Chapitre 9
Chapitre 9
« Éléonore ! »
Je me retournai d'un coup sec pour apercevoir Maxime qui venait tout juste de s'accrocher à moi en raison de la glace qui jonchait le sol.
- Oups, c'est assez glissant, dit-il, mal à l'aise de m'avoir touché de trop près.
Je ne fis que sourire pour essayer de dissiper son malaise.
- Content que tu aies accepté de me revoir, rajouta-t-il, m'invitant à me suivre vers le restaurant.
- J'y est beaucoup pensé, avouai-je, mais je crois que c'est mieux ainsi.
Je mis mes mains dans les poches de mon manteau. Je pris le temps d'observer le frère de ma nouvelle, ou peut-être ancienne, fréquentation. Il ne semblait pas réaliser que je le fixais. Cela m'aidait, puisque je me devais de le regarder au moins une fois. Il paraissait stressé, comme s'il avait peur que je refuse quelque chose. Il voulait me convaincre, bien évidemment, mais est-ce que mon coeur allait être plus fort que mon cerveau? Nous entrâmes et nous nous dirigeâmes vers une table proche de la fenêtre. De la fine neige tombait du ciel. Je pris place, enlevant mon manteau noir pour le mettre sur la chaise. Je m'étais habillée que d'un pull vert foncé avec des jeans Levi's. Cela est peut-être un effort pour les autres, mais pour moi ce n'est que très simple. Mes jeans flottaient sur moi, devenues bien trop grandes aux cours des dernières semaines. J'avais mis une ceinture pour essayer de rectifier le tout et ça, Maxime n'y manqua pas d'y voir.
Un serveuse vint nous voir avec son bloc-notes. Je commandai un café, même si je m'aurai contenté d'eau, mais ça, Maxime ne devait pas le savoir. Il demanda à son tour un bagel et un café, expliquant qu'il n'avait pas énormément mangé. La femme reparti et Maxime me fixa droit dans les yeux. Une fois de plus, je me sentis fondre, exactement comme la dernière fois. Je savais ce qu'il voulait.
Je ne voulais pas laisser David. J'avais développé un lien spécial avec lui, ne serait-ce qu'une seule goutte d'amour, mais quand même sa présence me faisait du bien. J'entendais déjà son frère me dire qu'il y a énormément d'autres personnes prêtes à me remonter le moral et à me sortir de ce tourbillon ténébreux.
- Éléonore, je voulais te parler un peu de moi, si tu le veux bien, commença-t-il.
- Seigneur, on dirait un rendez-vous, dis-je embarrassée.
- Oh non! Rigola-t-il d'un faux rire.
- Bon, je sais que tu veux me convaincre à quelque chose alors commence donc maintenant, Maxime.
- Alors, hésita-t-il, mon frère m'a parlé que tu résidais assez loin d'ici auparavant.
J'acquiesçai.
- Eh bien, il s'avère que je travaille dans cette ville.
- Oh, tu fais quoi exactement? M'intéressai-je.
- Je travaille dans un centre. Pas un centre comme un centre jeunesse, dit-il, mais c'est un endroit où nous aidons les gens qui ont passé une période difficile. Certains ont de véritables troubles mentaux à vie, mais pour d'autres ce n'est que quelque chose qui peut se régler facilement. Généralement, c'est les psychologues qui nous envoie ces patients, quand ils jugent qu'ils peuvent faire partis de notre centre. On fait certaines activités en groupe, mais comme nous sommes plusieurs professionnels on peut aussi s'occuper de cas par cas. C'est juste que...
Il s'arrêta un moment. Je trouvais cela très pertinent, j'aimais bien son métier au fond. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un qui faisais cela et j'étais réellement intriguée.
- Quoi? Aller vas-y, j'en ai vécu des choses, ta petite remarque ne devrait pas me faire de mal.
- D'accord, Éléonore. Parfois les dirigeants, comme moi, pouvons d'inscrire, si je peux me permettre le mot, certains patients. Comme nous sommes qualifiés et que nous avons fait des études par le fait même, nous ne sommes pas toujours obligés de passer par un diagnostic du psy ou du psychiatre. Je... je voulais simplement, sans te forcer bien évidemment, t'inviter à peut-être, tester l'expérience. Juste pour voir, Éléonore. J'ai beaucoup entendu sur toi, je t'ai observé et je crois bien que tu aurais ta place. Aucune obligation d'y aller longtemps. Cela ne pourrait que te faire du bien.
