Chapitre 51
PDV Emma
J'écoutais Liam raconter tous ces mensonges sur cette soi-disant mafia avec une telle assurance. Je me demandais à quel moment il avait mis au point toute cette histoire. Ensuite mon regard se tourna vers Béka. Elle avait dû quitter Erick quand elle avait su qu'il n'allait pas recevoir l'argent.
- Je vois Mr Martinez, dit Ranof. Mais de quoi avez-vous besoin dans l'urgence ?
- Je vous ai dit quelles sont nos activités. Vous n'avez qu'à me dire quelle marchandise vous avez en ce moment.
- Il y a une livraison d'armes à feu qui est sensée arriver dans quelques jours. Mais, j'ai déjà un acheteur potentiel.
- Je vous payerais le triple, dit Liam.
Les yeux de Ranof s'écarquillèrent et Béka ouvrit la bouche comme une idiote.
- Je vois. Mais je dois d'abord en parler à mon autre client.
- Bien sûr, je comprends tout à fait.
Ranof s'éloigna pour téléphoner. Je vis Béka fixer Liam, comme si elle voulait le dévorer. "Elle ne manque pas d'air celle-là", pensais-je.
- Dites, Marcos, vous n'êtes pas trop jeune pour ce genre d'affaire ?
- C'est Mr Martinez, Mme. Et non, j'ai grandi dans ce milieu. Je suis habitué.
- Je vois. Tu as tiré le gros lot ma petite Emma, me dit-elle.
- Oui. Quand Erick et toi avez failli faire de moi une prostituée, j'ai été secourue par des hommes de Marcos, en pleine tempête de neige, répondis-je en la fixant.
Elle ne dit plus rien. Elle comprit qu'elle n'avait pas à faire la gentille avec moi simplement parce que Liam semblait être un client très important. Ranof revint quelques minutes plus tard.
- Je suis désolé, mais je n'ai pas pu l'avoir au téléphone, dit-il. Je vais tenter de le rappeler. Je vous tiens au courant dès que j'aurais une réponse. Comment puis-je vous contacter.
- Appeler l'auberge, dit Liam. Donnez mon nom. Ils m'informeront.
- Bien. Je vous raccompagne à la sortie.
Une fois dehors, je soufflai. Je crois que je m'étais retenu à cause des odeurs d'alcool, de drogue et surtout à cause de la peur d'être démasqué.
- Ça va chérie ? demanda Liam.
Je fis oui de la tête. Il me prit dans ses bras, ce qui m'apaisa.
- Cette salope a quitté mon père pour ce connard qui a fait comme s'il n'avait jamais eu l'intention de faire de moi une prostituée, dis-je en colère.
J'avais beau être en colère contre mon père. J'eus pitié de lui en sachant que Rebecca l'avait laissé pour Ranof après l'avoir utilisé toutes ses années. Il l'avait préférée à moi sa fille.
- On rentre, dit Liam. Tu as besoin de te reposer.
PDV Liam
J'étais soulagé quand nous étions arrivés à l'auberge. Ranof avait cru à mon histoire. J'espérais que cela reste ainsi jusqu'à notre départ. Cette entrevue avait un peu secoué Emma, surtout quand elle vit son ancienne belle-mère. Elle prit une douche et se changea. Je lui changeai son bandage m'assurai qu'elle prit ses médicaments. Après avoir diner, je lui demandai de dormir. La plaie s'était déjà refermée mais il fallait attendre quelques jours que ça le soit également à l'intérieur. De plus, avec la grossesse, il lui fallait beaucoup de repos.
J'allai également me doucher et me changer avant de la rejoindre dans le lit. Le lendemain, Emma se réveilla assez faible. Elle avait vomi une bonne partie de la nuit. C'étaient les symptômes de la grossesse qui se manifestaient maintenant. Je lui fis prendre un bon petit déjeuner et lui demanda de rester au lit. Ranof n'avait pas encore appelé, donc je restai avec elle. J'avais l'enregistrement de notre entretien avec Ranof, mais je ne pouvais pas encore l'envoyer à Marc. Il n'y avait pas de réseau internet. Je rejoignis Emma sur le lit.
Elle se réveilla de son sommeil.
- Ça va mieux mon cœur ? lui demandai-je.
- Oui, mais j'ai toujours la nausée.
Elle se redressa.
- Il n'a pas encore appelé ?
- Non. Et je pense que tu vas rester ici. Je vais y aller pour conclure l'affaire et je reviens.
- Mais...
- Non, il n'y a pas de mais. Tu es trop faible. Tu dois te reposer.
Je lui souris et lui fis un baisé sur le front. Quelqu'un cogna à la porte de la chambre. J'allai ouvrir. C'était l'aubergiste.
- M Martinez, M Ranof a appelé. Il vous attend. Il a dit que vous savez la raison.
- Bien, merci.
Je m'habillai, prit mon portable, embrassa Emma en lui demanda de rester allongé, puis m'en allai. Ranof m'attendait dans son bureau.
- Je l'ai eu au téléphone. Je lui ai expliqué que ce serait bénéfique pour nous de vous avoir comme associé dans nos affaires. Il a accepté de partager avec vous une partie de la livraison. Voici l'ordre de payement qui était déjà à son nom.
Il sortit le document de l'un des tiroirs de son bureau et me le tendit. Je suivais ses gestes à la lettre afin de donner le plus d'information possible à Marc. Je pris le document et commençai à le lire.
- Vous avez le détail de la marchandise et par quel moyen elle est livrée. Si elle vous plait, je demanderai un autre ordre de payement où il y aura également votre nom.
Il y avait le nom de Ranof comme le mandataire de l'achat, le nom de la société qui fabriquait ces armes et celui de Chris comme acheteur. Il y avait la preuve de leur implication dans cette vente d'armes illégale. Il me fallait une copie du document. Heureusement, à ce moment, Ranof fut sollicité au bar. Des filles qui se battaient.
J'en profitai pour prendre toutes les pages en photo. Quand il revint, je lui dis que c'était bon pour moi. Il me dit d'attendre encore quelques jours, le temps de recevoir le nouveau document. Je l'assurai que j'attendrai, mais pour moi, il n'y avait plus de raison pour nous de rester dans ce village. Emma et moi allions rentrer dès mon arrivée à l'auberge.
Mais en arrivant, je trouvai la porte de la chambre non verrouillée. J'entrai, mais Emma n'était pas sur le lit. Je regardai dans la salle de bain, mais aucune trace d'elle. J'eus peur. Avait-il su que j'étais un imposteur ?
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