CHAPITRE 32 : ON Y VA !

En attendant le retour de Tôn et Neven, nous nous étions occupés des ex-prisonniers du mieux que l'on pouvait. La plupart était terrifiée et les plus extrêmes criaient la fin du monde. Nous tentâmes de les calmer mais ce n'était pas une mince affaire. L'agitation se faisait de plus importante tandis que les deux hommes revinrent vers nous.

-- Impossible d'le trouver, soupira Neven. J'ai peur de c'qui peut lui arriver...

-- Je repars à sa recherche ! s'exclama Tôn. Vous, allez au QG.

-- Mieux vaut que je vienne avec toi, conseilla Thélio en s'avançant vers le jeune homme.

-- Ça me va. Ne perdons pas de temps alors, suis-moi !

Ils partirent donc tous deux s'enfoncer dans la forêt. Quant à nous autres, le plus sage était d'écouter Tôn, ce que nous fîmes.

+++++++++++++++

-- Je suis tellement rassurée de vous revoir ! s'exclama Lyvia qui s'appuyait sur le dossier de ma chaise. Je me suis fait un sang d'encre pour vous !

-- Désolé... C'était plus fort que moi, avouai-je sans oublier l'échec cuisant de cette mission non-officielle.

-- Vous avez beau revenir en vie, c'était inconscient de votre part de quitter le domaine du stage, réprima le Boss.

Il était assis sur la chaise de son bureau et nous lançait sûrement des regards noirs à travers les verres de ses lunettes de soleil. Il griffona quelques annotations sur un carnet et ce n'était pas bon signe.

-- Tu me dis donc que l'élite des Renaissangs en a après toi ? me demanda-t-il.

-- C'est ça. Vous avez une idée de pourquoi ?

-- ... Non, je ne vois pas.

Il s'était enfoncé dans sa chaise et semblait perplexe puisqu'il fronçait les sourcils. Il entrelassa ses doigts et les tritura un peu.

-- La situation est plus grave que je n'aurai pu me l'imaginer. Enfin... Tout est allé assez vite en réalité. J'en ai discuté avec des collègues et nous sommes partagés sur le plan à exécuter, pour tout vous dire. Certains préfèrent rester sur la défensive et d'autres sont plus pour que nous lançions la première attaque.

-- Et vous ? Quelle est votre opinion ? interrogea Vanina.

-- Je suis des deux avis. Nous connaissons leur objectif et ce qu'il cherche à avoir, c'est-à-dire toi, précisa-t-il en me pointant avec sa main. Alors nous pourrions élaborer un plan solide. Par contre, ils ne sont pas si dupes que cela. Alors attaquer serait la meilleure idée. Mais quelque chose me retient.

-- Quoi donc ?

-- Eh bien, vous faites partie du QG des Renaissangs. Ainsi, si l'on doit lancer l'assaut, un grand nombre d'entre vous sera impliqué. Je ne veux pas paraître égoïste mais j'aurais du mal à vous voir partir au front.

-- C'est très touchant, remercia Lyvia.

Le Boss répondit par un petit sourire qu'il effaça presque aussitôt.

-- Vous savez quoi ? lançai-je. On va le faire ! Nous nous sommes engagés pour cela après tout ! Nous devons défendre notre pays !

-- Exactement, acquiesça Lyvia.

-- Je suis bien d'accord, ajouta Vanina.

Le Boss paraissait un peu rassuré face à notre motivation.

-- Je vois que le stage n'a pas été inutile, observa-t-il. Il vous a donné du courage. Soit, si vous y tenez. Mais à une seule condition.

-- Et laquelle ? interrogea Arbalèta, jusqu'alors discrète, tapie dans un coin de la pièce.

-- Tu ne peux pas y aller avec eux.

Son interdiction était accompagné d'un geste de la main me désignant.

-- Pourquoi cela ?

-- S'ils veulent te capturer, nous n'allons pas te servir sur un plateau d'argent ! s'écria-t-il en se levant brusquement.

Il avait prit un tout nouveau ton. Un mélange de colère et de peur. Nous fûmes déboussolé par cette réaction et le Boss l'ayant remarqué, il se reprit aussitôt.

