Chapitre 17
Chapitre 17
Je compris rapidement que rester là, à ne rien se dire n'allait pas nous aider. J'avais beau pleurer, démontrer ma déception envers l'acte de mon amoureuse, quant à elle, elle semblait ne pas s'en soucier.
- Pourquoi ? Tentai-je dans un demi-sanglot.
Amy haussa les épaules.
- Quoi ? Après ce qu'on a vécu, tu n'as qu'un mouvement d'épaules pour m'expliquer pourquoi tu as embrassé ma cousine ?
J'essayai de rester calme. Crier n'allait rien régler et si Amy n'était pas assez mature pour moi, j'allais devoir me détacher d'elle. Je ne demandai pas un grand acte de maturité, je comprenais qu'elle était plus jeune et qu'elle avait le droit de vivre les choses que j'ai vécu moi aussi, quelques années auparavant. Il fallait seulement trouver un terrain d'entente où nos âges et nos réflexions se mélangeraient bien.
- Éléonore, dit enfin Amy.
- Oui ?
- Laisse moi tout t'expliquer, s'il te plait.
- Avec plaisir, dis-je.
C'était réel. J'avais vraiment envie d'entendre ses explications et je voulais y donner une chance de s'exprimer.
- Depuis quelques temps Marianne et moi te préparions une surprise. J'en avais eu l'idée et elle avait accepter. Je voulais qu'elle arrive ici pendant un moment où tu serais absence pour te faire ladite surprise à ton retour. Je savais que ça faisait longtemps que vous ne vous étiez pas vues et peut-être que par le fait même tu t'ennuyais d'elle. J'avais tout préparé. Surtout avec ton horaire, je savais que je n'avais pas plus de trente minutes à passer seule avec elle. Comme tu me connais, je suis une personne timide et je n'avais jamais rencontré ta cousine. J'ai commencé à stresser quand j'ai vu que tu ne revenais pas dans les temps. Je ne voulais pas gâcher la surprise, je m'étais dis qu'avec tes troubles cela te ferais encore plus plaisir. J'étais énormément mal à l'aise et je ne savais pas trop de quoi parler avec Marianne. Après une demi-heure, je lui ai proposé de l'alcool. J'ai vu que cela nous détendait toutes les deux. Puis, elle semblait bien aimer et m'en a redemander. J'en ai repris, tu vois, pour embarquer dans l'ambiance. On se savait plus ce qu'on faisait. Elle s'est approchée près de moi, et non, je ne commence pas par mettre tout sur sa faute, loin de là, puis comme un aimant je me suis senti attirée. Non pas sexuellement ni amoureusement. Cela s'est passé hyper vite. Je ne contrôlais plus rien et j'ai fini par réaliser que mes lèvres étaient posées sur celle de Marie. L'alcool me dictait de continuer. Puis... Tu connais la suite.
Elle respira un bon coup après ce monologue qui me paraissait éternel. J'essayais d'assimiler l'information mais il y en avait tellement. Je savais très bien l'effet que l'alcool pouvait produire et qu'on pouvait se ramasser à embrasser n'importe qui. Je comprenais aussi la gêne d'Amy et je ne lui en voulais pas d'avoir amené de l'alcool sur la table. Je comprenais tout. Mais j'étais bouleversée par cette action, par cette image que je ne sais pas comment faire disparaître de ma mémoire. J'appréhendais notre première chicane. Je n'avais jamais trouvé qu'elle en pourrait être la cause, et là, c'était intense. Je ne peux m'empêcher de trouver qu'Amy a tout de même exagéré même si c'était à cause de l'alcool. Il m'en fallait plus pour qu'elle me rattrape.
- Je... Ça fait beaucoup à prendre, Amy.
Je ne savais même pas la version de ma cousine et je voulais en être au courant le plus vite possible.
- C'était ma cousine, ça fait mal, tu sais.
Elle hocha la tête et vint plus proche de moi. Elle me prit les deux mains, comme la première fois où nous nous sommes retrouvées, et recommença à parler. Elle était déterminée et cela se voyait. Je ne pouvais m'empêcher de sourire au fait qu'elle semblait désolée, mais sans les deux versions je ne pouvais me décider. Si Marianne disait tout le contraire ? Si Amy me mentait ? Cela compliquait mes choix et mes acceptations envers les excuses de mon amoureuse.
