Partie 2 - Chapitre 9

Attention. L'auteur vous prévient de l'inutilité de ce chapitre. 

Je déconne. 

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Je me lève lentement et grogne parce que Smile remue trop. Au loin, j'entends de l'eau couler. Jack doit sans doute prendre sa douche. J'ouvre les yeux et me redresse lentement. Wow. J'arrive pas à croire qu'on ait réussi à s'échapper de l'asile. Et il va falloir y retourner pour libérer les autres. Je soupire. Bon diable ! Qu'est-ce qu'on a fait ? À part tuer des gens. Je veux dire... Le karma n'existe pas, non ? C'est juste... Un complot ? Si tout le monde a été capturé... Ça signifie que ? Que quoi ? Quelqu'un veut nous empêcher de nuire ? Hum. Étonnamment, je me compte dans le "nous". C'est bon. Oui, je suis une meurtrière. Oui, j'ai tué des gens. Pas de mon plein gré, mais ça s'est fait. Je ne peux pas le nier encore plus longtemps. Ma tante, Alec, mes parents. Si ce n'est de ma tante, ceux-là le méritaient. Mes parents abusaient de leur fille, ont voulu la tuer, se faisaient de l'argent sur son dos. Sur mon dos. Ils m'ont forcé à perdre mon innocence, à ne plus savoir ce qu'est réellement une relation normale. Je ne sais même pas si je serais capable d'avoir une relation normale avec un futur potentiel petit-ami. Pas que je prévois d'en avoir un bientôt ou quoi, mais...

Pour aucune putain de raison, mes pensées se dirigent vers Jack. Hum, ouais, ok. Si ça dépendait que de ma volonté, je prévoirais peut-être, bientôt, de... Enfin bref. Ça ne dépend pas de mon simple bon vouloir. Et puis c'est pas le temps de penser à ça. 

Peut-être que quelqu'un nous veut du mal. Le gouvernement nous veut du mal, tout comme les forces de l'ordre. Mais ça me semble trop organisé et pas assez officiel pour ça. Il n'y avait pas de police, aux dernières nouvelles, seulement le personnel de l'asile. C'est assez perturbant. 

Jack sort alors de la salle de bain, une serviette autour du bassin et une brosse à dent dans la bouche. 

" - Hey, Lana. "

Je lui fais un signe de la main, un peu perdue dans mes pensées. Puis un détail me frappe. 

" - Jack ? Tu l'as trouvé où ta brosse à dent ? "

Il hausse les épaules. Il a l'air encore assez amorphe. La douche ne l'a sans doute pas bien aidé et les médocs doivent encore faire un peu effet. 

" - Jeff en a une dizaine de rechange. Il aime pas sortir de chez lui alors quand il fait les courses, il en prend le plus possible. "

Je hoche la tête avec une mine de compréhension. Et enfin, le détail le plus important monte à mon cerveau et je place ma main sous mon menton en haussant un sourcil. 

" - Ça va l'exhibitionnisme ? "

Il a un petit sourire et hausse encore les épaules. Ok, c'est con, mais j'aime ses épaules. Genre vraiment beaucoup. Et son cou aussi. Quand on y pense, c'est loin d'être le canon de beauté hollywoodien dont l'héroïne est supposée tomber amoureuse. Il est normal. Enfin, pour les critères de beauté en vogue à Paris, il est très normal. Pour moi, c'est une autre histoire. J'aime la forme de son corps. Il est fort, musclé, mais modestement. Il n'est pas hyper baraqué ou quoi, juste normal. Ce qui est génial. Et j'aime la profondeur de son regard. Et j'aime son nez. Et j'aime... Ok, ta gueule Lana. 

" - Tu n'as pas vraiment l'air de te plaindre, en même temps. "

Je lève les yeux au ciel. Ouah, si on a plus le droit de fixer intensément ce qu'on trouve mignon, où va le monde ? Je me lève et marche vers lui. 

" - Mon tour de prendre une douche. "

Je déclare sans continuer notre conversation, puis je m'enferme dans la salle de bain. Bon, première chose à faire, je me regarde dans le miroir. J'ai des cheveux. 

