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Nous nous dépêchons de nous habiller, Elizabeth et moi après qu'elle ait voulu me changer les idées un peu. Elle barre sa porte lorsque nous sortons et j'envoie un message rapide à Mathis qui stipule qu'il doit nous rejoindre chez moi le plus rapidement possible. Étant un ingénieur informatique, il est celui qu'il me faut. Liz appelle une de ses collègues pour lui dire qu'elle prendra congé puis elle se tourne vers moi en plaçant sa chevelure châtaine sur une épaule.

— On peut y aller !

Nous prenons mon auto et je conduis à travers la congestion de Manhattan en essuyant tous les coups de klaxons sans rechigner. J'ai plus grave à gérer là. Elizabeth pose sa main sur ma cuisse et la serre en m'offrant un petit sourire. Sans elle, je me serais sûrement jeté tête première vers le danger. À un feu rouge, je me penche vers elle et pose des petits baisers sur sa bouche.

— Que ferais-je sans toi ?

— Des tas de bêtises, c'est sûr.

Je pouffe et reprends le volant pendant qu'elle m'embrasse sur la joue.

— On trouvera une solution, ne t'inquiète pas.

— Le problème, c'est que je ne veux pas mettre ma propre mère en prison...

— Peut-être que c'est nécessaire...

Quoi ?!

Je tourne brusquement la tête vers elle.

— T'es sérieuse là ?!

Elle soupire en appuyant sa tempe contre la vitre.

— Je ne te donne que mon avis... Mais, Gael, quand même, une vie pour 3,5 milliards d'autres ?

— C'est ma mère, Elizabeth. Et même si je viens tout juste de la connaitre, ça ne change rien au sang qui coule dans mes veines.

— Je sais, mais elle veut tuer la moitié de la planète quand même...

Je garde le silence pour ne pas lui dire des choses que je ne pense pas. Tout le reste du trajet se fait en silence, aucun de nous n'ose ouvrir la bouche. Lorsque nous arrivons, elle détache rapidement sa ceinture et me devance jusqu'à l'appartement. Mais pourtant elle ne connait pas...

— Allez ! Dépêche-toi, j'ai faim !

Une chevelure brune, des talons noirs, des yeux malicieux.

Je m'appuie la tête contre le volant, complètement perdu. Elizabeth, la fille de la vision, tout se mélange. Et si...? Non, je ne pense pas. Elle ne pourrait pas. Je rassemble mon courage et sors de ma voiture pour me diriger vers mon appartement. Je monte les escaliers à la place d'utiliser l'ascenseur pour me changer les idées. Mathis et Elizabeth m'attendent sur le pas de la porte.

— Salut.

Il me donne une accolade et me fait signe d'ouvrir la porte.

— Vous vous êtes présentés ? je demande en désignant Liz.

— Euh... ouais...

Les deux échangent un regard étrange et je fronce les sourcils.

— Vous vous connaissiez avant ?

— Non... murmure Elizabeth.

Je plonge mes yeux dans les siens pour m'assurer qu'elle ne se fout pas de moi, mais n'y vois que de l'amour et du regret. Elle regrette sûrement ce qu'elle a dit dans la voiture. Je crois. J'ouvre la porte.

— Déposez vos souliers à l'entrée.

Il s'exécutent et me suivent jusqu'au salon où ils s'affalent tous les deux sur les canapés. Je vois les yeux de Mathis glisser sur les cuisses nues d'Elizabeth à cause de sa robe corail qui lui arrive au haut de la cuisse. Une bouffée de jalousie m'envahit. Elle est à moi. Je ne connais pas trop la nature de notre relation, mais elle n'est pas une fille de passage ça c'est sûr. Je pose une main sur sa jambe.

— Liz, tu vas nous faire un café ?

Elle hoche doucement la tête et disparait dans la cuisine. Je me tourne vers Mathis.

— Écoute j'ai besoin que tu me rendes un service.

— Avec plaisir.

Je lui tends la photo de l'homme.

— Alexei Zhukov ? Fait-il en fronçant les sourcils.

— Je veux que tu me trouves le plus d'information possible sur cet homme. Tout. Je veux absolument tout sur lui. Sa résidence, son documentaire le plus récent, sa prochaine conférence, tout.

— D'accord, mais pour quoi faire ?

Je prends une grande inspiration.

— Pour ça, il va falloir que je t'expliques tout, mais je vais m'en tenir à l'essentiel. Ce Alexei veut exterminer la moitié du monde avec un virus.

Ses yeux s'écarquillent et il siffle.

— Et ben, il est cinglé. Tu vas reprendre ton boulot au journal, n'est-ce pas ?

— Ouais. Je ne peux pas attendre jusqu'à ce qu'il tue tout le monde.

Il hoche la tête d'un air pensif pendant qu'Elizabeth arrive avec les tasses fumantes. Encore une fois, je ne sais pas comment elle a su l'emplacement du café, mais je vais essayer de ne pas trop y penser.

— Alors, tu veux bien m'aider ?

— Absolument ! Dit-il en acceptant la tasse de café des mains de Liz.

Celle-ci s'assois près de moi en buvant lentement sa boisson.

— J'ai combien de temps ? Me demande-t-il.

— Deux jours. Désolé, je ne peux pas laisser ça trainer encore longtemps. Il faut que je sache chacun de ses déplacements et pour le reste... je me débrouillerai.

La sonnerie d'une téléphone nous fait tous sursauter. Liz sort le sien qui est à l'origine du son, penaude.

— Désolée... Allo ?

Nous restons tous en silence pendant qu'elle discute avec une de ses amies qui travaille avec elle. Au bout de deux minutes, elle raccroche en soupirant.

— Je dois y aller... Je vous reverrai ce soir, sinon.

Elle se lève et après un moment d'hésitation, elle pose un baiser sur mes lèvres avant de prendre son sac à main blanc et sortir. 

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