Il pleuvait ce jour-là et pourtant le paysage au couleur froide surplombant la mer de Chine était d'une beauté époustouflante. Les vagues s'enlacèrent aux rochers, avant de repartir pour se rejoindre à nouveau dans une douce étreinte.
Les mouettes, s'amusent a survolé cette eau faussement calme en se donnant en spectacle aux nuages grisâtres. Au loin le soleil essaye de se faufiler entre les épaisses masse d'air, lui aussi veux faire partie du paysage. Comment en suis-je arrivé là ? Je veux dire, pas en ce mois de Novembre qui parait durer une éternité mais bel et bien dans cette bâtisse sur cette falaise qui déchire la mer ? Entre ciel et mer, verdures et veilles pierres je ne trouve pas ma place au milieu de ce tableau et pourtant je suis bel et bien là.
Un sourire s'étire sur mes lèvres et je quitte du regard, cette vaste entendu de nature. Derrière la baie-vitré, de l'agitation aussi féroce que la houe de la mer. On marche précipitamment, on parle fort et on s'amuse.
Dans le miroir du grand couloir je me regarde. Quel idée d'être venu en moto. Par chance j'ai échappé de peu à l'averse mais maintenant mon costard a des plis au niveau du dos ainsi que des épaules. Mes mains frottent frénétiquement le tissu gris foncé pour essayer d'écraser les marques de pliure.
«- Et merde», je vocifère à voix basse.
J'abandonne ma mission je me donner fière allure en ce jour si important pour autrui. Exaspéré et déçu de ne jamais être à la hauteur je souffle, blasé par ma propre personne. Timidement plusieurs jeunes femmes passent devant moi.
Toutes me saluent poliment sans pour autant venir m'importuner. Je leurs en suis reconnaissant de m'avoir laissé seul même si elles m'ont reconnu. Un petit rictus se dessine sur mes lèvres que j'ai finement coloriées avec un peu de rouge à lèvres vieux de plus de deux ans. L'un des nombreux souvenirs de ma vie d'idole que je garde soigneusement dans l'un de mes tiroirs. Je me retourne de nouveau vers le miroir orné de détails floraux et de feuilles de lierre soigneusement taillé dans le bois. J'admire mon autre moi qui a changé et bien que ma figure me déplaisent à cause de tous ses petits détails sur mon costard, je suis légèrement fière de ma silhouette d'homme adulte. C'est bien la première fois en quelques années que je me regarde de nouveau ainsi comme si ce jour si important pour elle, l'est autant pour moi.
Ces dernières années m'ont changé, autant que ma personnalité comme mon physique. J'ai gagné en masse à l'armée, et suite à un voyage en Thaïlande ainsi qu'au Vietnam je me suis fait tatouer seulement un bras et le bas du cou. Des tatouages que je cache pour éviter qu'on essaye de déchiffrer mon histoire. Ou enfin une partie d'elle. Entre Cerbère, une Narcissus papyraceus, un samouraï, une flèche et j'en passe, des mots ainsi que des dates. Toutes importantes pour moi. Même si ma vie d'avant me manque ça me plaît d'avoir le pouvoir sur ma personne. En repensant à cette douce époque qui m'a construit et donner ma deuxième famille, je décide que plus tard dans la semaine j'irai rendre visite à mon hyung Yoongi dans son studio ainsi qu'aux autres gars, chez eux. Pourquoi ne pas préparer un festin autour d'une table garni de nourriture et de souvenirs. Namjoon va avoir encore une bonne dizaine d'histoire à nous raconter sur son nouveau travail à temps plein qu'être papa de jumeaux. Je rigole intérieurement en me remémorant la tête de mon ainé quand son épouse lui a joyeusement annoncé qu'elle attendait deux petits garçons. Ce dernier a souris nerveusement et a faussement sauté de joie avant de prendre une vilaine cuite. Heureux de devenir papa, apeuré de ne pas être à la hauteur.
Perdu dans mes pensées, je fixe une poussière qui se pose sur le miroir. Je suis heureux de voir mes amis vivre une belle vie et en pleine santé. Jamais je n'aurais pensé qu'on n'y arriverait car au début ce n'était pas tout beau. Il est vrai que chacun de nous est parti de son côté en travaillant dur pour accomplir d'autres rêves. Pendant les quelques mois après être tous parti a l'armée excepté notre dongsaeng on s'est perdu de vue. Si notre monté vers la gloire fut lente et semer d'embuches, redescendre plus bas fut assez facile et de manière rapide. La porte grande ouverte, les BTS ont dit adieux à la scène. Nos enrôlement militaires ainsi que l'arrivé de nouveaux groupes avait aidé nos fans à nous dire adieux de manières plus suave. Comme si les années qu'on a vécus ensemble avait enchaîné nos propres personnalités, l'armée nous a rappelé la solitude et la peur. Mais pas que. On a aimé faire de nouvelles rencontres, pensé à nous, construire de nouveaux rêves. Nous mettre nous en avant sans avoir à se soucier des envies des uns comme des autres, car nos actions n'avais plus d'impact sur les autres. On se sentait finalement plus libres. Je ne renie pas ma vie en tant que star adulé, j'en suis tout à fait reconnaissant mais la vie d'adulte normal m'a tout autant appris. Les personnes que nous sommes aujourd'hui on l'a dois non seulement à les années passées ensemble mais aussi aux années qu'on a appris à être seul.
Enfin. Pour nous ça avait été une expérience enrichissante. Chacun de son côté à se trouver ou à se construire.
Puis arriva un beau matin d'été. Un appel et nos petites vies séparés furent de nouveau réunis. L'un de nous s'était perdu. Mon sang se glace à nouveau, la voix de la mère de mon ami résonne dans mon être comme si elle était là à me susurrer a l'oreille ces terribles mots. Mon meilleur ami, mon frère, mon cadet victime d'un grave accident de la route à Hong Kong. A peine avions sus de son état critique tous sans exception nous nous sommes rendus à l'hôpital dans cette ville du delta de la Rivière des Perles. Nos retrouvailles furent tendue mais en même temps si réconfortantes. On ne savait pas quoi se dire et pourtant nous étions tous heureux de se retrouver même si les circonstances étaient abominables. Un long voyage émotionnel mais rien comparé à l'attente insupportable dans les couloirs blanc et ternes de cet hôpital privé.
