Chapitre 5: Je t'aiderai quoi, que tu dises !

Chapitre 5:

C'était comme dans le comte de fée pour enfant, ou dans les romans anciens. On voyait un être plus bas que terre enfoncé dans la pénombre. Totalement éloigné de la divine lumière du soleil, et condamné à une vie d'errance et de misère. Et puis alors que tout espoir semble perdu, il y a une lumière qui vient. Elle est plus éblouissante et plus belle que tout ce qui existe sur terre. Et pourtant elle ne fait pas mal aux yeux. Non elle rassure et calme l'être inquiet et malheureux dans sa vie sombre.

On croit parfois que sa vie va être un immense gâchis, et que peut-être à jamais on sera victime de nos tristes choix et décisions. Il y a avec cette surprenante et magnifique lumière, une main qui est tendu vers vous. Vous et personne d'autre que vous. C'est le moment sans doute le plus cruciale dans une vie de misère, car cette aide qui vous est proposée sera sans aucun doute la seule et unique que vous verrez de toute votre vie.

Pourtant jusqu'ici, Zoro en avait repoussé des mains tendues. Il n'avait jamais voulu faire confiance à qui que ce soit, car il s'était trop fait avoir, trop fait piégé. Il ne pouvait plus supporter l'idée qu'on le prenne encore pour un con.  Parfois il n'avait toujours accepté que le minimum d'aide. Un peu de nourriture et rien d'autre. Si quelqu'un lui proposait un" toit " pour la nuit, le pauvre jeune homme ne se faisait pas grande illusion et connaissait parfaitement la contre partie de cet acte soit disant généreux.

Mais là devant ses yeux, par ce matin de froid polaire, il y avait un être don les cheveux blond la première fois qu'il les avaient vu, lui avaient semblé être fait d'or. Bien sûr il ressentait de la méfiance pour lui, mais le degré était plutôt inférieur à celui qu'il opposait aux " autres" habituellement. Il y avait un petit quelque chose qui ressortait de chez le jeune homme blond, et qui lui faisait comprendre, que lui  était sincère dans sa volonté de l'aider. Même si au final, Zoro ne comprenait pas vraiment pourquoi, Sanji se décidait à perdre du temps avec un type comme lui, et qui sans doute ne le méritait pas.

Car à force d'être méprisé, on finit par se mépriser soit même.

Est-ce que ainsi il cherchait à se donner bonne conscience ? Ou à se faire bien voir de quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'il n'était pas au final plus sournois, mais aussi plus malin que les autres ? Un peu comme une araignée qui tisserait sa toile, et attendrait patiemment qu'une victime tombe dedans ? Était-ce vraiment quelqu'un de si bien ?? Il en était tout à ses questions que son instinct méfiant lui faisait tourner en boucle à l'esprit, quand il décida de les chasser dans un vigoureux mouvement de tête. Au final c'était injuste d'avoir de telles idées à l'égare de Sanji, car au fond de lui, il n'avait pas l'impression que ce type allait se moquer de lui. Après tout si il avait eu des intensions peu honnête, il aurait pu tout simplement profiter de son ivresse la veille. Hors, le cuistot avait été correct. Et oui, une fois de plus, il ne lui avait rien fait et n'avait rien cherché dans ce sens. D'ailleurs à ce sujet, Sanji semblait très agacé pour pas dire franchement insulté, quand Zoro dans ses délires d'ivresse s'étonnait de le voir ne rien vouloir de sexuel en contre parti de sa générosité.

" Tu m'insultes là !" Disait-il à chaque fois.

La télé avait été allumée en font sonore, comme si visiblement Sanji n'aimait pas être dans le silence totale. Sur la table basse du salon, sur un plateau dont le motif faisait penser à de très anciennes publicités du début du 20èmes siècle, était disposé un petit déjeuner dès plus appétissant. Jamais Zoro n'avait mangé aussi bien , et aussi régulièrement depuis longtemps. Il essaya afin de ne pas déplaire à son " sauveur " de manger sans se goinfrer. Mais les habitudes qu'il avait prises à force de vivre à la rue était assez coriace, et difficile à se débarrasser en une fois. Pourtant il l'avait entendu lui dire...

