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J'observe ses beaux cheveux châtains qu'elle a lissés et qui lui arrivent en dessous de l'épaule. Elle porte une mini-jupe blanche qui laisse ses belles jambes à découvert et un débardeur blanc avec des tournesols imprimés qui moule parfaitement sa poitrine. Ses talons beiges la grandissent un peu, mais je ne peux pas approfondir mon inspection.
— Ma tête est en haut.
Je remonte mon regard pour plonger mes yeux dans les siens, amusés.
— Que me vaut ta visite ?
— Je veux que tu m'expliques. Je sais que je suis journaliste, mais il y en pas beaucoup qui sont connus. Et je sais que j'ai perdu la mémoire à cause d'un accident. Dis-moi pourquoi je suis si important, maintenant.
Elle hoche la tête et se retourne en me faisant signe de la suivre. Son bras accroche une bobine de fil placée sur le comptoir de services et elle se penche pour la ramasser. J'en profite pour admirer ce beau cul rond moulé dans la jupe.
Elle se relève, place le fil sur le comptoir, me jette un regard étrange par-dessus son épaule et me conduit à l'autre bout de l'atelier en balançant les hanches. Elle me provoque. Elle joue avec le feu là...
Je la suis en observant les bobines de fil, le tissu et les aiguilles disposées çà et là sur des étagères. L'atelier est bien décoré, les murs sont de couleur violet pâle. Un peu vers l'arrière, des couturières épinglent une robe de mariée sur un mannequin.
— Non. Pas comme ça !
Elizabeth prend la place d'une des femmes et rajuste la robe comme elle le veut. Satisfaite, elle tapote l'épaule de la couturière et m'offre un petit sourire.
— Désolée, je travaille quand même.
— T'inquiète.
J'ai une impression bizarre d'être déjà venu ici. D'avoir déjà vu ces robes de mariées. D'avoir déjà rencontré...
Je me débarrasse de mes idées bizarres et la suis à l'arrière de l'atelier. Une table et plusieurs chaises sont placées dans une petite salle qui fait office de cafétéria. Elle m'invite à m'assoir et prend place en face de moi. Dur de se concentrer avec ses seins directement sous les yeux...
— Tiens.
Elle me tend un journal.
— Tu as fait la une des journaux pendant un certain temps.
Je lis l'article.
« (...) grave accident sur la 42e Avenue. Le journaliste sans frontières, Gael White, en a été la victime. Les policiers n'ont pas été sur les lieux à temps pour voir le coupable. Celui-ci se serait volatilisé mystérieusement selon un témoin (...) »
Je relève la tête vers elle.
— La personne n'a pas été identifiée ?
Elle secoue la tête ce qui fait voltiger quelques mèches de ses cheveux. J'ai une envie furieuse de les lui replacer, mais je m'en abstiens.
— Non.. Lis la suite.
« (...) Selon les dires d'un témoin, la voiture qui aurait percuté le journaliste était déjà stationnée à un endroit stratégique pour pouvoir frapper la victime et repartir aussi rapidement. Cette preuve nous indique que (...) »
— ..que ce n'était pas vraiment un accident ?
— Je n'en sais vraiment rien.
— Peut-être parce que la personne trouve que je suis trop arrogant dans mes articles ?
— Je ne sais pas, peut-être, mais tu vois.. Journaliste sans frontières, c'est aussi dénoncer l'injustice. Il y a des gens qui aiment garder cette injustice là pour leurs méfaits. Et puis toi, ta réputation a été construite dès le début de ta carrière, tu es assez respecté pour toutes les informations que tu trouves et ta manière de les exposer. Il faut dire que tu es convaincant.
— Alors.. Tu veux dire que j'ai découvert autre chose ?
— Oui, sûrement. Déjà avec le succès quand tu as dénoncé les conditions des travailleurs au Bengladesh. Le gouvernement a amélioré leurs salaires et leurs conditions de vie grâce à toi. Juste un peu amélioré. Ils veulent toujours avoir de la main d'œuvre à moindre prix...
— J'ai fait ça moi ?
— Ouais. Alors je crois qu'il y a des gens qui savaient que tu allais dévoiler quelque chose qu'ils ne voulaient pas que tu balances. Surtout pour que ça ne change rien dans leur façon de faire. Donc ils ont peut-être cherché à t'éliminer. Ou à te faire perdre la mémoire comme maintenant.
— Bâtards...
On dirait qu'il y a des gens qui ne m'apprécient pas vraiment. Elle sourit légèrement et, automatiquement, je lui rends son sourire. Je ne sais pas qu'est-ce qui me prend à sourire comme un idiot, mais, pour l'instant, je me laisse happer par ses yeux gris. Durant un long moment, personne ne dit rien, on se regarde, s'effleure, se touche en pensée, mais personne n'ose s'approcher de l'autre.
Je ne sais pas ce qu'elle me fait, je la connais à peine. Mais pourtant une attirance indéfinissable m'unit à elle.
— Tes yeux.. Ils sont hypnotiques...
Elle détourne le regard la première en respirant difficilement puis se lève rapidement.
— C'est tout ce que tu voulais savoir ? Si oui, ben, bonne journée.
Elle passe à côté de moi et je l'intercepte pendant qu'elle passe. Je lui attrape le bras et l'attire vers moi.
— Pourquoi tu n'arrêtes pas de fuir...?
Elle ne répond pas, se contente de croiser mon regard à nouveau. Mes yeux tombent sur ses lèvres et je déglutis difficilement. Sa poitrine se soulève et s'affaisse de plus en plus rapidement et elle pose les mains à plat sur mon torse.
— Gael..
Bordel, j'en peux plus... J'ai besoin de sa bouche contre la mienne, de son corps collé étroitement contre le mien, j'ai besoin de me perdre dans la fournaise de sa bouche, de caresser son corps. Je frôle à peine sa bouche de la mienne et elle pousse un petit gémissement qui me réduit les jambes en compote.
— Je...
Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que je l'embrasse franchement cette fois, incapable d'y résister plus longtemps.
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