Chapitre 21: Qui est-ce Sam ?
Chapitre 21 :
Avant qu'il ne rencontre Sanji, la seule personne qui dans sa triste vie lui ait témoignée un peu d'attention et d'amour, était Sam. Bien avant de faire sa rencontre le jeune homme, enfin l'adolescent qu'il était à cette époque avait vite supposé que les filles ce n'étaient pas pour lui. Depuis petit, il avait toujours eu beaucoup de mal à s'entendre avec la gente féminine. Et pourtant il lui était arrivé parfois de faire des efforts considérables pour ne pas être brusque envers ces dernières. Mais irrémédiablement leurs babillages et rires de petite poules, venaient inexorablement lui taper sur le système nerveux. Les pauvres malheureuses qui avaient eu le courage de lui déclarer leurs amours, avaient vues leurs espoirs réduit en miette. Ne pouvant comprendre qu'on puisse l'aimer, surtout pas une de ces filles qu'il passait son temps à envoyer balader, il détruisait sans remord le moindre de leurs espoirs.
D'ailleurs à l'adolescence il ne s'était pas cru gay. Non il avait juste pensé dans la naïveté de son age, qu'il n'était juste incapable d'aimer et d'être aimé. Il avait vu alors son coeur, comme une sorte de vaste espace vide, impossible à combler. Sa chienne de vie avec des parents maltraitants et brutaux, ne lui avait donné aucun espoir quand à recevoir un jour un tel et beau sentiments dans le coeur. Il s'était toujours isolé, car de toute manière il n'avait jamais eu le droit de se faire des amis, ni de faire des sorties comme les gamin de son âges. Pourtant l'arrivée de l'adorable Sam dans sa vie, avait apporté un peu de clarté dans son monde vide et sombre. Il avait compris en le rencontrant qu'il n'était pas incapable d'éprouver de l'amour. Mais il avait aussi pris conscience que son intérêt allait exclusivement en direction des garçons. Bien entendu, et comme beaucoup de jeune gens de son âge , réaliser une telle chose avait été plus que perturbante, pour pas dire franchement éprouvante. Déjà que sans ça, il était très régulièrement critiqué, et malmené, pour pas dire frapper par son père. Alors si une " telle " choses devait en plus venir aux oreilles de son horrible paternel, à coup sûr ce dernier le prendrait très mal.
Et c'est ce qui s'était passé.
Vivre son première amour avec Sam avait été des plus doux , pour son coeur assoiffé de tendresse. A l'époque ce tendre sentiment lui avait donné de l'espoir quand à être heureux un jour. Il lui avait fait réaliser qu'il avait le droit au bonheur lui aussi. Il avait même cru dans un futur, allant jusqu'à s'imaginer un avenir avec ce mignon jeune homme un peu timide, mais pourtant si adorable et gentil avec lui.
Mais ses espoirs avaient été réduit en poussière en un rien de temps, et l'avait mené à la rue. Durant ses quatre années de galères, où il avait échappé à bon nombre de danger. Zoro n'avait jamais vraiment cessé de penser à Sam. Il s'était d'ailleurs souvent demandé ce qu'il devenait, et si le père de ce dernier n'avait pas été trop dur avec lui en apprenant ce qu'il s'était passé entre eux. Car après tout, quand Zoro avait été jeté dehors par Seto, il avait essayé d'avoir un peu de soutient de son côté. Mais s'était un fusil qui l'avait accueilli en guise de bonjour, avec en prime des menaces de mort, proférées par le père de Sam.
Comprenant qu'il risquait de lui causer des problèmes, le jeune homme aux cheveux vert avait abandonné tout espoir de le revoir un jour. Après cela, il s'était contenté de garder dans le coeur ainsi que dans les jours de détresse profonde, le souvenir persistant des quelques moments de bonheur que la vie lui avait accordée avec Sam.
Mais quatre années à lutter pour survivre et pour ne pas mourir de faim, de soif, où de froids avait relégué le souvenir de son précieux premier amour au second dégrée. Un peu comme si il avait décidé d'enfermer tout cela dans une petite boite dans son esprit, et qu'il avait concentré la totalité de son attention à sa propre survie dans la rue.
La vie ne l'avait jamais aimée. C'est ce qu'il s'était toujours dis, et pourtant il n'avait pu s'empêcher de s'y accrocher, en se disant parfois que lui aussi avait le droit à de vivre des moments heureux. Et que cette fichue vie le veuille où non, elle devait lui rendre son dû.
Le bonheur. C'était précisément l'un de ces moment là qu'il vivait à cet instant. Grace à sa lumière.
