Chapitre 11
Chapitre 11
Deux semaines se sont écoulées depuis que je suis de retour ici. Je me promenais tranquillement dans la cuisine, à la recherche d'ingrédients pour me faire un bon café réconfortant. J'essayais de ne pas trop faire de bruit, j'étais quand même gênée d'habiter chez quelqu'un qui m'était étrangé il y a de ça pas si longtemps. Maxime finit par faire interruption dans la cuisine, les cheveux légèrement mêlés. Il ressemblait affreusement à son frère, et également au réveil malgré le fait que je n'ai dormi qu'une fois avec David. Rien ne s'est passé, heureusement. Mon deuil amoureux par rapport à lui était officiellement terminé, mais vivre avec son frère n'était pas aidant. Je voulais à tout prix me concentrer sur autre chose, mais seigneur qu'ils étaient semblables! Maxime eût le temps de me sortir le mélange à café de l'armoire pendant que j'étais partie dans mes rêveries. Il m'adressa un léger clin d'œil et je ris avec un certain malaise dans la voix.
Nous étions lundi aujourd'hui, et Maxime répétait sans arrêt depuis quelques temps qu'aujourd'hui serait une journée importante. Le centre accueillait plusieurs nouveaux patients, alors je serais plus délaissée à moi-même pour une première fois. Il faut bien qu'il est des premières fois à tout. J'avais peur de ne pas me sentir à ma place sans lui, ou sans ses quelques collègues avec qui j'eus le temps d'échanger. Maxime m'a dit de commencer à socialiser avec les autres. Les autres excluait Amy assurément, depuis l'incident d'il n'y a pas si longtemps. À ce propos, Maxime n'essaya pas de dénicher plus d'informations sur notre histoire, de tout manière il eut tout compris. Il savait déjà tout à propos de l'histoire d'amour d'Amy, désormais il n'avait plus qu'à m'ajouter comme compagne. Il ne fit aucuns commentaires, et j'appréciais son respect.
- Prête ? Me demanda-t-il, clés à la main.
- Oui, oui, je faisais que chercher mon sac, dis-je en examinant la cuisine.
Maxime n'habitait qu'à cinq minutes de son lieu de travail si nous décidions de prendre la voiture. C'est ce que nous fîmes en ce lundi. Aussitôt que nos pieds touchèrent le seuil d'entrée, Maxime me salua d'un geste rapide de la main ce qui me fis comprendre qu'il se dirigea vers les bureaux d'administrations. Je restais de glace pendant deux ou trois minutes. Certains patients passèrent et me dévisageaient, mais je n'avais pas d'envie à expliquer mon cas. Je ne fis qu'avancer avec de lourds pas, comme si me traîner du point A au point B avait été la chose la plus difficile dans ma vie.
Je continuai à faire le tour des corridors sans trop d'idées. Je savais que je devais bien entrer à quelque part un jour, de tout façon quelqu'un finirait bien par remarquer que je ne faisais que flâner. J'apportais un ongle à mes dents, au moins ça, ça m'occupait. Ce geste dérangeant évacuait mon stress. Je ne pouvais pas dire que j'étais énormément stressée, mais j'avais une petite crainte que quelqu'un m'avertisse, qu'il me dise que je n'avais rien à faire ici. J'ai été habituée à être supérieure aux autres quelques instants, le métier l'impliquait involontairement, mais en cette matinée je me sentais redevenir adolescente. J'avais peut-être pris la grosse tête, mais là, je me sentis redevenir d'une traite sur Terre. Le choc fut brutal, j'avais l'impression de ne rien valoir. Il fallait bien que je me répète que j'étais ici pour changer cette foutue manière de réflexion.
J'étais si concentrée à travailler sur la forme de mon ongle que j'oubliais tout les gens qui circulaient autour de moi. Un petit toussotement que je connaissais sans doute trop bien me fit réaliser que j'étais encore là. Je relevais la tête d'une vitesse folle, espérant à tout prix voir ce que je voulais. C'est exactement ce qui se produit.
Je l'a vu. J'étais à côté d'Amy.
Je ne pensais plus à rien, seulement au moment présent. J'agrippai son avant-bras et l'attirai vers la sortie la plus proche. Je ne voulais pas reproduire mon erreur de la dernière fois, soit étant dit de sortir dehors sans manteau, alors j'arrêtai quand nous nous retrouvâmes entre les deux portes d'entrées. Malgré ce que je pus imaginer, il faisait très chaud là-dedans.
J'étais désormais face-à-face avec elle, et je pris ses deux mains dans les miennes. Je serrai ses doigts autour des miens du plus fort que je pouvais de sorte à ne plus jamais la laisser filer. Nous nous regardâmes dans les yeux, comme l'autre fois, mais d'une autre façon ; plus envoûtante. Je continuai de faire mon emprise sur les doigts d'Amy et une larme s'échappa de mon œil. Elle coula, mais je n'avais aucune gêne. Je voulais qu'elle comprenne à quelle point je l'aimais. À quel point je l'aime. Son menton tremblotait, je savais bien que dans quelques secondes nous allions nous retrouver à pleurer sans honte une devant l'autre. Le silence planait, mais il n'était pas perturbant. Il était réconfortant, il faisait parti du moment que j'attendais depuis le jour où Amy me chuchota la chanson. Je n'en pouvais plus, il fallait que je me lance.