-- Désolé de m'être emporté. C'est juste que je vis une situation compliquée.

Il fait référence à ce problème que sa mère mentionnait ? Cela doit être vraiment compliqué pour qu'il se mette dans cet état. Si je pense à la bonne chose.

-- Excusez-moi de m'opposer à votre ordre, mais je dois y aller moi aussi. Je ne veux pas être le privilégié qui reste bien au chaud alors que ses amis se battent !

-- Je crois tout à fait..., commença le Boss.

-- J'irai avec eux ! Je ne peux pas les laisser sur le champ de bataille sans moi !

Vanina et Lyvia posèrent chacune une main sur mes épaules en guise de remerciement. Notre chef ne paraissait toute fois pas entièrement convaincu.

-- Je te laisse la journée pour élaborer un plan qui tient la route. Si je le juge sans trop de risques, tu pourras partir avec eux.

-- Merci beaucoup, lançai-je en inclinant la tête. Allez tout le monde, transformons-nous en tacticiens dignes de ce nom !

Nous quittâmes tous le bureau pendant que le Boss ouvrit un tiroir. Il en sortit un cadre doré qui contenait une photo. Malheureusement, je ne pus distinguer ce qu'elle immortalisait. Son visage se releva et je compris que j'étais de trop. Je fermai aussitôt la porte et rejoignai mes compagnons. En quelques minutes, un record, nous avions réussi à regrouper tout le monde, y compris Tôn et Thélio qui étaient revenus bredouilles et un peu déprimés. La recherche de Sylvain s'était soldée par un échec. Nous étions tous inquiets pour lui. Seulement, pour construire notre plan, nous devions pour l'instant mettre cela de côté. De plus, pour avoir une pleine concentration, nous nous installâmes autour d'une table de la bibliothèque.

-- Certains auraient des idées ? demandai-je au reste du groupe.

-- On ne pourrait pas tout simplement tous être regroupés ? questionna Armand.

-- Et faire face à toute l'élite d'un coup ? fit remarquer Vanina. Je ne pense pas que ce soit judicieux.

-- Ça ne m'étonne pas de lui, se moqua Val'. Il n'a aucun sens de la stratégie celui-là.

-- Qui t'a demandé de t'en mêler ? s'insurgea le géant.

-- J'ai besoin d'une autorisation maintenant ? Je t'humilie quand je veux !

-- Ah ouais ? Eh bien vas-y ! Montre-moi ça !

Tous deux se levèrent d'un coup et Val' lança un puissant coup de poing qu'Armand stoppa avec sa jambe. Cette dernier l'abaissa, forçant son adversaire à se courber, avant de lui donner une frappe avec son pied.

-- Eh, calmez-vous les gars, intervint Neven. On est dans une bibliothèque quand même.

-- Pff... Je m'en occupe, soupira Camryn.

-- Laisse-moi faire, intervint Vanina.

L'escrimeuse prit son fleuret et les toucha rapidement l'un après l'autre. Tous deux furent alors immobilisés.

-- Cela devrait les calmer un dizaine de minutes, rassura-t-elle.

-- Toi, je t'aime bien, avoua Camryn.

Camryn qui apprécie quelqu'un d'autre que Neven ? Eh bien, bravo Vanina ! Tu viens de réaliser un exploit !

-- Refocalisons-nous sur notre plan, exigea Thélio.

-- Moi, j'aurai bien une idée, affirma Sakura avec une voix timide. J'ai déjà utilisé cette stratégie pour une mission. Le principe est de se séparer en petits groupes.

-- Pourquoi pas, acquiesça Tôn. C'est même une bonne idée.

L'adolescente rougit si fort qu'elle se cache derrière son amie escrimeuse.

-- Mais cela ne suffit pas, objecta Arbalèta. S'ils souhaitent le capturer, ils s'attaqueront directement à son groupe.

-- J'ai une idée ! Et si deux d'entre nous tous s'faisaient passer pour lui ? proposa Neven en s'appuyant sur moi.

Nous réfléchîmes tous de notre côté avant de valider l'idée.