La silhouette de la mort flottait au-dessus de son lit. Ses mains guidaient la mélodie de l'électrocardiogramme. Une longue semaine était passé et il était toujours dans le coma mais sa vie n'était plus en danger. Un miracle avait dit le médecin confiant dans ses dires sans pour autant nous cacher la blessure à la jambe qui pourrait l'handicaper à vie. Mais c'était sans connaître l'indomptable Jeon Jungkook. A peine les yeux ouverts et pouvant dire que quelques mots il avait demandé son transfert vers notre pays. Mais durant ce dit transfert mon meilleur ami a fait une crise cardiaque. De nouveau la chance était à ses côtés car le corps médical a vite réagit. Un mélange toxiques d'hypnotisant et morphiniques et le revoilà replonger dans le coma. Certes artificiel mais tout autant terrifiant. La matriarche de la famille Jeon pleurait son fils dans les bras de notre ami Hoseok alors que le père de JK lui était assis impassible. Lui qui était en froid avec son fils après ses nombreux dérapages. Mais dès qu'il se retrouvait seul, les larmes ne cessaient de couler. De longues semaines plus tard après plusieurs examens médicaux donc j'ignore les termes, les médecins on décider de réveiller notre maknae. Encore une longue attente. Agité, perturbé et complètement troublé Jungkook s'était réveillé. Tous a son guichet nous avions patientés qu'il se rétablisse, enfin plus au moins. Car le médecin avait vu juste, une longue réduction l'attendais. Une blessure à vie le guettait à la jambe. Cette dure épreuve nous ne l'avons pas vécu avec lui sous sa demande. Trop fière et voulant se retrouver seul Jungkook passa plus de cinq mois entre séance de rééducation et examens à gogo. Il se reconstruisait disait-il, « je renais, laissez-moi apprendre». Je me rappelle du visage dépité de Hoseok quand Jungkook nous demanda de sortir et de venir seulement si il le voulait. A contrecœur nous avions tous respecter son choix. Je suis allée le voir trois fois à l'hôpital. Trois et c'était déjà de trop pour lui. Car je voyais ces améliorations mais lui non. Têtu comme il l'est, il voulait aller toujours plus vite toujours plus haut. Impossible pour lui d'échouer ou de tirer un trait sur sa carrière. Car oui Jungkook avait réussi en solo.
Toujours aussi talentueux et travailleur ça avait été facile pour lui de réussir mais la réussite attirent les mauvaise personnes, et Jungkook a toujours eu le mauvais défaut d'être fortement influençable. Nous étions à l'armée quand nous avions découvert que notre petit frère de cœur enchaînait les scandales. Entre les relations d'un soir, consommation excessive d'alcool. Une rumeur circulait qu'il avait participé à une orgie avec consommation de cannabis pendant un séjour aux États-Unis, sans parler de cet accident à Hong Kong dont il refusait de nous parler, comme si ce n'était que la pointe de l'iceberg. Namjoon avait essayé de lui parler pendant une sortie autorisée mais Jungkook lui avait claqué la porte au nez au bar dont il est venu le patron. C'était de notre faute d'après lui... finalement c'est à cause de nous que Bangtan s'est séparés. Bien qu'il fut exécrable avec nous voir hautain nous avions tous mis nos différends de côtés et nous avions oublié pour mieux l'aider dans sa longue guérison qui malgré tout avait été rapide. Enfin...d'un point de vue médical, mon cadet était un miracle. Un patient certes impossible à gérer et pourtant...
En parlant de lui le voilà qui arrive. Vêtus d'un sombre costard noir. Toujours accompagné par sa fidèle canne en bois massif peinte de noir mat, un serpent en argent à son sommet, un cadeau d'une personne qu'il chéri d'après ses dires. Ses cheveux tirés en arrière par une petite queue de cheval, attirent l'œil des personnes sur ses innombrables piercings. Les jeunes femmes qui m'avaient croisé plus tôt sont hypnotisées par sa beauté. Il leur fait un petit sourire en coin et je suis presque sûr d'avoir vu l'une d'elles tourner de l'œil prêt à s'évanouir à ses pieds. " Je suis handicapé mais je peux toujours baiser" me dit-il du regard.
« - Hyung ?! Tu es beau !» dit-il avec son sourire ravageur, et ses dents parfaitement alignés et blanches.
Il s'exclame arrivé à ma hauteur. Toujours ce sourire en coin, regardant par-dessus son épaule, fessant du charme a la femme prête à perdre la tête. Je lui souris avant de le prendre dans mes bras. J'étais heureux d'avoir retrouvé mon petit frère. Certes amoché mais sa douce et tranquille personnalité était revenu. Ça fessait longtemps que je ne l'avais pas vu. Je m'étais presque dit qu'il m'évitait ces derniers temps.
«- Tu fais chavirer les cœurs de tout le monde.»
«- C'est un don Hyung. Je t'apprendrai plus tard.»
«- Je croyais que tu étais en couple avec cette infermière.»
«- Putain je l'ai déjà a dit à Jimin. Elle n'est pas infermière ! »Il dit les joues roses. J'ai touché un point sensible. Mon meilleur ami est de nouveau pudique sur ses relations. Enfin sur elle plus précisément.
«- Donc tu es en couple ?»
«- C'est compliqué hyung...je ne veux pas en parler.»
Son sourire s'efface. Je décide de changer de conversation. En ce jour joyeux il ne faut pas attirer les mauvaises ondes.
«- Tu es venu comment ? Je lui demande tout en marchant dans ce long couloir qui mène à la salle de réception. – J'aurais pu prendre ma voiture et on aurait fait le voyage ensemble.»
«- Je suis venue avec une amie, il est évasif mais je ne relève pas la chose. -C'était un agréable voyage donc ne t'inquiètes pas », son visage s'illumine.
«- Ohhhh vais-je enfin voir cette amie ? »Je lui fais en clin d'œil.
Il me sourit, passe sa main libre sur mon épaule et me pince avec force.
«- Je suis encore surpris de te voir ici Hyung. Ça ne te fait pas bizarre. C'est le mariage de ton ex...»
Je souffle. Effectivement, c'est une drôle de situation. Je vais voir mon ex marché vers l'autel pour rejoindre un autre homme. Mais elle est heureuse et elle m'a demandé de venir. '' Tu as fait partie de ma vie. Je veux que tu sois là". J'avais bien évidemment accepté après maintes hésitations. Malgré la gêne j'étais là à quelques instants de la voir se marier à l'homme de sa vie.
«- Et toi ? Je questionne Jungkook. - C'est surtout bizarre de te voir ici...enfin car toi et elle...» «- C'est une longue histoire...»
«- Tu me racontes sur le chemin du retour ou à table ?»
«- Ouais ouais.» évasif il me répond sans pour autant me regarder.
Nous nous arrêtons et je remarque que nous avions dépassé la salle de réception mais mon dongsaeng me fait signe qui veux aller au petit coin. Heureusement qu'il est enfin apte à tenir sa verge. Cela m'aurait fait chier de devoir lui tenir son tuyau. Je laisse cette agréable expérience à Seokjin et à cet ami discret avec qui il a partagé sa chambre d'hôpital. Une drôle d'histoire qu'il a vécu à l'hôpital, le jour d'une visite. Je lui fais comprendre silencieusement que je l'attends, en souriant. Je jette de nouveau un regard dans un miroir proche. Suis-je à la hauteur ? La question trotte dans ma tête.
Une porte s'ouvre et je suis surpris de voir plusieurs jeunes femme vêtu tous de robe jaune pâle. Quel horreur. Les demoiselles d'honneur...la tâche la plus ingrate selon moi. Porter de veilles robe pour être plus moche que la mariée et en plus de cela faut supporter cette dernière sans geindre. Je souris timidement mais voilà que la mariée sort de la pièce, fessant signe, enfin, exigeant a ses demoiselle d'horreur de décarpiller.
«- Tu es magnifique.» Je souris tendrement.
Je ne mens pas. Elle est resplendissante dans cette longue robe blanche. Les bras nus, un voile recouvre timidement ses épaules.
«- Merci Tae.»
