Novembre 2016

La première chose que je vois en ouvrant les yeux, c'est du blanc. Un plafond blanc, des draps blancs, une chemise de nuit blanche, des murs blancs, du blanc. Uniquement du blanc. Partout. Je sais où je suis, je reconnais cet endroit, qui ne le reconnaîtrait pas ?

Cette odeur, cette lumière, cette couleur. Je suis dans un hôpital. Dans le lit du malade.

Je me suis toujours demandé quelle serait la sensation de se réveiller dans une chambre d'hôpital et de ne pas savoir comment on s'est retrouvé là.

Je pense que l'on doit chercher dans notre mémoire tout ce qui pourrait répondre à la seule et unique question que l'on se pose : "Comment ai-je atterri dans ce lit ?" On doit chercher, se tordre le cerveau, agiter nos méninges, et... rien ne doit venir.

Je peux vous en parler, parce que je suis là, dans ce lit, les yeux grands ouverts, et je ne sais pas. Je ne sais rien.

Enfin si, je sais. Je sais que je m'appelle Harry Styles, que j'ai 22 ans, que j'habite à New-York et que je vais à l'université de Columbia, j'ai une grande soeur qui s'appelle Gemma et elle a 25 ans. Elle est mannequin et elle vit à Los-Angeles. Elle adore le rose, quand elle était petite elle s'habillait toujours en rose. Encore aujourd'hui elle essaye toujours d'avoir une touche de rose dans sa tenue. Même si je sais que ça agace profondément son agent qui voudrait qu'elle puisse "grandir un peu". Je sais même que, pas plus tard qu'il y a deux jours, j'ai eu un grand débat là dessus avec ma soeur. Ma maman, elle, est danseuse. Ou plutôt était danseuse. Elle dansait pour le New-York City Ballet et aujourd'hui elle est chorégraphe. Elle vit dans l'Upper West Side. Elle adore Broadway, sa comédie musicale préférée est Le Roi Lion, et je sais qu'elle l'a vu 18 fois (j'étais présent 6 fois). Mon père, lui, est mort. Il est mort en 2006, en Irak. Il était militaire. Je sais tout ça ! Je suis aussi capable de vous dire que j'ai couché avec quatre garçons et deux filles, que j'avais un chien qui s'appelait Léon quand j'avais 8 ans, que je vis dans Chelsea en colocation avec ma meilleure amie Taylor, que j'étudie la littérature à l'université, que je suis allé en vacances à Cuba avec ma soeur cet été, je sais tout ça !

Mais je ne sais pas pourquoi je suis à l'hôpital !

Bon sang comme j'ai mal à la tête. Pourquoi j'ai mal à la tête ? Qu'est ce qu'il m'est arrivé ? Pourquoi je suis là ? Pourquoi je suis seul ? Où est ma mère ? Ma soeur ? Taylor ? Tout le monde, ils sont passés où ? Je suis dans un putain d'hôpital et personne n'est auprès de moi ?

Je m'agite, mais je n'y arrive pas. Je suis comme cloué dans ce lit. JE SUIS PARALYSÉ ? Non.. j'agite un orteille... je ne suis pas paralysé, alors pourquoi je ne peux pas me lever ? Je sens mon coeur tambouriner dans ma poitrine, il va s'envoler, il veut s'échapper de ma cage thoracique, il veut s'extraire de moi ! Il veut partir ! Il s'en va, je le sens partir ! J'ai mal au coeur, j'ai envie d'hurler, je hurle !

La porte de la chambre s'ouvre à la volée ! Je vois une fille avec une blouse blanche débouler dans ma chambre en me demandant de me calmer. Comment veut-elle que je me calme ? Comment veut-elle que j'y arrive ?

- Harry ... Harry calmez-vous, vous êtes à l'hôpital. Ne vous inquiétez pas. Tout va bien se passer. Dit-elle en arrivant à ma hauteur en attrapant l'une de mes mains.

Elle serre ma main, enlace nos doigts et appuie sur un bouton qui sert normalement à appeler le personnel quand ça ne va pas. Ce bouton rouge qui allume l'alarme pour prévenir d'une urgence.

- Où je suis ? Pourquoi je suis là ? Qui êtes vous ? Comment vous connaissez mon prénom ?

- Harry... Harry, tout va bien, le médecin arrive, il va tout vous expliquer. D'accord ? Tout va bien.

- Où est ma mère ? Ma soeur ? Elles sont où ? Pourquoi je suis tout seul ? POURQUOI JE SUIS LA ?

Je la vois secouer la tête de gauche à droite en faisant une grimace alors que je m'agite de plus en plus dans le petit lit d'hôpital. Je me sens mal, mon coeur continue de battre la chamade dans ma poitrine, j'ai l'impression que je vais exploser, je manque d'air, je vais mal, ça ne va pas. Où est ma mère ? Ma soeur ? Pourquoi je suis tout seul ? pourquoi je suis là ? POURQUOI ?

