Chapitre n°8


Décembre 2016 – Le lendemain

J'ai proposé à Taylor de la retrouver à l'appartement avec Zayn mais elle a refusé. Elle m'a dit qu'il était préférable que je ne me déplace pas trop et qu'ils viendraient donc avec Zayn chez ma mère. Comme quoi je n'étais pas encore prêt à prendre le métro tout seul. Je n'avais pas rechigné parce que, dans un sens, ça m'allait pas mal. Au moins, je n'ai pas besoin de sortir de chez moi par ce temps. Il commence à faire vraiment froid dehors, et je ne serais pas étonné que de la neige commence à tomber dans les jours à venir. J'aime la neige, elle me détend et elle me fait penser à Noël. C'est d'ailleurs bientôt Noël. J'adore cette période de l'année, on a toujours eu de supers moments avec Gemma et nos parents. Même si, depuis la mort de papa c'est plus pareil. On essaie quand même de faire de cette date un moment unique mais différent chaque année.

Depuis que Gemma est mannequin, elle a l'habitude de nous emmener en voyage. Je me souviens qu'elle nous a emmenés en Laponie une fois, pour voir le village du Père Noël. Qu'est ce que ce voyage a été kitsch ! Mais on a bien rigolé. L'année suivante on est allé en Polynésie Française, et ainsi de suite tous les ans. On a visité des endroits magnifiques, année après année. Taylor est même venue avec nous une fois. Taylor et Gemma s'entendent très bien de toute façon. Je crois même qu'elles s'appellent souvent, Taylor est ma meilleure amie, mais elle a autant grandi avec moi qu'avec Gemma après tout.

Taylor et Zayn viennent juste d'arriver. On est installé dans le salon de ma mère et on discute. Zayn semble vraiment, vraiment content de me voir ! Il m'avoue qu'il revient de vacances et qu'il n'a donc pas pu venir me voir à l'hôpital la semaine précédente. Je ne me souviens pas qu'il m'ait dit avant l'accident qu'il devait partir... mais ce n'est pas grave. Mon cerveau est en bouillie de toute façon et mes souvenirs des derniers moments avant l'accident sont vraiment altérés.

Zayn a une barbe beaucoup plus drue et épaisse que je ne lui connais pas. Il me dit que c'est un reste des quinze jours qu'il vient de passer en Thaïlande. Ça lui va pas mal comme ça. J'aime bien.

- Tu as des photos de la Thaïlande ? Demande alors Taylor en souriant à notre ami.

- On fera une soirée photo avec Liam si vous voulez, tous les quatre. Je vous raconterai en détail mon voyage à ce moment là. Propose-t-il.

Je hoche tout de suite la tête parce que je pense que c'est une bonne idée. Ça nous fera une occasion de passer un moment tous ensemble. Taylor aussi approuve. De toute façon, à partir du moment où ça concerne Liam, elle dit amen à tout... S'il y a bien une chose qui n'a pas changé dans mes souvenirs, c'est la relation de Taylor et Liam : toujours aussi parfaite.

Je me souviens que je les enviais beaucoup... ma relation avec Niall était-elle compliquée ?

- Harry... ça va ? Demande alors Zayn en fronçant les sourcils.

- Oui. Oui... je réfléchissais juste. Dis-je en souriant. J'ai du mal à tout assimiler parfois. Enfin... c'était chouette la Thaïlande ?

Il acquiesce avant de me dire que les paysages doivent ressembler à ce que j'ai vu au Viêt-Nam. Je fronce les sourcils à ses paroles parce que je ne suis jamais allé au Viêt-Nam ! D'où est-ce qu'il me sort ça ? A moins que... j'y sois allé avec Niall ?

- Je suis allé au Viêt-Nam ? Je leur demande en les regardant tour à tour.

