Chapitre n°2
novembre 2016
Quelques minutes plus tard, ma mère est avec moi dans ma chambre. Elle semblait épuisée quand elle a poussé la porte de ma chambre. Elle avait de lourdes poches sous les yeux, le regard brillant et les cheveux décoiffés. Peu de chose pour une femme de son âge me direz-vous, mais je connais ma maman pour être une femme toujours tirée à quatre épingles, son chignon de danseuse sur le haut du crâne, et un maquillage léger lui donnant bonne mine. Hors, là, c'est une femme que je ne reconnais pas qui est assise sur le rebord de mon lit. Evidemment que sa voix, la douceur de ses gestes, et les petites attentions à mon encontre me prouvent qu'il s'agit bien de ma mère. Mais si j'avais dû uniquement la juger par son apparence, ce n'était pas elle.
- Tu es sûr que ça va mon chéri ? Tu as uniquement mal à la tête ? Me demande-t-elle en glissant une main contre ma joue.
Je hoche la tête. Je n'ai mal nul part ailleurs. Mon crâne me fait souffrir le martyr. Selena, qui s'est révélée être adorable, m'a donné un cachet d'aspirine juste avant l'arrivée de ma mère. Sauf que le mal n'est pas encore passé. Elle m'a dit que c'était normal d'avoir mal comme ça après un traumatisme crânien et un coma. Je ne devais donc pas m'inquiéter.
- Oui, je vais bien. Je me sens un peu vaseux, mais ça va. Le choc du réveil peut-être... dis-je simplement en haussant des épaules. Selena a dit que je ne devais pas m'en faire et que ça allait passer. Elle m'a donné de l'aspirine.
- Bien. Sourit ma mère en hochant la tête de haut en bas.
- Qu'est-ce-qu'il s'est passé maman ? Je n'arrive pas à me souvenir. Monsieur Louis m'a dit que j'avais eu un accident de voiture, que c'était normal que je ne me souvienne pas.
- Monsieur Louis ? Demande-t-elle en rigolant.
Elle se moque de moi ! Je roule des yeux en lui pinçant le bras et lui réponds alors en rougissant légèrement.
- Il ne m'a pas dit son nom, et j'ai pas réussi à lire son nom sur son badge. J'ai juste lu son prénom.
- Tomlinson. C'est le docteur Tomlinson.
- Hmm... Je vais éviter de le rappeler Docteur Louis alors.
- Je pense que c'est mieux effectivement. Sourit tendrement ma maman.
A travers ce sourire, je reconnais ses petites fossettes qui me rappellent la maison. Même si elle semble au bout du rouleau, c'est bien ma maman que j'ai là avec moi. Je n'ose pas vraiment lui demander pourquoi elle n'était pas là à mon réveil. Dans les films, quand le héro se réveille d'un coma il y a toujours sa famille, ses amis, ou la personne qu'il aime avec lui ! Moi, j'étais seul et je trouve ça terriblement ironique parce que j'ai toujours eu beaucoup d'amis. Je suis le genre de gars qui a été capitaine de foot au lycée, et qui a ensuite poursuivi sa vie de populaire à la fac en intégrant une fraternité pour continuer de faire parti des "gens cools". Alors, mon réveil seul à l'hôpital après une semaine de coma, je ne l'imaginais pas comme cela. Evidemment, je ne m'attendais pas à avoir une foule de personnes dans ma chambre, et des admirateurs derrière la porte faisant la queue dans le couloir. Je ne m'attendais clairement pas à ce qu'il n'y ait personne.
- Pourquoi personne n'est là maman ?
Elle me regarda alors en fronçant les sourcils et je comprends qu'elle ne voit pas où je veux en venir.
- Pourquoi j'étais tout seul quand je me suis réveillé. C'est assez vexant tu sais. Je murmure en baissant les yeux.
Elle me sourit et s'approche de moi pour embrasser ma joue avec tendresse.
- Mon chéri... ça fait une semaine qu'on te veille jours et nuits. Tu t'es juste réveillé à un moment où personne n'était là, mais je te promets que tu n'étais pas seul.
- Tu me le promets ?
Elle hoche la tête avant de se rapprocher et de me prendre dans ses bras. Je ferme les yeux en inspirant profondément. Son parfum de maman m'apaise et je me sens tout de suite mieux. J'ai l'impression que je suis à la maison, qu'on se fait un câlin sur le canapé et qu'on s'apprête à regarder une série débile à la télé.
Puis, elle se redresse en me lâchant et je me retrouve dans ce lit d'hôpital. Je me sens mal. Je veux rentrer chez moi.
- Je veux rentrer à la maison maman.
- Je sais que tu te sens perdu mon chéri, mais ça va aller d'accord ? Je reste avec toi. M'assure-t-elle en embrassant ma joue.