- Tu devrais y aller plus doucement, avait marmonné le blondinet les yeux fixés sur l'écran de télé, t'as bu comme un trou hier..tu risques de gerber ....et je supporte pas trop ça !

Oui, il avait essayé de suivre ce conseil, mais pourtant son corps sembla agir d'instinct comme si son cerveau, s'était éteint pour laisser à son corps le loisir de se remplir l'estomac, comme un gros affamé. Mais Sanji avait raison. Manger trop vite alors qu'il n'avait pas totalement dessaoulé de la veille, lui joua un bien mauvais tour.

Il n'avait pas encore touché à son café, que Zoro sentit son estomac se tortiller dangereusement. Des sueurs froides roulèrent dans son dos, pendant qu'il sentait son corps trembler des pieds à la tête. D'un pas précipité, il courut en direction des toilettes où très rapidement un bruit dégoutant se fit entendre. Immédiatement , en réalisant ce qu'il se passait le blondinet posa ses mains sur ses oreilles. Il avait littéralement horreur d'entendre vomir. Bien entendu personne n'aimait ça, mais pour lui c'était à la limite de la phobie. Déjà la veille, quand il avait vu le vert ivre, rendre le trop plein de son estomac dans les poubelles, il avait eu envi de fuir pour ne plus entendre cela. Quand à cette infect odeur qui avait imprégnait les vêtements de Zoro, il avait dû la supporter avec un certain courage, car c'était à le rendre dingue.

C'est d'un pas un peu lent pour pas dire retissant, qu'il s'approcha des toilettes dont la porte était restée entrouverte. Là, il vit le jeune SDF accoudé sur la faïence. Son front était humide de transpiration, ses lèvres tremblantes et ses yeux fermés.

- Ça...ça va aller ? Demanda le blondinet.

- Ou..oui, désolé...marmonna le vert en se redressant...tu m'avais pourtant prévenu...

- Fait moi la promesse de ne plus boire à en vomir, s'il te plait. Je veux dire, vraiment promet le moi, car je supporte pas ça....c'est limite l'une de mes phobies.

- Tout ce que tu veux......bredouilla Zoro presque aussi vert que ses cheveux, pendant qu'il se rinçait la bouche. Enfin non pas tout...corrigea t-il...

Sanji ne releva pas la dernière correction, que le jeune SDF avait apporté à sa phrase. Il savait que de toute manière, il resterait encore un long moment méfiant envers lui. De ce qu'il en avait déduit par les quelques aveux, que lui avait fait le vert. C'est que, Zoro même si il avait été contraint de vendre son corps à l'occasion , ça ne s'était pas forcément bien passé. De toute évidence, et au vu de ses réactions dans la salle de bain cette nuit même. Sanji était certain à présent qu'il avait vécu des sévices sexuels. Mais jusqu'à quel niveau? Cela restait un mystère pour le blond, qui se mit à maudire toutes ces ordures qui profite de la misère humain pour assouvir leurs pulsions malsaines.

- Essayes de boire le café au moins, l'encouragea t-il. Mais prend ton temps.

Le jeune homme se contenta de secouer doucement la tête d'un signe positif tout en gardant le silence. Son estomac restait encore un peu douloureux à cause de cette désagréable épreuve. Il se sentait mal et fiévreux, l'estomac en vrac, fatigué.....très fatigué même. Lentement Zoro bu son café, alors que son oeil unique regardait sans  grande attention les programmes télévisé qui défilaient.

- Je te propose ceci, fit Sanji en tournant son visage en direction de son " protégé ". Aujourd'hui tu te reposes, et demain comme je suis encore congé, on parlera un peu plus sérieusement de ce qu'on va faire, ok ?

- Ce qu'on va faire ? Répéta Zoro avec une soudaine envie de dormir le saisissait.

- Pour te sortir de la rue !

- Ah..D'accord......