Je grimace et elle le remarque alors elle me pince doucement le bras. Heureusement qu'on est seul car cela m'aurait fait bizarre d'avoir des spectateurs, vu notre passé. Ce geste pourrait être mal interpréter.
«- Tu ne peux pas être fâché avec moi ... C'est mon mariage aujourd'hui.»
«- Tu as raison... tu es magnifique.»
«- Merci d'être venu... c'était important pour moi...» un rictus sincère marque ses lèvres joliment maquillé.
Je mets mes mains dans les poches. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle m'a presque imploré à genoux de venir en ce jour si important. Nous n'avions pas trop gardé contact depuis ce soir-là de mai. Trop rancunier et avec des bleus à l'âme elle et moi on est restés fâchés longtemps jusqu'à qu'elle me retrouve et m'implore de venir. Je le fis pour avoir bonne conscience. Comme je vous l'ai dit j'ai changé. Il ne faudrait pas quelque chose de plus pour m'empêcher de dormir le soir. Mon lit vide et froid m'est déjà insupportable alors n'allons pas rajouter à cela des remords. J'ai décidé de lui accorder le pardon qu'on ne m'a jamais donné.
«- Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi... »Je commente à voix haute.
«- J'espère que la taille de mon pardon sera à la hauteur de la peine que je vous ait causé.» Répond-elle en posant sa main sur sa poitrine signe qu'elle est sincère.
«- Quoi ? Que ? Quoi ? Que je vous aie causé... Comment ça nous ?» je recommence a bégayer, la première fois en deux ans.
A peine ai-je fini ma phrase qu'une dernière silhouette sort de la pièce pour nous rejoindre dans le couloir. Élancée, avec des cheveux plus longs et plus clairs, pas trop maquillé, sa beauté est toujours surnaturelle. Tout autant que la couleur de ses yeux.
«- Hyunah.»
Mon ancienne amoureuse, la dernière dans ma vie relève les yeux vers moi. Visiblement elle n'est pas autant perturbée que moi ou même troublé de me voir là. Je décrypte enfin les mots de mon ancienne conquête. Le nous c'est ça. Kang Hyunah et moi. Nos retrouvailles. Mais à quoi ça sert et pourquoi se donner tant de mal à vouloir nous retrouver si c'est à cause d'elle qu'on s'est séparés. Le bleu des iris de Hyunah ne juge de haut en bas. Je ne suis pas du tout à la hauteur. Mon visage se crispe et je serre les dents. Mon visage se tourne sur le côté. La voir si près de moi me déstabilise. J'avais abandonné l'idée de la revoir depuis bel lurette. Alors me retrouver face à elle, me laisse sans mots et sans réactions. Je ne m'étais pas préparé à ça, mentalement.
Rajouter a ces étranges retrouvailles, une pointe de fierté.
Quel mélange étrange je vous l'accorde. Un triangle amoureux complément biscornue.
Mais j'avais bel et bien raison.
J'avais eu une immense dispute avec Jungkook il y a de ça quelques semaines. J'étais sûr d'avoir croisé Hyunah à un carrefour agité en plein Séoul. Elle traversait à pieds le passage piéton un homme à ses côtés, visiblement heureuse.
«- Yewon les photos avec les demoiselles d'honneur sont finis. On passe au photos individuelles maintenant?»
Je remarque alors l'appareil photo qui gît autour de son cou et des deux hommes qui l'accompagne. La dite Yewon me sourit tristement puis accorde son attention à la photographe. Ce n'était pas la réaction que Yewon attendait. Elle aussi déçue que moi de ces retrouvailles.
«- A tout à l'heure Taehyung», me dit Yewon avant de rejoindre ses demoiselles d'horreur, pardon, d'honneur.
Ma belle brune dont les yeux n'ont pas changé, s'éloigne et me voilà de nouveau comme un con. Seul. Je me retrouve deux ans auparavant à quémander a Hyunah de m'ouvrir la porte pour pourvoir lui parler. Je suis resté à son guichet trois jours jusqu'à que j'abandonne comme un lâche après une dernière dispute au travers d'une putain de porte dans le vestibule d'un troisième étage. Une carte plus tard et voilà que Hyunah écrit noir sur blanc que tout est fini entre nous et que c'est mieux ainsi. " Soit heureux Taehyung. Tu feras toujours partie de ma vie. Mais plus comme avant. Soit heureux mais rappelle-toi que personne n'est heureux dans le mensonge. " C'est ainsi qu'elle a claqué la porte de notre relation. Sans m'accorder son pardon ou bien entendre mes explications. Mon histoire quoi.
Je vous admets que les mois à venir après cette lettre furent de loin les mois les plus longs de ma vie. Descendre aux enfers était une étape calme et grotesque face à ce que j'ai vécu. Heureusement...je suis partie à l'armée et mes journées étaient trop mouvementées pour que je pense au trou béant que j'avais dans ma poitrine. Ce fut l'armée qui me forgea et qui m'aida à l'oublier mais la voilà à quelques mètres de moi. A tracer de nouveau des chemins de thé blanc dans mon âme. J'ai presque les larmes aux yeux et je décide de partir. Je n'arriverai pas à gérer sa présence, elle qui tiens encore dans ses mains mon cœur de pirate, indomptable et sauvage. Elle qui ne connais plus rien de moi et qui pourtant guide étrangement mes journées. Mes mains tremblent et elles viennent déboutonner les trois premiers boutons de ma chemise blanche. L'air a du mal a passé dans ma trachée, ma gorge me brule. Mes poumons se remplissent d'un air toxique, celui de la peur.
Je marche vers la sortie quand je reçois un violent coup sur l'épaule. Je sursaute de douleur.
«- N'y pense même pas.»
Je me retourne et retrouve Jungkook sa canne pointé vers mon visage. Cet idiot vient de m'assener un coup sur la clavicule.
«- Jungkook elle est là. Hyunah est là je ne vais pas supporter... Je ne suis pas prêt.»
Je reprends mon chemin vers le jardin mais je suis violement projeté contre le mur et la canne en bois de Jungkook me bloque au niveau de l'épaule. Il appuie fort et je me tort de douleur. Il aborde une mine fermée et sa voix est grave.
«- Je n'ai pas fait toute ses bornes pour que toi et elle vous ne vous parliez pas. Si j'ai accepté de venir au mariage de cette vipère c'est surtout pour vous deux.»
«- Quoi ?!» Je vociféré la douleur étant intense et l'incompréhension étant quand a elle immense.
«- Ses retrouvailles ne l'enchante pas autant que ça a elle non plus. Et elle n'a cessé de me le répéter en voiture. Mais elle est là Taehyung...et honnêtement même si elle ne veut pas l'admettre, elle n'est pas seulement venue à ce stupide mariage pour rendre service à Yewon mais parce que tu es belle en bien là. Elle y croit. Et pour la première fois Hyunah a admis t'avoir pardonner...Je suis sûre que sous ses airs froids qu'elle se donne ses dernières semaines, te revoir lui fou la trouille», il sourit tendrement.
Que quelqu'un me colle une baffe, où qu'on me passe dessus avec un camion. En à peine cinq minutes la vie telle que je la connaissais disparaît et devient poussière. La vie que je croyais connaître de Jungkook est une mascarade, un spectacle donc je suis le clown. Ébahi je fixe Jungkook, qui est toujours aussi serein. Ne vois-t-il pas la sirène qui clignote dans mes orbites? Le gyrophare qui flotte au-dessus de moi, le message danger qui apparaît écrit en noir, surligné, et en gras ?
