La vie est une fleur
Sujet :
En plein cœur de la forêt, une tulipe ébène nourrit la flore entière. Les nymphes des forêts ont pour but de la protéger à tout prix des humains, ainsi que de toutes autres créatures. Si cette tulipe venait à être arrachée et volée, les plantes en mourraient et cela causerait la mort du monde entier. Malheureusement, des forces obscures visent cette tulipe afin de semer le chaos. Les nymphes ont besoin d'aide pour protéger la tulipe ébène.
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Résumé :
De simple rumeur à légende, puis de légende à conte pour enfants, la tulipe ébène semblait rester à tout jamais dans le folklore. Seulement, lorsqu'un homme aux intentions bien particulières la cherche activement, même les nymphes qui la protègent ne feront pas le poids. La fleur, la nature, le monde et la vie reposent sur huit épaules, qui n'auraient jamais pensé devoir faire face à une telle pression.
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Alors qu'ils étaient des humains comme les autres, un événement surnaturel, le Soufflénergie, les transforma en une toute nouvelle espèce. La différence ? Ils ont des pouvoirs. Ceux-ci prennent la forme de nouvelle caractéristique physique ou même de magie. Tandis que certains les utilisent pour faire le bien autour d'eux, d'autres y voient un moyen d'atteindre leur dessein égoïste, parfois au détriment de leurs semblables.
On les appelle : les Renaissangs. Ceux qui font partie de la nouvelle genération des défenseurs de la justice se regroupent en petites équipes afin d'effectuer des missions diverses et variées.
Armand grommelait. Jusque là, rien d'étonnant. Seulement, il ne fallait pas le chercher. Rien que d'avoir été puni et envoyé en mission avec Eina, Sylvain et Thélio suffisait à l'agacer. Non pas qu'il ait quelque chose contre eux. Il s'agissait plutôt de la raison de la mission, qui ne l'inspirait pas du tout. En effet, on avait signalé dans la forêt au sud-est du royaume la présence de nymphes. Très terre à terre, il n'y croyait pas une seconde. Toutefois, on ne lui avait pas laissé le choix, suite à une altercation qui aurait pu mal finir. Le chemin à faire était long, mais ses compagnons, eux, ne se plaignaient pas.
— Des nymphes, commença Thélio. Cela me rappelle une légende. Celle de la tulipe ébène.
— Nous ne sommes pas l'un de tes innombrables enfants, rétorqua Armand. Ce n'est pas le moment de nous...
— Moi, je veux l'écouter, intervint le jeune Sylvain.
— Ça risque d'être long...
— Très bien, je vais te la raconter.
Il s'éclaircit la voix.
— Il existerait une fleur, la tulipe ébène, sur laquelle se reposerait la nature toute entière. Sans elle, le monde courrait à sa perte. Heureusement, elle serait sous la protection de nymphes.
— D'où provient ce mythe ? interrogea l'adolescent.
— D'il y a très longtemps, je crois. Si bien que, comme personne n'a vu cette plante, ni ces nymphes depuis, c'est devenu un conte pour enfant avec de preux chevaliers qui les sauvent in extremis d'un méchant sorcier. Classique.
— Peu importe. Cela montre quand même aux enfants l'importance de l'environnement, fit remarquer Eina.
— Exactement.
Les quatre compagnons ne mirent pas longtemps avant de se trouver à l'orée de la forêt en question. Étrangement, une aura semblait s'en émaner. Quelque chose d'une grande puissance. Ils s'étaient brièvement arrêtés dans le but de se concentrer sur cette sensation et quand ils souhaitèrent reprendre leur marche, ils en étaient incapables. Une énergie mystérieuse les en empêchait et les faisait même reculer. Ils tentèrent d'y pénétrer par un autre endroit mais le résultat était le même.
— Bon ! s'exclama Armand. On ne peut pas y aller. Faisons demi-tour.
— Quoi ? s'ingurgea Eina qui se raidit. Au contraire, c'est justement pour cela que nous devons enquêter !
— Eh bien..., lança Thélio.
Ses trois compagnons se tournèrent en direction de la provenance de la voix et furent bouche bée. Thélio avait passé la barrière invisible.
— C-comment as-tu fait ? demanda la jeune femme.