Le sommeil l'avait attrapé à nouveau aussi rapidement qu'un coup de vent. Assis en boule dans le canapé, la tête appuyée sur l'avant de sa poitrine, Zoro s'était endormi à demi assis. Ce n'était  pas là,  la position idéal pour dormir, mais parfaite pour se bloquer le cou et se provoquer des courbatures. Avec beaucoup, beaucoup de précaution et de prudence, afin sans doute de ne pas le réveiller dans un sursaut d'inquiétude. Sanji l'avait allongé à nouveau dans le canapé puis recouvert de la couette, afin de le laisser se reposer comme il faut. Ce type avait dû passer de nombreuses nuits à dormir à peine quelques heures. Et à présent qu'il était au chaud dans un endroit sûr, son corps devait relâcher toute sa tension habituel, et prenait le droit de se reposer enfin parfaitement. Et puis avec ce froid qui avait débarqué soudainement sur le pays, peut-être que Zoro avait pris un coup de froid ? Ou autre chose ?

Laissant Zoro se reposer au maximum, le jeune homme blond se lança dans ses habitudes du quotidien. Après avoir terminé de déjeuner, il fit la vaisselle qui s'était accumulée dans son évier, lança une machine à laver, alluma son portable qui s'était enfin rechargé, et répondit à quelques SMS. Il fit le ménage, voir même en peu de bruit sans qu'une seule fois Zoro n'émerge, ou ne se réveil en panique. Peut-être était-ce le signe qu'il avait un peu confiance en lui ? Et un peu, c'était déjà beaucoup, au vu de la méfiance qui habitait le jeune SDF.

Sanji était à présent sous la douche, profitant dans un sourire de pur satisfaction de cette agréable eau chaud qui déferlait sur son corps, pendant que dehors le froid sévissait. Il aimait prendre son temps pour se préparer. Non pas qu'il était particulièrement " coquet" non. Il aimait juste ne pas se presser et profiter de cet agréable instant qui chasse toute la crasse et les odeurs de nourriture, qui à force de travailler en cuisine l'imprégnait, pour enfin redevenir un jeune homme agréable à voir et qui sens bon.

C'est qu'il avait du succès le blondinet. Et même si il affirmait qu'il séduisait, il n'était pas rare qu'il drague juste pour passer un bon moment un soir et rien de plus. Mais dans ces cas là, il mettait toujours au courant la personne avec qui il passait la soirée et surtout la nuit. Chacun savait que c'était juste un soir et rien d'autre. Sans attache, ni contrainte, rien qu'un bon moment. Certain se convenait de cet arrangement, d'autre non. Et il lui était même arrivée une fois ou deux de se prendre une gifle en pleine figure. Il avait beau dire qu'il séduisait, il n'avait pas précisé non plus que ça ne marchait pas forcément à chaque fois. D'ailleurs à ce sujet son petit orgueil se disait qu'il n'était pas vraiment nécessaire de dire à Zoro, que parfois il se faisait joyeusement envoyer sur les roses.

Quel besoin aurait-il eu de lui dire cela ?

A l'occasion, il s'était comparé à une abeille qui butine ici et là, sans jamais se poser. Non, il n'avait jamais cherché une grande histoire d'amour, ni quelque chose de bien solide. Pourquoi en aurait-il eu le besoin d'ailleurs ? Il se plaisait dans la vie qu'il menait seul, libre de ses choix et ses actes, sans avoir de compte à rendre à personne.  Bien entendu par le passé, et plutôt durant son adolescence, il avait eu des petites histoires d'amours un peu longues. Quelques mois, mais rien de plus, rien de fixe. Ce n'était que des amourettes de gamin rien de bien sérieux, ni de mémorable. Ce n'était pas nécessaire, ce n'était pas vitale pour lui, que d'avoir près de lui ce " fameux" grand amour. Il voulait passer des bons moments. Mais surtout sans chaine autour du cou, sans attache car il ne se sentait pas près, ni l'envie pour ce genre de relation.

Ce n'était pas nécessaire...non, vraiment, vraiment, pas !!

