Chapitre 52

PDV Emma

Je restai allongée comme me l'avait dit Liam. Il avait raison, je me sentais très faible. J'avais vomi toute la nuit et ce que j'avais mangé ce matin étais ressorti quelques minutes plus tard.

Puis, j'entendis quelqu'un cogner. J'allai ouvrir et trouvai...

- Erick ? demandais-je.

Il pointa une arme vers moi. Je reculai aussitôt.

- Que veux-tu ? lui demandai-je apeurée.

- On va faire un tour, répondit-il. Avance !

Je pris la porte et il la referma derrière lui. Il m'entraina vers une porte à l'arrière de l'auberge. Une porte pour le personnel on dirait. Il se rapprocha plus près pour cacher l'arme à l'aide de ma robe de chambre.

- Papa, pourquoi ?

- Tu m'appelle maintenant papa ? Tout à l'heure, c'était Erick. Avance ! hurla-t-il.

On passa sur un chemin peu fréquenté. J'avais peur. Mon père pouvait se montrer très violent, surtout quand il avait bu, et c'était le cas. On arriva à notre maison. Elle était sombre et sentait l'alcool. Il n'y avait qu'une lampe pour illuminer le salon. Des bouteilles de bière trainaient partout. Aucun ménage n'avait été fait depuis longtemps.

- Assieds-toi ! dit-il son arme pointée toujours vers moi.

Je pris une chaise et m'assis. Il fit de même et se plaça devant moi.

- Quand on m'a dit que tu étais de retour, je n'y ai pas cru. J'ai décidé alors de venir voir par moi-même. Mais tu étais toujours avec un type. C'est ton copain, c'est ça ? Il semble avoir beaucoup d'argent dis-moi. Toi qui te plaignais que je voulais faire de toi une pute, tu en es devenue une toute seule.

- Je ne suis pas une prostituée, crachai-je. Lui et moi on s'aime.

Et bam ! Il venait de me gifler.

- Je ne t'ai pas donné la permission de parler. Je parle et tu écoutes.

Il fit une pause, comme s'il cherchait ses mots. J'eus un haut le cœur. L'odeur de la maison m'empêchait de respirer normalement.

- Tu es là pour payer ta dette envers moi. A cause de toi, j'ai tout perdu : mon argent, mes affaires avec Ranof et Rebecca, dit-il en pleurant.

J'aurais presqu'été compatissante pour lui si je ne savais pas quel genre de personne il était.

- Je me demande combien serait prêt à payer ton copain pour te revoir ? fit-il pensif. Mais pour l'instant, on a des comptes à régler.

Il rapprocha sa chaise et passa l'arme sur mon visage. Il était froid et me donna des frissons d'horreur.

- Tu sais que ta mère voulait aussi me fuir ? Avec toi, bien sûr. J'avais tout donné à cette chienne : une maison, un travail et même toi. Et comment voulait-elle me remercier ? En m'abandonnant. Alors je l'ai tué, dit-il sans ménagement.

Je restai sans voix, essayant d'analyser l'information. Mon père avait tué ma mère parce qu'elle voulait fuir cette vie merdique qu'il lui avait donné.

- Elle était comme toi, toujours à se plaindre qu'elle faisait tout dans cette maison. Mais oubliait que c'était moi qui l'avait trouvé ce travail chez Ranof.

Quoi ? Il avait forcé ma mère à se prostituer ?

- Elle avait déjà tout prévu. Elle avait fait des économies. Elle était rentrée plus tôt, t'avait récupéré à l'école et étais venue prendre vos affaires. Heureusement que Rebecca m'avait prévenu de ce qu'elle avait en tête. Quand je suis arrivé, j'ai trouvé ses affaires au salon. Elle était en train de ranger les tiennes quand je vous ai trouver dans la chambre.

Et tous les souvenirs me revinrent comme un flash.

- Que fais-tu ? demanda mon père.

Ma mère arrêta de ranger mes affaires et se mit en face de mon père. Elle me mit derrière elle pour me protéger. Bam ! Il lui avait donné une gifle.

- Je t'ai posé une question, cria-t-il. Que fais-tu ? Où comptes-tu aller comme ça ?

Il lui donna un coup de poing, puis un autre au visage, au ventre. Maman me dit d'aller me cacher sous le lit.

- Emma, Emma caches-toi ! Ne regarde pas, criait ma mère.

J'allai me réfugier sous leur lit, ma peluche en cochon à la main. Je vis ma mère me demander de fermer les yeux afin de ne pas voir ce qu'elle subissait. J'obéis. Je n'entendais que ses cris et ses supplications et la voix de l'homme qui lui donnait des coups de pieds. C'était mon père.

- Alors, comme ça tu voulais t'en fuir ? Où comptais-tu aller salope ?

Après plusieurs minutes, je n'entendis plus rien. Je restai sous le lit jusqu'à ce que mon père vienne m'y tirer.

C'était alors Erick son assassin. Je me suis posé la question pendant toute ces années et il me disait que c'était un de ses clients qui l'avait tuée. J'avais envie de me jeter sur lui mais il avait l'arme toujours pointée sur moi. Mais j'avais la rage dans les yeux et il le voyait. Il se mit à rire.

- Ne fais pas cette tête. Ta mère a eu ce qu'elle méritait. C'était une ingrate, comme toi. J'aurais dû te vendre après la mort de ta mère, mais Rebecca m'a convaincue que tu pouvais nous être utile. Tu devrais la remercier. C'est une femme en or.

- C'est pourquoi elle t'a quitté quand elle a vu que tu n'avais plus rien.

Bam ! Il me donna une gifle.

- Je ne te permets pas petite insolente.

- Je me permets comme tu t'es permis de tuer ma mère, criai-je. Tu n'es qu'un lâche. Comme Béka est sous la protection de Ranof, tu n'as pas le courage de lui faire payer sa trahison.

Je vis de la colère passée dans ses yeux. Il savait que j'avais raison. Il voulut me donner une autre gifle mais on entendit quelqu'un frapper à la porte.

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