PDV Emma

Cela faisait des heures que Billy était parti chez lui prendre l'essentiel pour m'aider à sortir du village. Le jour commençait à se lever. J'avais dormi, ou plutôt essayé de dormir, dans ce wagon de train. La couverture de laine que m'avait fait Lisa m'avait tenu un peu au chaud mais je commençais à frissonner.

Puis j'entendis un bruit. Je me mis entre les bancs pour me cacher. Je fus soulagée en voyant que c'était Billy.

- Emma ?

- Je suis ici ! lui dis-je en sortant de ma cachette.

- Tiens, maman l'a fait pour toi.

- Merci, dis-je en prenant les pains et le chocolat chaud qu'il me tendait.

- Fais vite.

Il n'avait pas besoin de me le dire deux fois. J'avais faim et froid. Le chocolat me réchauffa un peu.

- J'ai dû rester jusqu'à cette heure car le shérif et ses hommes surveillent la maison. Maman m'a aidé à les semer.

J'engloutis tout en quelques minutes. Billy avait raison, il fallait se dépêcher avant qu'ils n'arrivent par ici.

- Tu as pris mes livres ? lui demandais-je. Vu que je ne pouvais pas tout prendre, je lui avais demandé de prendre uniquement le livre de pâtisserie et le catalogue de couture.

- Oui.

Je les mis dans mon sac, puis on se mit en route.

- On passera par les bois, me dit Billy. C'est plus rapide et ça permet d'éviter la route. Tu veux que je t'aide avec le sac ?

Je fis oui de la tête. Billy prit le sac et m'attrapa la main. Nous avions traversé le chemin de fer et pris le sentier de la forêt. Je ne m'y étais jamais aventurée. Je me demandais comment Billy connaissait cette route.

- Où allons-nous ? lui demandais-je tout en essayant de suivre son rythme de marche.

- A la gare ! Nous allons là où j'apprends, mais nous devons passer d'abord par Chalerston.

Nous marchions maintenant depuis 30 mn environ. Je commençais à être fatiguée mais Billy m'encourageait à avancer. Je n'arrivais toujours pas à croire que Erick m'avait vendu, en tout cas il avait essayé.

Puis, Billy s'arrêta. Il sortit un médaillon de la poche de son pantalon.

- Qu'est-ce que c'est ? lui demandais-je alors qu'il me le passait déjà au cou.

- C'est ton cadeau, me dit-il.

Je lui souris. Il l'ouvrit et il y avait une photo de moi d'un côté et une photo de lui sur l'autre.

- C'est pour que tu ne m'oublies jamais. Il souffla un instant, puis reprit. Je suis désolé pour hier, pour le baisé. Je ne veux pas te perdre.

- Tu ne perdras jamais et je ne t'oublierai jamais, dis-je en le prenant dans mes bras. Merci. C'est un merveilleux cadeau.

PDV Liam

Les hommages se succédaient et les pleurs également. Puis, ce fut à mon tour de lui rendre hommage.

- Bonsoir à tous, commençais-je difficilement. Nick... Nick, était plus que mon ami. Il était comme mon frère. Il m'a aidé et soutenu dans mes moments les plus sombres. Et aujourd'hui, je me demande comment avancer sans lui.

Je m'arrêtai un moment afin de reprendre mes esprits. Ma voix se faisait de plus en plus faible. Je tentai de retenir mes larmes. Je n'avais jamais autant pleuré de ma vie.

- Mais je sais qu'il est présent et qu'il continue à veiller sur nous. Alors, Nick, peu importe où tu es, je te promets d'être toujours présent pour ta famille, pour ta femme et ta fille. Je te promets de continuer à mettre en pratique tes conseils et devenir quelqu'un de meilleur. Repose en paix mon ami.

Je retournai à ma place. Lana me prit dans ses bras pour me réconforter.

On resta encore un moment. Christina m'appela pour me parler de quelque chose.

- Ça va ? lui demandais-je.

- Oui. Mais je la sentais anxieuse.

- Je ne te sens pas bien.

Elle prit un moment avant de me répondre.

- Je trouve cette histoire bizarre.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que Nick était sensé être encore au Japon l'heure à laquelle il est mort. Quand il t'a laissé à Chicago, il a pris l'avion pour Tokyo pour aller finaliser le film qu'il produisait à ce moment-là. Il devait y rester encore quelques jours et devait rentrer aujourd'hui. Et quand il changeait de programme, il me le disait avant. Mais là il ne m'avait rien dit.

Je la regardais perplexe. Elle aussi pensait la même chose que moi.

- As-tu parlé de ça à la police ? lui demandais-je.

- Oui. Mais il pense toujours que ce n'est qu'un accident.

Je la pris dans mes bras pour la calmer. Elle semblait secouée.

- Ne t'en fais pas. Je vais découvrir ce qu'il s'est passé. Passe de bonnes fêtes avec ta famille et ta fille. Elle a besoin de toi. Dès que j'ai des informations, je te dis. OK ?

- Oui. Merci Liam.

Ce que Christina venait de me dire confirmait mes soupçons. Il y avait quelque chose qui ne collait pas. Mais par où commencer mon enquête ?

On repartit dans la salle où se déroulait la veillée. Ensuite, Lana me fit signe qu'il était temps de partir. Mes affaires étaient déjà prêtes apparemment. Donc, nous étions partis directement à l'aéroport.