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Je la garde contre moi pendant un long moment en rageant intérieurement contre la personne qui lui a fait ça. Je pose des petits baisers sur ses cheveux pendant que Mathis revient de la cuisine avec un gant mouillé.
— Faudrait peut-être lui appliquer ça sur le front. Elle m'a l'air brûlante.
Je hoche doucement la tête et la transporte dans ma chambre où je la dépose sur le lit. Elle marmonne quelque chose et se détourne un peu, offrant à mon regard sa cuisse blessée.
— Je pense qu'il va falloir lui donner un bain, en fait.
— OK, je vais te laisser faire ça, c'est ta copine après tout. Je me mets au travail.
Il me tapote l'épaule et ferme la porte derrière lui en sortant. Je commence par glisser la fermeture éclair de sa robe vers le bas puis la lui retire au complet. Lorsqu'elle est en sous-vêtements, je lui enlève le collier en forme de cœur qu'elle porte au cou... G+E est gravé dessus...
— C'est beau... Trop beau pour moi Gael...
Elle s'accroche à mon cou en picorant ma gorge de baisers.
— Il y a rien de trop beau pour toi, L...
J'émerge de ma vision en haletant. Cette fois, c'était trop perturbant. Tous mes doutes au sujet d'Elizabeth ressurgissent. Mais je les fais aussitôt taire lorsqu'elle ouvre doucement ses yeux souffrants et les pose sur moi.
— Je...
— Chut...
Je dépose le collier sur ma table de chevet et la prends dans mes bras pour l'emmener dans ma salle de bain privée. Elle s'accroche à mon cou et m'embrasse doucement sur le menton. Je lui rends son baiser beaucoup plus fougueusement sur les lèvres. Je la dépose prudemment sur pieds et attends que ses jambes arrêtent de trembler pour m'éloigner doucement.
— Tu es capable de te laver toute seule ou...?
Elle me sort un de ses petits sourires malicieux, mais cette fois, elle a l'air vraiment crevée. Et pourtant...
— Je pense que je préférerais que tu m'aides...
Un sourire m'échappe et elle se détourne lentement en retirant son soutien-gorge et sa culotte puis s'assoit dans la baignoire en entourant ses jambes de ses bras. Je remarque qu'elle claque des dents.
— OK, je vais me dépêcher parce que t'as l'air de geler.
J'ouvre l'eau et la laisse couler jusqu'à ce que je ne vois plus que la tête et les épaules d'Elizabeth dépasser et j'ouvre le placard du robinet.
— Bois de santal ou musc ?
— Pouah... trop masculin... Mais OK... musc...
Un demi-sourire flotte sur mes lèvres pendant que je verse quelques gouttes du liquide dans l'eau, mais une part d'inquiétude me ronge encore. Elle est en danger désormais et je ne sais pas comment elle va faire pour rentrer chez elle. Non pas que je veuille la mettre dehors, mais c'est un problème quand même.
Elle me retient par le poignet avant que je retourne le petit flacon.
— Tu ne viens pas...?
— Non princesse, faut que je te lave d'abord.
Elle hoche doucement la tête avant de se laisser glisser pour s'immerger complètement avant de remonter, les cheveux ruisselants. J'entreprends d'abord de lui mousser maladroitement les cheveux. Je ne suis pas vraiment habitué à entretenir des cheveux si longs. Je vois les coins de sa bouche tressauter pendant que je galère avec sa chevelure.
— Tu trouves ça drôle en plus ?
Elle pousse un petit gloussement avant d'être interrompue par une quinte de toux. Je relève doucement son menton pour qu'elle me regarde.
— Ça va ?
Ses yeux se remplissent de larmes et elle renifle.
— Non..
J'essaie de murmurer des paroles réconfortantes de temps à autre en lavant ses égratignures contournées de sang séché et tout le reste de son corps. Elle me laisse faire en s'occupant de nettoyer elle-même ses jambes et entre ses cuisses. Lorsque nous avons terminé sa toilette, je la laisse se sécher et vais chercher un t-shirt noir et un de mes boxers pour qu'elle les enfile le temps que je lave ses vêtements.
Elle me rejoint dans ma chambre et mets ce que je lui ai dégoté. Mon sous-vêtement ressemble à un short normal sur elle, mais bon.
— Tu as des élastiques ?
— Je ne crois pas... mais on peut toujours chercher.
Elle finit par en trouver un dans ma commode et se fait un chignon à la va-vite avec ses cheveux mouillés. Aussitôt, elle se glisse sous les couvertures en frissonnant. Je m'assois près d'elle en lui frictionnant le dos.
— Tu.. Tu veux en parler ?
Un sanglot étouffé me parvient et je pose un baiser sur sa nuque en soupirant.
— Liz...
— Après... J'ai juste besoin d'être seule... S'il te plait...
Je ne suis pas d'accord, mais je la laisse seule parce que je sais que ce n'est pas simple de vivre ça. Que ce n'est pas facile d'en parler peu importe ce qu'ils lui ont fait. Mais j'ai besoin de savoir si ce sont les personnes que je suspecte être les coupables.
Je ferme la porte derrière moi et vais rejoindre Mathis qui, assis devant mon ordinateur, fronce les sourcils.
— Eh bien ta mère protège plutôt bien ses inofrmations, dis donc. Ça va être long de percer toutes les barrières... Très long...
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