Une action aussi banal que d'acheter des vêtements et des chaussures l'avait fait se sentir bien, et un peu plus comme tout le monde. Il n'avait pas eu cette fois-ci, la sensation désagréable de n'être qu'une ombre, ou bien encore qu'une chose insignifiante aux yeux des " autres". Non, ce jour-là il était " monsieur tout le monde". Personne ne le remarquait pour ses vêtements sales et usés. Ni pour sa cicatrice sur l'oeil, ou tout simplement parce qu'il tendait la main dans l'espoir d'un don même assez maigre qui l'aiderait à ne pas mourir de faim.
Cette journée aussi agréable soit-elle, il l'avait passée avec celui qu'il voyait déjà comme l'amour de sa vie. Le seul être qui avait été capable de chasser le souvenir de l'amour de Sam. Cette homme au cheveux dorée et qui lui avait sauvé la vie, car vraiment il n'y avait pas d'autre mot. Il l'adorait et l'aimait déjà plus que tout. Les mots parfois lui semblaient tellement ridicules par rapport à ce qu'il ressentait, que Zoro aurait été capable de râler contre son " manque de vocabulaire". Mais une chose était sûr, il l'aimait et lui accordait à présent une confiance absolue, ce qui dans son cas et dans sa prudence et méfiance habituel était une énorme marque de confiance.
Et ça, Sanji en avait parfaitement conscience.
Il avait passé aussi cette après-midi avec la seule femme qu'il ait été capable de se faire comme amie.
" Un vrai miracle." Se disait-il parfois avec amusement.
Cette jolie rousse au caractère bien trempé, avait toujours été à chacune de leurs rencontre, très sympathique avec lui. Et sans doute était-ce parce qu'elle avait un caractère fort, et qu'elle était très loin d'être une pintade, idiote et pimbêche, qu'il avait pu se sentir prêt à être amie avec elle. Avec un certain étonnement, Zoro avait pu constater à quel point la belle rousse pouvait être une terrible négociatrice. Et souvent ce jour-là, il ne s'était pas senti très à l'aise qu'en à sa manière un peu abusive de mener " ses affaires". Mais cela au final ne restait qu'un léger détail, dans cette agréable après-midi hivernal.
Oui, cette journée qui semblait peut-être banale pour beaucoup, était absolument parfaite pour lui. Pas le moindre grain de sable ne s'était mis dans les rouages de cette journée de shopping. Pas le moindre soucie n'était venu assombrir sa bonne humeur, même si elle semblait discrète aux yeux de ceux qui ne le connaissait pas. Il n'avait causé aucun soucie à son adorable lumière. Il n'avait attiré l'attention de personne, et il avait même pu éprouver la joie simple d'acheter une paire de chaussures neuves, en se débarrassant enfin de ses abominables groles pourries.
Et pourtant, alors qu'il hésitait encore à s'acheter des vêtements, surtout que durant un essayage il avait cru mourir étouffer dans un pantalon bien trop petit pour lui, il l'avait vu ! Juste là, non loin de Nami et Sanji à tourner sur lui même, tandis que ses yeux bleues clairs se posaient sur son reflet dans un large miroir soudé au mur. Durant quelques secondes Zoro avait cru voir un fantôme surgir soudainement du passé.
- Sam ?
Sa voix avait murmurée ce prénom comme un faible aveu involontaire. Ce prénom était sorti de lui même comme de nul part. Un peu comme si son cerveau n'avait pas vu là, la nécessitée absolue de réfléchir un instant quand à quoi dire. Ce prénom était sorti comme ça...juste...dans un murmure.
Les secondes parfois peuvent ressembler à des heures, et s'était l'impression que Zoro avait eu à ce moment-là. Le voir là, à quelques mètres de lui l'avait soudainement remué, retirant ainsi en une fraction de seconde le calme et la paix qu'il ressentait depuis le début de l'après-midi. Ce visage du passé, était un souvenir qui semblait venir de tellement loin dans ses pensées, qu'il n'aurait jamais cru le revoir dans son présent. Il l'avait trop souvent vu comme un souvenir, comme une image fugace de sa mémoire, pour qu'il ne puisse s'imaginer à nouveau le revoir en chair et en os.
Mais à vrai dire et ceux même si il n'en avait pas vraiment conscience, Zoro n'avait mis qu'un quart de seconde pour le reconnaitre. Certes en quatre ans Sam avait rudement changé. Il avait grandi et sa silhouette s'était allongée et même un peu plus développée. Ses cheveux châtains ondulés avaient poussé joliment, accentuant ainsi son physique un peu androgyne. Ses yeux étaient toujours dotés d'un jolie bleu clair comme de la glace, et son grain de peau ressemblait toujours à celui d'une poupée de porcelaine.