Je sais que je devrais être heureuse et tout. Le problème, c'est que mes cheveux tombent sous mes épaules. Ce n'est pas très long, vous me direz mais... Ils sont passés de rasés à sous les épaules ! BON SANG ! Combien de temps est-ce qu'on est resté dans ce PUTAIN d'asile de DÉGÉNÉRÉS MENTAUX !?!?! Je passe ma main sur ma tête. Depuis combien de temps est-ce qu'on est coincés là-bas !? Des semaines ? Des mois ? Le véto parlait de semaines, par rapport à ses cauchemars. Mais des semaines, des semaines... Combien de semaines !? Je souffle pour me détendre. Je n'ai absolument aucune emprise sur le temps qui passe, malheureusement. Je dois juste faire avec. 

Je me glisse sous la douche et lave mon corps. Ugh, la morsure de Jack est encore douloureuse. Je la nettoie correctement, bien que ça fasse déjà un moment et que le sang a séché sur ma jambe. Bon. Il faut que je réfléchisse. Comment sauver les autres ? Premièrement, je dois trouver Slender et tout lui raconter. Il faut absolument que je le voie, en fait. Il aura sans doute des indices à me donner, des pistes. Et il saura sans doute depuis combien de temps on a disparu dans l'asile. Sans doute. Il doit savoir qu'on s'est échappé, en plus. Après tout, il a fait de nous des infirmiers.

Maintenant, avec nos fausses identités, nous pourrons nous infiltrer dans l'asile et chercher des infos. Le plus important est de retrouver les fantômes et Jeff. Pour ce qui est de Jane et de ses bouffons, je m'en fous profondément. Si j'ai la possibilité de les sauver, je le ferais sans doute, mais pas question que j'aille risquer ma vie pour les tirer du pétrin. Non mais je suis pas Mère Thérésa non plus. On se calme. Je soupire et sort de la douche.

Une serviette vient rapidement entourer mon corps et je me rends compte que... Bah. À part ceux de l'asile, j'ai pas vraiment de vêtements. Mais j'ai comme vraaaaiment pas envie de les remettre. Alors je suppose que je vais aller piocher dans ceux de Jeff, en toute amitié. Je pousse la porte de la salle de bain et m'engage vers la cuisine. Avant toute chose, j'ai faim. 

" - Tu peux pas me demander d'arrêter de me balader en serviette si tu fais la même chose. "

Je lui souris innocemment et m'attrape une barre tendre, du fromage, et une pomme. Il a l'air de se remettre lentement. Assis à la petite table, il mange une pomme lui aussi et s'est habillé d'un pull bleu qui change tellement de d'habitude. Si je devais deviner, je dirais que le bleu est sa couleur préférée. Non, ne me complimentez pas, je sais très bien que je suis aussi perspicace que Sherlock lui-même. 

" - Slender t'a laissé des vêtements dans la chambre. "

Je hoche la tête et viens m'asseoir en face de lui. Juste avant que je prenne place, son regard dérive vers la blessure qu'il m'a infligé. Je saurais pas très bien déchiffrer son expression, puisqu'il semble assez confus et mélangé entre plusieurs émotions, mais je mets ça sur le compte des médocs, encore. 

" - Ça fait mal ? "

Je croque dans ma pomme. Je vais pas aller lui mentir en plein visage alors je préfère jouer franc jeu sans pour autant l'inquiéter. 

" - Forcément. J'ai connu pire, en même temps. "

Je m'assois définitivement et commence à dévorer mon petit déjeuner. Il baisse la tête, le regard encore un peu obstrué par le vide et l'abrutissement forcé des médocs.

" - Et toi ? Ça va mieux ? "

Il pose son coude sur la table. 

" - Mouais. Je sais pas. J'ai la tête dans le flou. "

Je hoche la tête. Je comprends parfaitement. 

" - Comment ça se fait que ce soit pas ton cas ? "

Bonne question Jack. 

" - Aucune idée, pour être franche. Ils ont arrêtés de faire effet il y a une semaine. "

Nous continuons tous les deux de manger en silence après cette réponse d'un flou exemplaire. Même quand je vais m'habiller et que je nourris Smile, nous n'échangeons plus aucune parole. Et ça me met mal-à-l'aise. J'ai du mal à réaliser qu'on se soit vraiment échappé, et le fait que Jack ait l'air encore là-bas me fait souffrir. J'ai l'impression de ne jamais m'être échappée et d'être prise au piège. 