Une émotion particulière me traversa. Je cru bien que c'était du bonheur. Je ressentais, enfin, que c'était le moment. J'étais prête à passer à autre chose, à oublier David, et à me faire aider. Évidemment, je ne voulais pas aller dans ce centre éternellement, juste quelque temps comme disait Maxime. Après tout, il avait raison, cela ne pouvait pas me faire de mal. Je lui faisais confiance.
- Hum, ouais, d'accord.
- Quoi, aussi facilement? S'affola-t-il.
Je rigolai.
- Je crois bien que je te fais confiance Maxime. C'est sûr que c'est dur, mais essayons. Je peux lâcher à tout moment si je ne veux plus?
- Pour cela, oui. Mais tu devrais sûrement faire quelques séances avec un psy pour...
Il se racla la gorge et prit un air plus sérieux.
- Ana, hum, l'anorexie. Tu n'es pas à un stade élevé, comme a pu te le faire croire mon frère, mais cela ne peux pas dégénérer. C'est le moment parfait pour reprendre ta vie, Éléonore. À...
- Vingt-sept ans, complétai-je.
- C'est ça, finit-il. Cela n'aurait pas pu tomber mieux. Tu vas pouvoir enfin vivre une vie de jeune femme prête aux embûches du futur. Même si je je t'en souhaite pas, bien évidemment.
Nous nous levâmes.
- Voudrais-tu aller faire une petite balade en voiture? Me questionna-t-il. J'aimerais te parler encore un peu.
- Pourquoi pas, il est encore tôt, souriai-je.
Maxime avait raison sur toute la ligne. Je ne pouvais pas nier que laisser David allait être complexe, mais je me faisais à l'idée. Je savais qu'il allait être là pour moi.
*
- Tu sais, dit-il en tournant à gauche, j'en ai rencontré des gens extraordinaires en travaillant là-bas. Je n'aurais pu choisir un meilleur emploi.
- Ah oui?
- Pleins me viennent en tête, mais surtout une patiente particulière.
- Comment ça particulière? Dis-je en reprenant ses mots.
- Oh, son histoire. Mais la personne qu'elle est, aussi. Elle est arrivée il n'y a pas longtemps. Je ne m'occupe pas de son cas personnellement, mais il m'arrive parfois de faire son suivi avec mon collègue.
- Oh, et c'est quoi son histoire, si je peux me permettre? Pourquoi elle et pas une autre?
- Oh, tu sais, les histoires d'amours.
Oh oui, Maxime, je sais. Les histoires d'amours...
- Eh bien, la sienne c'était spécial. C'était différent de ce que j'ai pu connaître chez d'autres. J'en ai vu passer, mais celle-là m'a accroché. Je crois qu'elle me rappelle moi plus jeune. Si naïve, si tombé trop fort, trop profond en amour. Je crois qu'on l'a tous vécu, tu sais, les amours impossibles. C'est ceux qui font le plus mal. Je ne pensais pas que quelqu'un pouvais s'en rendre malade.
Si, moi, pensais-je.
- Je comprends. Pauvre elle.
- Oh oui, dit-il. Elle a énormément souffert. Parfois je déteste un peu la personne qui la blessé comme cela. Mais on est pas dans la tête des autres. Elle s'est presque effacée, pour cet amour.
- Seigneur! Je ne voudrais pas vivre ce qu'elle vit. C'est terrible. L'amour peut être tellement beau, mais tellement dévastateur.
- C'est une fille extraordinaire. Elle mérite tout le bonheur du monde.
Je voyais à quel point il l'appréciait. Je me disais qu'elle devait être vraiment extraordinaire.
- Et... je peux pas avoir son histoire un peu plus détaillée? Essayai-je.
- Non! Secrets professionnels, rigola-t-il.
- Mais qui sait, si tu viens au centre...
Je riais de bon coeur.
- C'est d'accord. Je viendrais officiellement!
J'étais prête. J'allais me faire aider à traverser cette fichue période.
➰
Éléonore est prête à se sortir de la misère 😁 Donc, vous avez pu connaître un peu plus Maxime, qui est un opposé de David, et ce qu'il fait dans la vie 🙌🏼 Que pensez-vous qu'il se passera ensuite? 🤔 Tentez vos prédictions 😈⚡️
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