Chapitre 4: Pourquoi m'aides-tu ?

Chapitre 4:

Si il y a une chose que Zoro avait appris en vivant 4 ans dans la rue, c'est que se laisser aller au désespoir et à la tristesse s'était s'assurer de descendre encore un peu plus dans le gouffre noir dans lequel il se trouvait depuis ses 16 ans. Aussi, dût-il régulièrement se raisonner afin de serrer d'avantage les poings, et les dents, pour ne pas sombrer d'avantage. La tristesse et le désespoir, ces deux sombres émotions, il les avaient en lui depuis bien longtemps. Mais jamais, ou alors à de très, très rare occasion, il les avaient laissées sortir. Et encore lorsqu'il le faisait, c'est quand il était sûr d'être parfaitement seul, afin de s'assurer que personne ne profiterait de son état d'abattement momentané.

Pourtant le visage qu'il montrait dans la rue, dans ces coins sombres et inconnus des gens " bien". C'était toujours un visage dure, et menaçant. A tout prix, il voulait faire comprendre à ceux qu'il croisait, que s'en prendre à lui c'était risquer sa peau. Parfois ça avait marché, et parfois non, ajoutant ainsi à ses tristes expériences, un souvenir de plus, et rarement agréable. Faire confiance même un peu, lui demandait une énergie considérable. Car pour faire cela, il devait côtoyer ses vieilles angoisses, ainsi que les souvenirs de son vieux traumatisme, qu'il n'avait jamais réussi à surmonter.

Durant 4 ans, il s'en était voulu de s'être fait avoir par ce vieux salopard. Il s'était senti fautif d'avoir laissé une telle " ouverture " à ce gros pervers dégueulasse. Et parfois dans ses moments de profondes déprimes, il s'était senti coupable à 100 %. Ce qui bien entendu était faux. Mais qui aurait pu lui dire et lui expliquer qu'il était une victime et non le responsable de cela ? Qui ? Personne ! Absolument personne, car personne n'était là pour lui. Malgré son jeune âge, personne ne voulait ni l'aider, ni le connaitre, ni avoir à faire quoique se soit avec lui.

Il n'était qu'une ombre dans la rue. Une ombre dans Paris. Une chose qui avance sans qu'aucun regard ne se porte sûr lui, car il n'était pas digne d'intérêt, ni digne des gens soient disant bien. Il avait l'impression régulièrement d'être dans une bulle, et que les parois de cette même bulle, étaient si épaisses qu'il ne pouvait communiquer avec personne. Alors il avait pris l'habitude d'être seul, et rien d'autre. Quand il devait se résoudre à tendre la main pour avoir un peu d'argent pour survivre. Il savait pertinemment que ceux qui donnaient, ne savaient même pas à quoi il ressemblait 5 minutes après leurs acte de charité. Dans ces moments là, il n'était qu'une main tendue rien d'autre.

Alors qu'il avait l'impression d'être à tout jamais une ombre errante dans le rue froide de la capitale. Il avait rencontré ce qui pour lui se rapprochait le plus du soleil. La vision de ses cheveux blond et doré en dessous de cette lampe extérieur, lui avait semblé plus lumineux que l'astre solaire lui même. Ce n'était pas un coup de foudre, ou ce genre de foutaise qu'il ne pensait ne plus jamais approuver de sa vie. Non, c'était juste une admiration profonde devant cette belle couleur lumineuse, alors qu'il n'était qu'une ombre. Lui qui vivait dans les basfond de Paris, et qui à l'occasion dormait même dans les ordures. Lui qui tendait les mains pour manger, qui parfois se vendait contre des faveurs sexuel, avait vu ce jours-là, de la pure gentillesse émaner d'un homme qui le voyait comme son égale.

Le choque avait été énorme, car faire face à autant de bonté dénuée d'intérêt, semblait au final être encore plus flippante que les pervers qui faisaient comprendre très nettement ce qu'ils attendaient de lui. Mais non ! Ce type, ce Sanji lui avait parlé normalement. Un peu comme ferait deux personnes qui cherchent à devenir amis. Pourquoi agissait-il ainsi ? Pourquoi n'était-il pas beaucoup plus méfiant avec lui ? Après tout, il aurait pu être un dangereux criminelle, où un dingue échappé de l'asile qui aurait pu attenter à sa vie ? A croire que ce genre de prudence ne lui était même pas venu à l'esprit ! Non, il l'avait vu là, planqué dans les poubelles du restaurant, où il bossait. Il l'avait nourrit, et lui avait parlé, normalement...comme à un homme.