- Harry, je suis Selena. Ok ? Harry regardez-moi. Regardez mes yeux. Ca va aller ! S'il-vous-plaît, concentrez-vous sur ma voix. Je vous promets que ça va aller... Commence la dite Selena

J'essaie de l'écouter mais je ne l'entends pas, j'entends seulement son timbre de voix, des graves et des aiguës, des sons, mais je suis bien incapable de comprendre quoi que ce soit de ce charabia qui se bat dans mes oreilles. Pourtant, elle continue de me fixer, je vois ses lèvres bouger, et sa voix arrive de plus en plus distinctement vers mes tympans. Je l'entends ! Je la comprends !

- Harry, le médecin arrive, il va tout vous expliquer. D'accord ? Hochez la tête de haut en bas si vous m'entendez.

Je hoche lentement la tête de haut en bas sentant mon coeur se calmer dans ma poitrine, et ma respiration se faire plus lente.

Je me calme. Harry... Calme-toi. Je dois me calmer.

- Oui... le médecin va arriver. Je souffle sans quitter son regard.

Elle se redresse lentement, sans quitter ma main pour autant et elle se tourne lentement vers le moniteur derrière elle. On y voit ma ligne cardiaque se calmer. Elle monte, elle descend, elle remonte, elle redescend ... Je suis calmé.

- Voilà Harry, regardez, ça va mieux. Votre rythme cardiaque se calme tranquillement.

Elle se retourne ensuite vers moi et m'offre un léger sourire. Ca fait deux ou trois minutes qu'elle a appuyé sur le bouton d'urgence. Pourquoi le médecin n'est toujours pas là ? Pourquoi elle ne va pas le chercher ? Pourquoi je suis là ?!

- Qu'est ce que je fais ici ?

- Le médecin va tout vous expliquer.

- Qu'est ce que je fais ici ?

- Le médecin arrive Harry, ne vous inquiétez pas. Assura Selena en me souriant toujours.

Elle ne répond toujours pas à ma question. Et c'est pas normal. Ma mère était toujours là dans l'heure quand j'étais malade à l'école. Elle arrivait à mes côtés pour me relever après être tombé avant même que je ne me mette à pleurer quand j'étais gamin. Elle m'a amené trois fois à l'hôpital en deux ans en pensant que j'avais l'appendicite quand j'avais une dizaine d'années.

- Où est ma mère ?

- Elle va arriver, ne vous inquiétez pas. Assura l'infirmière en gardant son sourire scotché sur ses lèvres.

Pourquoi elle sourit comme ça elle ?

- Où est ma mère ? Je répète.

Sauf qu'elle n'a pas le temps de me répondre que j'entends quelqu'un passer la porte de ma chambre. Une seconde blouse blanche. Toujours pas ma maman... Je veux ma maman....

- Où est ma mère ? Pourquoi je suis là ? Je recommence à m'énerver.

La deuxième blouse blanche s'avance jusqu'à mon lit alors que mon coeur s'emballe de nouveau, que ma poitrine se serre, que j'ai l'impression que je vais imploser. Ou exploser. Ou les deux ! Putain qu'est ce que je fais là ? Pourquoi je suis tout seul ? Pourquoi ma maman n'est pas là ?

- Harry. Calmez-vous. Tout va bien. Souffla alors la voix de la seconde blouse blanche.

Je tourne tout de suite le regard vers ce nouvel arrivant et la première chose qui me frappe ce sont ses yeux bleus. Ce regard océan, la profondeur des abysses de ses yeux. Il... je n'arrive même pas à trouver un adjectif pour expliquer ce qu'il se passe là maintenant tout de suite dans mon esprit. Mais ce bleu qui me fixe, il me fige, il me pétrifie autant qu'il me calme et j'arrête. J'arrête de crier, de bouger, j'arrête tout.

Je le vois se tourner vers l'infirmière qui m'a trouvé quelques secondes plus tôt et lui dire de nous laisser tous les deux. Je fronce les sourcils et regarde la brune sortir de la pièce en refermant la porte derrière elle. La seconde blouse blanche est médecin. Je peux lire son nom sur son badge et son poste sur le badge. Et il y a bien écrit : "Docteur".

- Calmez-vous Mr Styles, vous êtes en sécurité à l'hôpital. D'accord ? Je suis votre médecin.

- Qu'est-ce que je fais ici ?

- Vous avez eu un accident de voiture.

- Je ne me rappelle de rien. Dis-je en le regardant totalement perdu.

Il hoche la tête de haut en bas et s'assoit sur le rebord de mon lit en continuant de me fixer. La profondeur de son regard pourrait me faire peur, mais elle m'apaise... dans une certaine mesure. Je sens que mon coeur s'est calmé, que ma respiration aussi et surtout que ma poitrine ne m'oppresse plus. Ca va mieux.