-- Il faudrait que chaque équipe parte dans une direction différente par contre, ajoutai-je.

-- Cependant, ce serait mieux que nous ayons tous le même point d'arrivée, compléta Thélio.

-- Ok, si on part sur cette idée, qui va se faire passer pour lui ? demanda Lyvia.

-- Il faut quelqu'un qui lui ressemble, poursuivit Vanina. Donc même taille, et même couleur de cheveux au moins.

Systématiquement, tout le monde se tourna vers mon meilleur ami. En effet, ici, il était celui qui, physiquement, se rapprochait le plus de moi.

-- Ça ne me dérange pas de me faire passer pour lui, répondit-il.

-- Maintenant, il faut faire les équipes, enchaîna Lyvia.

-- Attendez, interrompit Sakura. Deux groupes ne seront pas suffisants. Je pensais à en faire trois plutôt.

-- C'est vrai, moins ils sont nombreux, plus ils seront simples à neutraliser. Même si, nous aussi, nous serons en effectif réduit, avoua l'escrimeuse.

-- Ce n'est quand même pas dangereux d'être si peu ? s'inquiéta Lyvia.

-- Peut-être, déclara Thélio, mais je suis du même avis qu'elle. Il est plus judicieux de faire trois équipes.

-- Soit, partons sur ce nombre-là, conclut-elle en haussant les épaules. Et donc, qui sera le troisième...

-- Appât ? compléta Camryn avant de rire.

-- Très drôle, soupirai-je en plissant les yeux. Eh bien les possibilités sont réduites. Thélio, Val' et Armand, vous êtes bien plus grand que moi et nous n'avons pas du tout la même carure.

-- Il ne reste plus que Neven, résuma Tôn.

-- Ça m'va. J'peux bien faire pour toi, lança-t-il.

-- Mais tes cheveux blonds vont te trahir, expliquai-je.

-- Pas d'souci pour ça. J'peux me teindre les cheveux, ou porter une perruque.

-- Je vais voir si on a ça, affirma Thélio.

-- Je viens aussi, déclara Lyvia en le suivant.

Pendant qu'ils étaient partis, nous réfléchissîmes quant à la composition de ces équipes. Nous avions d'abord pensé à laisser décider le hasard mais ce serait une méthode irresponsable au vu de la dangerosité à laquelle nous allions faire face. Finalement, mes compagnons s'étaient mis d'accord pour que ce soit moi qui me charge de cela. Je pris donc une feuille de papier, la découpai en petits rectangles et écris le nom de chacun dessus. J'essayais alors plusieurs groupes avant de m'arrêter sur une composition qui me semblait être la meilleure.

-- Tu as enfin fini ? s'exaspéra Camryn. Tu en mets du temps.

-- Eh ! Fais-le à ma place tiens, répondis-je. Je dois faire ça judicieusement.

-- Bon, on peut voir le résultat ? demanda Val' en fermant un livre qu'il avait dévoré après la guérison de sa paralysie.

-- Bien sûr. Alors voilà les équipes. Avec Tôn, il y aura Thélio et Sakura. C'est le seul groupe de trois.

-- Cool, commenta Tôn. On va gérer ça comme des pros.

-- Bien dit, répondit M. Contraste.

-- O-oui, lâcha l'adolescente.

-- Ensuite, avec Neven nous avons Camryn, Val' et Armand.

-- Mais... T'veux nous tuer ? s'étonna le chef du groupe. Avec ces deux-là, nous n'irons pas loin.

-- Au contraire, je pense que l'on peut tourner ça à notre avantage. Et puis, si ça dérape, il y aura Camryn.

Alors qu'Armand n'avait pas encore retrouvé toute sa mobilité, la nouvelle ne le rendit pas plus heureux.

-- Je ne suis pas là pour faire la baby-sitter, défendit mon ex.

-- Personne n'a dit que tu devais opter pour des manières douces, riai-je en jetant un œil aux deux concernés. Bref, les autres, soit Arbalèta, Vanina et Lyvia, vous êtes avec moi.