J'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle. Un monde que je ne connais pas. J'ai même la vague impression de ne plus me connaître. Mais pourtant les sentiments que je porte pour cette fille à la petite robe beige qui m'a ignoré sont bel et bien là. Mais elle m'a ignoré tellement fort que je commence à douter de ma propre existence. J'avais pourtant enfermé dans un coffre tous mes sentiments envers Hyunah. J'avais soigneusement fermé le coffre-fort pour l'enterrer dans mon jardin secret. Je m'étais promis de ne plus pleurer face à la pierre tombale de notre amour. L'idée même de venir tout décreuser pour rouvrir cette boite emplie de chagrin et cet amour malsain, était inconcevable.
J'ai le tournis, et le monde qui m'entoure tourne à une vitesse ahurissante. Aussi vite que mon cœur bat a l'idée que Hyunah soit au même endroit que moi. Mes yeux fixe ceux de Jungkook est une fumée sombre y apparait. Je ne le connais plus. Dans ma tête des milliards de questions, des milliards qui n'auront pas de réponse.
Ma main cogne violement le bois massif de la canne de Jungkook qui perds un peu de son équilibre, déjà bien fragile. Son état m'importe peu, alors je m'éloigne de lui. Je tire sur ma chemise. Les coutures de mes vêtements me brulent, mes muscles se contractent. Je n'ai jamais vécue ce genre de sensations. Que se passe-t-il ? Je l'entends qui hurle et m'appelle avec rage, mais je fais la sourde oreille. Les invites nous scrutent, curieux. Je sors de cette hôtel aux murs de pierres, descends les quelques marches pour retrouver le parking où j'ai garé ma moto quelques heures avant. Mes yeux se lèvent sur le ciel nuageux qui m'offre quelques minutes de répits, mais pas pour lontemps.
«- Tu abandonnes sans même commencer !? » hurle Jungkook dans mon dos.
J'entends le bruit de sa canne qui cogne contre le sol ainsi que sa respiration qui est irrégulière. Quel culot a-t-il pour se prétendre énervé ? Finalement le con dans l'histoire, c'est bel et bien moi.
«- Tu n'es pas prêt, dis-tu ?! Mais quand le sera tu finalement ?! Parce que putain en quatorze ans tu n'as pas réussi à mettre des mots sur tes sentiments ?!»
«- Jungkook reste dans ton coin, et ne te mêle pas de ça, je lui réponds froidement en me tournant vers lui. – Et puis j'en ai rien à foutre de Hyunah.»
Tout être humain réagit différemment face à la peur. Il y a ceux qui pleurent mais reste immobile face à leurs cauchemars. Les plus intrépides, affronte leurs peurs, le cœur battant mais ils foncent. Puis il y a le groupe dans lequel je suis inclut. Les lâches sans fierté. Ceux qui méritent plusieurs coups dans la gueule, je vous l'accorde. Mais Hyunah fessait partie de mes cauchemars.
Drôle de hasard n'est-ce pas ? Je l'ai tant aimé qu'elle me hante même pendant mon sommeil. Je la cherche dans mes draps froids, ainsi que dans mes bras. Combien de fois je me suis réveillé en sursaut après avoir fait le cauchemar de la perdre ? Beaucoup trop de fois, mais à chaque fois mon cauchemar demeure vivant même après mon réveil, car Hyunah n'est pas là. Malsain, mon esprit aime l'inventer dans mon appartement. Je suis même sur d'avoir déjà senti son odeur dans ma voiture. Mais le siège passager demeure vide, mon lit froid, mon portable sans notification.
Alors voir mon cauchemar prendre vie face à moi, haut en couleurs, parfumé de joyeux souvenirs me laisse sans moyens. Alors le moyen que je trouve le plus juste c'est de fuir. Ce que j'ai fait toujours quand il s'agissait d'elle.
Jungkook penche un peu la tête sur sa droite, et me souris malicieusement. Complètement ébahit par mon comportement. Je grimace de dégout, car oui je me dégoute mais je n'ai pas d'autre choix. Mes pieds pivotent et je continue de rejoindre mon véhicule.
«- On s'est déjà embrasser. Elle et moi.»
La foudre s'abat sur moi. Paralyser, mes membres refusent de bouger. Mon cerveau est en ébullition, alors que mon cœur lui gèle sur place. En une fraction de secondes, je viens de voir les quatre saisons passé devant moi. Devant mes yeux, une image se dessine. Je vois mon amour de toujours dans les bras de mon meilleur ami. Leurs lèvres se rapprochent et alors qu'elles sont toutes proche, le dessin disparait tel de la fumée. Dans ma bouche un gout de rouille et de cendres. Mon vielle amour pour elle brule dans mon âme.
«- C'était il y a quelques mois. Et pourtant j'ai du mal à l'oublier hyung. Tu veux savoir comment s'était ? Et bien s'e-»
Aussi vite que Jungkook avait pourrie mon esprit avec ces allusions à la con, j'avais fait volteface. Mes grandes mains s'était retrouver a empoigné avec force le col de sa veste de costume ainsi que sa chemise noir. Mes bagues ont griffé sa peau quand agressivement j'ai plaqué le corps de Jungkook contre une voiture. Surpris de mon mouvement rapide, mon cadet a lâché sa canne et a perdu un peu l'équilibre. Mais alors qu'il est en position de faiblesse Jungkook étire ses lèvres, visiblement fière de lui.
«- Je pensais que tu en avais rien à foutre, il rigole. – Pour quelqu'un donc la vie de Hyunah l'importe peu, tu as du mal à avaler le faite qu'elle et moi on s'e-»
«- Ta gueule Jungkook ! Putain ne m'oblige pas à t'en coller une !» je le menace, le poing fermé.
Pourquoi cette image me répugne autant qu'elle me fait du mal ?
«- Alors avoue !, il me pousse avec si peu de difficulté, et c'est à mon tour de me retrouver cloué à la portière d'une voiture. – Avoue que tu as toujours une petite étincelle pour elle qui brillent en toi. Et que c'est cette putain d'étincelle qui guident une grande partie de tes journées !»
«- De quoi tu parles ?» je le questionne en me frottant mon coude amoché.
«- Allez Taehyung putain, il perd patiente tout comme il perd les bonne manières. Il tire ses petits cheveux vers l'arrière, laissant son front bien dégager. Jungkook est perturbé par cette situation. – Jimin m'a tout raconté. Depuis que tu es rentré de l'armé tu vas à des workshops pour faire des bouquets. Et tous les mois tu en ramènes un chez toi. Parce qu'à chaque fois tu as le courage de le faire en pensant à elle, mais pas assez pour déposer devant chez elle, il parle agacer. – Que dans ton salon il y a une immense toile photo que Hyunah a pris...Bien lontemps après votre rupture. Sur ce coup tu as bien joué. Elle n'a pas compris la ruse. Moi oui, mais je n'ai rien dit, il rigole faussement. Et mon cœur se fissure à chaque parole que mon ami prononce. Car je découvre avec tristesse que Jungkook connais non seulement ma vie mais celle de Hyunah. – Et que ..., il marque une pause. Se baisse avec un peu de mal au sol pour venir reprendre sa canne. – Tu as toujours sur toi le double de la boucle d'oreille que Hyunah a perdue pendant votre voyage à Londres. »
Il finit son récit en tapant sur mon torse avec le sommet de sa canne. Le serpent en argent cogne alors mes pectoraux mais une petite boite fait barrière. Le son le fait sourire mais cette fois-ci, son rictus est doux et amical. Comment connaît-il ce petit détail de ma vie ? Alors que même Jimin l'ignore.
