Chapitre 27 - Dans le Domaine
« Les efforts finissent toujours par payer. »
Après plusieurs jours de durs labeur, Léolio et Kurapika se sentaient fin prêt à ouvrir la porte. Gon, pendant ce temps, c'était tout de même entraîné en secret avec Sarah, malgré son bras dans le plâtre et l'interdiction de Léolio.
Finalement, en s'y mettant à trois, sans que l'adolescente n'intervienne, ils parvinrent enfin à ouvrir la porte de Vérification. Sarah les félicita de tout cœur, ainsi que le gardien : leur acharnement avait fini par payer !
Le petit groupe, toujours accompagné par le vieil homme, pénétra sur le territoire des Zoldycks. Sarah ne tenait plus en place, elle avait tellement hâte de le revoir ! Une forte envie de courir vers la demeure et de le retrouver la prit, mais elle ne fit rien. Elle devait attendre, plus que quelques minutes, rien de plus.
Ils avancèrent prudemment à travers les bois épais. Sarah releva la tête pour y discerner le soleil, mais ses faibles rayons ne parvenaient que très peu à éclairer l'endroit. La vaste forêt était calme, et abritait toutes sortes de plantes et de fleurs aux doux parfums.
J'ai l'impression que cette forêt est encore plus grande depuis mon départ, pensa Sarah en observant les moindres recoins.
Quelques minutes de marche plus tard, la petite brune entendit un grognement rauque dans les feuillages. Elle fit volte-face, suivie par tout le groupe qui avait aussi perçu le son. La jeune fille réfléchit : elle avait déjà entendu ce bruit, mais elle ne se rappelait plus de qui cela pouvait bien venir.
Les branches des arbres s'écartèrent à son passage. Ses pas arrachèrent quelques touffes d'herbes au passage, et firent trembler le sol, où au bout de ses pattes, d'énormes griffes se plantèrent profondément dans la terre.
Sarah resta bouche bée, et reconnut à qui appartenait le grognement en un instant. Une énorme bête de la taille d'une maison fit face au petit groupe, les scrutant de ses immenses prunelles noires.
Le poil et la queue dressés, l'animal fixait tour à tour les inconnus de ses yeux perçant. Son regard s'attarda particulièrement à Gon, qu'il observa intensément.
— Voici Miguel, le chien de garde des Zoldycks, présenta Zebro. C'est lui qui a mangé les deux brigands de la dernière fois.
— Il est mignon ! s'exclama Sarah avec un grand sourire.
Le groupe se tourna vers l'adolescente, qui regrettait déjà d'avoir dit cette phrase.
— Comment tu peux trouver cette chose mignonne ?! s'étonna Léolio, déboussolé.
— Tu n'as pas de cœur, répliqua la brune. J'adore les chiens, c'est beaucoup trop mignon.
— Mais ce truc n'est PAS un chien ! insista le majeur.
Sarah détourna la tête et ne répondit rien de plus, l'air boudeur. Léolio lui râla dessus, avant de passer l'éponge. Il se tourna ensuite vers Zebro, qui visiblement, semblait amusé de la situation.
— Bon, on fait quoi maintenant ? demanda le brun, légèrement agacé.
— Vous suivez le chemin et vous arriverez au domaine, lui montra le vieil homme. Je ne vais pas vous accompagner plus loin.
Gon hocha la tête et le remercia sincèrement, avant de serrer la main au gardien. Sarah fit de même, un grand sourire aux lèvres. Revoir Zebro lui avait fait beaucoup plaisir, surtout que la dernière, ils s'étaient quittés sans un au revoir.
L'adolescente lui jeta un dernier regard, avant de rejoindre ses amis déjà partis.
***
L'adolescente soupira une énième fois. Voilà une vingtaine de minutes qu'ils marchaient, et toujours pas de manoir en vu. Pourtant, ils avaient bien fait attention de toujours suivre le chemin.
— Je suis sûre qu'on s'est perdus, souffla Sarah.
— Arrête de dire ça ! s'exclama Léolio. Et puis, tu y es déjà allée à ce manoir, non ? Tu devais pourtant te souvenir du chemin...
