CHAPITRE 31 : RÉDUIT À UNE PROIE
Surpris, je me retournai subitement. Ava se trouvait devant moi, lévitant à quelques centimètres du sol et Sylvain et Thélio étaient debout, immobiles.
-- Que leur as-tu fait ? m'exclamai-je.
-- Rien de spécial honnêtement. Bon, je te ramène auprès de Pernelle maintenant.
-- Et qui est-elle ? Ta cheffe ?
-- Pas du tout. Elle est au même rang que moi dans l'élite, m'expliqua-t-elle. Allez, allons-nous en.
-- Parce que tu crois que je vais te suivre gentiment ?
-- Pff... Pourquoi n'écoutes-tu pas comme un petit garçon obéissant ? s'exaspéra-t-elle.
Elle commença alors à prendre plus de hauteur et me survola. Je la regardai donc passer au-dessus de moi. Ses cheveux flamboyants s'ondulaient gracieusement dans le vent. Sa robe blanc nacré se gonflait puis se dégonflait pendant qu'elle volait. On aurait dit un ange. Elle en avait la beauté et la grâce. J'étais complétement hypnotisé et je ne pouvais même pas bouger. C'était un spectacle dont on ne voulait perdre aucune miette. Je l'observai pendant un moment quand je sentis qu'on me déplaçait. Elle me traînait par le bras en direction du petit salon privé. Je souhaitais me débattre mais mes membres ne répondaient pas. J'étais encore sous l'emprise de cette femme. Elle flottait d'ailleurs encore dans les airs tandis que mes chaussures se salissaient avec la terre. Je ne lâchai pas Ava du regard, si bien que je vis parfaitement quand elle chuta subitement. Une tâche rouge se répandit sur son vêtement au niveau de l'épaule gauche. Soudain, je repris le contrôle de moi-même.
-- Que... Que s'est-il passé ? demanda Sylvain en secouant la tête.
-- Oh, rien d'exceptionnel. Vous vous êtes simplement laissés impressionnés par une femme qui ne faisait que des minables petites pirouettes. Les hommes, je vous jure.
Nos têtes se tournèrent vers la même direction. Arbalèta se tenait devant nous, en train de dépoussiérer son arme. Je n'ai jamais été aussi heureux de la voir.
-- Merci beaucoup, lança Thélio.
-- Inutile de me remercier. Je n'ai fait que mon boulot.
-- Toi aussi tu as été libérée de ta cellule ? la questionnai-je.
-- Ouais.
-- Par des araignées ? ajouta Thélio.
-- Quoi ? Non, c'étaient des souris, répondit-elle.
-- Vous avez été sauvé par des animaux ? s'exclama l'adolescent. Pourquoi je n'ai pas eu cette chance ?
-- Tu veux qu'on te renferme, c'est ça ? taquina M. Contraste.
-- Euh non merci, ça ira ! se reprit aussitôt Sylvain qui prenait la plaisanterie au sérieux.
-- Abrégeons les bavardages, coupa Arbalèta. Il faut retrouver Vanina.
-- Et que fait-on d'elle ? demanda Sylvain en pointant Ava.
-- Elle n'ira pas loin dans cet état, fit remarquer Thélio.
-- Il vaut mieux la tuer, déclara Arbalèta avec une froideur à en glacer le sang.
-- Je... Son rôle n'est pas forcément une raison pour faire cela, rétorquai-je. Et si nous l'enfermions ?
-- Bonne idée, confirma Thélio. Comme ça, cela créera peut-être un conflit entre les mercenaires et l'élite et cela stoppera leur collaboration.
-- Faisons ça alors, lança Sylvain.
L'homme en doudoune s'occupa alors de la mettre dans une cellule et de l'enfermer avec mes clés.
-- Partons à la recherche de Vanina maintenant, dit ensuite Arbalèta.
-- Et Katrielle ? questionnai-je.
Aucun ne me répondit. Sans le vouloir, j'avais installé un malaise qui semblait coriace.
-- Je peux t'accompagner si tu veux, proposa Sylvain.
J'attendis la validation des deux autres mais Thélio n'était pas convaincu.
-- Vous laissez que tous les deux est plutôt inconscient.