En entendant ce prénom qu'il avait déjà entendu à travers la bouche délicieuse de son petit ami, le sang du cuisiner n'avait fait qu'un tour dans ses veines. Soudainement et durant quelques petites secondes, son souffle s'était bloqué dans sa poitrine, et ses yeux bleue étaient passé de Zoro à ce soit disant Sam. Mise à par lui, Sam était le seul être qui avait été capable de capturer le coeur ainsi que l'attention de Zoro. Et lui qui était connu pour son côté séducteur et sûr de lui, se sentit soudainement comme en danger. Un peu comme si inconsciemment, il avait ressenti la peur terrible qu'un jour on ne lui vole cet homme qu'il avait décidé d'aider, de protéger et surtout d'aimer. Son teint naturellement pâle avait pris une teinte légèrement plus clair. Mais son visage si expressif parvient à se muer en une expression assez étrange, et qui était censée donner l'impression d'une sorte de neutralité.
- Tout va bien ? Murmura pourtant discrètement Nami non loin de lui, lorsqu'elle constata la soudaine pâleur de son teint.
Un vague " hum" affirmatif se fit entendre du cuistot, qui d'un pas léger s'était rapproché de Zoro, qui à ce moment précis semblait pétrifié de surprise. En face d'eux l'homme aux cheveux châtain s'était tourné dans leurs directions avec une certaine élégance. Sa petite amie de son côté les observaient avec une franche curiosité dans le regard. Aucune expression de surprise ne se peignit sur le visage de Sam, et aucun sourire n'accueillit Zoro. L'impassibilité était total sur son visage, dont les yeux clair cependant restaient posés sur la silhouette musculeuse de l'ancien SDF, qu'il détailla sans vergogne.
- Samy, tu les connais ? Demanda la jolie brune en posant la main sur l'avant bras de celui-ci.
Elle ne paraissait pas inquiète, mais juste un peu surprise qu'un inconnu interpelle soudainement son petit copain. Attendant une réponse que son compagnon mettait un peu de temps à lui fournir, la jeune femme secoua un peu le bras qu'elle agrippait toujours, afin peut-être de le stimuler dans cette réponse qui mettait bien du temps à venir. Sam sans doute involontairement l'ignora et pencha la tête sur le côté avant de plisser ses jolies yeux clair qui restaient fixé sur l'ancien SDF. A agir ainsi, il donnait l'impression de réfléchir intensément quand à la réaction à avoir, ainsi que la réponse à fournir à cette vue étrange venu du passé. Au même instant une grimace d'agacement arqua les jolies lèvres du blondinet, et une expression d'agacement se fit clairement voir chez lui. Cette attitude distante qu'il constatait chez ce garçon ne lui plaisait pas du tout.
- On se connait ? Lança Sam en faisant quelques pas en direction de Zoro. Près de lui la brunette le suivait en faisant à son tour quelques pas.
-Que...? S'étonna Zoro prit au dépourvu, l'oeil unique écarquillé. Aussitôt son coeur se mit à battre de révolte dans sa poitrine. L'avait-il oublié ? Lui ? Son première amour, sa première fois ? Avec difficulté le vert déglutit avant de répondre un simple..mais c'est moi, Zoro !
A nouveau Sam pencha la tête, mais cette fois-ci de l'autre côté. Pour Sanji qui observait la scène il était plus qu'évident que ce type n'avait nullement l'envie de reconnaitre Zoro. Sans doute était-ce parce qu'il avait près de lui sa petite amie, et qu'en aucun cas il ne souhaitait lui faire comprendre que cet homme qui venait de l'interpeler ainsi au beau milieux d'un magasin de vêtement, était l'un de ses amours de jeunesses. Pourtant même si une part de lui comprenait ses attentions de protéger cette jolie jeune femme brune, il ne pouvait s'empêcher de détester cette mine faussement interrogative dont son visage fin se parait, et qui de toute évidence devait blesser Zoro. Pour le cuistot, son amant avait bien assez souffert de l'ignorance, de la méchanceté et du manque d'amour, sans qu'un fantôme passé ne vienne ne lui refaire une sorte de piqure de rappel.
- Oh ? Fit soudainement l'homme au cheveux châtain qui continuait de fixer intensément Zoro comme pour l'inciter à le suivre dans ce qu'il allait dire. On était au club de Kendo ensemble il y à quelques années. C'est bien ça ?