Il hoche tous les deux la tête de haut en bas en me regardant d'un air désolé et je comprends que Zayn s'en veut d'avoir dit ça. Je soupire largement en me pinçant les lèvres. J'ai l'impression que j'ai vécu des trucs de fou avec ce mec et ça me rend malade de me dire que je suis allé à l'autre bout du monde et que je ne m'en souviens même plus !

Je soupire lourdement en sentant mon cœur se serrer dans ma poitrine. Je porte mon café à mes lèvres en réfléchissant à cette situation qui m'échappe de plus en plus. Ne pas savoir me ronge réellement, mais j'ai aussi très peur de savoir comment j'ai bien pu vivre avec Niall pendant ces deux années.

Je relève les yeux vers mes deux amis qui me regardent avec tristesse. Je n'aime pas ce regard. Je n'aime pas qu'on me regarde comme le pauvre petit garçon qui a tout oublié. Je n'aime pas qu'on me prenne pour une victime.

J'aurais pu mourir dans cet accident comme... Comme Niall. Mais je suis vivant, et je dois me battre pour continuer et pour survivre.

- Comment j'ai rencontré Niall ? Je demande alors.

Je vois Taylor et Zayn se regarder, s'interrogeant silencieusement puis elle finit par hocher la tête de haut en bas et c'est Zayn qui commence.

- Il était comédien à Broadway. Tu l'as rencontré la dernière fois que tu es allé voir le Roi Lion avec ta mère. Elle connaissait le metteur en scène et le chorégraphe. Vous êtes allés en coulisse à la fin du spectacle. Niall était l'un des acteurs principaux. Il t'a dragué, tu l'as remballé et tu es rentré chez toi.

Je fronce les sourcils. Un comédien ? Comment ai-je pu m'enticher d'un comédien ? Je déteste cet univers ! A chaque fois que j'accompagne ma mère pour voir une comédie musicale je ne cesse de me dire que c'est un univers pourri et que je ne pourrais jamais cautionner tout ça. Savoir que la moitié des personnes présentes sur scène couche pour avoir leurs rôle... non je ne peux pas. Alors sortir avec un comédien ? Je ne me reconnais clairement pas là-dedans !

- Ouai, nous aussi ça nous a étonné. Au début crois-moi, tu lui en a foutu plein la gueule et tu ne l'as pas laissé t'approcher. M'avoue Taylor avec un sourire.

- Il avait tout de la diva. Mauvais caractère, colérique et jaloux. Ajoute Zayn.

Dans sa phrase je comprends que lui aussi était jaloux. Je n'avais cessé de faire comprendre à Zayn que je ne pouvais pas le laisser entrer dans ma vie parce que nous étions trop différents. Hors, c'ést ce que j'ai fait avec ce Niall si je comprends bien. Le pauvre Zayn a dû en être malade....

Sauf que, d'après ce qu'ils me disaient je l'ai d'abord repoussé. Comment me suis-je finalement retrouvé dans ses bras ? Si j'étais parti ce soir là sans répondre à ses avances, comment m'a-t-il retrouvé ? Ou, comment l'ai-je retrouvé ? Comment tout cela s'est déroulé ?

- Mais... si je lui ai dit d'aller se faire foutre le premier soir... comment est-ce que ça s'est passé ?

- Tu te rappelles de ça ? S'étonna Zayn.

- Ça quoi ?

- Tu lui as dit mot pour mot d'aller se faire foutre en fait. Explique Taylor en me regardant.

J'hausse des épaules tout en regardant mes deux amis. C'est ma marque de fabrique. Quand on me fait chier, je dis aux gens d'aller se faire foutre... il n'y a donc rien d'étonnant que je l'ai fait avec Niall aussi.

- Tu l'as revu par hasard au café.

Après avoir bossé dans le bar où j'avais rencontré Liam, j'ai rapidement changé au bout de six ou sept mois pour aller dans un café. Beaucoup plus calme et dans une ambiance qui me correspond plus. Je m'y suis tout de suite senti à ma place. La patronne est jeune et dynamique, elle comprend que je fasse des études à côté et que je ne puisse pas faire le même nombre d'heure chaque semaine. Mon emploi du temps est modulable et variable d'une semaine à l'autre. Eleanor est vraiment cool. C'est comme une pote pour moi ! Il faut que je retourne là bas. Retrouver cet endroit familier me ferait du bien.