-- Attendez, coupa Sylvain. Katrielle devait rejoindre Ava. Mais elle a bien dû entendre parler. Pourtant, elle n'est pas intervenue et a continué son chemin. C'est assez étrange.
-- J'aurai une explication à cela, intervint Thélio. Je pense que ces mercenaires ne sont pas vraiment dans le camp de l'élite des Renaissangs. C'est ce qu'ils font croire, mais ce ne doit pas être réellement le cas. Ils pourraient se mettre à leur service pour se rapprocher d'eux et ensuite les détrôner.
Arbalèta lâcha alors un énorme baîllement.
-- Pardon, mais votre débat inutile m'ennuit. Nous n'avons pas le temps de nous occuper de cela. Allez, on se bouge.
Elle partit dans une direction et les deux hommes me lancèrent un regard désolé avant de la suivre.
Katrielle... Quand aurai-je la vérité... ?
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Après avoir marché un moment, nous étions arrivés dans une nouvelle zone avec de nombreuses cellules. Nous regardâmes discrètement à l'intérieur mais elles étaient toutes vides. Nous continuâmes notre route quand nous vîmes un homme sur le sol, réveillé mais immobile. Il nous lançait des regards noirs et nous ne fîmes que le contourner. Un peu plus loin, encore un. Encore plus loin, il y en avait deux. Et ils se multipliaient à force qu'on avançait.
Je sais pourquoi le salon ou les dortoirs étaient déserts. Ils devaient être ici.
Le couloir se prolongeait et nous vîmes au bout un regroupement de personnes dans l'obscurité. Nous ne les voyions pas très bien mais certains étaient recroquevillés sur eux-mêmes tandis que d'autres étaient assis voire allongés. Nous entendîmes de faibles pleurs et des chuchotements. En nous avançant, nous remarquâmes que l'un d'entre eux se tenait devant les autres et bien droit.
-- Euh... Ça va ? demandai-je, peu rassuré.
La personne qui menait le groupe sembla se détendre.
-- Ce n'est que vous, lança Vanina en sortant de la pénombre. Je suis soulagée de vous revoir.
-- Nous aussi, lui répondis-je en la rejoignant.
-- Que fais-vous là ? voulut savoir Sylvain.
-- Eh bien, des souris m'ont permis de m'évader de ma cellule et je me suis occupée de tous ces gardiens pour délivrer tous les prisonniers. Ce sont pour la plupart des femmes et des enfants qui ont été enlevés pour ensuite être vendus.
-- C'est horrible ! s'écria Thélio en même temps que moi.
-- Il faut sortir d'ici au plus vite alors, fit remarquer l'adolescent. Par contre... Quelqu'un sait où est la sortie ?
Aucun de nous ne savait comment sortir de ce labyrinthe. Arbalèta se proposa alors pour trouver une solution. Elle s'approcha d'un mercenaire cloué au sol et pointa la tempe avec son arme. L'homme n'hésita pas une seconde pour l'autoriser à prendre la carte qui se trouvait dans sa poche. C'était une méthode simple et efficace. Avec notre tireuse d'élite comme guide, nous nous dirigeâmes vers la sortie en aidant les prisonniers les plus affaiblis à se déplacer. Pendant le trajet, nous nous débarassâmes des quelques mercenaires qui nous barraient la route. Après un quart d'heure, nous arrivâmes devant une échelle en métal qui menait sûrement à la surface. Thélio monta en premier et nous assura que c'était sans danger. Donc, un à un, nous le suivîmes afin de respirer le grand air.
-- Que ça fait du bien de recevoir les rayons du soleil ! souffla Sylvain en s'allongeant sur de l'herbe.
Le passage nous avait menés dans une partie de la Forêt Centrale. Nous le savions car nous pouvions voir le village de Champimasse au loin. Les ex-prisonniers résidant là-bas tinrent à y retourner tandis que les autres restaient avec nous. S'ensuivit un petit débat sur notre prochaine destination. Nous conclûmes qu'aller au QG était la meilleure solution. Là-bas, le Boss pourra se charger de les ramener chez eux. Nous entreprîmes donc de partir tout de suite. Nous nous éloignâmes donc le plus possible du village avant la tombée de la nuit.