- Heu...bafouille le vert un peu pris au dépourvu, alors que l'une de ses mains puissante passait dans ses cheveux court, et faisait cliqueter au passages ses trois boucles d'oreilles. Oui, c'est....c'est ça ! Se força t-il a sourire. Mais son sourire était si crispé et si tendu, qu'il n'avait absolument rien de naturel.
Nami connaissait dans les grandes lignes l'histoire de l'ancien SDF, ainsi que les raisons qui avait fait que son père adoptif l'avait jeté à la rue. En entendant cette réplique qui sonnait horriblement faux pour elle, elle roula des yeux en directions du ciel tandis qu'une sorte de reniflement chargé de mépris, se faisait entendre de sa part. De son pas élégant elle s'approcha de ses deux amis, puis se mit à fixer Sam avec une franche attitude méprisante le forçant ainsi à peu de choses près à détourner le regard. Elle qui en le voyant l'avait trouvé très beau lorsqu'il était sorti de la cabine d'essayage, le trouva franchement laid dans cette attitude méprisante qu'il avait envers Zoro. Sanji n'avait pas un visage plus aimable que cette dernière, mais il pensait avec une certaine justesse que cette histoire concernait Zoro et qu'en aucun cas pour le moment, il ne devait intervenir. Même si l'envie de flanquer un coup de pompe dans l'arrière train de Sam le démangeait un peu. Mais si Sam allait trop loin et blessait son amant , il était certain qu'il n'hésiterait pas à ouvrir ce qui certain considéraient être une grande gueule.
- Ça fait quoi ? Pfff..quatre ans qu'on s'est pas vu pas vrai ? Questionna Sam en glissant ses doigts fin dans ses boucles châtains et qui donnait ainsi l'impression de n'avoir jamais été autre chose qu'une simple connaissance pour l'ancien SDF.
- C'est tout à fait ça, répondit simplement Zoro. Quatre ans...
Durant dix bonne minutes, l'homme au physique avantageux déblatéra des fadaises inutiles et vide de sens. A cet instant, il avait toutes les attitudes du type qui fuit son passé et tente de s'en créer un autre, en inventant de faux souvenirs ainsi que de fausses anecdotes. Zoro en son fort intérieur se demandait qui était ce gars, qui lui parlait. Il avait le physique de Sam, le regard de Sam, ainsi que le charme de Sam. Mais son attitude, ses propos idiots ainsi que son attitude excessive lui donnait la sensation bizarre d'avoir à faire à un étranger. Son oeil unique qui était posé sur le visage de son première amour, dévia un instant pour observer la brunette.
Sans doute Sam n'avait-il pas envi que cette dernière apprenne qu'il avait eu durant son adolescence une relations homosexuel. Très certainement même. Et il le comprenait un peu.... Alors peut-être parce qu'il était trop gentil. Où peut-être parce que comme toujours il n'avait pas envie de provoquer d'esclandre, et de problème qui attirerait l'attention sur eux, Zoro joua le jeu de Sam. Et même si chaque faux souvenirs lui faisait mal au coeur. Et même si il avait l'impression que les souvenirs de son passé ou plutôt de ses cours instant de bonheur, partaient en lambeau à chacun de leurs mensonges, il ne pouvait se résoudre à faire autre chose que de jouer le jeu de Sam. Parfois il répondait évasivement aux questions de la brunette qui s'appelait Audrey. Mais très vite, son ancien petit copain reprenait le file des explications.
Les jacassements du jeune homme semblaient interminable. Pourtant malgré le mal que cela lui faisait d'être ainsi rejeté à nouveau, Zoro continua durant un bon moment à jouer le jeu des vieux potes qui ne s'étaient pas revu depuis des lustres. De temps à autre il sentait sur son bras la main habile de Sanji qui se crispait très certainement de colère, tandis que Nami répondait à des SMS sur son portable en ignorant avec insolence et mépris ce Sam, que Zoro lui avait pourtant d'écrit comme quelqu'un d'adorable et de gentil.
Et puis une sonnerie un peu stridente et peu discrète se fit entendre, interrompant brutalement ce qui était visiblement une conversation à sens unique, mais aucunement agréable.
- Oui ? Fit Audrey ..quoi ? Hum..non attends....Samy...je sors un instant, je reviens.
De ses yeux bleue clair le jeune homme regarda la belle brune sortir du magasin, en répondant un peu fort à son interlocuteur. Sa main libre s'agitait aux explications un peu agaçait qu'elle fournissait. Sans aucun doute cette jeune femme devait être l'une de ces rares filles qui détestaient faire les soldes. Mais Sam semblait heureux de ce coup de file salvateur, car un souffle de soulagement passa ses lèvres étroites et bien dessinées.