Cette bonté lui avait donnée le vertige et pas qu'un peu. C'était dangereux pour lui autant de sympathie, car si il s'y habituait  Zoro savait pertinemment que la vie dehors n'en serait que plus dure. Pourtant il avait essayé de ne pas revenir, et il avait tenu bon en se disant que la vie de ce gars était parmi les gens bien. Et que la sienne était dans la rue à survivre, et à lutter tout les jours pour ne pas mourir de faim, de froid, où dans une altercation.

Et puis un soir, il avait bu tout l'argent qu'il avait gagné. Ce n'était pas énorme, mais tout ce qu'il avait gagné, il l'avait utilisé pour acheter de l'alcool. Avec difficulté il se souvenait encore du visage méprisant du caissier, quand il l'avait vu prendre toutes ses bouteilles. Sans doute devait-il le prendre pour un misérable poivrot. Et sans doute en avait-il toutes les allures. Mais ce soir là, il avait eu besoin de le faire, afin que son cerveau ne pense plus. Afin que sa mémoire ne lui remonte pas toutes ses erreurs ainsi que la dernière. Se vendre à la personne de trop sans doute. Car même si le mec, avait à grand peine accepté un préservatif,  le type avait été sacrément rude.  Alors se trouvant, et se sentant comme le dernier des abrutis, il avait picolé, et picolé, jusqu'à en vomir dans les poubelle de la ruelle du restaurant. Ses propres pas l'avaient trahi et l'avaient mené à ce lieu, où il ne voulait surtout pas y remettre les pieds. Il ne voulait pas revoir le blondinet, trop gentil avec lui. Il ne voulait pas lui attirer d'ennuis, ni de problème ni rien. Il ne voulait pas le voir tout simplement... il ne voulait pas se donner l'illusion qu'ils seraient peut-être amis.

Et pourtant, oui, pourtant .....à présent, il était dans la salle de bain de ce dernier. Recroquevillé sur lui même, la tête dans les genoux du beau blond, à pleurer comme un gros bébé.

" Alors t'es un vrai gentil toi, pas vrai ? "

Punaise, mais oui s'était ça ! C'était un vrai gentil.  Quelqu'un de bien à 100 %. Sans mauvaises intentions à son égard. Il n'était pas sournois et ne cherchait pas à lui extorquer quoi que se soit. Non, s'était juste de la sincérité pure et rien d'autre. Mais d'où venait-il celui-là ? De la planète Mars ? Sans doute, car jamais Zoro n'avait rencontré quelqu'un comme lui. Il fallait dire aussi  qu'il s'en privait lui même, car il ne laissait que très rarement les gens l'accoster. Même les bénévoles de certaines associations. Et pourtant lui, il avait fini par le suivre ?

" Je vais t'aider à sortir de la rue."

Ces quelques mots raisonnaient à ses oreilles, pendant que son visage restait enfoui dans les genoux du blondinet. Il avait beau avoir 20 ans, bientôt 21 , à cet instant précis, il voulait lâcher toutes la pression accumulée depuis trop longtemps. Pleurer contre quelqu'un de rassurant. Lui qui voulait toujours jouer les dures en était à régresser à l'état d'un môme qui réclame juste un peu d'attention. Il n'avait sur lui que la serviette de toilette bleue marine, que dans son délire, il avait été près à défendre de ses poings. Au final, il n'avait pas eu besoin de se battre, car le Sanji n'attendait rien de lui, absolument rien. Aussi lorsqu'il sentit une main se poser avec prudence dans son dos, il ne put se contenir de faire un léger bon de surprise. Ses mains étaient chaudes et douces...pas rude, ni dure. Il n'avait pas l'impression de sentir comme des serres d'oiseaux qui l'emprisonner, s'était juste doux et amicale.