-- Hmm, je crois voir où tu veux en venir, soupçonna mon meilleur ami. Tu es le seul homme de l'équipe donc...

-- Pas du tout ! le coupai-je.

-- Tu ne m'as même pas laissé finir ma phrase..., se plaigna-t-il en faisant la moue.

Nous commencions à nous disputer gentiment quand Thélio et Lyvia revinrent. Ils nous expliquèrent que nous avions quelques perruques mais qu'elles étaient en très mauvais état. Ainsi, la solution restante était de teindre les cheveux de Neven. Heureusement, une bonne connaissance de Camryn était coiffeuse et tous deux partirent afin d'effectuer cette délicate opération.
Nous autres restâmes dans le QG à vagabonder dans les couloirs. Pendant ce temps-là, je pus interroger mes amis sur ce qu'il s'était passé pendant mon absence.

~~~ FLASHBACK ~~~

-- Comment ça il n'est plus là ? s'écria la vieille dame.

-- Il a dû s'faire la malle, supposa Neven. Et il a embarqué les autres avec lui.

-- Voilà pourquoi il avait mis du temps à rapporter mon short, conclut Tôn. Il a lu la lettre et a décidé de s'enfuir.

-- Mais quel inconscient ! J'aurai dû me douter qu'il me ferait un coup pareil. Cette idiote spontanéité n'est pas venue par magie !

Cette dernière, sur les nerfs, prit la décision d'en avertir ses collègues tandis que les garçons rassuraient Lyvia qui faisait les cent pas. Livio les rejoignit peu de temps après pour prendre le relais. Il la prit aussitôt dans ses bras dans le but de la calmer car elle s'imaginait le pire en se faisant des scénarios de plus en plus tirés par les cheveux. Tôn et Neven préférèrent les laisser seul et repartiront retrouver leurs amis. En chemin, ils croisèrent Manon qui n'était pas non plus posée.

-- Je suis au courant pour vos compagnons. J'espère sincèrement qu'ils ne leur arrivera rien. Faire face à ces mercenaires ne doit pas être une mince affaire.

-- Ne t'en fais pour eux, ils sauront survivre, lança Tôn sur un ton plutôt froid.

-- Je n'aurai jamais pensé qu'il y aurait un rassemblement de telles personnes à Draguisier.

-- Draguisier ? répéta Neven. T'y es pas du tout. C'est à Champimasse qu'ils sont regroupés.

-- Ah oui ? J'ai dû confondre avec autre chose alors. Peu importe, si je peux aider, je suis là. J'ai des connaissances qui pourraient intervenir.

-- Les mêmes qui t'ont informé sur l'élite des Renaissangs ? demanda Tôn, suspicieux.

-- Q-quoi ? fit la journaliste. N-non. Et puis, qui t'en a parlé ?

-- Armand.

-- Laisse-la tranquille, intervint Neven. Tu joues très mal le méchant flic en plus. J't'ai connu plus détendu.

-- Ouais je sais... Mais quand il se fourre dans une galère, je ne peux pas m'empêcher d'être à cran.

-- J'comprends, j'comprends. Allez, on va se reposer et passer à autre chose.

Il poussa son ami vers le chapiteau qui servait de chambre commune et laissèrent tous deux Manon qui était finalement amusé devant de tels personnages.

Les jours suivants, la journaliste et Livio avaient quitté le domaine en même temps que les stagiaires puisque le séjour avait été écourté. Lyvia ne cessait de parler son copain (ils avaient quasiment officialisé ça), de quoi énerver les esprits qui s'agaçaient rapidement. Personne ne savait s'ils comptaient se revoir.

~~~ FIN DU FLASHBACK ~~~

-- Bien sûr que l'on va se revoir. Il m'a dit qu'il serait du coin d'Oskéa. C'est donc là-bas que nous nous sommes donnés rendez-vous, termina Lyvia.

-- Tu penses avoir trouvé le bon ? Le fameux ? lui demandai-je avec le sourire au coin.

-- Sûrement. Je sens une réelle alchimie entre nous deux. C'est... magique à chaque fois que je suis avec lui.

Armand qui était à côté se mima en train de vomir.