- J'ai envie de retourner au café. Je dis alors en regardant mes amis.

- Tu... es certain que tu as envie de sortir ? Il ne faut pas que tu te fatigues Harry. Il est peut-être encore un petit peu tôt pour aller au café. Répond Zayn en secouant la tête.

Ils me font chier. J'ai envie d'y aller, j'ai besoin d'y aller.

Je pose la tasse que j'ai entre mes mains et je me lève du canapé. Je vois le regard de mes deux amis me suivre avec étonnement jusqu'à la porte d'entrée. Je commence à attraper mon manteau, mes chaussures et mes clés quand j'entends la voix de Taylor.

- Harry !

- J'ai besoin d'aller au café. Je dis simplement en secouant la tête.

Je ne saurais l'expliquer mais j'en ai besoin. Vraiment besoin. Je ne sais pas pourquoi mais c'est comme si je ne pouvais pas me contrôler, comme si on m'appelait là bas. Peut-être qu'apprendre que j'y ai retrouvé la personne qui a partagé ma vie pendant deux ans me pousse à y aller. Je n'en ai aucune idée.

Je vois mes deux amis s'agiter dans mon dos pour prendre leurs affaires et me suivre quand je sors de l'appartement. Taylor essaie de me dissuader d'y aller et Zayn finit par dire que si j'ai envie d'y aller qu'ils doivent me laisser faire. Je le remercie et me retourne enfin vers eux pour les regarder une fois qu'on est dans la rue et qu'on ait claqué la porte derrière nous.

- Je vous laisse le choix. Soit vous restez là et vous me laissez y aller seul, soit vous venez avec moi. Mais de toute façon j'irai.

- On vient avec toi. Répond Zayn pour eux deux.

J'hoche la tête de haut en bas, satisfait, et prends la direction de la bouche de métro la plus proche. Sauf que, rapidement, je me retrouve devant les portiques, sans ma carte d'abonnement, ni argent pour acheter un ticket. Je vois mes deux amis comprendre et Taylor va m'acheter un pass pour quelques jours.

Il faut que je refasse mes papiers. Ma mère m'a dit que tout s'est perdu dans l'accident, ce que je pense être évidemment possible. Le choc a dû être rude. Je n'ai plus rien... plus de carte bleue, plus de téléphone, plus de papiers. Ma mère m'a promis de tout arranger avant la fin de la semaine. En attendant, elle m'a donné de l'argent en liquide -en cas de besoin- mais je l'ai évidemment oublié à la maison.

On arrive rapidement sur le quai, et en attendant la rame de métro je sens la crispation de Taylor à mes côtés. Zayn, lui, semble beaucoup plus calme. Il est toujours calme de toute façon. Je pense qu'il a dû tomber dans une marmite de weed ou de beuh quand il était petit. Et Ed aussi. Ils sont pareils.

Le métro arrive, on monte dedans silencieusement et il nous dépose quelques stations plus loin dans le quartier où je vis avec Taylor. Le café est à seulement trois pâtés de maison de l'appartement. Je voulais pouvoir aller bosser à pied. Quand je travaillais au bar, je devais prendre le métro, et je n'étais pas très confiant de le prendre parfois la nuit. Ce travail au café avait été une révolution pour moi. Sur tous les plans.

Quand on sort de la bouche de métro je sens un vent frais venir caresser ma joue et je souris. Je suis chez moi. Mon quartier. Si je tourne à gauche, je rentre à l'appartement. Si je tourne à droite, je vais au café. Je tourne donc à droite et je marche les mains dans les poches, Taylor et Zayn à mes côtés. Je regarde autour de moi tout en me disant que ça me fait un bien fou de sortir un petit peu de l'appartement de ma mère. Je l'adore hein, là n'est pas le soucis, mais prendre l'air me fait du bien et voir autre chose aussi. Je vois rapidement l'enseigne rouge du café d'Eleanor se dessiner dans mon champ de vision. Je souris et presse le pas.