- C'est ma petite amie, précisa t-il inutilement en se retournant en direction du trio avant de pointer discrètement du doigts la jeune femme.
- C'est pas vrai ? Ironisa Nami sans le regarder pour autant, on aurait jamais deviné tiens..
- Nami...souffla Sanji en gigotant discrètement la tête de droite à gauche.
- Mais...faillit râler cette dernière avant de prendre un air boudeur, en voyant que le cuistot lui faire comprendre que c'était à Zoro de gérer cette affaire. Bon...Comme tu veux...
Durant ce cour intermède le vert en avait profité pour retourner dans la cabine d'essayage afin de se changer. Il avait besoin d'être au moins 5 minutes tout seul afin de reprendre son calme qui n'avait pas mis longtemps à s'échapper de lui. Jamais il n'aurait cru revoir Sam un jour. Et jamais il n'aurait pu imaginer que si un tel événement devait se passer, ce dernier aurait une attitude aussi froide et distante avec lui. Bien entendu il ne s'était pas attendu non plus à le voir émue aux larmes, ou à tomber à ses pieds de bonheur. Où quelques choses d'autre dans le même style. Mais au moins Zoro avait toujours pensé qu'il aurait été un peu surpris de le revoir, mais qu'il en aurait été heureux tout de même. Où du moins amicale, car même si il n'y avait plus rien entre eux, ils avaient tout deux un passé amoureux communs. Un passé qui s'était brisé non pas de leurs propres volontés, mais plutôt à cause de la brutalité de son père.
Là, à nouveau l'ancien SDF eut l'impression d'être à nouveau une sorte de cailloux coincé dans la godasse de quelqu'un. Une fois de plus, on lui jetait en pleine face le regret qu'on avait de l'avoir rencontré. Soudainement, alors que la journée lui avait paru belle et agréable, le jeune homme eut la sensation qu'une sorte de voile noir se posait sur son esprit. Même Sam, qui avait été si gentil dans le passé avec lui, regrettait à présent de l'avoir connu. Est-ce que par malheur un jour, son adorable lumière ressentirait une telle chose à son égard ?
Cette simple idée, lui mit le morale à zéro. Et à nouveau dans son esprit un peu trop en proie à la tristesse et à l'auto-dénigrement, il entendit les paroles de sa mère adoptive.
" Pourquoi on t'a adopté ? Tu n'es qu'une gêne....personne ne t'aimeras jamais. Surtout pas moi."
Les mains crispées sur son crânes aux cheveux court, il ferma les yeux un instant. Lentement il s'accroupit au font de la cabine d'essayage et tenta de son mieux de chasser les horribles souvenir de sa mère lui crachant à la face, toute la haine qu'elle avait contre lui. Durant ce laps de temps l'ancienne blessure à son oeil crevé commença à lui faire mal. Un peu comme si cette dernière s'associait aux souvenirs maternelle pour lui rappeler, combien il avait été hais dans sa vie, et combien les gens finissaient par regretter de l'avoir connu.
- Et donc...euh... vous êtes ? Demanda Sam en lançant un regard tout aussi mauvais que celui que Sanji lui lançait.
A peu de chose près on avait l'impression que les deux hommes se lançaient des éclaires.
- Je suis Sanji, son petit ami ! Répondit le cuistot qui avait toujours une furieuse envie de fumer, afin de se défouler sur sa cigarette au lieu de ce petit crétin qui lui faisait face.
" Décidément," se dit-il mentalement." ce gringalet n'a rien à voir avec l'image du type que Zoro m'a décrit. Comment peut-on changer à ce point ? "
- Oh ? Je vois.... S'étonna à demi le jeune homme au physique de mannequin dans une moue indescriptible. Bien entendu il s'était attendu à une telle réponse, et pourtant l'entendre de la bouche de ce blondinet aux sourcils bizarres ne lui plut qu'à moitié.
L'ambiance à ce moment précis était à couper au couteau. Une franche hostilité habitait Sanji et Sam, et ils ne se gênaient pas pour se fusiller mutuellement du regard. L'un par jalousie , l'autre par mépris, mais dans tout les cas il était plus qu'évident qu'aucune sympathie n'était possible entre eux deux. Au loin un peu à l'extérieur du magasin, Audrey marchait d'un air distrait dans l'une des allées du centre commerciale. Elle s'agitait en discutant au téléphone, sans vraiment faire attention aux gens qu'elle risquait parfois de bousculer par inadvertance.
Enfin après avoir repris un semblant de calme dans son esprit, Zoro sortit de la cabine d'essayage. Après avoir prit sous le bras le pantalon qu'il souhaitait se payer , il tandit le reste des vêtements à Nami avec sur le visage un air un peu désolé.