— Je ne sais pas trop. Je me suis appuyé dessus pour réfléchir et je suis passé.
Instinctivement, Eina et Sylvain essayèrent à leur tour et eux aussi, réussirent. Armand, bien qu'il aurait préféré s'en aller, s'avança vers eux. Seulement, la barrière ne le laissait toujours pas pénétrer dans la forêt. Il n'insista pas plus, cela l'arrangeait. Ainsi, il autorisa les trois autres Renaissangs à partir devant.
Ils zigzaguèrent aussitôt à vive allure entre les arbres. La présence de cette aura ne leur présageait rien de bon. En peu de temps, ils remarquèrent que la lumière perçait le feuillage au loin. Ils se précipitèrent, espérant trouver quelque chose, mais ce ne fut pas le cas. La clairière était déserte. Il y avait bien quelques trous creusés par des taupes, des feuilles et des brindilles qui jonchaient au sol. Toutefois, cela ne les avançait pas. Ils se mirent donc à examiner cet endroit, dans l'optique de découvrir un indice. Thélio tomba rapidement sur un élément intéressant : des branches cassées. Sûrement parce que l'on avait marché dessus. De plus, Eina remarqua que quelques feuilles étaient tachées de rouge. Ce n'était pas l'automne. Donc, elle en arriva à la conclusion suivante : c'était du sang. Elle alerta immédiatement ses amis qui suivirent ensemble le chemin formé par les petites gouttes.
La situation leur paraissait de plus en plus étrange et inhabituelle. Après tout, la barrière pouvait être l'œuvre d'un Renaissang, même si un tel pouvoir ne leur était pas connu. Par ailleurs, le sang pouvait simplement être le fait de la nature, d'un prédateur. Cependant, cela pouvait aussi être celui d'un combat. Il était encore impossible de trouver la véritable solution à ces mystères.
La piste teintée de rouge les mena dans un autre coin de la forêt, assez éloigné de là où ils étaient arrivés. Alors qu'ils marchaient d'un pas alerte, quelques bruits se firent entendre. Cela venait de leur gauche. Par conséquent, ils abandonnèrent les gouttes de sang, qui les poussaient à aller droit devant eux, et bifurquèrent sur la gauche, se guidant dorénavant grâce à leur ouïe. À mesure qu'ils avançaient, les sons devenaient de plus en plus fort. Si bien qu'ils crurent entendre des voix, sans toutefois parvenir à distinguer des mots. Dans tous les cas, cela signifiait que ceux qui les prononçaient avaient cessé de se déplacer. Les trois Renaissangs accélérèrent donc leur marche pour finalement voir les possesseurs de ces voix. Ils préférèrent d'abord rester cachés.
La clairière était occupée à ce moment là par trois personnes. À gauche, un homme aux cheveux noirs. Sa tenue se résumait à un large T-shirt gris et d'un pantalon baggy, les deux vêtements étant troués de partout. À droite, deux femmes, aux cheveux blancs et pieds nus. Toutes deux portaient une robe (à volant) turquoises et un collier fait de coquillage de la même couleur. L'une d'elle avait sa main sur son épaule droite, ce qui n'empêchait toutefois pas qu'elle perlât encore.
— Et vous qui parliez de diplomatie, railla l'une d'elles. Je ne sais pas d'où vous venez, mais il semblerait que, là-bas, vous ayez une définition bien différente de la nôtre.
— Il est vrai que les négociations ont légèrement dérapé, reconnut l'homme. Cependant, je m'étais préparé à cette éventualité. Ils avaient insisté pour que l'on ait bonne conscience, mais je savais que je devrais en arriver là. J'aurai ce que je souhaite !
Sans rien ajouter, son corps s'illumina pendant un très court instant. Lorsque l'éclat s'estompa, il n'était plus seul. Ils étaient deux. Deux parfaites copies. La lumière réapparut. Ils étaient dorénavant au nombre de trois. Une fois de plus. Quatre. Encore. Cinq. Toujours plus. Six.
— Il est capable de se dédoubler ? s'étonna Eina auprès de ses amis.
— Ils sont identiques. Je ne peux même pas différencier le vrai des clones, déclara Thélio.