Le son de la cloche quand je pousse la porte, l'odeur des muffins à la cannelle d'Eleanor, le bruit des machines à café dans le fond derrière le comptoir... je suis ici chez moi. Un fin sourire se dessine sur mes lèvres et je traverse la salle qui n'est pas trop agitée pour l'heure et je vois Eleanor derrière son comptoir avec son tablier bleu ciel, et ses cheveux tressés. Cette fille est magnifique. J'ai essayé de coucher avec elle quand j'ai commencé à bosser ici, mais elle m'a vite rembarré. Eleanor a vingt-cinq ans. Elle en avait vingt-trois quand je l'ai rencontré et elle était déjà mariée et maman d'un petit garçon. Eliott est atrocement mignon ! Je l'ai beaucoup gardé fut un temps pour laisser à Eleanor et son mari quelques soirées de libres. J'adore ce gamin !

En m'approchant du comptoir, je vois mon amie relever la tête vers moi, faire les gros yeux et murmurer mon prénom. Ell est choquée de me voir ici, comme si elle ne m'avait pas vu depuis des années.

Un large sourire se dessine sur mes lèvres et elle contourne son espace de travail pour venir me prendre dans ses bras. Je ne peux m'empêcher de passer mes bras autour d'elle et de la serrer contre moi avec affection. Elle fait partie des personnes qui comptent le plus pour moi. Même si on peut paraître très très différent, on se ressemble beaucoup. On a les mêmes centres d'intérêts et on aime les mêmes choses.

- Mon dieu Harry... je suis tellement heureuse de te voir là... Souffle-t-elle à mon oreille.

- Surprise... Je murmure en rigolant légèrement.

Elle se détache de moi et prend mon visage en coupe en souriant grandement. Elle m'observe un petit moment puis me reprend dans ses bras avant de me lâcher définitivement. Elle se tourne ensuite vers Taylor et Zayn qu'elle salue en souriant.

- Si vous alliez vous installer avec Zayn ? Je ramène des boissons. Ajoute Taylor en nous souriant.

Je hoche la tête et je sens Zayn m'entraîner avec lui vers une table vide. Dans la précipitation et le bonheur de retrouver ce lieu je ne fais pas réellement attention à ce qui m'entoure, ni même les gens qui sont là. Je percute alors une personne, je me retourne et je me retrouve happé par ses yeux bleus.

- Docteur Louis ?

- Oh Harry ! Tu vas bien ? Me demande le médecin avec un large sourire.

Troisième année de fac - mois d'octobre - Un mardi soir

Il est 18h30 et j'ai bientôt terminé mon service. Eleanor n'est pas là aujourd'hui et je suis avec Joe. Il est cool. Il passe peut-être plus de temps à reluquer les fesses des filles qu'autre chose mais au moins on se marre bien. Il n'est pas prise de tête et surtout il fait son taff. Ce qui n'est pas le cas des autres personnes qui sont passées avant lui.

J'ai eu une longue journée. Les cours de ce matin et du début de l'après-midi m'ont vraiment épuisé. Quand je suis arrivé à 15h au café, j'étais content de voir qu'il n'y avait pas grand monde. L'après-midi serait donc calme. Il me reste trente minutes de boulot et ensuite je suis libre pour rentrer à l'appart. Je crois que Liam est là et qu'il a promis de cuisiner pour se faire pardonner d'être tout le temps là. Ca va bientôt faire un an qu'ils sont ensembles avec Taylor. Il est cool avec elle, et c'est un bon pote, il ne me dérange pas plus que ça. Mais j'aime le lui faire croire, comme ça, il fait pas mal de chose. Il cuisine, il fait la vaisselle et il a même fait le ménage une fois !