A présent il était face à son miroir en sous vêtement, les cheveux encore à demi trempés. Il était entrain de se raser en prenant soin d'épargner cette petite barbichette brune qui ornait son menton et qu'il trouvait " classe". Lorsqu'il entendit subitement un cri qui le fit sursauter. Surpris, et dégouté de s'être loupé au point d'entamer sa barbe, le blondinet vit apparaitre une petite coupure d'où quelques goutes de sang commencèrent à perler.

- ET MERDE ! Gronda t-il à en voyant son menton à demi nu ! Merde, merde et re merde !!!! Râlât t-il d'avantage en jetant avec agacement son rasoir dans le lavabo.

En trombe, il sortit de la salle d'eau et vit son "protéger" debout au beau milieu de son studio, avec sur le visage cet horrible regard égaré et perdu. Visiblement Zoro était encore plongé entre réalité et songe, ou plutôt cauchemars au vue de la terreur qui se peignait sur son visage. Que lui était-il arrivé pour qu'un homme d'apparence aussi forte, aussi fière et aussi dure, devienne à cause d'un simple souvenir un véritable petit animal apeuré ?

- Doucement, lança le cuisinier en voyant Zoro debout au milieu de la pièce se tourner dans sa direction, avant de lui lancer un regard mauvais. Tu te rappelles où tu es ? Demanda t-il en avançant lentement dans sa direction, les mains en avant.

L'homme ne lui répondit rien. Zoro recula lentement dans une partie de la pièce et appuya son dos contre le mur. Son oeil détaillait la silhouette à peine vêtue de son hôte. Était il encore pris aux pièges d'un type qui avait acheté ses faveurs ? Son cerveau embrouillé par la fatigue, et la gueule de bois monumental qu'il se tapait, lui faisait vraisemblablement perdre toute logique. Il se rappelait pourtant que le blondinet n'était pas méchant, mais la tenue qu'il affichait ne le mettait pas dès plus à l'aise.

- Pour..pourquoi tu es comme ça ? Gronda t-il avec les apparences de chat près à attaquer. T'as dit que tu ne me ferais rien ...Et....

Le cuistot baissa le nez un instant. En effet malgré le fait qu'il lui avait affirmé plusieurs fois qu'il ne le toucherait pas, et ne lui ferait aucune avance, le voir avec seulement un sous vêtement sur le derrière devait le rendre suspect.

- Ce n'est pas ce que tu crois ! Expliqua tout simplement le blond, en continuant d'avancer avec prudence.

- A...alors pourquoi t'as pas de vêtement ? Tu..t'as promis ! Bégaya le vert perdu, et encore loin d'être parfaitement réveillé. Ils....étaient tous là .......et ensuite toi ....tu....

- Tu as fait un cauchemar ! Je t'assure, je n'ai pas de mauvaise intention. Je me préparais dans la salle de bain ! Regarde je me suis même loupé, expliqua Sanji en désignant du doigts sa barbichette amputée d'une bonne moitié, avec en prime une légère coupure.

- Qu.....quoi ? Je dormais ? S'étonna Zoro en clignant de l'oeil l'air un peu ahuri.. Ah...oui.... je dormais....je m'en souviens maintenant, ...ça avait l'air tellement vrai ce cauchemar, bafouilla t-il en passant la main dans ses cheveux.

- Tu veux en parler ? Proposa le cuisinier.

Définitivement il semblait que le jeune SDF, n'était pas décidé à le regarder tant qu'il serait dans cette tenue. L'œil tournait en direction d'un mur du côté de la cuisine, le visage écarlate, une certaine angoisse semblait persister en lui. Le blondinet comprit vite que tant qu'il n'aurait pas des fringues sur le dos, se ne serait même pas la peine d'attendre quoi que se soit de la part de Zoro.  Il retourna donc rapidement dans la salle de bain, termina de se raser, enfila son jean bleue clair, un t-shirt et un pull épais, passa un coup de brosse rapide dans ses cheveux blond, tandis qu'un épis rebelle semblait que très peu coopératif à l'idée de s'aplatir.

- Et merde ! Souffla Zoro à nouveau assis dans le canapé, les coudes appuyés sur les genoux, le front dans les mains. Tu vois bien que je ne peux pas rester là, je vais te gâcher la vie...