Les deux femmes semblaient tout aussi désemparées. Seulement, elles n'avaient pas le temps de s'en remettre puisque les six se jetèrent sur elles. Ces dernières se débarrassèrent d'un d'entre eux par un flux de bulles d'eau. Malheureusement, elles furent rapidement surmenées et quatre les maîtrisèrent tandis que le dernier homme s'amusa de la situation.
— Les nymphes protectrices de la tulipe ébène. Quel beau nom pour désigner des insectes. Je ne vous imaginais pas aussi faibles. J'en suis même déçu. Tout ce temps passé à errer dans les différents royaumes, pour finalement ne me satisfaire que d'un combat ennuyeux. Enfin. Je vais récupérer ce que je cherche, c'est le principal.
L'homme s'approcha d'elles, le sourire aux lèvres. Il semblait prendre un malin plaisir à les narguer. Toutefois, ce fut de courte durée. L'herbe s'éleva subitement, se transformant en aiguilles qui fit disparaître les clones. Quant à l'authentique, il esquiva de justesse. Les mystérieuses nymphes étaient maintenant libérées.
— Qui a fait ça ? s'écria-t-il.
Sylvain s'avança, avec courage.
— Un gamin ? D'où sors-tu ?
L'adolescent ne répondit pas.
— Vous ne m'empêcherez pas d'accomplir ma mission, assura-t-il, avant d'éviter une attaque des deux femmes.
Il se multiplia aussitôt en une vingtaine de copies de lui-même. Dix foncèrent en direction des nymphes et les dix autres vers Sylvain. Les premières rencontrèrent un nouvel obstacle : une troisième femme, Eina. Elle avait préalablement fait le tour et avait donc pu vite se placer devant les deux créatures fantastiques. Avec quelques gestes des mains, elle ralentit les mouvements des clones. Les nymphes en profitèrent pour les éliminer, un par un. Sylvain, lui, fut soutenu par Thélio et son lasso, et ensemble, ils ne firent qu'une bouchée de leurs adversaires. D'autres clones vinrent, toujours plus nombreux, de quoi submerger leurs cibles. Sylvain fut attrapé par le cou et cogné contre un arbre, le faisant perdre connaissance. Eina n'arrivait pas à utiliser son pouvoir sur un si grand nombre, si bien qu'elle et les nymphes furent bientôt mises à terre. Il ne restait plus que Thélio qui, grâce à son lasso, se défendait assez bien. Seulement, les ennemis venaient de tous les côtés et ce qui devait arriver arriva : il s'emmêla avec son arme. Les copies en profitèrent pour le rouer de coups et lui faire connaître le même sort que l'adolescent.
L'homme était de nouveau satisfait. Les doubles restants maintenaient les trois femmes au sol, afin qu'elles ne puissent pas s'échapper.
— Voilà, on a bien rigolé. On a essayé de prouver que l'on ne servait pas à rien, je suis content pour vous. Maintenant, vous allez me dire où se trouve cette tulipe.
— Ne compte pas sur nous, rétorqua l'une des nymphes, celle avec l'épaule écorchée.
— Très bien.
Il lui donna un coup de pied au niveau de sa blessure.
— Aïe !
— Pfiou ! Ça fait du bien de se défouler. Bon, je n'ai plus de temps à perdre. Il faut que je trouve cette fleur au plus vite.
Il se multiplia une nouvelle fois puis poussa un soupir. Enfin, lui et ses nouveaux clones partirent dans toutes les directions. Les anciens, eux, restèrent afin que les nymphes et Eina ne les poursuivent pas.
— Une tulipe ? répéta cette dernière, intriguée. Ce serait celle de la légende ?
— Oui, mais à vrai dire, ce n'est pas qu'un mythe, c'est la réalité. La nature entière repose bien sur cette fleur. Il suffirait de l'arracher pour la voir mourir. Et nous aussi par conséquent.
— Pourquoi voudrait-il alors la prendre ?
— Il pense sûrement qu'il est possible de la planter autre part, commença une nymphe.
— Comme beaucoup d'autres, il doit se dire qu'elle lui permettrait de faire revivre la nature à un endroit bien précis du globe.
— Et c'est vrai ?