Je me laisse choir sur le canapé et ferme les yeux. Au bout de longues minutes, la place près de moi s'enfonce et je laisse ma tête tomber contre l'épaule de Jack. Ses doigts viennent doucement se balader dans mes cheveux et frôlent ma nuque, envoyant des petits frissons dans tout mon corps. Peut-être que j'agis de façon vraiment trop familière, mais en ce moment, je n'ai absolument pas envie de me questionner sur un comportement si anodin. Je suis bien comme ça. Point. 

J'ouvre les yeux et tourne la tête vers Jack. Il regarde devant lui, un peu comme mort. 

" - Jack... "

Il tourne à son tour sa tête vers moi. Il semble mal-à-l'aise...

" - Je suis désolé... "

Je comprends qu'il parle de la morsure et un petit sourire éteint naît sur mes lèvres. J'ai... Je passe ma main sur sa joue et rapproche nos visage, jusqu'à ce que nos fronts se touche. Il ferme les yeux et je peux sentir tous ses muscles se détendre. Je fais taire mes sentiments, parce qu'il passe avant ça. 

" - Ça va aller, hein ? Tu es vivant. Je suis vivante. On sortira les autres de là, t'en fais pas. "

Il hoche doucement la tête et ouvre les yeux. Mon sourire s'élargit. Il est revenu ! Son regard habituel est là, il est de nouveau devant moi. Le vrai Jack ! Je... Je réalise alors que j'ai eu peur. Tellement peur. Je pensais que je ne le retrouverais jamais. Et il est là, maintenant, devant moi, en chair et en os. Je sens une larme couler sur ma joue tellement je suis contente et je me jette dans ses bras en éclatant en sanglots. J'avais peur ! Pas seulement parce que je pensais l'avoir perdu. J'avais peur, parce que jamais je pensais me retrouver dans ce genre de situations. J'étais enfermée, sans l'autre Lana pour me sauver. J'étais seule. Juste, j'étais totalement seule. Je murmure le nom de Jack plusieurs fois, tremblante. J'ai eu... Je ne voulais pas le perdre ! Si... Si jamais il lui était arrivé quelque chose... 

" - Lana... "

Je relève la tête vers lui et renifle. C'est pas très sexy, mais en ce moment je m'en fous royalement. Il plonge son regard dans le mien et j'y revois cette même lueur étrange qui s'allume parfois lorsqu'il me regarde. Et puis je commence à avoir chaud, un peu trop. Surtout au niveau du visage. Je ne suis pas la gamine innocente de manga et Jack n'est pas le héro charmant de roman. Je suis une personne pleine de problèmes, avec un trouble de la personnalité qui me fait tuer des gens. Il est un cannibale, qui bouffe des gens encore vivant. J'ai été violée plusieurs fois, au point où je ne sais même plus si je vaut mieux que ça. Il a déjà commis les pires atrocités imaginables.

Alors non. Il n'y a pas de petite hésitation. Il n'y a pas de "Je peux ?". Il n'y a pas de précaution douce et gentille. Il n'y a pas de "Je t'aime" langoureux. Il n'y a pas de regard vers le bas et de sourire niais. Nous ne sommes pas des enfants, et encore moins des êtres innocents. 

Il n'y a qu'une flamme. Et elle nous consume entièrement.

Je ne sais pas si c'est lui ou moi qui ait fait le premier pas et ait embrassé l'autre, mais peu importe. On le voulait tous les deux autant. Nos lèvres se dévorent entre elles et nos langues se caressent avec une avidité que je me découvre. Ce n'est pas un long et doux baiser. C'est quelque chose d'avide, d'affamé, de sauvage. Quelque chose de bref, mais qui nous laisse tous les deux plus confiants, plus heureux, tellement satisfaits. 

Je l'aime.


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Je propose qu'on renomme ce chapitre : Fan service pour l'auteur qui accompli enfin son ship adoré. 

#TeamJana , j'espère que vous avez les mouchoirs pour éponger le sang, parce que c'est pas moi qui ramasse. 

Je promets que le prochain chapitre avancera dans l'intrigue. Dernière ligne droite, les enfants. 

A bientôt, mangeurs de chair humaine. 

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