- Je n'ai plus trop envie d'essayer le reste, avoua t-il la mine fermé. Et puis, tu sais je n'aurai pas pu tout me payer. Déso...
- Ne t'excuses pas voyons ! Assura cette dernière en lui faisant une petite tape sur l'épaule. Disons que ce n'est que partie remise d'accord ? Et puis ça sera une bonne excuse pour moi, pour faire de nouveau les magasins. Sourit Nami dans un clin d'oeil complice qui eut le mérite au moins de faire un peu sourire Zoro. Aller sortons d'ici.
Un bref mouvement de tête répondit à la proposition de la jeune femme. D'un pas un peu lent l'ancien SDF se dirigea en direction de sa lumière. La pénombre était bien trop proche de l'envahir pour ne pas avoir besoin de sa présence en cet instant. D'un geste doux, il tapota l'épaule contracté de colère du cuisinier pour indiquer sa présence.
- J'ai ce que je veux on peut y aller ? Demanda t-il de sa voix grave alors que son regard déviait en direction de Sam, qui semblait un peu honteux de son attitude, car sans qu'il ne s'en rende compte, il tortillait ses doigts avec vigueur, et son regard était devenu un peu fuyant. Il avait honte s'était évident, mais c'est lui qui avait décidé d'agir ainsi....
- Bon et bien au plaisir de ne plus te revoir euh....machin là... Marmonna Sanji qui avait parfaitement retenu le prénom de Sam, mais qui se faisait un malin plaisir de sous entendre l'inverse. I
l tourna les talons, avant de prendre avec un peu d'autorité le bras de son petit ami, afin d'aller en direction des caisses, pour pourvoir payer et partir de cet endroit ou ce petit crétin au physique androgyne l'énervait au plus haut point.
C'était plus fort que lui, ce type ne lui revenait pas. De A à Z, il méprisait tout chez lui. En premier lieu son attitude envers Zoro ainsi que sa manière d'agir avec expressivité, ses mensonges ridicules et grotesque et surtout, surtout, le fait qu'il ait été le premier amours de son amant. Et ça... ça il avait du mal à l'encaisser même si c'était ainsi qu'était faite la vie. Zoro jusqu'ici lui avait décrit Sam comme un type gentil, doux discret et attentionné. Mais lui , il ne voyait là, qu'un idiot lâche minable incapable d'assumer son passé.
Ils avaient à peine fait quelques pas en direction des caisses, que le cuistot se satisfaisait intérieurement du bref et discret salut de Zoro en direction de Sam. Mais ce dernier s'accrocha soudainement au bras libre du vert.
- Qu'est-ce que tu veux encore ? Ne put s'empêcher de râler la blondinet en repoussant lui même la main de Sam. L'œil unique de Zoro se posa sur la main qui lui avait tenu le bras, avant de remonter lentement sur le visage pâle de Sam. Visiblement ça te fait chier de le revoir, alors laisse nous partir !!
- Sanji, murmura doucement Zoro près de son oreille afin peut-être de calmer son humeur qui virait de plus en plus à l'aigre.
- Écoute Zoro, je suis désolé pour le cinéma que j'ai fait tout à l'heure, mais ... J'ai été si surpris de te voir là, devant moi en chair et en os, que j'ai complétement paniqué. Je..je ne savais pas trop quoi dire, alors ...j'ai dis tout ces trucs idiots. Je ne pensais plus jamais te revoir, tu comprends ? Et puis,...Je ..je ne veux pas que Audrey sache que ....toi et moi.....on...
Est-ce qu'il comprenait ? Zoro ne répondit pas à cette question. Mais bien évidement qu'il comprenait. Enfin un peu. Mais il ne pouvait nier non plus le fait qu'être rejeté et ignoré ainsi lui avait démolie le morale. Son manque de confiance en lui, qu'il cachait la plupart du temps derrière un visage peu aimable, était jamais loin pour lui détruire à l'occasion le peu d'assurance qu'il pouvait avoir parfois. Pourtant son caractère fataliste lui rappela bien vite que c'était toujours ainsi avec lui. Dès qu'on allait vers lui on finissait toujours par le repousser un jour ou l'autre. Et peut-être cela arriverait-il avec sa lumière ainsi que ses nouveaux amis ? Une fois de plus son regard se fit lointain, démontrant ainsi que son esprit calme jusqu'ici, cherchait à s'échapper de ce présent plus que désagréable.
