Chapitre 12
PDV Emma
- Ma petite, entendis-je quelqu'un m'appeler.
J'ouvris peu à peu les yeux. Je vis la dame de tout à l'heure me bousculer légèrement pour que je me réveille.
- Vous descendez à Charleston n'est-ce pas ? me demanda-t-elle.
- Oui.
- Nous sommes arrivés, dit-elle en rangeant ses affaires.
Je pris mon sac et ma peluche et me levai en suivant la sortie. Je m'étais assoupie quelques minutes après m'être assise. J'avais pu récupérer quelques heures de sommeil.
Je descendis du train et une immense peur me prit à ce moment : il y avait encore plus de mon monde que dans notre gare. Qu'allais-je devenir ? Je ne connaissais personnes. Je ne savais pas comment me débrouiller dans une ville comme celle-ci. Quand Billy me parlait de la vie en ville, pour moi ça sonnait comme un conte, un rêve qui n'était pas pour moi. Donc je ne faisais pas attention aux détails. Je m'en voulais maintenant. Je me dis que j'aurais dû prendre des notes de tout ce qu'il m'avait dit.
Puis, je me rappelai qu'il m'avait parlé des hôtels, là où des personnes pouvait dormir quand ils n'avaient pas de maison. C'était un peu comme notre auberge du village. Alors, je commençai à demander au gens s'ils connaissaient un hôtel dans les alentours. Quelqu'un m'indiqua finalement un. Je m'y rendis.
- Bonjour. Est-ce que je pourrais avoir une chambre s'il vous plait ? demandais à l'accueil.
- 35 dollars la nuit, me dit la dame.
Je regardai ce qu'il y avait dans mes économies. Je n'avais que 10 dollars.
- Je n'ai que 10 dollars.
- Je suis désolée mais c'est 35 dollars.
- S'il vous plait, je n'ai pas d'endroit où dormir. Je vous en prie.
- Petite ne me fais pas perdre mon temps. Si tu n'as pas de quoi payer, vas t'en. J'ai d'autres clients qui attendent.
J'avais voulu insister mais elle appela un agent de sécurité. Je dus partir. Je déambulai encore quelques heures à la recherche d'un endroit où passer la nuit. Mais on me dit que le prochain hôtel était très loin. De plus, les gens ne semblaient pas être aussi chaleureux que dans mon village. Ils étaient tous pressés. Je me résignai alors à acheter quelque chose à manger avec ce que j'avais. Je ne pus avoir qu'un sandwich, une bouteille d'eau et une barre de chocolat.
Je repartis en direction de la gare. Il y avait des bancs où je pouvais m'allonger et un toit pour me protéger en cas de pluie. La nuit était tombée depuis bien longtemps.
En arrivant à la gare, je vis sur l'horloge accrochée qu'il était 22h30. Je m'assis sur un banc, me couvris avec ma couverture de laine et sortis mon repas du soir. Je vis un monsieur qui semblait avoir autant faim que moi. Je décidai de partager avec lui.
Il me raconta sa vie, comment il en était arrivé là et me donna des conseils. On avais parlé longtemps avant que le sommeil finisse par nous pendre.
PDV Liam
- Je ne comprends pas pourquoi tu voulais que je vienne. Ce n'est que des guirlandes et des ingrédients. Tes deux demain seront suffisantes, dis-je d'une voix enraillée.
- Arrête de faire l'enfant, me dit Lana. Et c'est maman qui a insisté pour que je t'emmène, pour que tu prennes l'air. Et pourquoi portes-tu des lunettes et une casquette ?
Je la fusillai du regard à travers ma paire de Reaban l'air de lui dire « tu es sérieuse ? ». En envoyant son sourire en coin, je compris qu'elle me charillait. Je me mis à rire à mon tour.
Le paysage grisard à travers les vitres de la voiture me détendait bizarrement. Je pense surtout que c'était la sensation d'être à la maison, entouré des personnes qui nous aiment vraiment et qui n'attendent pas quelque chose de toi. Je m'étais toujours senti ainsi à Charleston, détendu et en paix.
On arrivait chez Bob quelques minutes plus tard. Bob tenait un magasin qui vendait un peu de tout. Avec le temps, il l'avait agrandi. C'était un ami de notre père, donc c'était un peu comme un oncle.
En arrivant devant le magasin, il y avait deux mendiants. Et bien sûr, Lana ne pouvait s'empêcher de leur donner quelque chose.
- Et toi alors ? Où est l'esprit de Noël ? me réprimanda-t-elle.
- Je le ferais sortir à minuit ce soir. Et en plus, je n'ai pas mon portefeuille avec moi, ajoutai-je.
- Bien sûr, dit-elle en poussant les portes d'entrées.
Je comprenais la compassion qu'elle ressentait. Mais j'avais juré de ne plus m'approcher de ces menteurs. S'ils avaient besoins d'aide, il y avait des associations pour ça. Je la suivis à l'intérieur sans faire attention aux deux mendiants.
Lana me traîna à travers les rayons pour trouver ce que maman lui avait demandé de prendre. Après avoir trouvé son bonheur, on se dirigea à la caisse. Et Bob était présent.
- Salut Bob ! dit Lana en déposant les articles sur la caisse.
- Ma petite Lana, comment vas-tu. Et ta famille ? Il parlait tout en encaissant les articles.
- Ils vont tous bien.
Il semblait ne pas m'avoir reconnu. Tant mieux pour moi, cela voulait dire que je ne risquais pas d'être arrêté par des fans.
- Et Liam, comment va-t-il ?
- Bob, je suis là, me manifestai-je.
- Oh, mon petit. Je ne t'ai pas reconnu.
Et on resta encore quelques minutes parce qu'il voulait absolument que je lui donne de mes nouvelles et Lana s'y donnait à cœur joie.
- Au revoir Bob ! dit Lana.
- Au revoir les enfants, et joyeux Noël !
Avant de partir, je rebroussai chemin et signala à l'un des agents de la sécurité que les mendiants devant le magasin gênaient.
Dans la voiture, Lana me demanda ce que j'avais fait. Je lui avais simplement répondu d'un sourire.
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