«- Invente les histoires que tu veux hyung. Raconte des balivernes à tes nouveaux amis si ça te chante mais n'oublie pas que je te connais. Et que surtout je sais...qu'elle te fait toujours de l'effet.»
Je reste sans voix face à mon ami. A bout de souffle je le regarde. Je pose ma main sur ma hanche et je regarde le ciel.
«- Je vais rentrer, il annonce d'une voix plus douce. – Je serais avec Hyunah à table. Si tu as vraiment changer c'est le moment de lui montrer. Elle a changé elle aussi...Peut-être que ça a du bon de s'éloigner. Finalement peut-être que tu tomberas encore plus follement amoureux de sa nouvelle personnalité. »
Le bruit de la canne qui cogne contre le sol, me pousse à croire que Jungkook part. Les paupières toujours close, j'essaye de trouver un sens à tout cela.
«- Hyung ?»
J'ouvre les yeux et mon cadet est déjà à plus de cinq mètres de moi, sous le perron décorés de guirlandes de fleurs, quand il me dit avec un petit sourire aux lèvres.
«- Elle veut danser...Et comme tu as pu le constater je suis hors service. Alors...Et merde fait ce que tu veux.»
Il disparait dans l'hôtel loué pour l'évènement. Un mariage quel drôle d'endroit pour se remémorer les erreurs du passé. J'avais connu plus triste comme endroit pour se retrouver.
Toujours ahuri par ces dernières révélations je reste un moment à l'extérieur. Je prends appuie sur la voiture contre lequel Jungkook m'a poussé. Ma respiration est aussi sifflante. Ma tête est en vrac, complètement retourné. Je refusais d'y croire. L'image qui m'a tant hanter, fessait rougir mes yeux. Je n'avais rien demandé. Enfin... Pendant des semaines certes j'ai silencieusement espérer de retrouver Hyunah au croissement d'une rue, attablé a un café, assise sur un banc sous un cerisier. Quelque part dans Séoul. Je l'avais aperçue certes rapidement mais le sourire sur son visage alors qu'elle marchait en bonne compagnie m'avais troublé. Jungkook avais raison. Elle avait changé. Et une partie de moi ce détestait car ce changement brutal c'est moi qui l'ai provoqué. Du moins c'est ce qui pèse sur ma conscience. Pendant mes longues nuits d'insomnie j'ai refait le monde avec des si. Et à chaque fois Hyunah finissait auprès de moi, mais cette fois-ci pleinement heureuse.
L'est-elle aujourd'hui ? Qui est ce garçon aux cheveux gris, de la même taille qu'elle, qui l'accompagnait ce jour-là dans les rues mouvementé du quartier de Sinjeong-dong ? Pourquoi des larmes ? Pourquoi les remords qui bercent mes nuits viennent peindre mes joues ? N'ai-je pas déjà vécu l'enfer ? Pourquoi je vois le revivre ? Suis-je bon qu'à ça ?
Combien de temps suis-je rester dans la barque de Charon* ? Celui qui exécute nos destins. Le conducteur des âmes m'a fait naviguer avec lui en enfer, comme offrande il a pris mes jours heureux. Il n'épargne personne. Ne trouvant pas ma place sur les rives du Styx, me noyant dans le fleuve de la haine, j'ai appris de mes erreurs mais c'était déjà trop tard.
Je sens sur le haut de mon crâne une gouttelette de pluie, suivie de très près par une deuxième. Ma tête se lève vers le ciel et je vois qu'au-dessus de moi flotte un petit nuage grisâtre, qui m'incite à trouver refuge à l'intérieur. Mais affronter le regard de Hyunah, ou du moins devoir lutter pour ne pas la regarder ne m'enthousiasme pas. Alors que ma tête me guide droit vers ma moto stationnée pas loin, mes pieds se stoppent en plein chemin.
«- Je ne sais pas quoi faire...» je chuchote alors que mon costume commence à prendre de plus en plus la pluie.
Tremblant je sors de la poche intérieure de ma veste en lin, un écrin que je garde très souvent près de moi. Dans une boite en velours bleu roi, figure une boucle d'oreille soigneusement posé là. Comme l'a si bien dit mon cadet c'est le ''doublon'' de la boucle d'oreille qu'a perdu Hyunah pendant notre séjour à Londres. Celle qu'elle a accidentellement égarée pendant qu'elle fuyait des fans un peu hystériques. Bien avant que Hyunah me laisse, j'avais trouvé un artisan bijoutier qui avait fabriqué une nouvelle boucle d'oreille pour ma belle. C'était le cadeau que j'avais secrètement aimé lui offrir après la première de son expo. Mais la soirée ne s'est pas passée comme prévue... Je regarde le bijou simple, une perle azur presque de la couleur des prunelles de Hyunah. Je le range de nouveau dans ma veste humide et je décide que d'une manière ou d'une autre la boite en velours trouvera son propriétaire aujourd'hui.
Rapidement mes jambes me guident vers l'hôtel. Vu le silence et le peu d'agitation présente dans le hall d'entrée décorés de compositions florales, je me dis que la cérémonie a déjà commencer. Et bien évidement je vais devoir me faire tout petit pour ne pas me faire repérer. Je retire ma veste humide qui commence à me coller.
Arrivé dans la salle de réceptions, les invités sont tous joyeusement assis et regarde les jeunes mariés qui se partagent leurs vœux. Surpris c'est la première fois que je rencontre l'homme qui s'unit à Yewon. Même si je ne le connais pas je suis admiratif. Il a réussi à la faire changer et à lui faire voir la vraie beauté de l'amour. Yewon m'a rapidement parlé de lui. Enfant d'un grand magnat de l'industrie de télécommunication de Corée, celui dont j'ignore le prénom a réussi à conquérir Yewon grâce à un spectacle de comédie. Alors que souriant il adresse à sa douce une sincère déclaration d'amour, mes yeux balaye la salle du regard et je tombe finalement, sur ma tendre debout un peu en retrait, appareil photo embarqué. Elle immortalise le moment, de ce couple charmant, qui pudiquement ont les mains liés.
Hyunah pivote légèrement et prend en photo la salle toute entière. Encore quelques photos, et je la vois qui zoom sur plusieurs invités, mais elle relève son objectif et ce dernier est braqué sur moi. Seul adossé au mur du fond, chemise blanche déboutonné en haut, les cheveux en peu en bataille, une veste de costume en main, mes yeux la contemple.