- Écoute, insista l'homme au physique de mannequin. Je suis désolé pour tout à l'heure, mais tu n'as pas idée de combien j'en ai bavé après.....après.....ce qui s'est passé ! Murmura t-il rapidement dans une toux gêné. Tu...tu ne sais pas ce que s'est que dans chier dans la vie. Durant des mois, mes parents n'ont pas arrêté de me surveiller, moi mais aussi toutes les personnes avec qui je discutais...Pendant 3 mois j'ai été contraint de rester chez moi...j'étais privé de la moindre sortie et....
- Whoua trois mois ? Ironisa une fois de plus Nami, qui se rappelait encore de l'horreur intérieur qui l'avait saisie lorsqu'au nouvel ans, Zoro lui avait parler à elle et à Marco de sa vie passé. Pauvre petit biquet, se moqua t-elle.
- Excuses-moi ?! Et toi tu t'es seulement demandé une fois, ce qu'il avait vécu ces quatre dernières années ? Questionna avec colère Sanji en levant un doigts sentencieux. Est-ce que cette question t'es seulement venu à l'esprit, une seule seconde ? Continua t-il d'un ton un peu exaspéré. Depuis toute à l'heure tu enchaines toutes ces histoires bidons. Tu fais comme si tu avais du mal à le reconnaitre, tu le méprises ... tu le regardes comme si c'était juste un type lambda une vague connaissance.......franchement les mecs comme toi qui n'assume rien de leur passé , ça me fou hors de moi !!
Cette fois-ci le cuisinier n'avait pu contrôler ses nerfs et c'est avec une mine dès plus mauvaise et le souffle court, qu'il venait de cracher toute sa tirade au visage de ce sale type. Autour d'eux, les acheteurs venu jeter un oeil dans le magasin dans l'espoir sans doute de faire de bonne affaires commençaient à les regarder avec agacement, mais aussi avec une pointe de curiosité. Les employées de leurs coté se demandaient si ils devaient appeler la sécurité au non.
- Écoute Sam, intervient à son tour Zoro qui malgré l'amour passé qu'il avait ressenti pour le jeune homme ne pouvait s'empêcher de trouver les plaintes de ce dernier, carrément excessive. Personnellement j'aurai préféré être comme tout les gamins de notre âge à l'époque. Mais toi même tu sais que ce n'était pas le cas. Tu sais très bien ce qui s'est passé ensuite pour moi . Et tu n'as absolument, mais alors absolument aucune idée, de ce que j'ai vécu. Et crois moi, quoique tu me dises, j'en suis certain tu n'en a pas bavé autant que moi, j'en ai chier ! Alors ne viens pas me balancer ce genre de certitudes à la face, alors que tu ne sais plus rien de moi.
- Peut-être que ...je ne te connais plus, reconnu le jeune homme le regard bleue clair rivait sur le visage du vert. Mais dis moi au moins ce qui t'es arr.....commença à dire Sam, avant de sentir dans son dos la main de sa petite amie.
- Oh ? Fit cette dernière en rangeant son portable dans son sac à main, vous partez déjà ? C'est dommage on aurait pu boire un café ensemble et vous auriez discuté un peu du passé...
- On a une tonnes de choses à faire, une autre fois, lança Nami dans un sourire terriblement hypocrite, mais que la jeune femme prit pourtant comme étant amicale. Mentalement Sanji, s'amusait de cette capacité qu'avait la jolie rousse à adapter son humeur en fonction des personnes avec qui elle parlait.
Audrey souriait joliment ne se rendant visiblement pas compte de l'ambiance tendu qui régnait à ce moment précis. Sanji tentait de son mieux de se retenir de continuer à balancer ses quatre vérités à ce pleurnicheur qui à geindre comme un bébé ne se doutait même pas de ceux par quoi Zoro était passé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Pourtant et de ce que lui avait raconté son amant, il était évident que Sam devait au minimum se douter que Zoro avait été jeté à la rue. De ce fait il n'était pas bien sorcier de deviner qu'à partir de là, il avait dû en baver pour survivre. Mais sans doute ce type était-il trop occupé avec son propre égo, pour voir la souffrance des autres ?
Et pourtant, ..oui, pourtant même si Zoro était fort et capable de réduire en charpie la tronche de n'importe quel enfoiré, il n'en restait pas moins fragile intérieurement. Son coeur semblait être comme du cristal qui au moindre geste un peu brusque risquait de se briser. Il avait vécu trop de souffrance, trop de rejet et de malheur, et pas assez d'amour, ni d'attention pour se sentir sûr de lui, et du monde qui l'entour.
