Chapitre n°4


Novembre 2016 – quelques heures plus tard

- Je crois que j'étais amoureux de Niall. Je dis.

Docteur Louis est en train de vérifier mes constantes quand je lâche la bombe. Il accroche son stylo à la petite poche de sa blouse et s'assoit sur le rebord de mon lit en me regardant.

- Tu crois que tu étais amoureux de Niall ?

- Oui. Taylor m'a dit que c'était mon petit ami. Et je ne sais pas pourquoi, mais depuis qu'elle me l'a dit, il me manque.

- Donc... il y a une personne, dont tu n'avais pas conscience de son existence avant ton réveil qui te manque ? Demanda Louis en souriant en coin.

Je roule des yeux en soupirant largement. Dit comme ça c'est très bizarre effectivement. Je ramène mes jambes à moi et je m'assois en tailleur sur mon lit avant de reprendre la parole.

- J'ai mal. J'ai mal au cœur, c'est comme si depuis qu'elle me l'a dit j'ai un trou dans ma poitrine. Je n'arrive pas à l'expliquer mais c'est ce que je ressens Docteur Louis.

- Tu peux m'appeler Louis tout court. Ou docteur Tomlinson, mais... Docteur Louis ça fait bizarre quand même tu ne trouves pas ? M'interroge-t-il.

Je hoche la tête de haut en bas. Mister yeux bleus m'autorise à l'appeler par son prénom. Je ne sais pas pourquoi mais... mais j'ai l'impression que ça me fait du bien.

- D'accord Louis...

- Ta mère ne t'avait pas encore dit pour Niall alors ?

Je secoue la tête comprenant que tout ceci devait être noté dans mon dossier et que Louis devait donc le savoir depuis le départ. Ce Niall, je l'aimais et il le savait. Il m'a caché la véritable nature de ma relation avec lui depuis le début ! Il savait !

- Pourquoi vous ne m'avez pas dit qui était Niall dès le départ quand je vous l'ai demandé le jour où je me suis réveillé ?

- Ce n'était pas à moi de te le dire Harry. Ta mère voulait le faire.

Sauf que Taylor l'a fait avant. Maman devait quand même se douter que Taylor le fairait. La blonde ne savait pas garder sa langue dans sa bouche. Elle a toujours été comme ça. Combien de fois elle avait vendu la mèche pour des anniversaires surprises, ou des cadeaux, ou des secrets à ne pas révéler ? Avec le temps, on apprend à vivre avec une fille comme Taylor. Heureusement, j'étais une des seules personnes pour qui elle pourrait cacher n'importe quoi. A part un meurtre peut-être.

- Taylor l'a fait.

- Et donc qu'est ce que ça a provoqué en toi ? Me demande Louis.

- De la peine j'imagine ? Je n'ai pas l'impression de le connaître, mais c'est comme s'il me manquait une présence. Plus j'y pense moins je veux savoir. Parce que si c'est la vérité, je ne sais pas comment je pourrais gérer la mort de l'homme que j'aimais quand je me souviendrai de tout. Je confesse en baissant les yeux.

Louis hoche la tête de haut en bas tout en me regardant. Je sens la tristesse dans son regard. C'est con ce qu'il m'arrive quand même. Je sais que quelqu'un me manque, je le sens, et ça me fait mal, mais je suis incapable de mettre un visage sur Niall. A vrai dire, j'ai peur d'y arriver. Si je le fais, ça ne le rendra que plus « vivant » ou mort... selon le point de vue. Comme je viens de le dire à Louis, si tout me revient, j'ai peur de ne pas y arriver.

- Je suis trop jeune pour avoir perdu la personne que j'aime. J'ajoute en reniflant légèrement.

- Si tu commences à ressentir de la peine et la douleur Harry c'est que tu dois pouvoir accéder à tes souvenirs. M'avoue Louis.

- Et si je n'ai pas envie de me souvenir ? Je lui demande en relevant les yeux vers lui.

Il m'observe alors avec un sourire désolé et hausse des épaules avant de me répondre en toute honnêteté.

- Tes souvenirs t'appartiennent Harry. Ce que tu feras d'eux ne regarde que toi.

- Je pourrais... ne jamais me souvenir si je le voulais vraiment ?

Il hocha la tête de haut en bas.

- Tu crois sincèrement que c'est la meilleure solution ?

Non. Mais je ne suis pas encore prêt.

- Vous pensez que je pourrai bientôt rentrer chez moi ? Je m'ennuie ici. Je lui avoue en le regardant.

- Tes résultats ne sont pas mauvais, tu as toujours des maux de tête mais ils semblent se réduire. Je dirais que si tout continue dans ce sens, tu pourras rentrer chez ta mère courant de la semaine prochaine. Me dit-il.

- Je ne pourrai pas retourner à mon appartement ?