- Écoutes mon vieux, lança Sanji qui d'une mine un peu boudeuse passait la main sur son menton tout lisse. Je sais très bien dans quoi je me suis embarqué, quand je me suis proposé de t'aider. C'est clair que dans les jours à venir, il va encore y avoir des hauts et des bas mais...

- Tu vas gâcher ton temps, c'est tout ce que tu vas faire !!! Gronda Zoro, en agitant nerveusement la jambe.

- Je te dis que non ! Je suis plus butté qu'un troupeau de mule. Je ne changerai pas d'avis quand à la promesse que je t'ai faite. Affirma le blondinet en se postant devant Zoro, les mains dans les poches.

- Mais même ...... je ne vaux pas le temps que tu perds déjà avec moi !!! Marmotta le vert, l'oeil à nouveau fixé au sol. On m'a toujours dis que je faisais perdre mon temps aux autres....tu devrais...

- Alors quoi ??? Gronda plus sévèrement Sanji d'un voix plus dure. Tu veux retourner dehors ? C'est ça que tu veux ? Tu crois vraiment que je pourrai me dire soudainement " oh non c'est trop dure, vire de chez moi ? " Hein tu crois que je pourrai faire ça à présent ?

- Je ne sais pas.... balbutia Zoro, je ne te connais pas....

- Bien sûr que non ! Je ne pourrai pas dire ça, répliqua avec une pointe d'agacement Sanji les sourcils froncés. C'est bien trop tard pour faire marche arrière. J'aurai l'air de quoi moi, si je te foutais à la rue sous prétexte que ça risque d'être un peu dure, hein ? D'un parfait connard, ce que je ne suis pas ! Je n'ai qu'une parole, Zoro !

- Mais ....?

Se mettant à genoux pile en face sur jeune SDF, le cuisinier prit le visage du jeune homme entre ses mains afin de le forcer à le regarder droits les yeux. Ses paumes sentaient au travers de leurs épiderme la chaleur des joues de Zoro, il était littéralement bouillant.

- Fait moi confiance !!! Dit il avec une profonde conviction dans le regard, avec en plus un léger sourire.

- .....

- Tu veux bien ?

- D'a...d'accord......souffla le vert, comme si accepter de faire confiance à quelqu'un lui bouffait toute énergie.

A peine Sanji avait-il relâcher le visage à la peau ambré, qu'a nouveau Zoro détournait le regard. Son oeil se porta sur le sol, une grande confusion visiblement l'agitait. Ce type chamboulait tellement tout dans sa vie en un temps si court, qu'il se sentait encore plus perdu qu'il ne l'était déjà. Il voulait lui faire confiance, mais il savait pertinemment aussi, qu'il ne pourrait pas chasser tout à fait sa méfiance naturel de remonter de temps à autre à son esprit. Tout à l'heure lorsqu'il l'avait vu à demi nu devants lui, la panique l'avait gagné. Et des souvenirs désagréable lui étaient remontés à l'esprit, se mêlant en même temps à ce qui se passait devant lui au même instant. Heureusement le cuistot avait réussi à le calmer, car dans un réel coup de panique il aurait certainement été capable de le cogner.

Si comme le lui affirmait Sanji, il arrivait à le sortir de ce cauchemar qui durait depuis 4 ans, Zoro en avait conscience, il lui en serait redevable à vie. Déjà avec toute cette gentillesse que lui avait déjà offert Sanji, Zoro se sentait infiniment redevable. Aussi décida t-il d'accorder un peu plus de confiance envers le jeune homme. Ce n'était pas franchement un cadeau, mais Zoro trouvait que s'était un bon compromis, afin de lui faire comprendre que peut-être il travaillait déjà sur lui même pour chasser les restes de méfiance, qu'il ne pouvait s'empêcher d'éprouver à son égards.