On reste de longues minutes à se regarder. Elle au travers de son objectif et moi qui cherche à trouver son regard mais si la tâche s'avère être impossible. On s'observe ainsi jusqu'à que le maitre de cérémonie annonce que le marié peut enfin embrasser son épouse. Comme le reste des invités je commence à applaudir mais sans arrêter de dévorer Hyunah du regard. Cette dernière fait quelque manipulation sur son appareil et je comprends qu'elle m'a immortalisé. Soudainement son attention se repose sur le couple fraichement mariés. Elle les bombarde de photos, et moi mon cœur bombarde du sang à toute vitesse dans mon corps. Je jurais avoir vu un sourire quand elle m'a photographié.
Mon sourire et mon humeur joyeuse furent de courte durée, car me voilà à quelques mètres de Hyunah. Le problème n'est pas la distance entre nos corps mais car ma brune est joyeusement attablés, elle rigole a gorge déployé avec mon meilleur ami. Enfin, celui que je croyais être mon meilleur ami. De là où je suis assis je peux parfaitement voir ce duo parler et rigoler. Jungkook a un bras poser sur le dossier de la chaise de Hyunah et a maintes reprises il bascule vers mon ancienne petite-amie, lui parle a l'oreille et à chaque fois cette dernière a la fâcheuse manie d'apprécier ça.
J'attrape mon verre et j'engloutis l'eau sans les quitter du regard. Je suis tendu, et ma position à table le démontre. Mes jambes sont ouvertes, sur la pointe des pieds une de mes jambes tremble. Les mouvements sont rapides : du haut vers le bas. Mon voisin de table louche à plusieurs reprises sur ma jambe, bien évidement je peux le comprendre, vu que je fais bouger la table ronde où nous huit sommes assis. J'ai les coude fermement posé sur la table, ma mâchoire est durement fermé sur ma langue pour éviter que je hurle a mon cadet de s'éloigner de celle que j'aime.
«- Mon garçon vous êtes stressé ?»
Je sursaute presque quand la petite grand-mère assise à côté de moi, pose amicalement sa main sur mon bras. Je la regarde et mes traits deviennent moins durs. Le sourire qu'elle aborde est tendre et je ressens que de la bienveillance dans son regard. Ma tête s'incline légèrement et je m'excuse de mon comportement. D'un coup mon portable vibre dans la poche de mon pantalon. Je m'excuse à nouveau et le retire pour voir qui m'envoie des messages.
Sans grande surprise le petit con de Jungkook, assis à une autre table, me nargue. Quel idiot. Enfin, le terme le plus correcte serait : quel enfoiré.
(ndl : je suis désole le site a eu un bug et il sauvegarde ainsi la mise en page des message, pardon :C )
Je me suis trompé. Le terme exact serait : quel putain de gros enfoiré. Quand j'ai relevé les yeux vers lui, j'ai vu que Hyunah n'était plus assise à ses côtés. Son assiette était vide, et son appareil photo était quand à lui toujours posé sur la table. J'ai à peine le temps d'interroger Jungkook du regard que mon confrère, sans grand effort, lève la main et pointe quelque chose du doigt.
C'est avec effroi que je vois alors, Hyunah dans les bras d'un gars. Légèrement plus grand qu'elle, l'homme à sa main posé sur sa hanche. Bien qu'il soit assez beau gosse, car il faut bien l'avouer, je suis tout de même hilare de son allure. L'ourlet de son pantalon n'est pas droit, sur sa chemise une tache qui ne doit pas dater d'aujourd'hui, le gel dans ses cheveux brille autant que le lustre orné de diamants qui décore la salle. Non, enfaite plus je le regarde et plus je me dis que ce mec n'est pas aussi beau que ça. Foutaise bien évidement. Je lui trouve tout en tas de défauts pour combler ma jalousie.
Admirer Hyunah dans le bras de cet inconnu me donne des frissons, tout autant que ça me donne pendant quelques instants une douce brise pour rêver quelques peu. Je m'imagine alors entourant son corps svelte, passé la pulpe de mes doigts sur la dentelle de sa robe. Tracer des chemins invisibles sur sa peau de laiteuse. Humer l'odeur de ses cheveux, embrasser sa tempe et remonter à pianissimo sur son front. Comme une partition d'une musique douce, mystérique mais sereine. Une mélodie qui serait au son de l'image qu'est Hyunah pour moi : mon havre de paix.
Hyunah bascule sa tête vers l'arrière dévoilant à cet étranger ses clavicules nues ainsi que son cou. Les traits sur son visage sont quant à eux plus fermes. Ses lèvres sont pincées. Je reconnais au mouvement de sa mâchoire que quelque chose ne lui plait pas. C'est alors que je remarque qu'une main du garçon se fait un peu baladeuse. Rien de provoquant, mais pour Hyunah je sais que la limite fut franchi.
Dans un élan de courage, je me lève de table, respectueusement je prends congés des invités qui entourent le cercle de verre et en quelques pas rapide je me retrouve sur la piste de danse. Pour la toute première fois, même si je ne souhaite que prendre jambes à mon cou, le courage qui m'a guidé vers Hyunah est encore là. Comme si les erreurs de mon passé son rester là-bas, avec les larmes, les peurs, les cauchemars. Le poids sur mes épaules n'est plus le même car je ne suis plus le même finalement. La douleur nous incite à changer.
J'ai toujours voulu l'amour de Hyunah que finalement j'ai commencé à romancer la douleur. Mais lui ajouter des couleurs n'a fait que la rendre plus vivante.
Alors j'ai vécu avec elle, mais un jour sans que je m'en rende compte elle avait pris les manettes de ma vie. Elle me guidait d'un pas lourd, sur mes yeux elle y avait déposé un voile de mélancolie, et de tristesse. J'ai du mal à me rappeler du dernier gros fou rire que j'ai eu avec Hyunah. Ai-je au moins réussi à la faire rire au moins une fois ?
Ma tête se tourne un peu, et entre la foule dansante j'aperçois le visage froid et solennel de Jungkook. Il a cette débauche de ce pêché capital car toujours avec cette même posture féroce, son visage appelle à la luxure. Quant à moi je ne suis que l'envie. Une partie de moi sait que Jungkook a réussi à faire rire Hyunah. Juste par leurs comportements à table, juste grâce à la fougue et la colère que j'ai vu dans ses yeux, tout à l'heure à l'extérieur. Jungkook a tant de secret bien gardés, encore des zones d'ombre dans sa nouvelle vie et pourtant j'ai réussi à lire dans ses iris de couleurs chocolat, que Hyunah a une place toute particulière dans son cœur. J'ignore la profondeur de ces sentiments, mais vu le regard protecteur qui lui lance je comprends que Hyunah à gagner un ami pendant ces dernières années.
Mais la place qu'elle a occupée dans mon cœur est toujours sienne. Je me faufile entre les couples heureux qui dansent sur une musique que je méconnais, pour enfin rejoindre le duo qui m'obsède depuis plus de cinq minutes.
«- Je vais me réassoir, excusez-moi.»
«- Encore une danse, allez.» incite l'homme en tenant le coude de Hyunah.
Quand Hyunah se tourne pour faire face à celui qui m'importune quelque peu, son regard tombe sur moi. Ses prunelles bleus me fixent, elle fait un rapide va et vient entre moi et l'autre.
«- Je peux vous aider ?» son ton est arrogant. Aussi vulgaire que la couture misérable qui tient le bas de son pantalon.