Combien de temps étaient-ils resté ainsi ? Aucune idée.  Et Sanji semblait démontrer une patience dès plus surprenante envers le jeune SDF. Il semblait savoir quoi faire pour ne pas le brusquer, ni l'inquiéter. Il attendait juste en agissant avec calme, car peut-être était-ce de cela dont avait besoin Zoro pour le moment. Pourtant durant cette longue attente, tandis que ce pauvre gars pleurer à grosses larmes. Il avait observé de ses yeux bleues, le dos du jeune homme. Là, il avait vu bon nombre de vieilles cicatrices, ainsi que des bleues et des contusions plus ressente. Sans parler de cette énorme et impressionnante cicatrice qu'il avait vu sur le buste, ainsi que celle de l'œil. Quel étaient leurs histoires ?

Ce type devait vraiment vivre l'enfer depuis longtemps...

- Tu n'as pas froid ? Demanda Sanji en prenant un timbre de voix mesuré.

- Qu....quoi ...?

Soudainement ce fût comme si le vert avait repris conscience, et qu'il avait réalisé avoir pleurer comme un grand gamin dans les " jupons " de son " sauveur". Honteux, il se redressa soudainement, gardant avec vigueur les poings serrés sur sa serviette de toilette nouées autour de ses hanches. Jamais, il ne pourrait dire au blondinet pourquoi, il avait eu besoin de boire autant ce soir là. Jamais !

De son oeil émeraude, il vit le blondinet se redresser. Son pantalon était trempé à l'endroit même, ou il avait poser son front. Se sentant soudainement ridicule, le jeune homme aux cheveux verts ne parvient pas à retenir une légère rougeur de honte d'envahir ses joues.

- Je suis désolé, marmotta t-il en s'inclinant un peu.

- Ce n'est rien ! Assura Sanji. Donc, je disais. Ici , expliqua t-il en passant la main sur une pile de vêtement qu'il avait posé sur un meuble bas. Tu as quelques vêtements qui devraient t'aller. Mais tu m'as l'air un peu plus costaud que moi, donc pas sûr que ça t'aille parfaitement ...enfin bref essaye les on verra bien. 

- D'accord...

- J'imagine que tu n'as rien mangé, aujourd'hui ?

Un mouvement de tête négative répondit à sa question. Zoro resta un moment crispé dans son coin, démontrant ainsi très clairement, qu'il ne se changerait pas devant lui. Sanji n'ajouta rien à cela, puis sortit de la salle de bain en prenant soin de bien fermer la porte derrière lui. Lorsqu'il fût seul dans la pièce principal, il laissa un profond soupir choqué passer ses lèvres, tandis qu'une main passait sûr son front. Jamais il n'aurait cru voir, ce grand gars fort et fière, s'effondrer ainsi comme un château de carte. Il avait décidé de lui venir en aide et de le sortir de la rue c'est vrai. Mais soudainement Sanji prit conscience de  l'ampleur de la tâche. Ce ne serait sans doute pas une mince affaire que de faire cela, c'était certain. Il allait sans doute devoir faire, avec les traumatismes profond de Zoro.....Mais il s'était fait une promesse, il se devait de la respecter.

- Peut importe, se dit-il en retournant vers son frigo, d'où il extirpa quelques ingrédients pour faire quelques sandwichs.

Il en était encore tout à la confection du petit encas, quand il entendit la poignée de la porte de la salle de bain grincer. Lentement, il releva le nez de la tâche qu'il accomplissait, puis vit Zoro toujours aussi mal à l'aise sortir. Il portait un simple pantalon de sport noir, et un t-shirt blanc à motif avec écrit dessus " gentelcook". Comme s'en était un peu douté Sanji, le vêtement lui allait tout juste, car la carrure de Zoro était plus développé que la sienne. Pourtant ce dernier sembla se sentir à l'aise dedans.

-....C'est confortable ! Marmonna Zoro le regard fuyant.

Décidant de faire comme si rien ne s'était passé, afin très certainement de ne pas ajouter un plus au malaise du jeune sans abris. Sanji l'invita à s'asseoir dans le canapé, où il posa sûr la table basse, une assiette de Sandwichs ainsi qu'un verre et une bouteille d'eau.

- Mange doucement, car avec ce que tu as bu, tu risques de ...vomir ! Expliqua t-il dans un frisson d'horreur.

Avec prudence le vert s'approcha du divan, et s'installa dessus comme si il était près à partir à tout moment. Et puis croisant le regard intrigué du blond, il s'installa un peu plus confortablement afin peut être de ne pas le vexer, mais n'osa pas toucher au sandwich.