-- Ne te moque pas, le défendis-je. Quand tu seras dans son cas, tu seras dans le même état.

-- Pff ! Je suis réaliste moi. L'amour, ça n'existe pas.

Lyvia et moi rigolâmes un moment avant de comprendre qu'il pesait ses mots.

-- Bien sûr que l'amour existe. Il faut juste l'avoir devant les yeux pour être sûr, expliqua-t-elle.

-- Eh, les deux amoureux transis, calmez-vous. Vous êtes très loin d'être des donneurs de leçons en la matière. Votre avis ne compte pas.

-- Ne sois pas aussi négatif, lançai-je. Tu verras, la bonne personne peut apparaître au tournant du couloir.

Systématiquement, nous nous tournâmes dans cette direction quand une femme aux longs cheveux bruns arriva. Elle était très belle il est vrai mais Katrielle la dépassait, et largement. Je me remis à ma position initiale et vit Armand qui se décomposait. Il fixait au loin et gardait la bouche ouverte.

-- Eh oh. Tu vas bien ? dis-je en secouant ma main devant ses yeux.

-- La foudre a frappé, conclut Lyvia.

Pendant un court instant, il ne réagissait pas puis éclata de rire.

-- Peuh ! Parce que vous m'avez cru en plus ? s'exclama le géant. Ne vous attendez pas à ça de ma part.

Je préférais ne pas répondre à cette mauvaise blague et simplement lever les yeux au ciel. Quand je regardai de nouveau devant moi, je vis Camryn accompagné d'un nouvel homme, Neven. Habituellement, à chacune de ses arrivées, une dizaine de femmes se ruaient sur lui, seulement, ce ne fut pas le cas cette fois.

Neven interpella plusieurs "amies" qui, normalement, ne manquaient aucune occasion de parler avec lui. Pourtant, celles-ci ne firent que le dévisager et passèrent leur chemin.

Oh les... Pff !

Les deux jeunes gens nous rejoignèrent tandis que le jeune homme prit une mine attristée.

-- C'est si horrible que ça ? nous demanda-t-il en touchant ses cheveux dorénavant bruns.

-- Pas du tout, réfuta Lyvia. Moi j'aime beaucoup.

-- Je suis du même avis, ajoutai-je.

-- Mais si elles me fuient c'est que...

-- Je t'avais dit qu'elles n'étaient que des abruties, rappela Camryn.

-- P't-être...

-- Bon, ne perdons pas de temps, lança Armand qui ne semblait supporter la conversation. On ferait mieux de retrouver les autres.

Nous ne tardâmes à nous exécuter et fouillâmes donc le QG à la recherche de nos compagnons. Une fois de nouveau réunis, les autres ne manquèrent pas de faire des compliments sur la nouvelle apparence de Neven. Je vis très bien que cela le réconfortait et j'en fus soulagé.
Le plan étant dorénavant élaboré, nous partîmes ensemble afin de l'exposer au Boss. Cependant, ce dernier ne soutenait pas notre idée.

-- Même en étant regroupé, vous risquez de ne pas faire le poids. Alors, en formant des groupes... Il suffit qu'ils s'occupent tous ensemble de vos petites équipes et vous allez mourir bêtement.

-- Mais..., commençai-je.

-- Très mauvaise idée. Je n'ai le choix que de... vous laisser partir, soupira-t-il finalement en baissant le regard.

-- Pardon ? s'exclama Lyvia. Pourtant, vous venez bien de nous expliquer que vous n'étiez pas d'accord avec nous, non ?

-- Ma décision est prise.

-- Vous avez donc décidé de nous laisser mourir, souffla Armand.

-- Pas du tout, défendit le Boss.

-- Vous agissez très étrangement, fit remarquer Camryn.

-- Laissez tomber. Allez-y. Par contre, ne prenez aucun risque s'il vous plaît.

-- Vous vous sentez bien ? demanda Sakura le visage exprimant beaucoup d'inquiétude.

-- Oui... Ça va merci. Je suis seulement... un peu chamboulé on va dire. J'ai besoin de me reposer je crois.