— Pas du tout. Cette rumeur est fausse. La tulipe ébène permet à la nature de ne pas mourir, et non de la faire vivre. Vois-tu la nuance ?
— Oui. Par contre, ce serait la fin du monde s'il la trouve !
— Il aura besoin de patience pour cela.
— Pourquoi ?
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La forêt grouillait maintenant de nombreux clones qui fouillaient chaque recoin, à la recherche de la tulipe ébène. Ils grimpaient aux arbres, arrachaient de l'herbe et des fleurs, délogeaient les animaux de leur nid ou de leur terrier, se doutant qu'elle pouvait être cachée n'importe où. La forêt se retrouva vite dans un sale état. Finalement, l'homme fut interpellé par l'une de ses copies et la suivit sans hésiter.
Au beau milieu d'une petite clairière, elle était là. La tulipe ébène agitait sa tête, comme si elle n'attendait qu'à être cueillie.
— Te voilà enfin ! s'exclama-t-il, avant de faire disparaître ses clones.
Il ne prit le temps de contempler la fleur et la déracina. Il pivota, puis partit pour sortir de la forêt. Seulement, la tulipe n'était plus dans sa main. L'homme regarda d'abord par terre, avant de faire demi-tour. Elle était de nouveau là, bien enracinée. Il fronça les sourcils et l'arracha de nouveau. Aussitôt, la plante se volatilisa et réapparut au sol.
— Qu'est-ce que cela veut dire ? s'agaça-t-il, les poings serrés.
La tête brune de la fleur semblait dorénavant le narguer. Tandis que l'homme laissait exploser sa rage, un autre fit irruption.
— Où peuvent-ils donc bien être ? J'espère pour eux qui ne sont pas rentrés au QG sans moi ! Tiens...
Les hommes se firent face.
— Pardon de déranger, mais trois personnes, un homme, une femme et un adolescent, ça te dit quelque chose ?
— Pourquoi cette question ?
— Ça commence bien..., murmura le brun ténébreux. Ce sont mes compagnons de voyage et...
Armand n'eut le temps de finir sa phrase qu'il fut attaqué par une dizaine de clones. D'abord surpris, il se reprit rapidement et s'en débarrassa aisément à coups de pied. Toutefois, l'un parvint à lui placer un couteau au niveau de l'abdomen, la tête du géant étant à plus de deux mètres du sol.
— Qu'est-ce que je t'ai fait ? demanda-t-il.
— Pour l'instant, rien. Mais ça ne saurait tarder.
— Maintenant, oui ! C'est sûr que je ne vais pas partir sans m'être occupé de ton cas ! Depuis quand est-ce que l'on traite un inconnu comme cela ? Tu es pire que moi. C'est pour dire !
— Ne te fatigue pas à parler. Je suis déjà assez... fatigué comme cela.
L'homme se pencha en avant et s'appuya sur ses cuisses. Il prit plusieurs longues respirations. Finalement, il se redressa, difficilement.
— Je suis fatigué ! En plus, cette fichue fleur ne veut pas se laisser faire. Ce doit être à cause de ces satanées nymphes.
— Tu m'as attaqué pour une fleur ? Vraiment ?
— Tu ne comprends pas. Je place tous mes espoirs dans cette plante. Sans elle et son pouvoir, mon peuple va connaître une mort certaine.
— Comment une fleur peut-elle sauver des vies ?
— Celle-ci est spéciale. Elle permet de faire pousser la végétation n'importe où. Dans mon pays, elle nous protégera définitivement de la forte sécheresse.
Armand soupira.
— Je veux bien t'aider.
— Comment ça ?
— Laisse-moi tenter ma chance.
L'homme était si désespéré qu'il accepta sans hésiter. Il créa tout de même d'autres clones au cas où cela dérapperait. Tous deux s'avancèrent ensuite jusqu'à la tulipe ébène.
— Réessaye pour voir, ordonna le géant.
Il s'exécuta. Le résultat était le même. Armand s'étira brièvement, notamment les jambes.
— Je ne crois pas que cela puisse te servir.
— Je t'assure que si.
Ni une, ni deux, le pied du géant percuta le visage de l'homme, si bien que la semelle de la chaussure avait marqué la peau, devenue rouge.
— Je n'allais quand même pas t'aider alors que tu m'as agressé sans raison !