- Éléonore, je t'aime. Je t'aime tellement, putain, c'est inimaginable. Je t'aime depuis longtemps et je n'ai jamais cesser depuis. J'en ai fait des conneries face au fait que je croyais jamais ne pouvoir t'avoir. Je me disais que c'était impossible, que tu étais l'autorité, que j'étais trop jeune et que je ne te méritais pas. Je t'ai tant observé pendant ces cours, me suis tant imaginé avec toi hors de l'école. J'étais jalouse de toutes les personnes qui pouvait avoir un lien avec toi. Aujourd'hui, j'ai fait la pire connerie que j'ai pu faire. J'en ai fais pour t'avoir, mais maintenant que je t'ai, j'ai fais quelque chose qui signifierai que je me fous de toi. Avec quelqu'un qui compte pour toi. Je comprendrais si tu m'en voudrais et que tu souhaiterais t'en aller. Jamais je ne pourrais le supporter, évidemment, mais j'accepterai, Éléonore. Car ton bonheur fait mon bonheur. Et si ton bonheur se trouve ailleurs, avec une autre personne que moi, je ne pourrais t'empêcher de partir. Ça me ferait mal, mais je le ferai pour toi. Mais pense y un peu, s'il te plaît malgré le fait que tu dois m'haïr, honey, si j'ai fait autant n'importe quoi pour te désirer, pourquoi me lasserai-je de toi ? C'est impossible. Je sais c'est ça doit être la pire déclaration, tout est pêle-mêle, mais j'espère que tu retireras de ceci le fait que je t'aime. Réfléchis, honey.
Je souris à Amy. Elle resserra son emprise sur mes doigts et me laissa seule. C'était magnifique ce qu'elle venait de me dire. Je ne savais pas que quelqu'un pouvait m'aimer autant. Je n'étais qu'une fille normale, banale.
Je me dirigeai vers la chambre qui était vide pour attraper mon téléphone et finalement entendre ce que ma cousine avait à me dire. Je n'avais aucune idée de où elle pouvait se trouver à ce moment et j'espérais seulement qu'elle n'ait pas reprit la route. Je composai son numéro et me laissai bercer par mon stress sur les coups des sonneries.
- Marianne ? C'est Éléonore. Dis-moi tout s'il te plait.
Marianne, sanglotante et désolée, amorça son récit. Elle me décrit les mêmes événements qu'Amy vu par elle. Elle avait peur de briser notre relation. Je la rassurai, disant que j'avais seulement besoin d'une confirmation de sa part pour continuer à avancer. Elle me redit des milliers de fois qu'elle aurait préféré que rien de tout ça survienne et qu'elle était par le fait même attristée par cette surprise plus que gâchée. J'en voulais à l'alcool et non à ces femmes.
- Merci, Marie. J'apprécie ton honnêteté, sincèrement.
- Je ne peux qu'être contente que ce geste n'ait pas tout détruit. J'avais si peur que...
- Je sais. Tu me la dit plein de fois.
- Désolée alors, rigola-t-elle doucement.
- Ce n'est rien.
- Comparé à ce qu'on t'a fait vivre.
- Arrête. Met cela derrière toi comme je le fais à partir de maintenant.
- J'essayerai.
- D'accord.
- Je t'aime, Élé.
- Je t'aime aussi Marie, finis-je avant de raccrocher.
Je pus enfin décompresser et m'étendre confortablement sur le lit. Je me couchai sur le côté et pris des longues respirations. Je voulais mettre cela derrière moi et faire comme si cela ne s'était pas passé. Oublier.
Alors que je fermai les yeux, je sentis un corps se coller au mien. Amy me pris dans ses bras et me serra le plus fort possible. Je sentais qu'elle était terrifiée face à ma décision de lui pardonner ou non. Je me retournai pour être face à elle.
- Tu m'as dit que j'étais la fleur la plus exotique...
Je restai impassible mais je l'a reconnu. Cette chanson. Qui était devenue notre chanson. J'eus un pincement immédiat au coeur. Amy ferma les yeux et une larme s'y échappa. Je savais que la douleur qu'elle devait ressentir à ce moment devait être extrêmement puissante.
- Serre-moi fort, c'est notre dernière heure...
Un sanglot éclata sur son dernier mot. C'était trop. Je n'en pouvais plus de la voir souffrir comme cela. C'était sur moi que je mettais la faute désormais. Je me relevai pour m'asseoir. Je pris les mains d'Amy et lui sourit. D'un geste doux, j'essuyai sa larme qui faisait son chemin sur sa pauvre joue trop souvent recouverte de larmes par ma faute.
- Oh, honey, ça ne sera absolument pas notre dernière heure.
Un nouveau chapitre de bonheur avec mon amoureuse adorée s'ouvrit à cet instant.
➰
Okay, c'est too much là💔 C'est sûr qu'il reste l'épilogue, mais c'est pas mal le dernier moment Elamy 😔 C'est un peu étrange de faire un deuil de ses personnages une deuxième fois... Mais du moins, cela se termine bien, en ayant (évidemment) une petite référence à l'épilogue du tome 1 ☺️ J'espère que vous avez apprécié la fin 💗 Je vous retrouverai dans les petites notes de l'épilogue pour mes petits remerciements et la suite des mes projets.
Merci à tous ❤️
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