Chapitre n°32
Quand je passe la porte de l'appartement de ma mère, je suis en retard de presque une heure. Entre mon aller-retour à l'appartement où Taylor n'était pas et mon loupage de station, j'ai cru que je n'allais jamais arriver.
J'enlève rapidement mes chaussures mouillées à cause de la neige, mon manteau, mon écharpe et me promets en même temps de prendre un bonnet demain. Surtout si je dois aller chez Louis, je vais sûrement rentrer tard et il fera hyper froid. A moins qu'il ne me laisse dormir chez lui... Ce qui pourrait être intéressant.
- Mon chéri c'est toi ? s'exclame alors ma mère en déboulant dans l'entrée.
Je sursaute au cri de ma mère et m'arrête net dans le couloir alors que j'allais vers le salon. Je me tourne vers elle avec de grands yeux et sans que je ne me rende compte, elle se jette sur moi pour me prendre dans ses bras. Ok. Bizarre.
- Tu étais où Hazz ? Ca fait une heure que je t'attends !
- Maman, j'ai plus dix ans, je soupire en roulant des yeux.
- Tu pourrais me prévenir quand même.
Je soupire une seconde fois en me dirigeant vers le salon quand elle me relâche enfin. Je ne comprends pas le stress de ma mère de toujours vouloir savoir où je suis, ce que je fais et avec qui je suis. Je comprends que mon accident l'ait beaucoup marqué, mais je suis toujours là moi.
Alors que Niall non. Et en repensant à ça, je pense à sa famille, et sa fameuse soeur... je ne sais toujours pas ce que je vais faire. Je dois en reparler à Zayn. A moins que maman connaisse la famille de Niall. A-t-elle était en contact avec eux après sa mort ? Est-elle allée à son enterrement ? Forcément ! Je ne peux pas attaquer comme ça de but en blanc. Ce serait trop suspicieux je pense.
- Je suis toujours là, bien vivant, ne t'en fais pas, je réponds en m'installant dans le canapé.
- Je sais que tu as de la chance d'être toujours là Harry. Mais je suis tellement heureuse de ton retour à la maison. Je ne veux pas te perdre une seconde fois chéri.
Là, elle commence à m'agacer. J'ai dormi une semaine, je ne suis pas resté dans le coma pendant quinze ans !
- Maman. Arrête ça tout de suite, je lui dis en me tournant vers elle, alors qu'elle s'installe à côté de moi.
Elle me sourit faiblement avant d'embrasser ma joue et de me prendre dans ses bras. Encore.
- Maman. Tu.. pourrais arrêter de faire comme si tu n'avais pas pu me faire de câlins pendant dix ans ? je lui demande légèrement gêné.
- Oh... oui désolé mon chéri, dit-elle en se pinçant les lèvres et en se redressant.
Elle reprend sa place initiale dans le canapé puis je me tourne vers elle.
- Tu connaissais la famille de Niall ?
Ok. Il y a plus subtile comme approche. Mais bon, après tout, je ne vois pas comment j'aurais pu tourner la conversation à mon avantage pour qu'elle ne se doute pas de la manipulation utilisée. Tant pis pour moi. Pour le tact, je repasserai.
- Non. Enfin pas vraiment mon chéri. Il était tout seul à New-York. Sa famille est de Seattle je crois, et je ne sais pas s'ils habitent toujours là-bas.
- Il avait une soeur, non ?
- Qui t'en a parlé ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils soudainement sur la défensive.
- Personne. J'ai juste l'impression qu'il avait une soeur. Je sais qu'il n'était pas proche de sa famille, je n'ai pas de souvenirs là dessus, mais je le sais. Mais j'ai des doutes sur sa soeur en fait.
Elle se pince les lèvres et secoue la tête de gauche à droite avant de m'avouer.
- Je n'ai vu les parents de Niall qu'à l'enterrement de leur fils, sa petite soeur aussi était là.
- Elle s'appelle comment ?
Elle secoue la tête en se mordant l'intérieur de la joue. Exactement comme je le fais quand je suis gêné et que je ne veux pas répondre à une question. Elle va me mentir.
