. Ils n'avaient même pas fermé la porte. Je me jetai alors sur les documents sur la table. Je regardai assez vite pour trouver l'information que je cherchais. Puis, je vis une carte. Il y avait un trajet tracé dessus. J'y vis inscrire « lieu de l'échange ». Ce qui voulait dire que le départ était là où on se trouvait. Je pris aussitôt le téléphone et appelai Liam pour lui donner l'adresse. Je remis ensuite tout à sa place avant de me remettre où j'étais. La porte s'ouvrit sur mon kidnappeur/agresseur.
- C'est l'heure d'y aller, me dit-il.
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