- Je préférerais que tu restes chez ta mère un moment. Ce n'est pas anodin ce qu'il t'est arrivé Harry. Et même si tu ne vis pas seul dans cet appartement, si jamais tu as des souvenirs qui reviennent, il vaudrait mieux que tu sois chez ta mère.

Je hoche la tête de haut en bas. Il a raison.

- Ta mère m'a aussi dit que ta sœur rentrait de Los Angeles ce week-end pour te voir. Tu dois être content non ? Demande-t-il en me souriant.

- Oui. Depuis qu'elle est à Los-Angeles, elle me manque, je ne m'habituerai sûrement jamais à son départ.

Gemma est partie pour son boulot il y a déjà presque cinq ans. Je terminais le lycée. Elle était déjà dans une grosse agence de Mannequin sur New-York, mais elle s'est faite débauchée par une de Los-Angeles, lui proposant un cachet scandaleux qu'elle n'a pas pu refuser. Je sais qu'elle est heureuse là-bas et qu'elle s'éclate dans son taff. Elle fait le tour du monde et se dore la pilule sur les plus belles plages de la planète. Je l'envie parfois. Mais ma vie douce et studieuse me convient beaucoup plus.

- Et ta mère m'a aussi dit que tu suivais des études de littérature. Ajoute Louis en me regardant.

Je hoche la tête de haut en bas à ses mots tout en le regardant ne voyant pas bien où il voulait en venir.

- Il y a une bibliothèque dans l'hôpital. Tu veux qu'on aille faire un tour ?

Là, il commence à me plaire sérieusement le Docteur Louis. S'il me prend par les sentiments il est évident que je ne pourrai que l'apprécier plus. Je m'empresse de hocher la tête de haut en bas et saute de mon lit pour me mettre sur mes jambes.

Je me suis habillé aujourd'hui ! Enfin habillé... c'est un bien grand mot. J'ai enfilé un jogging et un gros pull en mailles rouges bordeaux. J'en pouvais plus de ma chemise de nuit de l'hôpital....

- Je prends donc ça pour un oui. Dit Louis en me regardant.

Je hoche la tête de haut en bas en souriant grandement et je suis Louis dans les couloirs de l'hôpital pour aller jusqu'à cette fameuse bibliothèque. On ne parle pas, on marche juste l'un à côté de l'autre, il salue quelques collègues au passage et on arrive finalement devant une porte en bois avec un écriteaux gravé dessus : nous y voilà.

Cette bibliothèque n'a rien à voir avec celle de Columbia qui est digne d'un décor de cinéma. Les murs sont blancs, les étagères font à peu près ma taille et des tables de lecture sont installées ça et là. La lumière blanche n'est pas agréable pour lire, et les chaises en bois ne semblent pas très confortables, mais au moins il y a de quoi lire et c'est le principal.

Je cherche des yeux s'il y a une quelconque signalétique pour me repérer dans les rayons, et je vois les noms de chaque rayon en tête de gondole. Je trouve rapidement celui qui m'intéresse et cherche des yeux LE livre que je veux. Je sais qu'il sera là. Il est dans toutes les bibliothèques. Contrairement à beaucoup, ce n'est pas du Baudelaire, du Tolstoï ou du Shakespeare qui m'a appris à aimer la littérature. C'estTolkien avec « la communauté de l'anneau ». Ok ça reste un classique de chez classique. Mais j'aurais très bien pu sortir que c'était les romans de Star Wars qui m'avaient donné envie d'écrire et d'étudier la littérature (D'accord, ils arrivent juste après les livres de Tolkien... et Harry Potter).

Un fin sourire s'étire sur mes lèvres quand j'attrape finalement le livre entre mes mains. Je me retourne ensuite vers Louis qui m'observe de loin, un sourire sur ses lèvres.

- Vous pensez que je peux le prendre ? Je lui demande avec timidité.

- C'est fait pour ça une bibliothèque non ? Fait-il en rigolant légèrement.

- Arrêtez de vous moquer de moi ! Je lui dis en roulant des yeux.

- Promis j'arrête. Et oui, tu as le droit de le prendre. Tu as un registre dans l'entrée où tu n'as qu'à marquer le titre du roman, ton nom, ton service et ton numéro de chambre.

Je hoche la tête en suivant du regard le fameux registre qu'il m'indique. Je m'avance vers ce dernier et j'inscris donc les informations demandées en gardant religieusement le roman contre ma poitrine. Je relève ensuite le regard vers Louis en souriant.

- Merci...

- Pour quoi ?

- Pour m'avoir montré cet endroit.

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#RememberFIC _ ATTENTION, cette histoire va vous retourner le coeur.

Merci à Amélie pour ses corrections à l'époque où j'ai posté cette fiction sur skyrock.

Love.

Phil. 

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