Chapitre 1:
15 novembre 2017.
Je suis assise là, sur ce vieux banc en bois qui grince à chacun de mes mouvements. Le vent souffle dans mes cheveux. J'observe ces personnes aux mille secrets, aux mille problèmes. Je suis assise là, comme chaque mercredi depuis un an maintenant. J'attends toujours 10 minutes sur ce banc, chaque mercredi, avant d'entrer dans le bâtiment juste en face. Je prends toujours 10 minutes pour essayé d'imaginer la vie des passants autour de moi, essayant sans cesse de trouver une personne plus triste, plus perdue que moi. C'est comme un jeu. Je gagne toujours. Mes doigts tapotent le bois au rythme de la musique qui s'écoule dans mes écouteurs. Malgré tout ce bruit, tout ce vacarme je me sens vide. Je regarde le bâtiment en face de moi qui m'est maintenant si familier. Les personnes qui en sortent on l'air si apaisé, si tranquille. Pourquoi ne suis-je pas comme ça moi quand j'en sors? Pourquoi je sens de l'énervement quand je pousse les grandes portes en verre? Je regarde l'heure sur mon téléphone; 15h29. Plus qu'une minute. Je soupire et me lève. Je remonte mon pantalon et range mes écouteurs dans ma poche arrière. Je remonte lentement cette petite allée, les mains dans les poches et la tête baissée. Dans d'autres circonstances j'aurais pu trouver cette allée magnifique, des capucines ornes ce petit passage de toute sa longueur, les graviers sont d'un gris clair presque blanc et le chant des cigales en apaisera plus d'un. Pourtant, quand je vois le panneau " Bienvenue" toutes formes d'apaisement, minime soit elles disparaissent en un instant. Je pousse la porte dans un soupire et entre comme chaque mercredi à l'intérieur de ce grand bâtiment. Je m'approche de cette vieille dame, Madame Hiall, assise dernier son comptoir en marbre. Comme chaque mercredi, quand elle me voit elle me sourit tellement fort que j'ai toujours l'impression que sa mâchoire va se décrocher. Et comme chaque mercredi elle me dit:
- Oh ma belle tu es là! 15 h30 piles poil comme d'habitude! s'écrit-elle
-Bonjour madame Hiall. Soupirais-je, ce n'est pas que je n'aime pas cette petite dame, loin de là. C'est juste que parfois, la plupart du temps en faite, elle éternise nos discussions alors que moi, ma seule envie c'est de sortir d'ici le plus tôt possible.
-Appelle-moi Samantha je te l'ai déjà dit! Tu as rendez-vous à quelle heure?
-15h40 comme d'habitude madame Haill. J'insiste bien sur le Madame Haill. Je n'ai pas envie de devenir trop intime avec les personnes d'ici, même si ce n'est qu'un prénom je vous l'accorde.
-Oh tu n'as pas reçu le mail? dit-elle, ignorant mon impolitesse. Je te l'ai envoyé hier soir.
-Non, je n'ai pas eu le temps de vérifier, que disait-il?
- C'était pour te prévenir de ton changement d'horaire et de docteur. Attends laisse-moi à vérifier.
Elle se mit à tapoter à une vitesse folle sur son clavier. Je serais toujours étonné de la facilité qu'elle a d'écrire à cette vitesse malgré sa bonne soixantaine d'années. Je me demande toujours pourquoi elle n'est pas en retraite, mais enfin bon ça ne me regarde pas.
- Oui c'est bien ça. Reprit-elle. Ils ont changé ton horaire et ton docteur par la même occasion.
-Pourquoi faire? soupirais-je encore une fois. C'est vrai ça, pour quoi faire? Le docteur Melvin ne m'emmerdez pas trop, on avait conclu un marché: j'étais présente à chaque rendez-vous et j'étais toujours à l'heure et lui ne posait pas trop de questions ( même si c'était son métier. )
-Je ne sais pas mon chou, désolée. Mais ne t'inquiète pas, le docteur Evans est super! Il vient d'arriver et je crois même que tu es sa première cliente! Et puis entre nous, il est plutôt pas mal. glousse-t-elle.
-Super. Je marmonne, et donc mon rendez-vous est à quelle heure maintenant?
-Humm, 16 h!
Super, il n'est que 15h45. Je soupire-encore- et fais un signe de la tête à Madame Hiall pour la remercier. Je sors mes écouteurs de ma poche et me laisse bercer par la musique. Je pars m'installer sur une chaise dans la salle d'attente et à mon plus grand soulagement seulement quatre personnes y sont présentes. Un homme se tient debout appuyé contre le mur en brique, un magazine dans une main et un café dans l'autre et juste à côté de moi, un petit garçon de 5 ans tout au plus, lutte contre sa mère pour ne pas aller voir le docteur qui se trouve à côté de celle-ci. J'aimerais moi aussi me rouler par terre avec lui et pousser des cris strident pour ne pas aller voir ce maudit docteur Evans, mais on me trouverai folle, enfin, plus que maintenant. Quand les petits yeux verts du jeune garçon croisent les miens, je me permets de lui sourire. Après tout, nous sommes dans le même bateau lui et moi. Étonnamment il me le rend, quoique ses joues soient baigné de larmes. Je ressens du réconfort dans ses yeux, ils sont presque transparent, je trouve ça magnifique. C'est une voix grave qui coupe le contact entre moi et l'enfant.
-Mademoiselle Warnes?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top