- J'aime pas le gâchis tu sais, souffla le blondinet à demi vautré dans le canapé, la tête appuyée sur l'une de ses mains accoudée sur un gros coussin. De l'autre, il zappait sûr toutes les chaines jusqu'à visiblement trouver quelque chose d'intéressant...Ah tiens ...Kaamelott !

Zoro avait commencé à manger, mais Sanji voyait bien qu'à l'occasion son oeil se posait un peu partout avec inquiétude. Comme si il avait peur d'être pris au piège en ce lieux. Alors il décida de rester au maximum naturel, se disant que si il essayait de le calmer et de le rassurer à outrance, le vert se poserait d'avantages de questions. Il braqua donc son regard bleue, sur le programme court, et se mit à rire à quelques sketches qui défilaient sous ses yeux.

"....c'est pas pour prendre la défense de la petite, mais c'est vrai qu'il tabasse le rouquin..." entendirent-ils.

" Et bah moi une fois j'ai pissé par la fenêtre." Lança la reine Guenièvre du programme télé.

- Bah comment c'est possible ça ...lança Zoro l'oeil rivé sur l'écran, avant de rire un peu à sa propre question stupide.

" ....et ça c'est du nougat ...." beugla Arthur ivre....

Les sketchs télévisuel défilaient devant leurs yeux, et bientôt quelques rires se firent entendre de part et d'autre. Pour l'un s'était un pur moment de détente.  Pour l'autre, les inquiétudes et la méfiance n'arrivaient pas  à le quitter tout à fait. Même si elles avaient tout de même grandement diminuées. Quand l'assiette fût vidée, le blondinet débarrassa rapidement en se disant qu'il ferait la vaisselle le lendemain, car la fatigue commençait sérieusement à se faire ressentir chez lui. Sur le divan Zoro était toujours assis. Les mains sur le genoux, il ne bougeait pas d'un pouce. Un peu comme si il s'attendait encore à être mis à la porte.

- Pourquoi tu m'aides ? Murmura t-il une fois de plus la tête baissée l'oeil rivé au sol.

-  Pour être franc, je ne sais pas vraiment pourquoi, avoua Sanji dubitatif, mais, je crois que j'en ai envie c'est tout. Il y a comme une petite voix dans ma tête, qui me dit que tu ne mérites pas ce qu'il t'arrive. Et que si je ne te donnes pas ta chance, personne ne le fera....alors....

-.....Et.....tu fais vraiment ça, sans rien attendre en échange ? Souffla Zoro toujours aussi incrédule face à cette bonne action dénué d'intérêt. Je veux dire, reprit-il en croisant à nouveau les bras sur la poitrine, signe qu'il se refermait sur lui même. Je ne comprends pas.......y a toujours eu une contre partie à la charité ....et...

- Tu veux vraiment me vexer ? Gronda un peu le blondinet. Je ne suis pas comme ces gens dégueulasses que tu as rencontré. Si j'offre c'est de bon coeur, sinon je ne fait rien ! Et je te l'ai dis aussi non ? J'ai pas besoin d'arnaquer qui que se soit pour passer du bon temps avec quelqu'un. Je suis un romantique, je séduis...je ne piège pas.

- Pourtant....

- Écoutes. Je ne poserais pas un doigts sur toi, si ça peut te rassurer, ok ? Affirma Sanji en posant une main sur l'épaule du vert. Je me sentirai comme la dernière des merdes, si je me mettais à te demander des " trucs"  juste contre de la bouffe, et un toit au dessus de ta tête....J'ai ma fierté quand même.

- Vraiment ? Ne put s'empêcher de demander Zoro, encore un peu incrédule en levant le sourcil, pendant que le souvenir de tous les salopards qu'il avait rencontré en quatre ans tournaient dans son esprit.

- Bon mettons les choses au clair. Je ne vais rien te demander de sexuel, compris ? Rien, rien rien ! Râla un peu le blondinet les sourcils froncés. Absolument et définitivement rien ! Alors à présent répond à cette simple et unique question ! Tu veux dormir où ? Ici , dans le canapé, ou avec moi dans le ..

- ....canapé ! Coupa Zoro en détournant la tête.

- Bon très bien ! On discutera demain du reste, car là je suis debout depuis 5 h du mat' et je suis crevé.

