🌸 o n e ; Amnesia 🌸
♫ I'll be good - Jaymes Young ♫
Je courrais, mon cœur battant à en rompre ma cage thoracique. Mes pieds me faisaient mal, mes jambes menaçaient de me lâcher à tout moment, mais je me battais pour continuer. Chaque pas me rapprochait d'elle, chaque pas en était un de moins pour la voir.
Je poussais les lourdes portes, entrant dans un univers ou tout semblait être ralenti. Des infirmières courraient dans tous les sens, j'entendais des enfants pleurer. Je m'avançais au comptoir de l'accueil, là où se trouvait une femme d'âge moyen semblant débordée. J'avais besoin de la voir, j'avais besoin de savoir qu'elle allait bien.
- Bonjour, bégayai-je, les membres tremblants, Ana Carter, je peux voir Ana Carter ?
Elle me regarda par dessus sa monture épaisse, quittant du regard son écran.
- Pardon ? demanda t-elle, qui est Ana Carter ?
- Ma femme, répondis-je à la volée, elle.. elle a été hospitalisée il y a vingt minutes et.. et je veux la voir, s'il vous plait.
Elle me regarda d'un air désolé, avant de secouer la tête.
- Excusez moi monsieur mais j'ai beaucoup de travail, et je doute qu'ils vous laissent la voir si elle vient d'être admise, je regrette. Patientez j'enverrai quelqu'un vous tenir au courant si j'ai des nouv..
- Madame je vous en supplie, je.. les larmes me montaient aux yeux, je veux juste savoir comment elle va..
Elle soupira avant de me regarder.
- D'accord, murmura t-elle, redites moi son nom ?
- Carter, bafouillai-je, Ana Carter.
Elle tapa rapidement sur son clavier, semblant chercher dans ses fichiers celui de ma fiancée.
- Je regrette monsieur, je n'ai personne de ce nom, soupira t-elle avant de me regarder, êtes vous sur qu'elle a été admise dans cet hôpital ?
- Oui, assurai-je en tentant de me contenir, réessayez.
Elle se pencha à nouveau sur son écran, remontant ses lunettes. Quelques secondes passèrent, comparables à des heures avant qu'elle ne reprenne la parole.
- une certaine Ana Robyn a été admise il y a trente minutes, déclara t-elle, mais..
- Oui c'est elle, hurlai-je presque, où est-elle ?
- Il semblerait qu'elle soit encore en observation, annonça t-elle, elle a été victime d'un grave accident. Elle releva la tête après avoir lu les quelques informations. Désolé monsieur je n'ai pas plus d'informations à son sujet, je suis navrée.
Je secouai la tête, lui assurant que ce n'était rien et la remerciant de son aide. Elle me regarda d'un air désolé avant de décrocher son téléphone qui sonnait à côté d'elle.
Je me retournai, laissant ma peine prendre le dessus. Ana était sur le point de me rejoindre avant d'entrer en collision avec cet arbre. C'était la seule chose qu'on m'avait dit au téléphone, après m'avoir annoncé son transfert immédiat à l'hôpital. Je me demandais ce que j'avais fait pour mériter ça quand on attrapa mon poignet, me faisant me retourner subitement.
Face à moi, l'infirmière. Elle me tirait dans les couloirs, regardant autour d'elle que personne ne nous remarque avant d'ouvrir une porte, menant à une cage d'escaliers.
- Qu'est..
- Suivez moi, me coupa t-elle, le chirurgien qui s'occupe d'elle vient de sortir du centre d'observations, nous allons peut-être avoir des informations sur son état.
- Merci, murmurai-je en la suivant, mais pourquoi faites vous ça ? Je sais que c'est contre vos règles vous n'avez pas le droit de me tenir au courant de cela..
- Mon mari a été renversé il y a quelques années, avoua t-elle, et j'ai cru mourir en attendant qu'on m'informe sur son état.
Nous étions maintenant arrivés à destination quand elle poussa une lourde porte, donnant sur un couloir vide, blanc, lumineux. Je la suivais jusqu'à une porte où elle frappa.
- attendez moi ici, murmura t-elle avant d'entrer dans la pièce, refermant derrière elle.
Je regardais autour de moi, observant les quelques infirmiers allant et venant, et écoutant les bruits de machines qui résonnaient dans le vaste couloir.
Un infirmier passa, me regardant avant de s'approcher.
- Que faites vous là ? Demanda t-il d'un ton agressif, ce couloir est interdit aux..
- Il est avec moi, le coupa l'infirmière qui venait de revenir, Tom s'il te plait n'en parle pas au boss je risquerai de me faire virer.
Il changea directement d'expression, souriant maintenant à ma sauveuse avant de s'éclipser dans une pièce voisine.
Je regardais autour de moi, mes yeux s'arrêtant sur un panneau situé à côté de l'ascenseur. Sur ce dernier étaient inscrits les mots "soins intensifs". Mon rythme cardiaque s'accéléra, imaginant qu'Ana puisse être actuellement dans le coma, ayant besoin de machines pour la maintenir en vie.
- Comment elle va ? M'empressai-je de demander, vous savez où elle est ?