- Je ne sais pas mon chéri. Mais pourquoi toutes ces questions si soudainement, nous n'avons pratiquement jamais parlé de Niall toi et moi. Je sais que la mémoire te revient mais pourquoi ces questions maintenant ?
Je hausse des épaules en la regardant avant de finalement lui répondre en toute honnêteté.
- J'essaie de trouver des réponses aux questions auxquelles on ne me répond pas.
Elle grimace.
Elle sait que je sais qu'ils me cachent des choses.
- Je ne te demande pas de tout me dire maman. Mais juste... arrêtez de vouloir me protéger comme vous le faites. C'est oppressant. Gemma m'a dit que tu t'étais tout de suite rangé derrière Louis quand il a proposé de ne rien me dire et de me laisser découvrir les choses par moi-même. Pourquoi ?
- Tu l'aimais tellement Harry, tellement que tu n'aurais pas supporté de tout encaisser d'un seul coup. Jamais. Et je t'aurais définitivement perdu.
J'inspire profondément tout en réalisant qu'ils pensaient tous que je n'avais aucune volonté, que je n'étais pas assez fort pour affronter cet événement qui avait évidemment changé ma vie, mais elle ne s'était pas non plus arrêté en même temps que celle de Niall. Elle continue ! Je vis, je respire, je vois, je sens, je suis toujours là ! Mais je marche sur des oeufs. Je suis en train de me reconstruire sur un parquet branlant, et je n'aime pas ça. C'est pour cette raison que je dois vite comprendre.
- Qu'est ce que tu ne me dis pas maman ?
- Niall et toi, vous veniez juste de vous remettre ensemble.
Je fais les gros yeux en la regardant avec incompréhension. Qu'est ce qu'elle est en train de me dire ?
Face à ma surprise, elle comprend et enchaîne.
- Quand tu es rentré d'Oxford en Février tu as évidemment essayé de te faire pardonner. Tu n'y es pas arrivé avant l'été. Et encore, il t'a fallu de l'aide.
- J'ai mis six mois à le retrouver ?
Elle hoche la tête de haut en bas à ses mots en se mordant l'intérieur de la joue.
- Tu sais ce qu'il s'est passé ? je lui demande.
Elle approuve d'un signe de tête sans hésiter.
- Tu m'expliques ce qu'il s'est passé sans rien me cacher.
- Harry...
- Maman. J'en ai besoin.
Je la vois hésiter et fuir mon regard. Elle va craquer.
- Maman. Si tu ne le fais pas, je demande à Zayn de le faire.
- Tu es certain de vouloir le savoir ?
Je lui réponds que oui en la regardant droit dans les yeux. Elle soupire et finit par acquiescer. Elle prend une grande inspiration, comme pour se donner du courage et elle commence son récit.
- Quand tu es rentré d'Oxford, je ne sais pas ce que tu as fait mais je sais que tu es rentré en contact avec lui, vous vous êtes croisés au café et il n'a plus répondu à tes appels et sms pendant des semaines.
Donc, ma mère ne sait pas pour le manuscrit. Je n'en ai parlé qu'à Niall, Zayn et Taylor. Peut-être que mes autres amis doivent savoir quelque chose, mais pas ma mère. Pourtant, je dis tout à ma mère. J'avais sûrement été bien trop malheureux que cet écrit ne suffise pas à retrouver Niall. Sauf que si ma mère ne connaît pas l'existence de ce roman, elle ne doit pas non plus savoir s'il a été publié. Ce qui ne m'arrange pas.
- Ensuite ?
- Il est parti.
- Pardon ?
- Il est parti. Il a eu une proposition pour faire une tournée de six mois, il a signé et il a voyagé dans toute l'Asie. Il est parti au mois de mars et n'est rentré qu'en septembre.
- Mais je suis allé au Vietnam avec lui cet été là ! je réplique sans comprendre.
Taylor et Zayn m'avaient bien dit que j'y été allé avec lui, non ? Je ne me souvenais pas y être allé lors de notre premier été ensemble. Alors c'était forcément l'été dernier !
- Vous vous êtes rejoins là-bas.
- Mais ... je ne comprends pas.