Après avoir déplié le canapé, malgré l'insistance de Zoro qui lui affirmait que se n'était pas la peine. Et après avoir donné une couette et un oreiller, Sanji se dirigea non sans une certaine impatience en direction de son lit. A présent seul la lampe de sa table de nuit était allumée dans l'appartement. Avant de l'éteindre Sanji jeta un dernier coup d'oeil en direction de son "protégé ", qui était resté assis au bord du canapé. Un peu comme si il n'osait pas encore s'allonger pour le moment. Sans doute avait-il besoin de l'entendre dormir pour se décider à dormir à son tour ? Peut-être car après tout, il était évident que ce mec en avait bavé. Il était sans doute normal qu'il soit un peu méfiant. Alors sans rien ajouter de plus, le cuistot lui souhaita bonne nuit, puis éteignit la lumière, non sans pousser un profond soupir de soulagement, quand il se glissa enfin dans son lit.

- Putain, ça fait du bien, marmonna t-il à lui même.

Même si il était du genre rapide à s'endormir. Le jeune homme blond mit un peu de temps à partir dans les bras de Morphée, car involontairement il était resté l'oreille tendu à voir, ou plutôt à écouter si Zoro se décidait enfin à dormir à son tour. L'attente sembla un peu trop longue pour son corps fatigué par ses longues heures de travail, aussi ne se sentit-il pas partir dans le sommeil et les rêves.

Lui, qui avait été habitué à dormir un peu partout, et dans n'importe quel endroit, trouva le canapé étrangement moelleux. Quand il avait eu la chance d'avoir une place dans les refuges d'urgences, généralement très vite pleins en pleine hiver. Il avait toujours eu l'impression très net de dormir sur les matelas les plus bossus et inconfortable au monde.

Pourtant ce soir là, ce canapé lit lui sembla être la chose la plus douce et la plus moelleuse qu'il soit dans l'univers. N'arrivant néanmoins pas tout à fait à se détendre, il resta un long moment allongé sur le dos, droit comme un bâtons, le corps tendu presque au auget. Malgré les dires du blond, il ne pouvait s'empêcher d'être méfiant à son égard. Il savait que s'était injuste de ressentir cela, mais c'était là son instinct, et il n'y pouvait absolument rien. Toute fois, lorsqu'il commença à entendre de léger ronflements s'élever du font de l'appartement, Zoro comprit très vite que le cuistot dormait à point fermé, et que au moins pour la nuit, il serait tranquille.

Enfin seulement, il se décida à dormir. Et sans aucun doute, cette nuit là fut la meilleure depuis de nombreuses années. Zoro dormait dans des vêtements propres et qui sentait bon. Dans un canapé lit très confortable avec une couette douillette et chaude qui l'enveloppait agréablement. Ce fût sans aucun doute la meilleure nuit qu'il passa depuis 4 ans. Pour une fois, il n'avait pas eu à dormir d'une oreille en restant aux augets, de peur qu'on ne lui vols ses affaires. Il savait bien que dans un petit appart' comme celui-ci le propriétaire, enfin le locataire n'aurait pas grand chose à carrer de ses misérables biens. Il dormit d'une nuit sans rêves et sans cauchemars. Rien pour une fois ne vient le perturber, ni le faire hurler d'horreur car parfois ça lui était arrivé. Il dormit juste et bien, reposant son corps meurtrit par le froid et l'expérience un peu rude qu'il avait eu avec ce type, et qui l'avait fait autant boire la veille.

La matin arriva, avec un soleil complètement absent. Les température étaient toujours aussi glaciale et une pellicule de givre s'était posée un peu partout à l'extérieur. Les rares passants marchaient dans les rues d'un pas rapide et pressant. Une buée épaisse et blanche s'échappait de leurs bouches à chaque mouvement respiratoire. C'était dimanche, et les voitures n'envahissaient pas encore les rues, ou alors que très peu. Les arbres voyaient leurs dernières feuilles tomber au sol et blanchir rapidement sous ce froid exceptionnellement polaire.

Lorsque Sanji se réveilla ce matin là, son réveille affichait 10 heure du matin. Et pourtant malgré le fait que la matinée soit déjà bien entamée, le jeune homme avait l'étrange impression de n'avoir qu'à peine fermés les yeux. Son cerveau quand à lui semblait ne pas vouloir s'activer. N'arrivant pas tout à fait à réfléchir même en sentant les dernières résistances de sommeil s'envoler, Sanji se décida malgré tout à sortir de son lit. Les yeux agar et un peu dans le vide. C'est à peine si il fit attention, à la chose roulée en boule sous la couette dans le canapé. Pas un cheveux, pas un orteil, ni un bout de crâne ne sortait de l'épaisse couverture, même si de puissants ronflements se faisaient largement entendre dans le petit appartement.