— Comme si j'allais me souvenir d'un chemin d'il y a trois ans, que j'ai quelquefois emprunté, contra-t-elle en levant les yeux au ciel.
Soudain, le groupe déboucha sur un sentier dégagé, tout près de la demeure. Mais une jeune fille d'une quinzaine d'années, bloquait le chemin qui y menait. Sarah fronça les sourcils, perplexe. Elle n'avait encore jamais vu cette fille. Peut-être avait-elle été employée après son départ ?
— Je vous prie de faire demi-tour, vous n'avez pas reçu d'autorisation, demanda-t-elle d'un ton calme.
— T'es marrante, j'ai demandé, mais on me l'a refusé ! Comment on fait pour entrer ? questionna Gon.
— Je ne sais pas. Mais je suis ici pour que personne n'entre. Si vous posez un pied au-delà de cette ligne, je vous frapperai.
À ces mots, elle traça une ligne avec son bâton qui lui servait d'arme. Sarah pesta, elle avait déjà assez attendu pour revoir Killua, ce n'était pas cette majordome qui allait l'empêcher ! Sarah allait intervenir, lorsque Gon lui barra subitement la route.
— Qu'est-ce que tu fais ? questionna Sarah, perplexe. Je vais l'obliger à nous faire passer, on doit aller voir Killua !
— Laisse-moi faire, s'il te plaît, lui demanda Gon avec un sourire.
Le garçon vert s'avança vers la jeune fille, qui semblait plutôt méfiante. Lorsque Gon posa son pied au-delà de la ligne, il reçut un puissant coup au ventre de la part de la majordome.
— Gon ! s'écria Sarah.
L'intéressé se releva, et franchit à nouveau la ligne, le coup suivi.
Des heures passèrent et le soleil se couchait déjà à l'horizon. Gon essayait dans relâche de passer, mais en vain, la majordome continuait toujours de le repousser. Sarah serrait rageusement les poings à chaque coup, tandis qu'elle se retenait pour ne pas aller immobiliser cette fille qui faisait du mal à son ami.
Mais elle écoutait la demande de Gon, alors elle ne fit rien, même si son cœur lui disait de se jeter sur la majordome.
Mais au bout d'un moment, lorsque Gon évoqua le nom de Killua, la gardienne ne le frappa pas. Elle tremblait, tremblait de tous ses membres. Son regard fuyait, fuyait quelque chose, tandis que ses prunelles se plantèrent dans ceux ambrés de l'adolescent.
— Je vous en prie, murmura-t-elle faiblement, sauvez Maître Killu...
La majordome n'eut pas le temps de finir sa phrase. Elle reçut un coup à la tempe, et s'évanouit tout de suite après.
— Qui a tiré ? s'écria Gon en se précipitant vers la blessée.
Sarah se précipita à son tour, talonnée par Kurapika et Léolio. Le blond vérifia le pouls de la jeune fille et soupira de soulagement :
— Elle s'est juste évanouie.
Sarah se releva pour observer les alentours. Elle scrutait les moindres recoins, et sentit une étrange présence derrière quelques arbres. La silhouette se dessinait peu à peu, tandis qu'une deuxième faisait son apparition, juste à côté. La jeune fille plissa les yeux pour discerner les personnes, et les découvrit avec horreur.
C'était une très grande femme, portant une immense robe bouffante. Elle s'avançait vers le petit groupe, accompagné d'un enfant.
— À croire que nous maltraitons notre fils, chuchota rageusement la femme plus pour elle-même. Sérieusement, ce n'est qu'une gardienne, qui lui a permis de parler sur ce ton ?
Le groupe se releva et se plaça aux côtés de Sarah, bouche bée.
— Vous... vous êtes... bégaya l'adolescente, tétanisée.
— Sarah, comme ça fait plaisir de te revoir, lui dit la femme sur un ton dur.
— Tu la connais ? lui demanda Léolio.
L'adolescente ne détourna pas le regard. Elle fixait 'inconnue avec tant de haine, que si ses yeux pouvaient tuer, elle l'aurait déjà fait.
— C'est la mère de Killua, dit la brune sèchement.
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