- Le mois qui a suivi ton retour et précédé son départ vous avez été très peu en contact. Quand tu as finalement appris qu'il partait tu l'as retrouvé le temps de quelques jours avant son départ. Puis, tu lui as envoyé des lettres. Toutes les semaines. Au bout d'un moment, il a fini par te répondre. Au début, pas forcément très gentiment... mais il te répondait. Puis tu as fini par le rejoindre sur une date en Asie. Tu as passé quinze jours là-bas au Vietnam avec lui quand il s'est produit dans les trois villes principales du pays.
- Donc, pour résumer, je lui ai couru après en lui écrivant des lettres dégoulinantes d'amour ?
Elle hoche la tête de haut en bas et je me sens terriblement con et idiot. Il m'a fait payé le fait de l'avoir fait mariner pendant si longtemps avant que nous nous mettions réellement ensemble mais aussi pour mon départ à Oxford. Je pense l'avoir bien mérité après tout.
- Ces lettres, elles sont où ?
- Ici.
Quatrième année de fac - Mois de février
Quand Ed m'a prévenu que Niall serait présent à la soirée de ce soir, j'ai vraiment cru que j'allais m'étouffer avec le beignet que je mangeais. J'étais à la fac, tranquillement en train de déjeuner avec lui, Zayn et Luke quand il avait lâché la bombe. Ca fait une semaine qu'il parle de cette soirée. En même temps, c'est pour son anniversaire. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il invite Niall, et encore moins à ce que ce dernier vienne ! Je sais très bien que pendant mon absence il s'est immiscé dans la vie de mes amis. Je ne leur en veux pas, grâce à ça j'ai pu avoir de ses nouvelles puisqu'il ne répondait à aucun de mes appels.
Je suis revenu depuis déjà presque un mois. Je n'ai vu Niall que deux fois. La première, au café, quand il m'a avoué avoir envoyé le manuscrit à une maison d'édition et la seconde chez Liam, un soir, alors que je devais le retrouver pour faire une partie de Playstation. Vous vous imaginez un peu la surprise que j'ai eu en découvrant que nous ne passions pas la soirée à deux mais à trois ? J'ai cru vouloir égorger Liam, et Niall. Ce dernier s'est comporté comme un abruti toute la soirée. Il a fait comme si je n'existais pas et le peu de fois où il s'est adressé à moi c'était avec le plus beau et grand sourire hypocrite que je n'ai jamais vu. J'ai bien évidemment demandé des explications à Liam et il m'a simplement répondu qu'il était passé à l'improviste et qu'il avait oublié que je devais aussi venir. Sympa le copain.
Bref, j'ai failli m'étouffer avec mon dessert en apprenant que Niall serait là ce soir. Je me retrouve donc maintenant face à ma penderie à essayer de trouver la tenue la plus appropriée pour cette soirée. Je veux séduire Niall et alors ? C'est compréhensible, non ?
Je ne suis pas étonné de voir la silhouette de Taylor se dessiner dans mon mon miroir quelques minutes avant notre départ. Je ne suis toujours pas prêt, torse-nu face à ma multitude de chemises, incapable de choisir celle qui m'aidera à reconquérir Niall.
- Tu lui as dit que l'éditeur t'avais rappelé?
Je me tourne vers elle en me pinçant les lèvres avant de secouer la tête de gauche à droite. La maison d'édition où il a envoyé mon manuscrit m'a rappelé il y a deux ou trois jours pour me dire qu'ils voulaient me rencontrer. J'ai un rendez-vous avec eux dans une semaine. Je n'ai pas pu résister de raconter toute l'histoire à Taylor quand ils m'ont rappelé. Je ne l'ai pas dit à Zayn. Il sait que j'ai écrit un truc parce que je lui en ai parlé quand j'étais à Oxford. Mais je sais que l'idée de savoir que mon histoire avec Niall va peut-être se retrouver dans un VRAI livre risque de lui faire du mal. Je préfère repousser cette échéance. Taylor s'est allègrement moquée de moi en découvrant la vérité, puis elle a lu le manuscrit. Elle m'a dit que c'était un chef-d'oeuvre et qu'elle voulait être la première a avoir le roman dédicacé.