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Le soleil commençait à se coucher et nous décidâmes de passer la nuit dans une clairière. Arbalèta, Vanina et Thélio partirent à la chasse tandis que Sylvain et moi-même nous occupâmes de fabriquer des matelas de feuilles et d'herbe. Nous fîmes également un feu de camp pour nous réchauffer. La nuit promettait d'être fraîche. Avec la récolte de nos trois compagnons, nous pûmes faire un repas assez correct pour les ex-prisonniers. Il n'y avait que de la viande mais c'était suffisant et cela leur faisait plaisir. Les pauvres, ils n'avaient pas eu droit un véritable repas depuis un mois pour certains. Par conséquent, après avoir mangé, tous ne tardèrent pas à s'endormir rapidement.
-- Je suis sincèrement désolé de vous avoir mêlés à tout ça, avouai-je aux autres. On a fait tout ce chemin pour rien. Je pensais quitter cet endroit avec Katrielle mais nous n'avons même pas pu nous parler.
-- Ça ne fait rien, me consola Thélio. Et puis, nous t'avons proposé notre aide. Tu n'as en rien le besoin de t'excuser.
-- Mais nous n'avons même pas pu nous débarrasser des mercenaires. Ils continueront à capturer d'autres innocents.
-- C'est déjà bien d'avoir libéré tous ceux-là, me rassura Vanina. Notre venue n'a pas été si inutile que cela après tout.
-- Oui c'est déjà ça... mais pour moi ce n'est pas suffisant, répondis-je en me levant brusquement. Je n'ai rempli aucun des objectifs que je me suis fixé !
-- Tu es trop rude avec toi-même, souffla Sylvain.
-- Parfois, trop souvent donc, j'ai l'impression d'être un bon à rien ! m'exclamai-je en me levant d'un bond.
-- C'est faux. Tu es un peu un modèle pour moi tu sais.
-- Je ne suis pas... un bon exemple. Choisis plutôt... Thélio si tu veux être plus puissant.
Mes yeux commençèrent à me démanger alors que je m'énervais et m'acharnais sur moi.
-- Je... Je m'en vais.
-- Attend ! s'écria Thélio.
Je ne fis pas attention à son exclamation et partit m'enfoncer dans la forêt. Aucun de mes amis ne m'avait suivi et c'était tant mieux. Après une courte marche, j'arrivai devant un court d'eau. Je m'y penchais et observais mon reflet.
-- Qui suis-je bordel...? me questionnai-je en plongeant le bout de mes doigts dans la rivière. Qu'est-ce qu'on attend de moi ?
-- De devenir un grand homme fier de soi, me souffla une voix dans mon oreille.
Je sursautai aussitôt et me tournai vers la source de ces paroles. C'était un homme d'un grand âge. Il avait une barbe et des cheveux grisonnants et se tenait à l'aide d'une canne. Il portait une chemise à carreaux et des bretelles qui étaient attachées à son pantalon.
-- Qui êtes-vous ?
-- Je suis là pour te guider pardi, déclara-t-il posément.
-- Ne me dîtes pas que vous tomber ici par hasard ?
-- Figure-toi que si. Je viens ici quand j'ai besoin de réfléchir. Ce lieu est très reposant. Et toi ? Pourquoi es-tu là ?
-- Je... J'ai l'impression de ne pas être celui que je veux être. L'idéal pour moi serait d'être un homme courageux qui n'a pas peur de se battre et qui sait se débrouiller seul.
-- Tu sais, j'en ai rencontré des jeunes hommes. Tous se questionnaient sur leur avenir, m'expliqua-t-il en se grattant la barbe. Et je leur ai tous fait la même proposition
-- Ah oui ? Laquelle ?
-- Je vais rapidement te raconter mon parcours. D'abord, j'étais comme toi, à 19 ans. Je me posais des tonnes de questions. J'avais aussi un problème de cœur qui m'a beaucoup affecté. Mes amis devaient toujours être à mes côtés parce que je ne savais rien faire tout seul. Finalement, j'ai réussi à devenir celui que je souhaitais et j'ai décidé de créer une association qui aide les jeunes dans le même cas que j'étais. Si tu veux, je peux t'y emmener. Nous avons même des logements.
Il me ressemble tellement. À l'entendre parler, j'ai l'impression que nous avons la même vie. Ça en est même... louche ! Et puis, une association... !