Le reste de la journée, ils le passèrent comme un dimanche pour beaucoup de personne sur terre. Affalé devant la télé bien au chaud à l'abri des températures froides, à enchainer DVD sur DVD. Et au vu du visage bouillant qu'avait eu le jeune SDF un peu plus tôt, cela n'était pas plus mal.  Le pauvre malgré ses dénégations véhémente, avait une légère poussée de fièvre plus que visible. Sans doute n'était-ce pas la première fois pour ce dernier que cela arrivait, mais habitué à en baver continuellement sans jamais se plaindre ni rien dire à personne,  Zoro agissait comme si de rien n'était. Concentré sur un film en DVD que le blondinet avait mis, pour une fois il sembla tellement absorbé par l'histoire qui défilait sous ses yeux, qu'il arriva à faire abstraction de son " sauveur."

Un peu plus trad ce soir là, Zoro refusa comme s'y était attendu Sanji de dormir avec lui dans son lit, qui était quand même bien plus confortable que le vieux canapé mal fichu. Mais le jeune homme n'insista pas sachant que si il lui forçait la main, le vert ne fermerait tout simplement pas l'oeil de la nuit. Aussi fut-il quand même soulagé de l'entendre au bout de 5 pauvres petites minutes pousser des ronflements réguliers. Signe qu'il s'était endormi avec plus de facilitée que la veille.

C'était lundi, une très légère éclaircie semblait faire mentir la météo qui pourtant niait la moindre amélioration dans les températures. Trompeur, il aurait été facile de croire qu'il faisait bien plus chaud en voyant l'astre soleil briller parmi les nuages blancs et gris. Mais au final le même froid mordant et glacé semblait gifler les audacieux qui mettaient le nez dehors. Et des audacieux il y en eut deux en ce milieux de matinée, qui grelottaient malgré leurs manteaux et écharpes. Ils semblaient que très peu enthousiasme à l'idée de rester dehors par un tel froid, mais c'était ainsi, ils devaient sortir.

Le blondinet l'avait dit, son frigo ne criait plus famine, non il hurlait littéralement. Et peut-être que cette fois-ci, il avait un peu trop repoussé la corvée.  Après avoir convaincu Zoro de l'accompagner, car il pensait qu'inciter le jeune homme à des activités banales l'aiderait à se sentir un peu plus comme " tout le monde". Ils se dirigèrent au supermarché le plus proche. Ayant ses habitudes, car il vivait dans le quartier depuis 3 ans, le jeune cuistot salua rapidement de la main quelques employés qui à force de le voir le connaissaient un peu. Zoro lui sembla très hésitant à l'idée de passer ne serait-ce que la porte du magasin. A l'occasion, il était déjà venu ici quand il rodait dans le coin pour acheter de l'alcool. Et il le savait très bien, le souvenir qu'il avait dû laisser ne devait certainement pas être impérissable.

Mais sous l'insistance du blondinet, qui plaisanta en disant qu'il serait son petit mulet qui porterait tout se décida t-il a franchir le pas, non sans jeter à l'occasion des regards aux alentours. Ils marchaient l'un à coté de l'autre dans les rayons d'un pas tranquille. Le vert semblait se noyer totalement sous un tas de conseille de ce professionnel de la cuisine. D'un oeil indifférent, ou presque il voyait les paniers se remplir abondamment. De temps en temps il percevait comme d'étrange vibration.

- J'ai pas raison ? Demanda soudainement le blondinet.

- Hein ? Quoi ?

- Tu ne m'as pas écouté ?? S'offusqua un peu Sanji.

- J'étais perdu dans mes pensées ! Avoua la jeune SDF.

C'était étrange. Pour lui, qui jusqu'ici n'était même plus un visage, mais juste une ombre dans les rues de paris. Juste une mains tendue à l'occasion, ou un simple corps. Faire une activité aussi banale l'aidait à se sentir au final un peu plus humain, et un peu plus Homme. Un léger sourire détendu, quoi que discret se dessina sûr ses lèvres, quand il entendit le blondinet déblatérer des flatteries à la caissière.

- Un dragueur compulsif, pensa le vert. Et à 200 % hétéro.....

