🌸 t w e n t y ; ready 🌸
♫ Don't deserve you - Plumb ♫
Je retrouvais Ana sur le balcon, son regard perdu à l'horizon.
- Tu vas bien ?
Elle se retourna vers moi, avant d'acquiescer silencieusement.
- J'étais en train de penser.
- A quoi ?
Elle haussa les épaules avant de reporter son regard sur l'horizon.
- J'aurais pu te perdre en faisant ce que j'ai fait ce jour là, déclara t-elle, mais tu es resté.. Pourquoi ?
- Parce qu'il y a des choses contre lesquelles on ne peut pas lutter Ana..
...
Onze ans plus tôt..
Ana ne m'avait pas donné de signe de vie depuis deux semaines et demies, et les jours passaient comme des mois, les heures sans elle étaient interminables. Je me battais pour ne pas composer son numéro et écouter son répondeur, juste pour entendre le son de sa voix.
Je regardais les bouteilles de bière jonchant au sol, les vêtements éparpillés sur le carrelage : j'étais devenu un déchet.
Je n'avais pas pu me contenir et avait du parler de notre rupture à ma mère. D'un côté, je me sentais soulagé, mais j'étais toujours opprimé par ce manque d'elle qui était permanent. J'avais besoin d'Ana comme je n'avais besoin de personne.
Ma mère m'avait demandé si je voulais finalement les accompagner en Europe, histoire que je me change les idées, mais j'avais refusé, gardant l'espoir qu'Ana me rappelle en me disant qu'elle était prête, que nous pouvions retrouver notre amour. Mais non, je m'étais trompé. Je m'étais tellement raccroché à ce foutu espoir que le mot déception était maintenant trop faible pour décrire l'état d'âme dans lequel je me trouvais.
Mes parents étaient partis avec ma sœur il y a une semaine, et ne cessaient de m'appeler pour s'assurer que je ne faisais rien qui puisse me mettre en danger. Je souriais derrière la caméra, mais dès que l'appel était terminé, je me replongeais dans mon monde sombre.
Les deux repas que j'avais consommé ces quatre derniers jours étaient une réussite, moi qui n'avait rien pu avaler pendant une semaine. Je me sentais faible, vidé, et je me haïssais de me sentir d'une telle sorte pour une fille. Je commençais à imaginer le calvaire que les filles avec qui je couchais pouvaient endurer. On aurait pu parler de karma.
Je constatai avec stupeur que je n'avais plus de bières dans le frigidaire, m'obligeant à sortir de ma tanière pour me réapprovisionner. Après être passé sous la douche, j'enfilais les premiers vêtements que je trouvais avant de me diriger vers le supermarché.
J'aurais pu ressembler à un évadé d'asile, ou à un miséreux, mais j'étais toujours Josh Carter, avec le cœur brisé cependant.
Je tentais d'éviter les regards de chaque personne que je croisais, me jugeant surement du à ma barbe que je n'avais pas pris la peine de raser. Dire que je m'en foutais de tout était un euphémisme, si je pouvais m'en aller loin sans me retourner, je le ferais, plutôt deux fois qu'une.
Je continuais ma route jusqu'au rayon des bières, où j'attrapais le premier pack me tombant sous la main. Je fis demi tour afin de me rapprocher des caisses, slalomant entre les allées et évitant le contact humain, quand quelque chose, du moins quelqu'un attira mon attention.
Même de dos, j'étais capable de la reconnaitre entre mille, ses cheveux attachés, sa fine figure qui me donnait envie de la serrer contre moi. Je devais halluciner. Je devenais fou.
Mais mon cœur battait à une vitesse folle, comme à chaque fois que je la voyais. Quelque chose en moi hurlait pour me dire de ne pas y aller, mais mon cœur ressentait ce truc que j'avais perdu en deux semaines et demi.
Je m'avançais, refoulant toutes les sonnettes d'alarmes en moi avant de m'arrêter à un pas d'elle, mes membres tremblants, la peur ne cessant de croitre en moi. Mais je devais y aller, sinon j'allais regretter.
- Ana ?
Cette dernière se retourna, et en l'espace de quelques secondes, son regard s'adoucit, tandis qu'elle analysait mon apparence qui laissait à désirer. Je fis de même, constatant son teint hâlé, sans pour autant de ne pas remarquer les énormes cernes sous ses yeux.
- Depuis quand tu es revenue ? continuais-je.
- Ce matin, murmura t-elle, je suis revenue ce matin.
Je hochai la tête, à la fois déçu de ne pas avoir été mis au courant, et soulagé de la revoir en face de moi, même si j'aurais voulu la serrer dans mes bras. Entendre sa voix était déjà un énorme soulagement.
- Et tu..
- Je comptais t'appeler, mais je pensais que tu m'en voudrais, susurra t-elle, ce qui serait totalement justifié et compréhensible.
Je relevais les yeux vers elle, tentant de déchiffrer ses émotions. Cette dernière avait les yeux rivés au sol, tandis qu'elle mordait sa lèvre.
- Je.. Je ne t'en veux pas bien que je n'ai toujours pas compris ton choix Ana. Je ne peux pas t'en vouloir parce que je t'aime et que si prendre tes distances t'a permis de faire un point, et d'y voir plus clair, je ne peux pas m'opposer à ça.
C'était la vérité. Bien que j'ai vécu l'enfer ces deux dernières semaines, ce qu'elle ressentait était ma priorité. J'avais arrêté de me faire passer en premier, et d'être égoïste.
- Je ne te mérite pas Josh.. sa voix se brisa, je ne suis pas une fille pour toi..
- Ana je t'en supplie ne dit pas ça..
- Je t'aime tellement Josh, et je suis tellement lâche que le fait de t'aimer m'a effrayé à en bousiller notre relation.
- Tu ne l'as pas bousillé Ana, la reprenais-je, tu as juste confirmé ce que je pensais depuis bien longtemps..
- Ce qui est ?
Je pris une grande inspiration, m'apprêtant à lui révéler ce que je ressentais depuis bien trop longtemps, et que je n'avais jamais osé lui dire aussi explicitement. J'avais pu utiliser ces mots, mais ils n'avaient jamais sonné aussi vrai qu'à ce moment précis, ils traduisaient exactement ce que je ressentais pour elle.
- Je suis amoureux de toi Ana, totalement fou de toi. Et ça peut paraitre dingue, mais je sais que tu n'es pas cette petite amourette de passage, tu es bien plus que ça. J'ai toujours pensé que tomber amoureux au point de se faire mal était stupide et impossible, mais j'ai eu tord.
Entre condiments et pots en verre, les révélations n'étaient pas des plus romantiques, mais à vrai dire, le lieu n'était pas si important pour moi. Elle l'était.
Elle s'approcha, presque en courant avant de sceller nos lèvres, après deux semaines sans le moindre contact, c'était comme si je revivais, comme si une étincelle remettait le feu en moi. J'enroulais mes bras autour de sa taille afin de la sentir contre moi, afin que nous ne fassions qu'un. Je retrouvais cette sensation de bien être à son contact, cette sensation qui me faisait savoir que tout allait bien aller, et qu'elle allait rester à mes côtés. Je la retrouvais, elle.
Je séparai nos lèvres de quelques millimètres.
- As tu peur maintenant ? chuchotai-je en plongeant mes yeux dans les siens.
- Pas le moins du monde, sourit elle, tu es là.
Je redéposai un chaste baiser sur ses lèvres avant de l'enlacer contre moi.
- Et je le serais toujours.
...
🌸
❝ Your heart is gold and how am I the one that you've chosen to love ❞
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