Chapitre 2

Il y a des jours qu'on ne sait pas si on les regrette ou pas... Ce jour-là pour Rei, c'était un jour comme ça.

Rei se leva de son lit et alla prendre une douche -froide pour se réveiller-, avant de prendre ses habits pour s'habiller. Il enfila son habituel haut à col cheminée, son pantalon et son espèce de kimono-manteau. Rei était grand, musclé avec de larges épaules. Il avait une mâchoire saillante et des yeux aux paupières tombantes, où brillaient deux iris couleur cognac. Le Général avait aussi des cheveux épais et châtains coupé en taper, une coupe qu'il avait découvert lors d'un voyage sur Terre. Il descendit ensuite pour retrouver sa sœur, qui, comme toujours, buvait son café pour lui permettre de rester éveiller.

Xingxing était une jeune fille assez petite à la peau pâle. Deux grands yeux dans les nuances infinis du rouge ornaient son visage, et étaient accompagnés de cernes assez impressionnantes, dû à son manque de sommeil. Ses cheveux rouges bruns étaient coiffés en un simple bun assez mal fait, et sa frange lui donnait un air un peu inquiétant. Elle portait une robe très ample sous laquelle un haut en résille et un croc-top ainsi qu'un short noir se cachaient. La jeune fille portait aussi des collants en résilles de longueur asymétrique. Elle remarqua Rei assez vite, et elle posa donc sa tasse sur un pan de la cuisine avant de lui faire un câlin.

-Tu as bien dormi ? demanda-t-elle avec son habituel grand sourire.

-Oui oui, et to... Non, c'est vrai que la question ne se pose pas vu que tu ne dors pas...

-Hé ! Ce n'est pas ma faute si j'ai le cerveau qui carbure quand je m'apprête à dormir !

-Désolé... Bon, tu veux quoi pour p'tit-déjeuner ?

Xingxing réfléchit quelques instants avant de dire précipitamment sa commande, des œufs brouillés. Rei mit donc son tablier et prépara de délicieux plats, dont les fameux œufs brouillés et des pancakes pour lui. Il versa des croquettes pour sa louve et sa chienne, qui dormaient toujours dans leurs paniers, en ronflant paisiblement.
Les deux jeunes personnes mangèrent tout en discutant avant de faire le point sur le planning qui les attendaient.

-Bon, de mon côté, j'ai un conseil avec la Commission des Dix Seigneurs... Et toi ? demanda Rei, exaspéré de devoir voir les tâches qui l'attendaient.

-Des réunions... Pour des dispositifs. Ils ne peuvent pas juste me dire ce que j'ai à faire ?

-Bah, tu les connais, les anciens de l'Alliance. Ils adorent faire tout dans des procédures qui durent longtemps.

-Hum... Bon, je vais continuer le système de pluie, je l'ai bientôt terminé !

-Et bien je vais aller voir la Commission des Dix Seigneurs. A ce soir !

Rei enfila ensuite ses bottes noirs avant de partir de sa maison -même si palais serait mieux pour qualifier l'habitation richement ornée-, et se dirigea donc vers la fameuse commission.
Dans les plus grandes rues, le Shijie-Chuan était un mélange entre l'ancienneté des bâtiments et une architecture aux airs de cyberpunk. Des néons et d'autres écrans géants lumineux étaient entrain de s'éteindre dans le soleil levant, et les habitants ouvraient leurs volets. A chaque personne -ou presque- que Rei croisait, on le saluait d'un bref "Bonjour Général !" ou d'un "Bonjour Roi Déchu !". Toute cette attention ne faisait pas particulièrement plaisir au jeune homme, mais il se contentait de répondre également d'un bonjour.

Après quelques dizaines de minutes de marche, Rei arriva finalement au siège de la Commission des Dix Seigneurs. Le palais, fait en une espèce d'obsidienne aussi sombre que résistante, trônait fièrement aux côtés de bâtiments plus petits mais appartenant à la même Commission. Une juge vint accueillir Rei, le saluant poliment avant de l'inviter à rentrer. Le jeune homme gravit les quelques escaliers avant de se rendre compte qu'il avait oublié quelque chose de très important... Son sabre, le Yamato. Il l'appela mentalement, et le sabre fila tel une étoile avant de se loger dans la ceinture dédiée que portait son maître.

Rei monta donc jusqu'à la chambre où les Dix Seigneurs attendaient, chacun sur un siège. Les Dix Seigneurs étaient... Comment dire... Décevants. Sauf la plus jeune, Yuen. Tous étaient en tenue de jugement -à part Rei, mais lui était l'un des deux Généraux- et ils regardaient d'un air effaré le jeune Émanateur de Lan rentrer dans la salle.

-Vous... Vous êtes bien moins habillé que ce que je pensais... laissa échapper le plus vieux seigneur, Furui.

Rei n'y prêta pas compte et alla s'installer au milieu, sur une chaise en ébène qui lui était destinée. Il se racla ensuite la gorge avant de prendre la parole :

-Bien, commençons cette réunion. Pourriez-vous me dire pourquoi nous sommes-nous rassemblés ici ?

Yuen hésita quelques secondes avant de se lever sur sa chaise pour prendre un peu de hauteur au vu qu'elle était une enfant, et elle prit finalement la parole :

-Et bien, nous avons observé qu'une armée de l'Abondance avance en direction du Shijie-Chuan. Et qu'il risque grandement au navire puisque...

Yuen baissa sa petite voix enfantine, ce qui poussa à Elhéna, une seigneure à à la peau aussi foncée que son regard noir, de l'encourager à finir sa phrase. La petite fille respira avec un léger sanglot avant de continuer :

-...Puisque Shuhu serait accompagnée d'un autre Émanateur aux cheveux blonds et à l'allure -comment déjà ? Ah oui !- mesquine et moqueuse...

Rei laissa une légère stupeur le frapper avant de demander de sa voix grave :

-Mais Shuhu n'est-elle pas morte ?

Les Seigneurs expliquèrent que les Émanateurs de l'Instigateur des Fléaux ne mourraient pas aussi facilement, et que tant que leur esprit n'était pas détruit ou capturé, il pouvait s'incarner dans un autre corps de bois et de sang.
Le conseil dura jusqu'au coucher du soleil synthétique créé par Xingxing, et les Dix Seigneurs invitèrent Rei à s'entrainer au vu d'une nouvelle confrontation avec Shuhu. En vérité, Rei était déjà au courant depuis plusieurs jours de la venue de l'Émanatrice et de l'autre Émanateur -un certain Luocha ?- grâce à Lan, qui lui avait parlé entre deux rêves.

Rei sortit donc du palais avec un léger sourire, en raison de l'évolution de Yuen. La petite fille était à ce jour la plus jeune Seigneure de la Commission des Dix. Même si c'était enfaite une Vidyadharienne, et qu'elle était donc destinée à ce poste jusqu'à la fin de son cycle de réincarnation, Rei était content de voir les progrès que faisait la petite fille.

En chemin pour son logis, Rei entendit suffoquer. Un râle, très faible, ponctué de légers cris de douleurs presque inaudibles. Le jeune homme s'avança donc, Yamato en main, près à asséner un coup mortel à celui qu'il l'attaquerait.
Mais Rei fut décontenancé de voir que cette personne était l'homme de ses rêves. Ses yeux d'or brillant dans le noir, il laissa échapper une phrase qui choqua Rei :

-Tue-moi. Je t'en prie.

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