PROLOGUE


IL Y A DEUX SEMAINES

Je me rends au café où j'ai rendez-vous avec elle. Je n'ai pas vraiment envie d'y aller, mais je n'ai pas le choix. Si je n'y vais pas, je risque de la perdre et ce n'est pas ce que je veux. Le River Café est assez vide ce soir. Habituellement, il y a plus de monde.

Je débarque de ma Honda après l'avoir garée sur le bord du trottoir. Un camion de livraison Coca-Cola passe et envoie de la poussière sur ma chemise blanche. Je m'époussette en grognant. Le respect, il est parti où ?

Je pénètre dans le café newyorkais aux murs bruns et crème et quelques rires me parviennent. Quelques couples sont assis ça et là, les serveurs qui comencent déjà à nettoyer et le caissier qui compte l'argent. Je ne sais pas pourquoi elle a choisi précisément cette heure-ci pour me voir. Habituellement, nous nous rencontrons tôt l'après-midi ou nous déjeunons ensemble. Franchement, elle m'a fait peur en me disant que c'était urgent. Je n'aime pas qu'on me stresse, encore moins vers dix-neuf heures. Je me dirige vers la table où la femme que je cherche est assise en recoiffant rapidment ma chevelure. Je ne vois que ses cheveux châtains derrière le menu qu'elle tient.

— Liz ?

Elle lève la tête vers moi et m'offre un sourire soulagé.

— J'ai cru que tu ne viendrai pas.. Assieds-toi.

Je pose un baiser sur sa joue et m'assois avant de commander un Espresso.

— Tu ne trouves pas que tu bois trop de café ces derniers temps ?

Je hausse les épaules, indifférent, et elle soupire.

— Gael, pour tout te dire, j'en ai marre de ton comportement de merde.

Je hausse la tête et la fixe, étonné. C'est la première fois qu'elle me parle de la sorte. La Liz que je connais est douce, fait toujours attention à bien choisir les mots qu'elle emploie et ne hausse jamais le ton. Là, je suis ébahi devant la nouvelle personnalité que je n'avais pas encontrée jusqu'à lors.

— Qu'est-ce qui te prends, Liz ? Tout va bien, on est ensemble on s'aime, c'est bon.

— Justement, c'est TON image à toi de notre couple, bordel ! Moi je ne nous vois pas comme ça ! Tu es trop occupé par ton boulot, tu me parles à peine ! Lorsque je te dis que je veux te voir, tu viens par obligation seulement, tu as oublié mon anniversaire hier et tout ça pour quoi ? Hein ? Pour ton image honorable ? Gael, putain de neuf ans avec toi et toi, tu ne vois pas ça ?!

Je n'ai pas envie de savoir la suite, en plus que je n'aime pas que l'on me fasse des reproches. Je me lève, attrape ma veste et sors, sans lui accorder un seul regard. Elle n'est pas contente ? Qu'elle aille se trouver un autre mec. Je me rends à mon bébé, ma Honda et en ouvre à peine la portière qu'elle me la referme.

— Regarde-moi quand je te parle !

Je me retourne en levant les yeux au ciel avant de les baisser pour voir les siens, chargés de colère et de déception. Pourtant, il me semble que je suis irréprochable. Sans me vanter, j'ai toujours atteint tous les critères qu'elle me fixait pour que je sois « à sa hauteur ». Je ne sais pas ce qu'elle a ses derniers temps. Je suis occupé ? Elle n'a qu'à attendre que je me libère. Je ne peux pas être disponible vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour elle. Et pourtant, je prends une grande inspiration et fais un effort pour l'écouter.

— Oui. Vas-y. Parle.

Ses grands yeux se remplissent de larmes et elle triture nerveusement le bord de sa robe en cherchant ses mots.

— Tu ne m'aimes plus ?

Je ne réponds pas. Je ne sais pas quoi répondre. Notre relation, pour moi, est tellement évidente qu'en fait, la question ne se pose pas. On est ensemble et basta, quoi. Elle prend mon silence pour une affirmation et secoue la tête avec consternation.

— Après tout ça, Gael... Moi je suis folle de toi et toi... Toi...

— Laisse-moi tranquille...

Ses yeux s'écarquillent de surprise et de colère et elle explose.

— Comment peux-tu être aussi indifférent ?! Comment peux-tu me parler comme ça ?!

— Liz, c'est bon, ne me fais pas dire des trucs que je ne pense pas et va-t-en !

J'ouvre ma portière et encore une fois, elle la referme. Je fais de gros efforts pour me maitriser.

— Bon, ben, tu sais quoi ? Je ne la prends pas la putain de voiture !

Je marche rapidement, la colère me donnant une bouffée d'énergie soudaine.

Je traverse la rue sans regarder, les klaxons fusent..

J'entends Liz hurler mon nom..

Et ne sais pas ce qui se passe ensuite, mais c'est le noir.


MAINTENANT

Je viens de me réveiller d'un long coma de deux semaines.

Et je ne me souviens de rien.

Absolument rien. 

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Salut, salut ! 

Voici le début, j'espère qu'il vous plait. Tout le reste du roman est terminé à votre disposition, je publierai deux chapitres tous les jours. Donnez-moi vos ressentis, dites-moi si vous voulez la suite parce que si vous ne me le dites pas, je ne le saurai pas ^^

J'espère que vous avez passé un bon moment de lecture !

Alison

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