Et puis, son regard émeraude sembla percevoir une sorte d'hostilité dans l'air ambiante. Lentement, il tourna son visage dans tout les sens, tandis que dans un geste machinal, il prenait les hanses des sacs bien chargé de provision. Durant quelques secondes, il chercha d'où pouvait venir cette sensation d'agressivité. Quand soudain il remarqua parmi les personnes faisant la queue à la caisse à coté d'eux, un homme, qui le regardaient avec une mine goguenarde et méprisante à la fois. Lentement il fronça les sourcils, démontrant très clairement à ce type qu'il ne baisserait pas le regard car faire ça pour lui, c'était agir avec faiblesse!

- Alors ? Brailla la mec lorsque les deux hommes sortirent du magasin. T'es devenu une petite poule de luxe ? On te loue à la semaine, ou à la journée maintenant ? Se moqua t-il en attirant les regards des gens présent par ses excès de voix.

Ça y est ça lui revenait. Cette voix moqueuse, cet air méprisant cet carrure un peu plus baraqué que la sienne. C'était lui le dernier homme qui avait payé pour avoir un rapport sexuel avec lui. C'était ce sale type qui avait été agressif et brutal et lui donnant à l'issue de cela en plus d'une honte profonde, une sévère envie de se noyer dans l'alcool. Son visage sembla prendre graduellement une couleur pale, tandis que sa mâchoire et ses mains qui tenaient toujours les sacs se crispaient douloureusement. Il ne devait rien dire, et ne pas répliquer afin que la bonne réputation de Sanji dans son quartier n'en pâtisse pas un peu par sa faute.

- Hey toi là !!! Le blond !!! Ouais toi là, avec ton sourcil bizarre.

- Quoi moi ? S'étonna le cuistot, l'oeil mauvais. Quel manière bien vulgaire vous avez à m'interpeler ainsi ! Marmonna t-il avec humeur, en allumant une fois de plus une cigarette. Tu veux que je t'apprenne la politesse, mon gars ?

- T'es au courant que tu fais des courses avec une pute !! Beugla t-il ! A moins qu'il t'appartienne ?

- Et toi t'es au courant que tu me déranges pendant mes congés abrutie ? Tu m'as pris pour un proxo où quoi ? Continus sur ce ton, avec tes insinuations de merde, et mon pied va aller se garer tout droit dans ton cul !!

- Laisse tomber, murmura le bretteur à l'oreille du blond. C'est pas la première fois qu'on m'insulte et ce n'est pas la dernière fois !! Cassons nous de là plutôt, et laisses ce gros tas gueuler dans le vide !

Malgré le profond agacement que l'un comme l'autre éprouvaient pour l'individu, les deux hommes tentèrent dans un premier temps  d'ignorer l'opportun, et prirent le chemin les ramènent en direction de l'appartement. Mais le gros balourd car il n'y avait pas vraiment d'autres mots à employer pour désigner le type, sembla plutôt décidé à leurs pourrir la vie.

- Hey ...hey ....le mec aux cheveux vert ! Pourquoi tu fais comme si tu me connaissais pas, hein ? T'as peur que ton mec te foutes dehors parce qu'on à passé du bon temps ? Hein ?

- Ta gueule merde ! Gronda Zoro l'air mauvais et  mal à l'aise. Barres toi avant que je te démontes la face !!

- C'est plutôt moi qui t'ai démonté hier! Ricana dans un rire gras l'individu alors que des passants un peu curieux ralentissaient le pas pour écouter sans avoir l'air de rien.

Comprenant immédiatement l'allusion, Sanji s'arrêta brusquement de marcher pendant que le jeune SDF avançait encore de quelques pas avant de se rendre compte qu'il s'était soudainement stoppé. Surpris, Zoro se retourna sur lui même et vit le visage ordinaire souriant et sympathique du cuistot prendre des traits dure et incroyablement colérique.

Les images du jeune homme égaré et perdu cette nuit et qui pleurait abondamment sur ses genoux, traumatisé par tous ces salauds qui avaient abusé de lui. Il avait paniqué à l'idée que quelqu'un lui face des avances, car il pouvait même plus croire en qui que se soit sans en payer le prix, arriva à l'esprit du jeune blond  aussi rapidement qu'un balle de révolver.