Je bondis alors en arrière.
-- N'avancez pas ! Je sais qui vous êtes ! Enfin, pas clairement, mais j'ai mon idée.
Le vieil homme leva les yeux au ciel.
-- Ta couverture a sauté à ce que je vois, déclara une femme qui sortit de l'ombre au loin avant de s'appuyer sur un arbre. Tu jouais très mal le papi gentil. Et puis ton faux passé collait trop avec le sien. On nous avait prévenu qu'il n'était pas idiot. Ah, une dernière chose, plus personne ne dit "pardi", même les vieux.
-- Oh ça va ! Lâche-moi la grappe ! pesta-t-il en jetant violemment sa canne. Occupe-toi de tes affaires ! Moi je vais me charger du petit et le ramener.
-- Très bien. Évite de la décevoir Sasha, soupira-t-elle.
Je la vis s'en aller tandis que j'essayais de la rattraper. Seulement, le vieil homme me barra la route avec son bras, qui faisait maintenant environ deux mètres de long.
-- Vous aussi vous allez vouloir me capturer alors.
-- Exactement. À partir de maintenant, nous chassons et tu es la proie, ria-t-il en tenant ses bretelles.
-- Vous ne m'aurez pas !
-- C'est ce qu'on va voir. Essaye de m'échapper tiens.
Je fis un rapide demi-tour et courus le plus que je pouvais mais le même bras que la dernière fois m'entoura et me ramena jusqu'à son propriétaire.
Punaise !
Je lui donnai quelques coups de poing mais le membre se comporta comme de la pâte gluante. Je frappai encore et encore mais tout le corps de ce vieil homme semblait s'étendre et ne souffrir d'aucun coup.
-- Alors ? Que penses-tu de mon pouvoir ? Pour éviter de te faire griller le cerveau à trouver une solution, je suis invincible.
Ce n'est pas possible ça ! Personne n'est invincible !
-- Débats-toi autant que tu le veux, tu es bloqué. Je n'ai plus qu'à t'emmener jusqu'à notre base.
Je gigotai du mieux que je pouvais mais je n'arrivai pas à me sortir de là.
Mais qu'est-ce que j'ai été faire à piquer ma crise comme un gamin ?
Je me mouvis encore et encore mais j'étais toujours coincé. Le vieillard commença alors à se déplacer très lentement. On n'était pas prêt d'arriver à leur base à ce rythme-là. J'en profitai donc pour le taper le plus possible. À force, je sentis mes mains chauffer et cela me poussa à continuer. Au bout d'un moment, un de mes poings s'enflamma entièrement ce qui surprit Sasha qui me lâcha.
Enfin libre !
-- Tu ne m'échapperas pas, me mit en garde le vieillard.
Il tendit cette fois sa jambe qui manqua de me faire chuter. Heureusement, j'avais sauté juste avant. Il repartit à la charge avec de nouveau sa jambe que j'esquivai mais j'en perdis l'équilibre et tombai en arrière. Je me relevai aussitôt en faisant toujours face au vieil homme. Alors qu'il était sur le point de m'attaquer, nous entendîmes un bruit venant d'un coin de la forêt. On aurait dit un animal qui se faufilait entre les arbres. Nous regardâmes autour de nous mais l'obscurité nous empêchait de percevoir quoi que ce soit. Le bruit devint ensuite plus vif. Mes yeux analysaient chaque recoin mais je ne pus identifier la source. Puis, une ombre bestiale se dessina entre deux arbres. Cet animal à quatre pattes était plus imposant qu'un renard. C'était un loup ! Je reculai donc lentement afin de m'éloigner de lui. Sasha fit de même. Cela prouvait qu'il n'était pas si invincible que ça. La bête décida ensuite de se rapprocher de nous et surtout du vieil homme. Il s'arrêta un instant avant de courir vers lui, les crocs bien en évidence. Le vieillard le balaya sans mal et le loup lâcha un couinement. Il ne se découragea pas pour autant et repartit à la charge. Cette fois-ci, il réussit à mordre sa cible et à la faire saigner.
Je vais finir par croire que les animaux sont tous de mon côté. Ce ne serait pas une autre extension de mon pouvoir quand même ? Ce serait exagéré.