— L'enflure...
Les copies se jetèrent sur Armand, qui régla leur compte avec quelques coups bien placés. La version authentique se releva, un peu sonnée. Ils se regardèrent droit dans les yeux. Le duel était lancé. Armand ouvrit le bal, mais manqua de peu sa cible. Par ailleurs, cette dernière se contentait de se réfugier derrière les arbres. À chaque coup, les troncs furent sévèrement marqués. Ce combat ne menait à rien, ils le savaient. Ils s'épuisaient pour rien. À bout de force, le Renaissang producteur de clones trébucha et s'étala sur le sol. Armand en profita pour donner le coup final. Toutefois, avant qu'il n'ait pu lever la jambe, il fut attaqué dans le dos. Il poussa un cri de douleur et tomba à son tour.
De l'autre bout de la clairière, une nymphe sortit de l'ombre.
— Je te remercie de t'être occupé de lui. Seulement, je ne peux tolérer ce que tu as fait à ces arbres.
On entendit la voix de Sylvain au loin.
— Eh ! Qu'avez-vous fait à Armand ? C'est un ami.
— Tous ceux qui s'en prennent à la nature méritent d'être châtiés, peu importe leur fond.
— Il est mort ? Thélio et moi-même ne vous avons quand même pas libérée pour que vous tuez par la suite ?
— Ne t'en fais pas, le rassura-t-elle pendant qu'elle posa sa main sur l'épaule de l'adolescent. Il est simplement endormi.
— Ouf.
— Bon, il va falloir que vous rentriez chez vous. Vous en avez assez vu. Cela pourrait être dangereux pour la tulipe ébène. Adieu.
— Pardon ? Attendez ! J'avais une question ! Qu'est-ce c'était que cette barrière invisible ?
— Elle s'active lorsque des êtres malveillants se trouvent dans cette forêt. De cette manière, ils ne peuvent pas nous échapper. Seuls ceux avec de bonnes intentions peuvent la traverser. Bien sûr, nous ne pouvons la laisser constamment car cela signifierait que les prédateurs ne pourraient pénétrer ici.
— Et Armand aurait réussi ? Il nous suivait avec une mauvaise foi comme personne. Cela signifierait que...
— Qu'il aurait été inquiet ? Peut-être.
L'adolescent sourit.
— À bientôt, lança-t-il.
— Adieu plutôt.
Tout autour d'eux devint blanc. Puis, le noir complet.
****
Le vent se faisait de nouveau sentir. On pouvait aussi entendre le bruissement des feuilles. Étrangement, des milliards de bulles flottaient dans les airs. À l'orée de la forêt, cinq corps étaient allongés par terre, immobiles. Le plus petit d'entre eux ouvrit lentement ses yeux et les bulles disparurent aussitôt. L'adolescent se mit en position assise, suivi par quelqu'un d'autre.
— Où sommes-nous ? demanda ce dernier, Thélio.
— Je n'en ai pas la moindre idée. Je crois... Je crois me souvenir que nous devions... Ah, oui ! La mission !
Sylvain se retourna pour réveiller ses deux autres coéquipiers, mais il se figea lorsqu'il vit une cinquième personne.
— Qui est-ce ?
— Aucune idée. Son visage ne me dit rien du tout.
Tous deux préférèrent ne pas s'attarder sur ce détail et extirpèrent leurs amis des bras d'Orphée. Ils mirent un certain moment avant de réellement reprendre conscience. Eux non plus ne savaient pas qui était cet homme mystérieux. Toutefois, aucun ne chercha à en savoir plus et décidèrent donc de le laisser là où il était. La raison de leur venue leur revint rapidement à l'esprit. Ainsi, ils inspectèrent la forêt, de fond en comble, à la recherche des fameuses nymphes dont ils avaient entendu parler. Lorsque la nuit tombait, sans grande surprise, notamment pour Armand, il n'y en avait pas, ou du moins, elles étaient introuvables. Le géant s'agaçait et poussa ses camarades à quitter cet endroit et rentrer chez eux.
— Des nymphes... pff ! Faudra prévenir le Boss. L'herbe de cette forêt semble être hallucinogène.
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2962 mots.
Publié le 21/05/2021
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