- Pourquoi tu ne l'as pas appelé ou tu ne lui as pas envoyé un sms Hazz ? C'est grâce à lui tout ça, souffle Taylor en s'asseyant sur le rebord de mon lit.
J'attrape une chemise au hasard que je commence à boutonner avant de lui répondre en haussant des épaules.
- Il ne me répond pas de toute façon.
- Tu le lui diras ce soir ?
- S'il veut bien m'adresser la parole.
Elle roule des yeux en secouant la tête de gauche à droite avant de se lever et de s'avancer vers moi. Je la vois mettre ses mains sur mon col pour le remettre correctement et elle en profite pour répondre.
- Vous êtes aussi têtus l'un que l'autre.
Je me pince les lèvres avant de lui demander quand est-ce que Liam arrive pour nous emmener. Evidemment, il passe nous prendre avec sa voiture.
- Il devrait bientôt arriver, il m'a envoyé un sms y'a cinq minutes, dit-elle en aplatissant les pans de ma chemise légèrement froissés.
- Bien. Je vais me coiffer et on peut y aller.
Je m'apprête à quitter la chambre quand Taylor m'interpelle avant que je ne passe la porte.
- Hazz ?
- Tu comptes aller chez le coiffeur un jour ? me demande-t-elle en souriant en coin.
Je roule des yeux en quittant alors la pièce. Il est vrai que je n'ai jamais eu les cheveux aussi longs. Il me tombe sur les épaules et j'ai parfois du mal à les dompter. Je crois que je ne les ai pas coupés depuis que j'ai rencontré Niall. Je me souviens d'une fois où il m'a dit qu'il aimait bien ça... je crois que c'est mon subconscient qui parle pour moi. Je les attache le plus souvent sur le haut de mon crâne dans une espèce de patate informe.
Taylor déteste, ma mère déteste, Zayn déteste. Mais j'aime bien.
Je coiffe rapidement mes boucles rebelles, fais un chignon qui ressemble à peu près à quelque chose et je sors de la salle de bain au moment où Taylor me dit que Liam nous attend en bas.
*
Je n'étais définitivement pas prêt à voir Niall ce soir. Ca fait une heure qu'il discute avec une copine de Luke et Ed que je ne connais pas. Et qu'il lui touche le bras, le bas du dos, et qu'il lui chuchote à l'oreille. Je vais la décalquer contre un mur. Et lui aussi au passage. Zayn me regarde d'un air plutôt ironique. Il se complait dans cette situation je crois.
Bref, tout le monde m'agace et j'ai envie de rentrer. Sauf que c'est l'anniversaire de Ed, qu'il n'est pas vingt trois heures, donc je ne peux pas rentrer maintenant. Je soupire en me levant du canapé pour aller récupérer une bière dans le frigo et la brunette que Niall était en train d'emballer arrive à peu près en même temps que moi dans la pièce. Il ne manquait plus que ça tiens.
- Tu dois être Harry ?
Je me retourne vers elle en décapsulant la bière que je viens d'attraper.
- Hmm... et tu es le nouveau coup de Niall.
- Danielle. Ca suffira je te remercie, dit-elle en roulant des yeux.
Je la regarde d'un air blasé tout en sachant qu'elle restera inscrit au surnom de "pétasse" dans mon esprit. Je lui offre mon plus beau sourire hypocrite avant de répondre.
- Bref. Pourquoi cette attirance soudaine pour moi? Quelque chose à demander Danielle? je lui fais en appuyant bien sur son prénom.
Elle croise les bras sur sa poitrine tout en me regardant, secouant la tête de gauche à droite. Elle m'observe comme si j'étais le dernier des abrutis et je n'aime pas trop ce regard !
- Je voulais simplement voir ce que le beau et grand Harry Styles avait pour plaire autant à Niall Horan.
- Et donc ?
- T'es qu'un abruti. Comme ce que je m'imaginais. Au lieu de vous dévorer du regard de loin, allez baiser une bonne fois pour toute. Et tu diras à ton ex, ou copain, ou j'en sais rien que je ne suis pas un morceau de viande que l'on utilise comme appât !
Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle fait déjà demi-tour pour sortir de la cuisine. Je soupire largement, et prends une grosse gorgée de ma boisson. Je retourne vers le salon et prends la direction de la salle de bain pour aller pisser et je croise Taylor sur le chemin qui m'attrape par le bras et m'entraîne avec elle dans le couloir. Je ne proteste pas parce que je sais que je n'aurais pas le dessus sur elle. Quand elle a quelque chose dans la tête, ce n'est pas la peine de rechigner, elle finit toujours par avoir ce qu'elle veut.
Sauf que lorsqu'elle me pousse dans la chambre d'Ed, que je me retrouve face à Niall et que j'entends la porte claquer derrière moi et un tour de clé dans la serrure, je décide que je vais détester Taylor jusqu'à la fin des temps.
J'inspire profondément et le vois alors secouer la tête de gauche à droite alors que j'essaie d'ouvrir la porte de la chambre.
- Cherche pas, ils se sont mis dans la tête qu'on allait se réconcilier ce soir.
Il se laisse tomber sur le rebord du lit et relève le regard vers moi alors que je me pince les lèvres.
- Désolé pour ça. Mes amis sont un peu chiants sur les bords.
- Au moins ils tiennent à toi, répond-il en haussant des épaules.
Je soupire à sa condescendance et m'approche pour m'assoir à côté de lui.
- La maison d'édition m'a appelé.
- Et tu ne me le dis que maintenant ?
- Tu aurais répondu à mon message ou mon appel peut-être ?
- Non.
- Alors voilà.
Je tourne le regard vers lui en me pinçant les lèvres. Je dois le remercier pour ça. Sans lui, mon manuscrit serait encore à l'état de manuscrit. Même si je ne sais pas ce que ce rendez-vous va donner... j'ai envie d'y croire.
- Merci d'avoir envoyé le manuscrit.
- Tu me remercieras le jour où tu gagneras un prix grâce à moi, dit-il en tirant une cigarette de son paquet qu'il vient d'attraper dans sa poche.
Il me tend le paquet, j'en attrape une en le remerciant et je l'allume avec le briquet qu'il me donne ensuite.
- Et si on baisait ? Au moins ils arrêteraient de nous faire chier après, dit-il tranquillement sans pression.
Il se fout de moi je crois !
Je soupire en roulant des yeux avant de porter la cigarette à mes lèvres pour prendre une aspiration et relâcher la fumée avant qu'elle ne pénètre trop profondément dans mes poumons. Je ne lui réponds pas parce qu'il connaît déjà ma réponse. Sauf que lorsque je sens l'une de ses mains directement se poser sur mon entrejambe je crois halluciner.
- Horan. Stop.
- Tu en crèves d'envie.
- Et ?
- On va baiser.
Sa bouche se retrouve très rapidement dans mon cou et je crois fondre sous la chaleur et l'humidité de sa langue.
Je suffoque, je m'étouffe, je perds mon souffle, je vais l'assassiner !!
- Niall...
- Hazza ?
- Pourquoi tu me fais subir ça?
- Parce que tu l'as mérité. Tu t'es conduit comme un goujat avec moi. Mais tu as écrit un putain de roman à l'eau de rose pour raconter notre histoire. Y'a pas plus romantique comme geste.
Je me pince la lèvre inférieure, cède et me précipite contre ses lèvres.
Ce mec aura ma mort un jour. Je le sais.
Retour dans le présent.
Niall est parti deux semaines après cette soirée-là. Je me souviens de tout. Je me souviens de la peine que j'ai eu à mon retour quand j'ai compris qu'il m'en voulait vraiment beaucoup mais aussi de tout ce que j'ai fait pour essayer de le récupérer. Ce soir là, on a couché ensemble, nos amis nous ont laissé sortir de la chambre et il m'a ensuite ignoré tout le reste de la soirée. J'ai cru mourir intérieurement. J'ai commencé à lui écrire à ce moment là. Pas quand il est parti, avant même que je sache qu'il partait j'ai écris. Mais je n'ai commencé à lui envoyer des lettres que lorsqu'il est parti. Au début je ne les ai écrites que pour moi.
Je relève le regard vers ma mère en me pinçant les lèvres.
- Elles sont où ?
- Quoi ?
- Les lettres, elles sont où ?
- Je viens de te dire qu'elle étaient ici Harry.
