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Le lendemain, je me réveille au son de mon téléphone qui vibre sur ma table de chevet. À l'aveuglette, je l'attrape et ouvre à peine les yeux pour appuyer sur le vert pour répondre.

— Allo...

— Hey, ça va ? C'est Mathis. Je ne te réveille pas j'espère, il est onze heures.

Je rouvre les yeux à moitié, vois sur le réveil-matin qu'il est effectivement onze heures et les referme en enfouissant mon visage dans mon oreiller.

— Non, c'est bon. Qu'est-ce qu'il y a ?

— Oh rien, je me suis juste dit que tu voudrais peut-être te familiariser avec le coin dans lequel tu habites. Donc, je suis là pour ça. Qu'en dis-tu ?

Je frissonne et remonte la couverture sur mes bras.

— Ouais, c'est tentant. Tu passes quand ?

— Dans une heure ça te va ? On pourra diner dans ton resto préféré. Avant tu sais quoi.

— OK. Dans une heure alors.

Nous raccrochons et je passe la demi-heure suivante à procrastiner pour ne pas sortir du lit. Je suis bien au chaud là, je n'ai pas envie de bouger. Mais bon, j'ai dit au gars que j'allais y aller . Je me lève en m'étirant et enfile un t-shirt avant de me rendre dans ma salle de bains où je me brosse les dents et me passe de l'eau sur le visage. J'enfile un sweat-shirt gris et un jean noir et m'apprête à mettre mes souliers quand je reçois un texto. 

Mathis: Suis en bas.

Je me dépêche, sors de mon appartement, referme la porte derrière moi et m'installe du côté passager dans la voiture du meilleur ami de l'ancien moi.

— Salut.

Il me sourit et fait démarrer sa voiture.

— Comment ça se passe ?

— Je gère. Et toi ?

— Ça va. J'ai un bébé on the way...

Ah bon.

— T'es marié ?

Il sourit moqueusement.

— Nan, le mariage, c'est pas pour moi. C'est ma copine, mais ça fait cinq ans qu'on est ensemble.

Je hoche doucement la tête et il me jette un bref coup d'œil.

— Alors, l'Elizabeth que tu cherchais l'autre jour...?

— Ouais, je l'ai trouvée. Elle a répondu à mes questions en grande majorité.

— Toutes ?

— Ouais, quand même.

Il reste silencieux jusqu'à notre arrivée au restaurant qui possède une terrasse qui nous permet d'avoir une pleine vue de la ville de New York. Cora. Un resto assez bien décoré, tout en différentes teintes de rouge, de jaune et de vert. Dès qu'il nous voit, un serveur vient à notre rencontre.

— Salut Mathis.

— Hey.

Ils se donnent une accolade pendant que je suis là à les regarder comme un con.

— Gael, c'est Marc, notre serveur préféré. Enfin, quand tu avais ta mémoire.

Je hoche la tête et adresse un sourire poli au serveur qui me le rend.

— Bonjour monsieur White. Je vais m'occuper de vous aujourd'hui. Veuillez me suivre s'il vous plait.

Il nous emmène sur la terrasse justement et nous désigne une table accotée sur la barrière qui nous empêche de dévaler la pente sur laquelle est juché le restaurant. Une brise me décoiffe les cheveux et j'observe la ville d'en haut en replaçant ma chevelure. J'adore.

— Cette place était carrément réservée en votre nom tous les jours. Personne d'autre n'avait le droit de la prendre sauf vous. Vous disiez que vous aimiez cette place pour pouvoir observer l'effervescence de la ville en hauteur. Je vous laisse pour l'instant. Je viendrai prendre vos commandes dans une vingtaine de minutes.

Il s'éclipse en nous laissant nous installer moi et Mathis.

— Comment tu trouves la place ?

— Magnifique.

— C'est ce que tu m'as dit la première fois que je t'ai emmené ici.

Nous nous sourions puis le serveurs vient prendre nos commandes après vingt minutes pile. J'aime la ponctualité. Nous dévorons des sandwichs, au poulet pour moi et à la dinde pour lui, et des soupes au brocoli puis Mathis me fait faire le tour de la ville jusqu'à dix-huit heures. Il me fait passer devant le carrefour, le Time Square, le Central Park et me fait visiter China Town. Je sais que je suis déjà venu ici des tonnes de fois avant l'accident, mais aujourd'hui je redécouvre la ville à travers les yeux de Mathis. Après six heures de fous rires et de découvertes, il me ramène chez moi en passant par un chemin différent cette fois. Au bout d'un moment, nous passons devant un bureau de publications de journaux et un flash brutal m'assaille. Je suis en train d'écrire une nouvelle sur un ordinateur et connecte mon ordinateur à l'imprimante avant d'imprimer des exemplaires par centaines. Satisfait, je me lève et vais enlacer une jeune femme aux cheveux bruns. Elle enfouit son visage dans mon cou.

— C'est fini ?

— Mathis, arrête-toi.

Il se gare sur le bord du trottoir et détache sa ceinture de sécurité pour se tourner vers moi.

— Ça va ?

Je reprends mon souffle avant de chuchoter:

— Le bureau de publication devant lequel nous avons passé, est-ce que j'y étais employé ?

Il soupire.

— Je n'aurais pas dû prendre cette route apparemment. Ouais, tu y travaillais.

— Est-ce que c'est ouvert ?

— Ça ferme à seize heures. Tu pourras y aller demain si tu veux.

Je m'appuie contre ma banquette en fermant les yeux. Demain, je mets tout ça au clair.... après être allé voir Elizabeth.

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