En semaine on ferme à 19h. De toute façon il n'y a jamais grand monde la semaine ici. Il me tarde de rentrer. J'ai pas mal de boulot pour la fin de la semaine.

La cloche du café teinte, un client entre et quand je croise son regard je me décompose. Ce doit être une mauvaise blague. Une putain de mauvaise blague. Il est là avec son sourire ravageur, son regard océan et ses dents blanches. Il sait pourquoi il est là et il est fier de lui. Connard.

Il s'approche du comptoir, s'y accoude et m'observe un moment avant de prendre la parole.

- Je t'avais dis que je te retrouverai. S'exclame-t-il en me fixant.

Son regard me transperce et me met mal à l'aise. Je baisse les yeux, je le fuis et je secoue la tête de gauche à droite. Comment il a fait pour savoir que je travaille ici bon sang ? Je n'ai évidemment pas pris sa draguerie à deux balles au sérieux l'autre soir quand on est allé voir le Roi Lion ensemble avec ma mère. Il a été lourd, à insisté pour m'offrir un verre, et le nombre de "non" que je lui ai servi n'a semble-t-il pas porté ses fruits.

- Fallait pas te sentir obligé.

- Tu finis dans longtemps ? Me demande-t-il.

- Il finit dans 30 minutes ! S'exclame Joe à ma place souriant de toute ses dents.

Je me tourne d'un geste vers mon ami en le fusillant du regard. Je sais qu'on a un jeu tous les deux. Quand un client commence à draguer l'un de nous, l'autre fait tout pour aider le client à arriver à ses fins. Sauf que là, je n'ai clairement pas besoin d'aide !

- Cool. Je vais pouvoir t'attendre alors ! Répond le nouvel arrivant.

Je roule des yeux en soupirant largement.

- Je n'ai pas dit que j'étais d'accord.

- Tant pis, je reviendrai alors. Tu verras je t'aurai à l'usure.

Il m'offre un magnifique sourire à faire tomber par terre, ça je ne peux pas le nier ! Et il s'en va aussi vite qu'il est arrivé !

Non mais il se prend pour qui le comédien là ?!

Retour dans le présent

J'ai mis un mois. Un mois à céder aux avances de Niall. Il est venu pratiquement tous les jours où je bossais ici pendant un mois pour me proposer de sortir et j'ai fini par accepter.

- Je me souviens. Je souffle.

Je vois les yeux de Louis se froncer et il hocha la tête de haut en bas. Zayn, qui est derrière moi contourne Louis et me regarde avec de grand yeux, attendant que j'en dise plus.

- Niall est venu ici pendant un mois, tous les jours où je travaillais, ou presque, pour m'inviter à sortir. Et j'ai fini par céder au bout d'un mois. Je dis alors.

Je me souviens de son sourire trop sûr de lui, de sa démarche assurée et des habitudes qu'il avait prises lorsqu'il venait. Joe et Eléanor s'amusaient de son petit jeu. Je me souviens même qu'en définitive c'est elle qui m'a poussé à accepter ce premier rendez-vous.


Troisième année de fac - mois de novembre - Un jeudi soir

- Et puis Harry qu'est ce que tu risques ? Souffle Eléanor en roulant des yeux.

- Et si c'était un psychopathe ? Après tout, il est là presque tous les jours pour moi El' tu ne trouves pas ça bizarre toi ?

Je la vois secouer la tête de gauche à droit et attraper le cageot de verre pour aller les ranger. Je la suis hors de la réserve et l'aide à les entreposer dans le placard. Elle reprend ensuite tout en continuant de ranger.

- Il est canon, il semble t'apprécier, et il est tenace. Si tu veux mon avis, il est intéressant ce mec. Et je t'ai dit qu'il était canon ?

Je rigole en souriant. Elle a raison sur un point : il est tenace. Bon ok, elle a aussi peut-être raison sur le fait qu'il est canon... mais ça je ne le lui avouerai pas.