«- Bien voyez-vous, oui. Je parle calmement. – J'aimerais bien danser avec cette jeune femme. Donc, je ferme ma main sur son bras. Je pince fortement sa peau pour qu'il relâche Hyunah. – Merci de la lâcher.»
Sans trop d'opposition, et un frottant la zone où je l'ai pincé, le garçon quitte la piste de danse. Je me retrouve alors, droit comme un piquet, près de Hyunah, au beau milieu de gens qui tournois, et s'émerveille sur des sons.
«- Est-ce que si je te demande une danse...Tu accepterais ?»
La brune, regarde ses mains un instant. Puis timidement elle relève les yeux vers moi et sans un mot elle lève son bras pour venir encercler ma nuque. Je suis évidemment pris de panique car même si je rêvais qu'elle dît oui, j'avais cru pendant une longue seconde qu'elle me claquerait la joue en tournant les talons.
«- Merci.»
Je n'ose que répondre cela, en liant mon corps un peu au sien. Par peur d'être maladroit je laisse mes mains dans le vide juste à quelques centimètres de ses hanches. Mes paumes ne la touchent pas, et pourtant le magnétisme qui unit mon épiderme au sien est plus fort que jamais. Je sens des petits picotements car mes veines appellent le sang qui affut dans son corps. Hyunah se rapproche dangereusement, à tout moment elle peut entendre mon âme qui crie son prénom. Quant à moi j'arrive à apercevoir les battements de son cœur qui tapent dans sa poitrine, car à chaque battement mon torse reçoit une décharge électrique. Je bascule ma tête en arrière comme si mes poumons s'ouvraient à un air plus doux, plus propre. Mon corps s'enveloppe après plus de deux ans d'absence dans une étreinte parfumé de thé blanc. Au coin de mes lèvres un rictus se lève.
«- Il faut danser Taehyung... » Parle Hyunah gêné.
Je comprends alors que depuis qu'elle est dans mes bras, elle et moi n'avions pas bougé. Tel un poteau au milieu de la piste de danse.
«- Pardon.»
Je commence alors à me mouvementer sans jamais la toucher pour ne pas l'intimider, ou que je perde moi-même pieds. Timidement elle me suit. Je ne serais vous dire combien de temps on a dansé doucement sans parler, jusqu'à que je sente un air chaud sur mon torse. Quand je baisse les yeux, je remarque que Hyunah a finalement tourné son visage vers moi. Ses yeux sont braqués sur mon torse dénudé que ma chemise lui offre. Elle fixe les lignes noires encrés dans ma peau. Je sens qu'elle est intrigué et curieuse.
«- Ce sont des tatouages...»
«- J'avais pu deviner, elle me répond mais sans aucune once de froideur. – C'est quoi ?» elle me questionne sans me regarder et j'en suis reconnaissant car ça pourrais me chambouler.
«- Cerbère.»
«- Le chien a trois têtes de la mythologie...ou le chien qui protège la pierre philosophale ?»
Je rigole doucement au-dessus de la musique. Au même moment elle décide de levés ces beaux yeux bleus vers moi, alors je me stoppe. Hyunah quitte mon regard et se refocalise sur mon torse.
«- Hyunah...Puis-je te posé une question ?», je retiens mon souffle.
Elle hoche la tête, signe qu'elle approuve. Avant de parler j'essaye de calculer et de mesurer les poids de mes mots, car ma dernière volonté serait que Hyunah me quitte...de nouveau.
«- As-tu quelqu'un dans ta vie ?»
«- Je ne sors pas avec Jungkook si c'est ta question.»
«- Je n'ai personne aussi...»
«- Il y a eu une rumeur pourtant, elle parle son souffle me donnant des frissons. – Toi et l'une des violonistes qui travaille avec toi.»
«- Non. Il n'y a eu personne.» je suis ferme.
Cet échange est étrange. On se parle avec des pincettes on a peur de froisser l'autre. Mais bien évidemment je ne peux pas retenir ma curiosité ainsi que ma jalousie très lontemps.
«- Toi et Jungkook...Vous être proches on dirait...»
«- C'est une question ? Ça sonne plus comme une affirmation.» son ton est sec.
Je suis surpris de voir que Jungkook fait partie de ses choses que Hyunah ne veux pas discuter. Elle garde avec elle ses secrets qu'elle partage avec lui. J'envie Jungkook d'avoir réussi à percer la bulle d Hyunah et d'avoir trouvé au fond de son âme la chaleur d'une place.
Je donnerai sang et chair. Lutterai contre les armées du monde entier pour pouvoir avoir ne serait qu'une infime place dans son cœur. La plus petite serait suffisante. Mais comment faire quand je l'ai trahi ? Moi qui savais tout d'elle je l'ai fait vivre l'enfer duquel elle a fui.
«- J'ai tournée la page Taehyung.»
Sa voix ce casse presque, mais mon cœur n'a pas la même fin. Ce dernier fissuré, maltraiter depuis de longues années se brise et éclate dans ma cage thoracique.
Le menton de Hyunah se lève vers moi et son regard tombe dans le mien. Je fixe ses prunelles cherchant du réconfort. Une petite étincelle qui m'aiderait à me dire que ceci n'est pas la fin de la fin. Qu'il reste une infime aussi fine qu'elle soit, une chance que Hyunah me revienne ou que je puisse simplement faire partie de sa vie. Mais non. Le bleu perçant et brillant de ses iris est clair. Aucune zone d'ombres.
Ses paupières se ferment, et le rideau sur mon âme se ferme à son tour. C'est la fin. Ici. Nous deux. On s'est retrouvés à un enterrement et maintenant on pose les cartes sur la table une bonne fois pour toute à un mariage.
Mes paupières papillonnent d'émotions, je sens des perles qui se tiennent au coin de mes yeux. Au coin de la salle je vois que se tiens Charon, le passeur des enfers, qui m'attend. Je sais que je vais y retourner. Une nouvelle fois. Je vais marquer avec une lame mon nom sur le bois de sa barque.
Comme un voyageur sans passeport, un forestier dans une ville, un fantôme dans da propre maison je me sens ainsi : perdu.
Et pourtant aussi tragique que ce soit, la plus belle poésie de ma vie fut d'écrire ô combien ce fut merveilleux d'aimer Hyunah tout autant que ce fut douloureux.
Comme un dernier signe de courage face à elle, je pose mes paumes tremblantes sur son corps. Transfert dans son âme tout l'amour que je lui porte, et comme un dernier au revoir je décide de posé un baiser sur son front. J'accepte avec supplice et maladresse tout ce qui m'arrive. Je quitte Hyunah aussi vite qu'elle le fit avec moi il y a deux ans de cela.
Je la laisse seule sur la piste de danse, et cours désespérément vers la place qu'il me fut attribué à table. Sous les mélodies qui quittent les haut-parleurs, mon cœur gémi de douleur mais personne ne l'entends, a part mes démons longuement endormis. Près de ma chaise j'attrape ma veste de costume que j'enfile avec des gestes rapides. Je perçois quelque voix étrangères qui m'interpelle. Surement les gens assis avec moi à table pendant le repas mais je les ignore. Il faut que je quitte cet endroit. Je quitte cette ville. Il faut que je quitte tout. Une pause, un répit je mérite car j'ai essayé. J'ai changé. Mais changer ne pardonne pas les erreurs du passé.