- Oh mon Dieu, Amy, tu m'as tellement manqué...
Ma voix s'étrangla. Je n'ai pas eu le temps de réagir qu'Amy vint se blottir dans mes bras. C'était différent, plus de proximité, sans doute dû à la maigreur de mon corps actuel. Elle me serra si fort que j'eus peur d'éclater en mille morceaux dans ses bras. Je l'a pris dans les miens sans réfléchir. Je n'entendais plus que ses sanglots mêlés aux miens. Elle releva sa tête et je pus enfin croiser ses magnifiques yeux bruns de plus près. La fatigue maquillait son visage frêle, mais elle restait toujours aussi resplendissante que le premier jour où je l'ai vu entrer dans ma classe, perdue. Le rêve se déroulait enfin, plus rien ne pouvait nous arrêter, ni la distance, ni la maladie et ni les injustices de ce monde. Amy se rapprocha de plus bel de mon visage et déposa ses lèvres sur les miennes. Je répondis avec aucune hésitation et le baiser devint de plus en plus passionné. Je posais une main sur la joue d'Amy, voulant à tout prix la garder près de moi pour le reste de mes jours. Plus personne ne pouvait essayer de me l'enlever. Dieu, je l'aimais tellement.
Les minutes s'accentuèrent, le baiser termina et je pus enfin réentendre à nouveau la douce voix de mon ancienne élève.
- Élé...
- Oh, honey...
- Élé, je ne pouvais pas espérer mieux que te retrouver.
- Moi de même, Amy.
- Que fais-tu ici? Est-ce que tu vas bien?!
- Longue histoire... Ouais, on pourrait dire. Depuis que je t'es aperçu, tout va mieux, souriai-je.
- Oh, babe... Je suis tellement désolée.
- Amy, c'est moi qui est partie.
- Éléonore, ta mère était malade! C'était normal, je ne pouvais pas t'en vouloir. Je ne t'en ai jamais voulu, d'ailleurs. Je n'ai cesser de penser à toi, chaque jours.
J'ai baissé la tête.
- D'ailleurs, ta mère?
Sa voix hésitait à dire les vrais mots.
- Elle est morte, dis-je d'une fluidité surprenante.
- Toutes mes condoléances. Je suis sincèrement désolée.
- Amy, tu ne pouvais pas arrêter un cancer. Arrêtes de t'en faire. L'important c'est que nous nous sommes enfin retrouvées n'est-ce pas?
- Je n'aurais pu demander mieux, dit-elle.
- Comment t'es tu retrouvée ici ? Je croyais que... Que depuis l'arrestation d'Alex, tu irais mieux?
Je savais beaucoup plus, avec les aveux de Maxime, mais je voulais l'entendre sortir de sa bouche.
- Je n'ai pas pu vivre sans toi.
- Je... J'aurais voulu rester.
- Je sais, dit-elle, honteuse.
- Quoi?
- Je me sens simplement incompétente de ne pas avoir su passer à une chose.
- Amy, la secouai-je. Je n'ai pas plus passé à autre chose. Si je suis ici, il y a une raison. Les nôtres se croisent.
- Sérieusement?
- Amy, je t'aime tellement. Tu m'a fait ressentir des sentiments que je ne peux nommer, des sensations que je connaissais même pas l'existence. Aurais-je pu vraiment oublier cela seulement à cause que ma mère était en fin de vie? Aucunement.
- Je t'aime, Éléonore.
Je lui plaquait un petit baiser. Elle sourit et je compris rapidement que ce sourire n'avait pas fait apparition depuis des lunes.
Je ne pouvais pas m'empêcher de lui demander de revenir avec moi, pour former un couple plus fort. Je ne souhaitais pas lui lancer tout cela à la figure maintenant, donc je me tut. Par contre, je savais plus que tout que cette conversation allait être la prochaine. Je ne pouvais m'imaginer vivre normalement sans elle. Je l'aime toujours autant, et je crois même que je l'aime encore plus. La distance ne fait que nous faire réaliser comment quelqu'un compte pour nous, dans notre coeur. Je pouvais bien dire aussi que c'est du délire d'aimer quelqu'un de dix ans plus jeune, mais je peux m'en empêcher. Les gens auront beau dire ce qu'ils voudront, l'amour n'a pas d'âge. L'amour n'est que l'amour, un sentiment puissant, accablant mais tout aussi merveilleux.
- On y va?
Je gratifiai alors Amy de mon sourire le plus joyeux.
➰
Damn, la première conversation ! 😛 Pensiez-vous que cela aurait pris plus de temps avant qu'elles se reparlent ou que cela allait se produire rapidement ? Que pensez-vous de cette conversation ? Donc, jusqu'à la toute fin, Amy sera présente dans les chapitres (l'ai-je déjà dit?! sûrement) (j'adore répondre à mes propres questions.......) Bon, presque 500 lectures 💕🔥 woop woop!
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