- Laisses je vais m'en charger, c'est mon problème !  Affirma Zoro en s'approchant de Sanji, qui posait à présent ses sacs de courses au sol, avant de se tourner en direction de l'armoire à glace.

A force de mâchonner sa cigarette de rage, cette dernier avait fini par se déchirer en deux et tomba lentement au sol, faisant voleter des petits morceaux de cendres incandescent, qui ondulèrent dans l'air avant de se faire emporter par le vent froid.

- Je vais te montrer une autre manière de démonter les gens moi, tu vas voir ! C'est pas ton pied que tu vas prendre mais le mien ! Menaça le cuisinier le regard mauvais le sourire crispé, une petite veine de colère palpitait sur son front pale.

Le mec essaya de lui décocher un coup de poing. Mais mise à part l'air il n'arriva à entrer en contact avec rien d'autre. De son côté le vert gêné d'être la cause d'une telle bagarre, affirmait auprès de Sanji que ce n'était rien. Qu'il pouvait très bien gérer ça tout seul, et qu'il ne devait pas à cause de lui, être mal vu dans son quartier. Mais ses arguments semblaient entrer par une oreille et sortir immédiatement par l'autre. Et c'est l'oeil écarquillé qu'il vit Sanji, coller un violent coup de pied dans les bijoux de famille du sale type qui tomba à genoux la mains crispé sur son entre jambe. Le mec semblait à présent essayer de vomir de douleur.

- Tu vois ? gronda d'une voix grave Sanji en écrasant de son pied l'autre main du mec appuyée sur le bitume ....je t'ai montré une autre manière de démonter quelqu'un !!!! Intéressant non ?

- T'es barge ! Beugla Zoro, je peux me débrouiller seul je....

- J'aime pas qu'on parle comme ça de mes amis, répliqua Sanji avec mauvaise humeur. Alors gros lard t'en veux plus ?

- ...arg.......

- J'entends rien ?

- N....non.

- Bien, alors tu vas être sympa à présent pas vrai ? Demanda le cuisinier d'un ton franchement ironique, pendant qu'il était accroupi auprès du mec grossier. Avec rudesse il lui attrapa le col qu'il tira avec brusquerie vers lui. L'attitude que prenait Sanji donnait l'impression d'avoir à faire soudainement à un délinquant....Si je te revois dans le coin et que tu nous parles avec le même ton grossier, je te promet que plus jamais de ta vie, tu ne te serviras ton misérable engin ! Et qu'à chaque fois que t'iras pisser, c'est en pleurant de douleur ! Compris ?

L'homme secoua la tête, non sans lancer des regards mauvais, en direction du blondinet et du type aux cheveux vert. Avec difficulté il se releva. Des larmes de douleurs restaient bordées aux coin de ses yeux. Marchant tel un cowboy, il donnait l'impression que chacun de ses pas étaient douloureux. Éberlué, Zoro voyait ce sale type qui l'avait humilié partir comme une petite crotte.

- Je crois, qu'il n'ai pas près de se servir de sa misérable petite queue avant longtemps ! Lança d'une mine faussement songeuse Sanji.

-J'aurais très bien pu le cogner moi même ! Marmonna Zoro, amusé en voyant la silhouette vouté de douleur s'éloigner d'eux !

- Je sais bien. Mais ça m'aurait ruiné mon petit plaisir de démolir ce mec !  Désolé vieux, mais sur ce coup c'est moi d'abord !!

- Merci, baragouina rapidement  Zoro avant de reprendre les sacs de couses en mains.

- Franchement tout le plaisir était pour moi ! Ricana le cuistot très fière de lui.

*****

Voilà pour la chapitre 05  de " remonter du gouffre ". J'espère qu'il saura vous plaire autant que les autres chapitres.

Zoro essaye de s'ouvrir un peu plus au près du blondinet même si le chemin pour cela risque d'être encore long. Sanji de son côté , reste campé sur ses position bien décidé à aider, son nouvelle ami

Bonne lecture.

( Demain pas de nouveau chapitre sur aucune des histoires, je repose un peu mon cerveau)

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