Tandis que la bête sauvage et Sasha se battaient, je préfèrai prendre mes distances avec eux. Je partis donc rejoindre mes amis qui étaient restés avec les ex-prisonniers. J'espérais que l'alliée du vieil homme ne les ait pas attaqués. Je courus donc en slalomant agilement entre les arbres avant d'arriver devant notre feu de camp. Celui-ci me permettait de bien voir ce qui m'entourait. Il y avait donc Vanina, Thélio et Arbalèta qui me tournaient le dos et qui faisaient face à une foule de personnes. Je reconnus quelques visages et j'en conclus qu'il s'agissait de ceux qu'on avait libéré des mercenaires.
-- Pourquoi font-ils cela ? leur demandai-je. Et où est Sylvain ?
Vanina se décala légèrement et je pus voir l'adolescent dans le camp adverse. Il semblait comme d'habitude avant que je n'ais remarqué que son regard n'était pas le même. Il était vide, froid. On ne ressentait aucune trace de vie dans ses yeux.
-- Une femme est arrivée et en quelques secondes, les anciens prisonniers se sont mis à nous attaquer. Nous sommes en train de les contenir mais ce n'est pas facile, m'expliqua Thélio.
-- Surtout que Sylvain est un adversaire redoutable, avoua l'escrimeuse. Attention ! Ils reviennent !
Elle esquiva chacune des attaques tout comme Thélio, Arbalèta et moi-même. Soudain, une pousse apparut à nos pieds avant de grandir, de s'enrouler autour de nos jambes et de nous emmener au-dessus de la forêt, pendus, la tête en bas.
-- Oula ! C'est haut dis donc ! fis-je remarquer.
Nous vîmes une seconde plante monter jusqu'à nous. C'était une fleur et en son sommet se trouvaient Sylvain et une femme.
Ses longs cheveux bruns volaient au gré du vent et elle portait des broches brillantes en guise de boucles d'oreilles. Ensuite, elle portait un voile mauve mais transparent en guise de veste par-dessus un top et une jupe accordée au châle. Elle semblait se plaire dans ses vêtements qui montraient une grande aisance financière.
-- Alors ? N'a-t-on pas une magnifique vue d'ici ? se moqua-t-elle.
-- Dommage qu'on voit le paysage à l'envers, souffla M. Contraste qui avait perdu son lasso pendant l'ascension.
-- Profitez-en quand même. Ce sera peut-être la dernière chose que vous verrez de votre vie.
-- Mais bien sûr ! s'écria Arbalèta. Laisse-moi te tirer un carreau entre les deux yeux et tu feras moins la maligne !
-- J'ai hâte de voir cela.
Même la tête en bas, notre tireuse d'élite réussit à se servir de son arme mais le projectile fut stopper par un épais mur de branchage créé par Sylvain.
-- Ce jeune homme est vraiment très utile, déclara la femme. Je vais sûrement le garder. Et puis, il pourrait bien plaire à Ava ou Méline... ou encore à Forrest. Mais c'est vrai qu'il est encore un peu trop jeune pour eux. Enfin, je ne vous embête pas plus longtemps avec ça, ahah. À jamais !
La fleur sur laquelle ils étaient posés se rapetissit pour les déposer sur le sol.
-- Comment fait-on pour nous sortir de là ? questionna Thélio.
-- Je ne sais pas mais il vaudrait mieux se dépêcher parce que je commence à me sentir mal, me plaignai-je.
-- Je vais tirer avec mon arbalète pour qu'on puisse redescendre, déclara la tireuse d'élite. Par contre, débrouillez-vous pour retomber sans rien se casser.
-- Quoi ? m'exclamai-je.
Avant de répondre, elle tira et je fus le premier à tomber. Je me voyais me rapprocher dangereusement de notre camp à une vitesse folle.
-- Je vais mourir ! Je vais mourir ! Je vais mourir ! Je vais mourir !
Je souhaitais de tout cœur que quelque chose ou quelqu'un me sauve parce que je n'allais pas survivre seul. Pensant ma dernière heure arrivée, je fermais les yeux et débitais un discours d'une traite.