Oubliant, sans doute qu'il n'était pas seul, Sanji avait comme il le faisait souvent lorsqu'il était seul, attaché sa mèche de cheveux qui recouvrait son oeil droit, dans une sorte de demi queue de chevale remontée sur le sommet de son crâne. D'un pas trainant, il alla vers la cafetière et les yeux à demi clos, à demi ouvert, il prépara le café....Quand il eut fini cela, il se laissa tomber de tout son poids dans le canapé. Surpris en plein sommeil Zoro, fit un énorme bon, en criant de surprise.

- Qu'est...ce que ....qu'est-ce que....qu..quoi ?? Bredouilla t-il paniqué, un peu comme si il ne se rappelait plus comment il était arrivé ici.

- Aaahhh, hurla à son tour le cuistot surprit par les mouvements brusque qu'il avait involontairement causé chez son invité.... Oh bordel, c'est pas vrai je t'avais zappé....bafouillât-il la main sur le coeur....Merde..désolé...

- Pour...pourquoi je suis là ? Demanda d'une voix tendu Zoro, démontrant qu'une partie de son ivresse avait jouée sur sa mémoire ! ....on a ....on a ....

- Rien fait, le coupa le cuisinier . T'as dormi là et moi là bas, expliqua t-il en désignant son propre lit.

- A Oui c'est vrai, se souvient enfin le vert, toujours enveloppé dans la couette. J'ai dormis ici.....ma meilleurs nuit en 4 ans, sans aucun doute.

- J'imagine ! Pourtant, le canapé commence à être à moitié défoncé à certain endroit...tu aurais été mieux dans...

- Peut-être, le coupa un peu soudainement le jeune homme toujours saucissonné dans la couette, mais....pour être franc, je n'aurai pas dormi si j'avais été là-bas avec toi...

- Je comprends, mais comme je te l'ai déjà dis, je ne te toucherais pas. Enfin pas comme ça !!! Dit-il dans un grand sourire rassurant, alors qu'une expression bizarre se dessinait lentement sur le visage du verts. Quoi ??

- T'es sourcils sont trop bizarre. Je croyais qu'il n'y en avait qu'un qui était en vrille mais ....en faite c'est les deux....et pas du même sens en plus.

- Aah flûte !!! Râla le blondinet, mal à l'aise en détachant ses cheveux. J'avais oublié que tu étais là .....c'est pour ça que je les ai attachés ainsi.

- C'est marrant, ria un peu Zoro.

- Ah non, ce n'est pas marrant, contre dit le cuistot. C'est complexant point barre, rien de plus rien de moins.  Et si tu acceptes de ne pas de moquer de mes sourcils je ne dirai rien sur tes cheveux bizarre !

- Comment ça ? Mes cheveux bizarre ?

- Bah franchement vert....c'est pas commun hein !!! Expliqua Sanji en roulant des yeux au ciel. Surtout naturellement vert...

- Ouais, bah c'est comme ça ! Alors faut s'y faire c'est tout. Au moins en matière de bizarrerie on est deux !!

- Bizarrerie peut-être. Mais moi, au moins mes copines me trouvent mignon avec ça. Elles me disent que c'est  charmant ! Et toi qu'est-ce que..

- Rien ! On ne me dit rien ! Marmonna soudainement le jeune SDF en baissant la tête. On complimente pas les gens comme moi ..... on les achète.

- Oh, désolé vieux... je voulais pas te mettre mal à l'aise, s'excusa le blond.

- T'en fait pas. Il m'en faut plus pour me vexer. A présent que j'ai retrouvé mes esprits, et que....enfin je ne suis plus du tout saoul. Je tenais à m'excuser pour ma réaction...dans la salle de bain cette nuit. Je ....ne voulais pas être grossier, ni ingrat avec toi.....

- Ingrat ? Comment ça ?