- Vous avez eu un choc important, et une commotion cérébrale. Vous vous réveillez d'une semaine de coma Mr Styles. Votre état général n'est pas préoccupant, et vous ne souffrez d'aucune fracture. Il est tout à fait normal après un incident comme celui que vous avez vécu que vous souffriez d'une amnésie. Je voudrais cependant .... commence le médecin mais je ne l'écoute déjà plus

Accident de voiture, coma, commotion cérébrale, amnésie...

- Harry ? Vous m'écoutez ?

- Hein ? Pardon ?

- Est-ce que vous pouvez répondre à quelques questions s'il-vous-plaît?

Je hoche rapidement la tête de haut en bas mais je regrette très rapidement mon geste quand je sens mon mal de crâne s'écraser contre mon front.

- Donc, comment vous appelez-vous ?

- Harry Styles, j'ai 22 ans, j'habite à Chelsea, à New-York et j'étudie la littérature à Columbia. Je sais tout ça, je sais qui je suis, qui est ma famille, tout. Mais... je ne sais pas pourquoi je suis là, je ne me rappelle pas de l'accident, je ne me rappelle de rien !

Le médecin hoche la tête de haut en bas tout en m'écoutant attentivement.

- D'accord, donc je comprends que votre amnésie n'a pas touché votre mémoire à long terme. Je pense que le choc de l'accident bloque votre esprit concernant ce qu'il s'est passé cette nuit là. Quel est votre dernier souvenir ?

Je me revois sortir de la fac et rentrer chez moi. J'avais un rendez-vous à Brooklyn, je devais retrouver des amis pour une soirée. J'ai pris la voiture sauf que... je n'ai pas de voiture !

- Mais... je n'ai pas de voiture ! Dis-je alors en relevant les yeux vers le médecin.

- Vous vous rappelez de quelque chose ?

- Oui, désolé. Je devais aller à Brooklyn. Mais comment je me suis retrouvé dans une voiture alors que je n'en ai pas et que je prends toujours le métro ?

- Vous ne vous souvenez pas qu'on est venu vous chercher chez vous et que vous avez ensuite pris la voiture d'un ami pour vous rendre à Brooklyn ?

- J'étais seul dans la voiture au moment de l'accident ?

- Non.

- Avec qui est-ce que j'étais ?

Je vois qu'il est embarrassé et qu'il baisse les yeux. Je vois qu'il ne veut pas me le dire. Je fronce des sourcils tout en réfléchissant qui aurait pu être avec moi. Ma soeur ? Ma mère ? Ce serait pour ça que je suis seul à l'hôpital. MON DIEU NON !

- Gemma et ma mère vont bien ? Dites-moi qu'elles vont bien !

- Votre soeur et votre mère n'étaient pas dans la voiture Mr Styles.

Je sens un poids immense se défaire de mes épaules. Ma maman et Gemma vont bien. Mais ça n'explique pas pourquoi je suis seul ici.

- Où sont ma soeur et ma mère ?

- Elles ont été prévenues de votre réveil, votre maman arrive. Vous n'avez pas de souvenir de la personne qui était avec vous dans cette voiture ?

Je secoue la tête de gauche à droite en me pinçant les lèvres.

- Je... je veux voir ma maman. Murmurai-je.

Le médecin se pinça les lèvres en hochant la tête de haut en bas avant de reprendre la parole.

- Vous voulez qu'on l'attende pour continuer cette discussion ?

- Oui s'il-vous-plaît.

- Bien. Je vais demander à Selena de vous tenir compagnie le temps que votre mère arrive alors.

Il m'offre un sourire doux et tendre qui me réchauffe le coeur. Ma mère arrive. Je me sens tout de suite mieux.

- Merci Docteur ... Dis-je en plissant les yeux pour lire son nom.

Mais son badge me parait loin et je crois déchiffrer son prénom.

- Merci Louis.

Il fronce les sourcils, surement étonné que je ne l'appelle par son prénom mais en même temps je n'arrive pas à lire son nom d'où je suis ! Je me rattrape alors rapidement pour ajouter et expliquer.

- Désolé, ce n'est peut-être pas poli de vous appeler par votre prénom... mais j'arrive pas à lire votre nom de famille d'ici. Avouai-je.

- Non... ce n'est pas grave. Je... reviendrai quand votre mère sera arrivée. Ok ?

- Oui.... Merci.

Et le docteur Louis sort de ma chambre.

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#RememberFIC ___ bonjour les coupains. En ce dimanche ensoleillé, j'ai le plaisir de commencer cette fiction avec vous. Je tiens à vous préciser que ce sera une fiction très psychologique et difficile, qui pourra peut-être même choquer. Alors vous êtes prévenus ! 

Normalement, vous aurez deux à trois chapitres par semaine plus ou moins court.... ! :) 

Merci à Amélie qui m'a corrigé cette fiction à l'époque quand je l'ai publié sur sky y'a un peu plus d'un an. 

Love.

Phil.