J'acquiesce d'un mouvement de tête et vois finalement la porte s'ouvrir sur Docteur Louis. J'ai déjà oublié son nom. Il porte toujours sa blouse blanche et son badge accroché à la petite poche sur son pectoral gauche. Evidemment son regard azur me transperce une fois de plus et je me redresse pour m'installer correctement dans mon lit en croisant mes jambes.
- Comment vous sentez-vous Harry ? Me demande Docteur Louis
- Mieux... enfin moins perdu. J'avoue en hochant lentement la tête de haut en bas.
- Parfait, nous avons bien fait d'attendre votre mère. Assura-t-il en souriant avant de reprendre la parole. Donc est-ce que l'un de vos souvenirs de cette nuit là vous est revenu ?
- Non. Dis-je
C'était le trou noir. Je n'ai absolument aucun souvenir concernant cette soirée. Je sais que je devais me rendre à une fête, mais je ne sais pas avec qui.
- Donc vous ne vous souvenez de rien de plus ?
Je secoue la tête de gauche à droite.
- Non. Je devais aller à une soirée à Brooklyn. Je devais retrouver des amis de la fac. Je crois que c'était chez Ed. Dis-je simplement.
- Votre dernier souvenir ? Concentrez-vous sur la dernière chose dont vous vous souvenez Harry.
- Je suis chez moi, je me prépare et ... Je commence mais je suis incapable de continuer.
Je me revois en train de choisir ma chemise dans ma penderie, l'enfiler, commencer à la boutonner et... le trou noir. Je sais que Taylor n'était pas là, elle était chez son petit ami ce soir là. C'était pour ça d'ailleurs que j'avais accepté de sortir. Je ne voulais pas passer la soirée seul. Je me souviens avoir hésité entre deux chemises. La bleu ciel à pois noirs et celle avec des motifs à fleurs. Les deux aussi affreuse l'une que l'autre selon ma soeur et Taylor. Je me souviens de tout ça. Mais en aucun cas, je me souviens que je devais y aller avec quelqu'un.
- Et ensuite Harry ?
- Je ne sais pas.
- Vous ne vous souvenez pas que votre ami est venu vous chercher chez vous ? Continua Docteur Louis.
- Ed ? Paresseux comme il est, il ne serait jamais venu jusque Chelsea pour venir me chercher et aller à une soirée qui avait lieux chez lui. Dis-je très sûr de moi.
- Votre ami Ed n'était pas avec vous dans la voiture Harry. Ajouta le médecin.
Je soupire lourdement, il commence à sérieusement m'agacer celui-là à essayer de me faire dire des choses que je ne connais pas et dont je ne me souviens pas !
- Vous ne voulez pas me dire qui était dans cette voiture avec moi plutôt que de me faire jouer aux devinettes ? Je demande, blasé.
Je vois ma mère soupirer et s'excuser pour mon comportement. Je roule des yeux face à elle et secoue lentement la tête de gauche à droite. Je ne m'excuserai pas.
- Donc, vous vous préparez pour aller à la soirée et ensuite plus rien ?
- Plus rien. J'affirme.
- Ce n'est pas grave mon chéri si tu ne te souviens pas. Ca va revenir. Ajoute ma mère en prenant ma main avec sympathie pour m'encourager à essayer de creuser dans ma mémoire.
Sauf qu'elle peut m'encourager autant qu'elle veut, ma mémoire ressemble à peu près à un mur, un putain de mur entre le moment où je suis dans ma chambre en train de me préparer et le reste.
Mais... ils doivent forcément savoir qui était avec moi dans cette voiture ! Pourquoi est-ce que le médecin s'obstine à essayer de me faire dire quelque chose dont il connaît déjà la réponse ? Pourquoi il veut ABSOLUMENT que ce soit moi qui le dise ? S'il s'agit d'une espèce de thérapie, elle est franchement bidon.
- Vous savez qui était avec moi. Tous les deux vous savez et vous ne me dites pas ! Maman tu sais qui c'est n'est-ce pas ?
Je vois ma mère se pincer les lèvres et baisser les yeux, mal à l'aise. Elle sait.
- Maman. Dis moi qui c'est. Lui dis-je peut-être un peu trop durement.
- Harry chéri...
- Maman.
- Niall. Il s'appelait Niall Horan. Répondit simplement Docteur Louis à la place de ma mère.
"S'appelait."
- Il est ...? Je demande en me pinçant les lèvres.
- Oui. Affirme le médecin.
Niall Horan. Ce nom ne me dit rien.
- Tu ne te rappelles pas de Niall ? Ajoute ma mère.
Et au regard de ma chère maman, je comprends que le fait que je ne me rappelle pas de Niall n'est absolument pas normal ! J'ai beau me répéter son prénom en boucle dans mon esprit, rien ne me vient ! Je n'ai aucune idée de qui il peut être !
- Je suis désolé, je ne connais aucun Niall.
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#RememberFIC _ ATTENTION. Cette histoire va vous faire mal au coeur.
Merci à Amélie pour ses corrections.
Love.
Phil.
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