- Et bien oui, je t'ai hurlé dessus et ....je ne me suis pas franchement montré sous mon meilleur jour, marmotta le vert très gêné la main dans les cheveux, le regard carrément fuyant... je n'aime pas montrer mes faiblesses.....car ça peut-être dangereux dans la vie que je mène....., et tu m'as vu pleurer....ce qui me fait me sentir mal vis à vis de ton hospitalité et de tas gentillesse.

- Personnellement, je ne pense pas que tu te sois montrer faible, en te laissant aller à pleurer devant moi. Expliqua le blondinet, en se levant pour préparer de quoi prendre un bon petit déjeuner. Mais je vois plutôt ça comme une marque de confiance, tu ne crois pas ?

- Je ne sais pas...pour être franc.....c'est juste ...des souvenirs que je ne voulais pas revoir et qui son revenu, qui m'ont fait réagir comme ça.  Je ne sais pas si c'est vraiment une marque de confiance envers toi, qui à fait que j'ai....pleurer....il fallait juste que ça sorte...parce que ça me rendait dingue...

- Je comprends ! Gagner ta confiance n'est pas facile, mais j'y arriverai, assura Sanji en sortant deux verres dans lequel il versa du jus d'orange. Toutes les choses compliqués que tu as vécu et que tu gardes pour toi, son un peu comme du poison selon moi.  Tu vois ce que je veux dire ? Demanda t-il en sortant un paquet de petites brioches rondes....toi, et toi seul est conscient de ton passé. Tu n'as personne à qui en parler, et tu ne peux donc pas te soulager de ce poids qui te fait mal .....Alors tu t'empoisonnes lentement mais surement. Mais....si un jour j'arrive à gagner complètement ta confiance...Et bien tu pourras te soulager de ce poids avec moi, et tu te sentiras plus léger, affirma t-il en sortant deux pots de confitures, Fraise et mûre.

- Si je te dis absolument tout...tu me mépriseras, et tu me trouveras répugnant.....marmonna d'une voix sombre le vert, la tête baissée toujours enroulé dans la couverture.

- Ça c'est toi qui le dis. Je vis pas dans le monde des Bisounours mon gars. Je me doute que vivre à la rue, contraint à des choses difficile, mais....

- BON SANG ! S'emporta soudainement Zoro en se relevant du divan. Pourquoi tu dis ça ! Comme si tu comprenais, et que ça ne te choquait pas ! Je t'ai parlé un peu de moi....Mais qu'est-ce qui te fait dire que...que ce que j'ai fais, et que ce que tu ne connais pas encore...ne te donneras pas envi de me mettre dehors !!! Hein ?

- Et bien ...

- POURQUOI T'ES GENTIL MERDE ? Je ....j'ai salie chaque objet et chaque chose que j'ai touché chez toi.... Je ne suis pas digne de confiance .... toute ma vie on m'a traité comme un boulet, comme un moins que rien ! Pourquoi TOI ! Tu agis comme si j'étais quelqu'un d'intéressant, hein ?

- ....

- POURQUOI ? Tu me parles comme si j'étais respectable ! Alors que tu sais bien que se n'est pas vrai ! J'ai mendié....volé, je me suis battu, j'ai cassé des bras, des jambes, j'ai détourné les yeux sur des choses que tu ne peux même pas imaginer, j'ai......j'ai....

- Écoute je....

- J'ai vendu mon corps, lâcha t-il soudainement le visage écarlate. Je joue les dure. Les mecs intouchable et finalement, j'agis comme la dernière des prostituées.......hier, j'ai picolé parce que ....parce que  le type avec qui j'ai couché ......a été brutal. Je me suis senti comme la dernière des merdes ! Parce que tout le monde m'a toujours considéré comme une merde. Alors j'ai bu pour oublier...parce que j'en ai assez !!!

- C'est parce que tu as eu le malheur de tomber sur des troues du cul, que tu te sens comme le dernier des derniers ! Et comme je te l'ai déjà dis ! Ne me mets pas dans le même panier que eux, tu m'insultes !!! 

Un lourd silence s'abattit durant lequel les deux hommes se défièrent un peu du regard. L'un voulait faire comprendre la sincérité de ses attentions. Et l'autre luttait contre son envie de fuir, et contre son incompréhension face à ce type étrange. Pendant quatre ans, il avait pourtant espéré qu'un jours quelqu'un viendrait lui tendre la main, et lui donne une chance de changer sa vie. Et pourtant à présent que cette personne était face à lui, faisant ce qu'il avait toujours souhaité, il semblait tout faire pour fuir cette même main qui lui était tendue.