-- Je suis désolé les amis ! Je réalise que j'ai besoin de vous ! Je ne peux pas tout régler moi-même ! Merci pour ce que vous avez fait pour moi ! Quant à toi Katrielle, j'espère que tu seras heureuse pour le restant de ta vie ! Je t'aime ! Et enfin, Ophélie, tu ne peux pas savoir à quel point je suis fier que tu me considères comme ton père ! Toi aussi je t'aime ! Vis ta vie comme ça te chante et deviens celle que tu souhaites, c'est important !
Je n'avais pas rouvert les yeux mais avec un rapide calcul, je me doutais que j'allais bientôt m'écraser. Je crispai tous les membres de mon corps et repensais à tous les moments passés avec mes amis, Katrielle et Ophélie. Puis vint la chute. Seulement, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi... douce, mœulleuse. Je rouvris mes paupières et Tôn se révéla devant moi.
-- Oh. Que fais-tu ici ?
-- Je viens te filer un coup de main bien sûr ! expliqua-t-il en tendant sa main.
Je la pris et m'en servai pour me relever.
-- Tu arrives pile au bon moment. Sans toi, je serai devenu une crêpe.
-- Dommage que je ne sois pas cannibale alors, ria-t-il.
-- Idiot, plaisantai-je avant de lui donner un petit coup à l'épaule.
Vanina, Thélio et Arbalèta nous rejoingnèrent peu de temps après et remercièrent mon meilleur ami pour sa venue.
-- Comment as-tu su que nous étions ici ? demanda l'escrimeuse. La forêt est immense.
-- J'ai été guidé par... un cerf, avoua-t-il. Cela peut paraître étrange mais son comportement semblait me dire de le suivre. Et j'ai bien fait.
Nous acquiesçâmes tous mais Tôn crut que l'on se moquait de lui.
-- Figure-toi que nous avons été fait prisonnier par les mercenaires. Et ce sont des animaux qui nous ont libérés, déclara Thélio.
-- Par contre, il faut retrouver Sylvain, fis-je remarquer aux autres, en alerte.
-- Neven est parti devant. Mais je vais l'aider maintenant. Ne bougez pas d'ici surtout.
Le jeune homme partit alors comme une flèche, nous laissant avec les corps évanouis des ex-prisonniers. Pour une raison inconnue, ils n'avaient pas suivi cette femme. Ils ne devaient pas être dans son camp alors.
Quelle étrange tournure des choses... Nous nous sommes fait attaqués par deux membres de l'élite des Renaissangs. L'une s'est enfuie avec Sylvain et le vieillard tout mou...
Comme si la réponse m'était venu naturellement, je tournai la tête vers l'emplacement de ma chute. En fait, le corps du vieil homme avait été posé à cet endroit là !
-- Qu'est-ce que Tôn a fait ? m'écriai-je.
-- Tu n'avais pas fait attention ? m'interrogea Arbalèta. Il est mort.
-- Quoi ?
-- En même temps, ça n'a pas dû être compliqué de se débarrasser de lui, souffla la tireuse d'élite.
-- Mais tu le connais ? me demanda Vanina en pivotant vers ma direction.
-- Eh bien, c'est un de nos ennemis. Il s'est attaqué à moi quand je me suis mis à l'écart tout à l'heure. Quand je l'ai laissé, il se battait avec un loup.
-- On peut voir des marques de crocs en effet, dit Thélio en examinant le cadavre. Les blessures ont dû avoir raison de lui.
-- Peuh ! Pas si forte que ça cette élite, lança Arbalèta.
-- Faisons attention tout de même, les mis-je en garde. J'ai un mauvais pressentiment sur cette organisation.
3644 mots.
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Voilà donc un chapitre bien rempli. Il est vrai qu'on peut avoir l'impression de passer rapidement (passer des mercenaires, à la forêt etc) mais je préfère éviter de faire des longueurs seulement pour faire plus de chapitres.
Enfin ! Découverte d'un nouveau membre de l'élite des Renaissangs qui... n'a pas fait long feu ^^' un Héros qui commence une petite crise existentielle, Sylvain qui passe de l'autre côté (de la force *claque*). Bref, on a eu pas mal d'événements XD
Dans le prochain chapitre, d'abord, vont-ils retrouver Sylvain ? Et ensuite, que vont-ils décidé de faire ? Attaquer l'élite des Renaissangs de front ou continuer à les fuir pour les éléminer un par un ? 🤷🏻♂️
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