- Je veux ces lettres.
Je vois ma mère secouer la tête de gauche à droite en me regardant ensuite dans les yeux. J'aurais dû me douter qu'elle ne voulait pas me les donner. Je me redresse en inspirant profondément avant de finalement me tourner vers elle.
- Vous êtes tous là à essayer de me protéger, à me cacher des choses maman. Sauf que vous commencez sérieusement à me rendre fou! Alors donne-moi mes lettres.
- Tu... n'es pas prêt pour ça Harry ! répond-elle clairement.
Inspirer, expirer.
Je sens mon coeur commencer à battre à tout rompre dans ma poitrine, ma respiration me manque, mon souffle se coupe.
Mes lettres, je veux mes lettres. Je veux ces putains de lettres ! Et elle va me les donner ! Elle n'a pas le choix !
- Donne-moi ces lettres.
- Harry. Calme-toi. Je t'en pris, calme-toi. Tu as bien pris tes médicaments ? Tu ne vas pas t'énerver, hein ?
- Maman. Les lettres. MAINTENANT.
Je la vois sursauter avant de se lever d'un bon. Elle a les larmes aux yeux, son visage est rouge de honte. Elle passe devant moi le visage tourné vers le sol et traverse le salon pour aller jusqu'à sa chambre. Elle revient quelques secondes plus tard à peine avec un paquet de lettres entouré d'un élastique rouge. Elle me les tend en tremblant. Je les lui prends des mains d'un geste, avant de me ruer vers la sortie. J'engouffre les lettres dans mon sac à dos, enfile mes chaussures, mon manteau, mon bonnet, mon écharpe pendant que ma mère continue de me parler.
- Harry. Non ne sors pas, je t'en pris. Harry... Reste ici !
Je me retourne brusquement vers elle en la pointant du doigt, en colère. Je craque. Sauf que je garde le contrôle. Je ne peux pas péter les plombs comme la dernière fois avec Taylor. Je me contrôle.
Inspirer, expirer.
J'inspire profondément en me pinçant les lèvres avant de sentir le goût âcre et acide du sang sur ma langue.
- Fous-moi la paix. Je te laisse jusqu'à demain pour pouvoir me dire TOUTE la vérité. Sinon j'appelle ma soeur.
- Pardon ?
- Gemma m'a fait une promesse. Le jour où je ne peux plus supporter toutes vos conneries je l'appelle et elle me dit tout ! Alors jte laisse le choix d'être honnête avec moi une dernière fois avant que je ne le prenne VRAIMENT mal. Et que je ne puisse pas te le pardonner.
- Harry. Fais-moi une promesse, je t'en pris. Ces lettres, ne les ouvre pas tout seul. S'il-te-plaît promets-le-moi, me dit-elle alors que je vois les larmes rouler le long de ses joues.
Si je m'écoutais, je reposerais mon sac, me déshabillerais et prendrais ma mère dans mes bras pour la réconforter en m'excusant. Je déteste la voir comme ça. Mais je déteste encore plus ce qu'elle fait avec moi.
Elle se rue alors sur la porte pour me barrer le passage hoquetant et tétanisée par la peur de me voir partir.
- Maman. Pousse-toi.
- Harry. Non. Je ne peux pas te laisser faire.
- Maman. Laisse-moi passer.
- Harry.
- MAMAN.
Elle sursaute une fois de plus avant de fondre en larmes et de se laisser glisser sur le mur juste à côté de la porte. Je profite de l'ouverture et je sors de l'appartement en claquant la porte.
Une fois dehors, je prends sur moi, j'inspire, j'expire, je me calme. Je ne dois pas sombrer, je ne dois pas craquer. Pour ça, je n'ai qu'une seule solution.
Louis.
J'attrape mon téléphone portable, lance un appel pour le Bébé Docteur Louis alors que les larmes commencent à ruisseler le long de mes joues. Quand la voix de mon beau docteur raisonne dans mon oreille, je fonds en larmes et je suis incapable de lui parler.
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#RememberFIC_ Attention, cette histoire va vous retourner le coeur.
Merci à Amélie pour ses corrections à l'époque où j'ai posté cette fiction sur Skyrock.
Love.
Phil.
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