- Je suis désolé, pour l'expérience difficile que tu as vécu hier avec......ce connard.....assura le cuisinier en fronçant les sourcils puis en éteignant la machine à café, avant dans servir une grande dose dans chacune des tasses.

- Ce qui est fait, est fait...Bredouilla le jeune SDF, alors qu'il relevait lentement l'oeil en direction du cuisinier. Écoutes....je ne voudrai pas que tu me prennes pour.....enfin.....un galeux. Je...je suis pas fière d'avoir vendu mon corps c'est vrai....Mais j'ai toujours été prudent ..j'utilisai enfin tu vois....

S'avançant en direction de la table basse avec un plateau généreusement garnis, Sanji déposa le tout sur la table basse sans rien dire, sans prononcer la moindre syllabe. Il ne voulait pas juger Zoro, car son histoire il ne la connaissait que dans des infimes révélations que lui avait fait le vert. Mais le fait qu'il ai dû arriver à cette triste extrémité l'agaçait et le rendait triste à la fois. Avant d'entamer son petit déjeuner, il alla se poster droit devant le jeune homme, qu'il avait décidé d'aider, puis posa l'une de ses mains sur la large épaules. Là , il le regarda droit dans les yeux, alors qu'il incitait en emprisonnant le menton de Zoro à le regarder à son tour droit dans les yeux.

- Je suis du genre butté et têtu. J'ai dis que j'allais t'aider à sortir de la rue, et je vais le faire ! D'accord ?

- D'accord....marmotta Zoro.

- Tu vas devoir apprendre à me faire confiance. Ça va être long, je sais... mais je ferai tout pour que tu crois en moi, d'accord ?

- D'accord, répéta comme un perroquet le vert en sentant le rouge dû au mal aise d'être fixer ainsi aussi longtemps lui monter aux joues.

-  En contre parti, j'ai vais exiger une seule et unique chose de toi, expliqua Sanji en levant un doigts, avec le plus grand des sérieux ! Afin que tu es à nouveau le respect de toi même, tu vas me faire la promesses de ne plus jamais laisser personne te toucher tant qu'elle n'aura pas de vrai sentiment à ton égard.

- Pardon ? S'étonna Zoro en clignant de l'oeil.

- J'ai dis, que ma seule exigence et que la prochaine personne avec qui tu coucheras sera une personne que tu aimes, et qui t'aimes ! C'est la seule chose que j'exige de ta part.  Vois ça comme un terme de notre " contrat". Et si tu manques à ta paroles, et que tu vends encore à partir d'aujourd'hui ton corps pour de l'argent, je ne t'aiderai plus jamais...

- Je t'en fait le serment, affirma le vert avec le plus grand des sérieux. Même si il voyait mal qui que se soit s'intéresser à lui, avec le passé qu'il avait.

- Mais quand je dis, plus jamais je ne t'aiderais si tu fais ça, je peux t'assurer que plus jamais je ne t'aiderais, compris ?

- J'ai bien compris ! Assura le jeune SDF.

- Bien, s'exclama le cuistot à nouveau souriant en claquant ses mains ! A présent ! Le petit déjeuner est servi !!

C'était l'une des premières choses qu'il avait pensé à l'égard du blond. Il était bizarre, vraiment très bizarre. Malgré leurs discussions sérieuses, malgré ses affirmations, malgré sa gentillesse, Zoro avait du mal à le cerner, et ne comprenait toujours pas pourquoi, il voulait autant l'aider. Mais afin de respecter, cet homme qui se montrait aussi gentil avec lui. Afin d'être digne de la confiance qu'il lui témoignait, et afin de mériter un jour peut-être son amitié. Zoro se fit la promesse de sortir de ce gouffre dans lequel il vivait depuis bien trop longtemps. La remontée allait être difficile et peut-être même compliqué. Mais à présent il n'était plus seul, car au moins une personne sur terre croyait en lui, et il préférait mourir plutôt que de perdre cette confiance qu'on lui témoignait enfin.

********

Voilà, pour le chapitre 4 de " Remonter du gouffre." Je ne sais pas vraiment si ce chapitre est assez complet mais j'espère sincèrement qu'il vous plaira.

Sûr ceux bonne lecture, et bon week-end,. Prochain chapitre la semaine prochaine.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top