- Elle n'est pas à cet étage, me rassura t-elle, mais c'est assez grave à ce que mes collègues m'ont dit. Apparemment rien de physiquement grave, seulement une foulure du poignet et un léger traumatisme crânien dont elle se remettra facilement mais...
- Mais ?
- Allons retrouver mon collègue à l'étage supérieur, il vous expliquera mieux que moi.
À ce moment là mon cœur se remit à battre à une vitesse hallucinante, me surprenant au passage. Je la suivit, en silence, même si un tas de question nécessitant une réponse encombraient mon esprit. Mais je devais être patient, j'étais déjà chanceux d'en savoir plus sur son état, alors j'allais accepter ce qu'on me donnait, même si chaque seconde dans l'attente me tuait.
Arrivés à l'étage supérieur, je fus conduit à un bureau, où un médecin sembla discuter avec ses internes. L'infirmière entra, marmonnant quelque chose à l'oreille du médecin qui se leva immédiatement, faisant signe à ses internes de sortir. Il s'avança vers moi, me tendant une main que je saisis et secouai, avec le peu de force qu'il me restait.
L'infirmière quitta la salle, après nous avoir prévenus de son retour.
L'imposant docteur me fit signe de m'asseoir en face de lui, ce que je fis, ma jambe bougeant frénétiquement tant j'étais rongé par l'angoisse et la peur.
- Kate m'a dit que vous étiez un ami de son mari, expliqua t-il, rappelez moi votre nom?
- Carter, bafouillai-je, Josh Carter.
- très bien, je suis le docteur Morgan, je suis en charge de votre ..
- femme, Ana est ma femme.
- Exactement, reprit-il en ouvrant le dossier devant lui, sortant une radio avant de la poser sur l'écran lumineux se situant derrière lui. Je regardais attentivement, m'attendant à plus de précisions.
- Votre femme à subi un sacré choc, expliqua t-il, mais sur le plan physique, on peut dire qu'elle à échappé au pire, son poignet se remettra rapidement, et le traumatisme crânien sera rapidement de l'histoire ancienne, cependant vous voyez cette aire, demanda t-il en me montrant la partie arrière du crane, et du cerveau d'Ana. Eh bien, elle a été endommagée à cause du choc. Et.. et cela provoque d'énormes dégâts qui sont parfois irréversibles.. malheureusement, nous ne pouvons pas dire si ces dégâts seront temporaires ou définitifs..
- que voulez vous dire ? Je ne comprends pas ?
- Je.. écoutez, je ne veux pas que vous preniez peur mais.. Mais Ana est victime d'amnésie.. elle ne se souvient plus de rien, ni même de comment elle s'appelle, ou même de son âge..
Je baissais les yeux, anéanti par cette révélation. Je m'imaginais le pire, affronter son regard et ses questions sur son identité, mon identité, nous..
- Écoutez monsieur Carter, je ne veux pas vous faire de faux espoirs mais j'ai connu certains cas où les patients oubliaient certains détails de leur vie, et se rappelaient de d'autres. Il se peut également qu'elle se souvienne progressivement..
- Comment pourrai-je le savoir ?
- il faut du temps, monsieur Carter.
J'acquiesçais, avalant la boule dans ma gorge qui était maintenant en train de croître dans mon ventre.
- je peux la voir ? Demandai-je d'une voix suppliante
- Elle se repose, je peux vous autoriser l'accès mais il faut lui laisser le temps de retrouver des forces.
Je hochai la tête avant de le suivre, à travers les couloirs jusque devant une porte portant le numéro 18. Le chiffre porte bonheur d'Ana.
Il appuya sur la poignée, ouvrant la porte sur une pièce dans laquelle se trouvait un lit, un fauteuil et un tas de machine dont j'ignorais l'utilité. Cependant, ces machines étaient reliées à ma femme, l'aidant à rester en vie, la maintenant avec nous.
Je sentis les larmes monter rapidement, et tentait de ne pas les laisser prendre l'avantage sur moi, voulant être fort, pour elle, pour nous.
Le médecin s'approcha pour vérifier quelques paramètres avant de se retourner vers moi.
- Les visites sont interdites après dix-neuf heures, soit dans une heure, expliqua t-il. Il serait convenable de la laisser de reposer et dès demain, je vous autoriserais à rester la nuit, enfin si vous le désirez. Mais pour ce soir, elle a besoin de repos, et vous aussi.
Je hochai la tête avant de le remercier. Il quitta la pièce avec un petit sourire compatissant, me laissant seul, avec le bruit incessant des machines.
Je pris place sur le fauteuil placé à coté du lit, me rapprochant d'Ana.
Ma main trouva la sienne, les émotions me traversant et me déchirant entièrement.
Je regardais la femme que j'aimais, allongée dans un lit d'hôpital. Et le pire, c'était que j'étais incertain qu'elle se rappelle de moi, de nous.
Au fond de moi, je hurlais à qui pouvait m'entendre de nous laisser être heureux, de faire que cette amnésie ne soit que temporaire, mais je savais qu'il y avait une ombre au tableau.
J'espérais qu'elle ne m'ait pas oublié, qu'elle ne nous ait pas oublié.
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❝ I'll be good, for all of the times that I never could ❞
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