Le Boss se leva de sa chaise de bureau et traversa la pièce afin d'ouvrir la porte.

-- Bon courage.

Il attendit que nous quittions tous la pièce avant d'en fermer la porte à clé. Alors que nous restâmes à ses côtés, notre chef partit vers les chambres du personnel en vacillant quelque peu.

-- C'est moi ou il ne doit pas du tout aller bien ? questionna Vanina.

-- Il m'fait d'la peine à être dans c't état, avoua Neven.

-- Je suis bien d'accord, confirma Tôn. Il est un peu notre second père après tout.

Le pauvre... Son problème ne doit pas s'arranger... Peut-être qu'il s'agit d'une grave maladie ? Enfin, je n'espère pas.

Avec le cœur un peu lourd, nous prîmes la décision de quand même partir. Seulement, nous préférâmes commencer notre mission le lendemain, dans la matinée.

+++++++++++++++

DRIIIING ! DRIIIING !

La sonnerie de mon réveil m'extirpa de mon sommeil et poussa Armand à grogner. Lentement, je me mis en position assise le temps d'émerger complètement. Je grattai rapidement mes cheveux avant de me lever d'un bond.

-- Aujourd'hui est un grand jour.

Je pris dans mon armoire une tenue complète et passai devant les trois autres lits. Tôn baîllait en me faisant un signe de la main tandis qu'Armand avait mis sa tête sous son oreiller. Le troisième matelas était malheureusement vide. Cela me donna encore plus envie d'y aller, étrangement. Je sortis de la chambre et traversai le couloir quand une furie fonça sur moi. Heureusement, le prédateur fut plutôt câlin lorsqu'il captura sa proie.

-- Papa ! Je veux pas que tu partes !

-- Je sais Ophélie. Tu me l'as répété des centaines de fois hier. Mais tu sais, je dois le faire. C'est très important.

-- Mais... Et si tu ne reviens pas ?

-- ...

L'idée de mourir m'avait un peu effleuré l'esprit mais sa remarque me permit d'en prendre pleinement conscience.

-- Je... Je ne les laisserai pas me faire du mal, la rassurai-je.

-- Tu me le promets ! dit-elle d'un ton très sérieux.

-- C'est bien une promesse. Je reviendrai et en supplément, je te payerai une glace.

-- Et une sortie au parc, ajouta-t-elle.

-- Vous êtes dure en affaire madame, répondis-je en imitant un homme très riche. Soit, j'accepte vos conditions.

Ma fille ne put s'empêcher de rire au vu de la façon dont notre conversation avait tourné.

-- Au fait, avant que je ne puisse plus te le dire, commença-t-elle.

Elle me prit de nouveau dans ses bras et me serra très fort.

-- Je t'aime papa.

-- Moi aussi. Moi aussi je t'aime.

Elle me fixa dans les yeux avant d'afficher une expression malicieuse et de courir vers ma chambre.

-- Rien que pour toi, je ne mourrai pas, dis-je à voix basse.

La matinée au QG se déroula comme les autres même si notre mission ne nous sortait pas de la tête. À l'heure de partir, nous saluâmes les personnes qui nous étaient chères. Ophélie s'obstinait à me tenir la jambe pour m'empêcher de la laisser ici mais elle finit par lâcher en montrant une confiance un peu forcée en notre promesse. Cela me faisait tout aussi mal au cœur qu'elle, mais je n'avais pas le choix. Une fois de plus, nous nous séparâmes sauf que cette fois-ci, nous n'étions pas sûrs de si nous retrouver un jour.

3446 mots.

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Voilà. Nos héros se lancent dans la gueule du loup. Leur courage sera-t-il suffisant pour leur sauver la vie ? Réussiront-ils à stopper l'élite des Renaissangs ? Mais au fait... quel est leur but au juste ?

Dans les 3 prochains chapitres, nous assisterons à un combat dans chacun d'entre eux soit... 8 en tout ! (Mathématiquement c'est impossible mais dans les faits, ça l'est ^^). Voit-on le bout de cette histoire à travers ce grand nombre de combat ? Probablement...

Publié le 28/10/2020

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