Lui ne l'avait pas vu, recroquevillé dans la salle de bain apeuré comme un animal, et prêt à tout pour se défendre d'une agression imaginaire. Il ne l'avait pas entendu vomir de mal-être à l'évocation du pire souvenir de sa vie. Il n'avait même pas conscience du traumatisme qui lui rongeait parfois le coeur, ni de la phobies du contacte qu'il avait fini par développer. Il ne connaissait rien de CE Zoro... absolument rien ! Et pourtant il était là, droit dans ses bottes à lui dire que son " Popa l'avait privé de sorti" et que c'était la pire chose qu'il ait vécu dans ce monde.
" Connerie" pensa Sanji l'air toujours aussi peu aimable." Abrutie "
- Écoutez, intervient Audrey qui griffonnait rapidement sur un bout de papier. Voici mon numéro de téléphone et celui de Sam, si un jour vous avez envie de parler du bon vieux temps n'hésitez pas, ok ?
Sanji prit le papier qui lui était tendu et le fourra dans sa poche intérieur de son manteau, tandis que la jeune femme aux cheveux noir de jais, attendait visiblement que l'un des deux donnent son numéro de téléphone en retour. Rapidement le blondinet griffonna le siens prétextant dans un mensonge qui ne lui faisait pas honte du tout, que Zoro avait " cassé " le siens. La jeune femme le remercia dans un sourire sympathique, tandis que de son regard bleue, il constatait avec agacement que Sam continuait de regarder Zoro.
La journée qui avait été belle, semblait à présent totalement gâchée. Les choses évolues toujours en fonction des expériences et des années qui passent, et pourtant tout en sachant cela, Zoro n'aurait jamais cru que Sam son première amour, changerait à ce point. Le mépris de son regard, la honte de l'avoir connu dans le passé, tout ces détails que le jeune homme lui avait jeté à la figure abimait un peu plus son âme déjà meurtrie. Replié sur lui même, lui qui n'aimait que très peu les contactes n'avait pas réagit à la bise d'au revoir que Nami lui fit sur chaque joues lorsqu'ils sortirent du centre commerciales. Ses oreilles avaient même semblaient être sourdes aux encouragements qu'elle lui fit, lui assurant pourtant de son totale soutient, et de son amitié.
Le reste de l'après-midi et de la soirée le jeune homme au cheveux vert resta silencieux, et calme. Une pointe de tristesse se lisait sur son visage et donnait à Sanji l'impression de recevoir des coups de poignards en plein coeur à chaque fois qu'il constatait cette terrible expression. Pourquoi la vie était-elle si dure avec lui ? Pourquoi ? Ne méritait-il donc pas un peu de chance ? Une fois de plus le blondinet se promit de tout faire pour le rendre heureux, et chasser de son coeur les souvenirs les plus sombres et les plus tristes.
- Zoro, fit-il soudainement alors qu'ils étaient tout les deux installés dans le canapé à déguster un gros morceaux de tartes aux pommes. Je ne suis pas Sam...d'accord ?
- Bien évidement, tu es toi, assura ce dernier et se redressant un peu dans le divan après avoir avalé une bouchée du délicieux dessert.
- Non, tu ne comprends pas ce que je veux dire, reprit le cuistot en gigotant doucement la tête faisant ainsi virevolter ses cheveux or. Lui en quelque sorte enfin de mon point de vue à rejeté votre passé ......
- Point de vue assez juste, souffla Zoro en posant l'assiette vide sur la table basse, avant de se tourner en direction de sa lumière.
- Moi je ne t'abandonnerai pas ! Jamais ! D'accord ? Demanda Sanji en tendant le bras, avant de poser la main sur la joues brunes de son partenaire. Rien au monde ne me fera m'éloigner de toi. Alors ne déprime pas, ok? Un jour tu finiras par te sentir bien à 100 %, tu seras en paix avec toi même et ton histoire, et crois moi ce jour-là je serais à tes côtés.
Ses mots doux et rassurant débordaient de gentillesse et d'amour. Sa lumière arrivait toujours à réchauffer son coeur toujours en proie au froid de la tristesse. Rien ne semblait capable de lui faire renoncer à l'amour qu'il éprouvait pour un être comme lui, c'était si surprenant et étonnant de voir que malgré tout ce qu'il avait appris sur sa vie, Sanji continuait de l'entourer de son affection de son amour, de sa gentillesse et de son assurance.
- Ne m'abandonne jamais alors. Arriva à sourire Zoro en se jetant dans bras de son amant.
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Voici le chapitre 21, dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à me décider quand à la réaction que devait avoir Sam en revoyant Zoro. J'ai opté comme vous pouvez le constater pour celle d'un type qui n'assume pas son passé, et à même tendance à se mentir à lui même.
J'espère que ce chapitre vous à plus.
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