- Si tu veux mon avis Harry, tu devrais te laisser aller un petit peu. Il ne m'a pas l'air méchant. Juste ... borné ! Rigole Eleanor.

J'hoche la tête de haut en bas. On ne peut pas le lui enlever. Au moins il s'accroche et s'obstine à vouloir m'offrir un verre.

- Tu penses que je devrais lui laisser une chance.

Elle approuve d'un signe de tête.

- Bon... je vais peut-être le faire. Dis-je sans savoir qu'une semaine plus tard j'allais accepter ce fameux verre.

Retour dans le présent

Je me pince les lèvres en sentant mon menton trembler et mon regard s'embrumer. J'inspire et j'expire de plus en plus rapidement avant de sentir les larmes rouler le long de mes joues. Je secoue la tête et me rue vers les toilettes qui sont à quelques mètres de là. J'entends la porte s'ouvrir et se fermer derrière moi alors que je suis penché sur le rebord du lavabo à pleurer comme une gamine de quinze ans.

Le pire ? C'est que je ne sais même pas pourquoi je pleure.

Je n'ai pas besoin de me retourner que je sens la présence de mon médecin. Je ne sais pas pourquoi c'est lui et pas un de mes amis qui vient me voir, mais je crois que ça me rassure. Il est neutre, il ne prendra pas partie, et il ne prendra pas de pincettes pour me parler. Il est médecin, il connaît son job. Je ne suis peut-être plus à l'hôpital mais je sais qu'il garde son étiquette de docteur, qu'il va jouer au docteur, parce que j'en ai besoin.

- Tu veux me dire ce qui vient de se passer Harry ? Un souvenir vient de te revenir n'est-ce pas ?

- Ce mec m'a couru après pendant des semaines et je ne le regardais même pas au début.

Je le repoussais et je ne cessais de lui dire de me foutre la paix. Pourtant il a tenu, il a continué et il est resté.

- Tu te souviens de ses visites, ici au café ?

J'hoche la tête. Je me souviens de la première fois qu'il est venu, je me souviens aussi de cette fois où il est venu avec une fille, une comédienne à tous les coups. Ca m'avait mis hors de moi ! Puis il y a eu aussi la fois où il est arrivé en même temps que ma mère et qu'ils ont passé le reste de mon service à discuter autour d'un café. Ma mère n'a cessé de me dire combien il était adorable et intéressant après cela. Je me souviens de tout ça.

- Oui. Toute...

- Tu ressens quoi par rapport à tout ça ?

- Ca fait mal. Ca fait mal de se souvenir parce que je connais déjà la fin de l'histoire. J'ai pas envie de reconstruire tout ça en sachant qu'à la fin quoi qu'il se passera il mourra ! Je ne veux pas souffrir, je ne veux pas me souvenir.

Je sens mon coeur s'emballer dans ma poitrine, les larmes rouler sur mes joues, mon souffle me manquer. Sauf que, rapidement, je sens aussi les bras de Louis m'entourer et son parfum m'apaiser. Il sent la vanille... pourquoi est-ce que ce parfum me donne envie de le serrer encore plus fort contre moi et de ne plus jamais quitter ses bras? Je ferme les yeux, inspire et expire en me calquant sur la respiration de Louis. Petit à petit je me calme et je sens mon coeur ralentir progressivement.

- Si tu ne te souviens pas de cette histoire tu ne seras jamais plus toi-même Harry. Souffle

Louis en me regardant alors avec ses yeux bleus.

- Même si je dois en mourir de chagrin ? Je demande les larmes au yeux.

Il m'offre un sourire triste mais vrai, avant de me répondre avec le plus de tendresse possible.

- Tu ne mourras pas de chagrin.

- Vous n'en savez rien.

- On prend les paris ?

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#RememberFIC _ ATTENTION, cette histoire va vous retourner le coeur.

Merci à Amélie pour ses corrections à l'époque où j'ai posté cette fiction sur skyrock.

Love.

Phil. 

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