D'un pas rapide je sors de la salle. Je passe devant Yewon, qui est au bras de son mari. Quand elle aperçoit le chagrin qui déchire mon visage, son sourire disparait, et son regard se pose loin derrière moi. Bien que ma haine envers elle fût, je lui en veux de nouveau. Pourquoi a-t-elle le droit à l'amour alors qu'elle m'en à priver ? Pourquoi doit-elle vivre des jours heureux, dans les bras de quelqu'un qui l'aime alors que c'est à cause d'elle que je suis ainsi ? Vide, égaré, sans possibilité d'avenir ?
Arrivé sur le perron de l'hôtel de campagne qui survole les falaises, où la terre déchire la mer, je m'étouffe presque avec ma tristesse. Pour la énième fois de la journée j'ai du mal à respirer. Sur un petit banc, lui aussi décorés pour l'occasion, je prends place pour laisser le temps à mes poumons de reprendre de l'air et pour que mes jambes regagne des forces. Disons aussi, que le nuage qui tout à l'heure était grisâtre et a présent noir. Et qu'au loin je vois ma moto se prendre de sacré seaux d'eau sur la gueule. Pas moyen que je prenne la route jusqu'à Séoul avec un temps pareille.
Pendant de longues minutes je reste assis, mes yeux fixent un point imaginaire, et comme un anti analgésique j'oublie pendant un cours instant la douleur. Ma tête est vide. J'oublie presque qui suis-je. Quand je revins à la raison, la pluie à cesser et un rayon de soleil illumine la mer. J'en profite alors pour décarpiller.
Les marches je descends, et je pars vers ma moto. Mon casque resté sur ma bécane est trempé et je me maudis car je sais que l'avoir comme protection va être un vrai supplice tellement ça va être inconfortable mais c'est la moindre des choses. Je passe une jambe par-dessus de la moto, et prends place. Rapidement je secoue mes cheveux et avant d'enfiler mon casque je regarde une dernière fois le perron de l'hôtel. Espérant y voir Hyunah.
Et c'est ce qui arriva.
Elle était là, debout, avec sa belle robe beige, son jolie nœud dans ses cheveux bruns clairs. Les bras ballant le long de son corps, elle m'observe avec une mine dépitée sur son visage. Ses pieds se meuvent vers moi. Elle descend les marches et marche vers moi timidement. C'est quoi ce bordel ? Suis-je mort sur la route et c'est le paradis maintenant ?
Quand mon ancienne petite-amie arrive à ma hauteur, je surprends qu'elle tient dans sa main un objet qui m'est familier. Inconsciemment je plote mon torse, espérant sentir l'écrin qui renferme le bijou de Hyunah. Mais je ne sens rien, car la boite est dans la main de mon premier amour.
«- Taehyung...»
«- Où as-tu eu ça ?» je lui demande énervé car elle m'a fait mal.
«- Tu te rappelles de la question que je t'ai posé quand tu m'as emmené à la plage ?» elle parle les yeux brillant.
«- Hyunah...»
«- Taehyung réponds-moi. »
«- Je me rappelle de tout, putain ! Absolument de tout !, je hurle en décédant de ma moto. – Et c'est bien ça le problème ! J'en peux plus Hyunah ! Putain je suis si heureux de te voir mais tu n'imagines pas à quel point ça me tue de te voir ici, devant moi mais sans pouvoir te toucher, t'embrasser ou te parler sans être gêner ! J'ai essayé pourtant de t'oublier mais je n'ai jamais réussi... Je pense que c'est dû au faite que je ne t'ai jamais vraiment expliqué ou je ne t'ai jamais vraiment dit la vérité, je marque une pause, prends une respiration et d'un coup rapide mon cœur éclate d'honnêteté. – Je t'ai toujours aimé Hyunah depuis nos douze ans jusqu'à maintenant. C'est très long crois-moi mais c'est si beau, un sourire apparait sans que je le contrôle. – J'ai toujours était intimider par San alors je ne t'ai jamais rien dit car pendant lontemps il m'a interdit de te parler et puis je me suis dit que toi aussi tu ne voulais pas de moi car...Putain tu étais vraiment aveugle ma parole, je grimace. – Puis quand j'ai voulu tout te dire toi et San vous vous êtes embrasser et j'ai tout vu. Tu m'as brisé le cœur, pour la énième fois à l'époque.»
«- Taehyung...»
«- Mais je t'aimais tellement que je t'ai pardonné...Puis alors San nous a quittés et il a laissé cette putain de lettre à la con. Honnêtement quel mec ravager laisse sur son lit de mort une carte à un ancien pote... Il n'y avait que lui pour le faire, je fais les cents pas comme un lion en cage, près de Hyunah. Mais je ne suis pas un lion mais un homme qui a trop aimer et souffert en silence. – J'ai alors décidé de faire tout ce qui te rendrai heureuse, c'était sa manière à lui je pense de nous rapprocher...Mais si seulement je n'avais pas tout fait foiré..., je souris tristement à Hyunah. – Je suis désolé Nae. Je tout le mal que je t'ai fait. Pour tous ces moments de silence, pour toutes les bêtises que j'ai faites. Je suis désolé de ne jamais avoir réussi à quitter Yewon...Je suis désolé que tu t'es retrouver entre nous dans notre jeu malsain. Mais je ne vais pas m'excuser de t'avoir aimé... ou de t'aimer.»
Avec un sourire sincère, et mes yeux débordant d'amour je la regarde. Je lui fis signe vers la boite qu'elle sert fort entre ses mains.
«- C'était ton cadeau pour te féliciter de ton expo...Ça datte je sais mais je voulais te l'offrir un jour. Le jour est arrivé.... C'est à mon tour de tourner la page, je respire et secoue la tête légèrement apaisé. – C'est bizarre tout d'un coup...Je ne garde plus rien.»
Et effectivement je ne ressens plus aucun poids aucune contraintes. Rien. Je suis nouveau d'un coup. Je revis.
«- Tu n'as pas répondue à ma question Taehyung...» les yeux larmoyants elle me supplie de lui donner enfin une réponse.
«- Oui...La mort pardonne-t-elle tout ?, je lui réponds en chuchotant. – Tu as trouvé la réponse ?»
«- Oui.»
«- Alors ?»
«- Non. Mais l'amour pardonne tout, ses yeux se plissent, et un sourire se dessine sur son visage. – J'ai tourné la page ainsi...Pas avec quelqu'un d'autre...J'ai tourné la page en te pardonnant Taehyung, parce je t'aime.»
Une perle salé à dévaler ma joue mais je ne l'ai pas chassé. Ces quelque mots on refermer une blessure. Maintenant, l'un face à l'autre Hyunah et moi, n'avons plus de secret. Plus rien sur le cœur. On est légers. Etrangers certes car on s'est perdu de vus mais on est tout nouveau. On se regarde dans le blanc des yeux comme si c'était la première fois qu'on se découvre. Je ne peux m'empêcher de sourire, de garder en mémoire chaque petit détail qui fait d'elle mon âme sœur.
« -Hyunah...»
Ma belle me regarde et s'approche de moi. Mon cœur tout nouveau, tout frais, bat à mille allures. Lui et moi on ne sait pas quoi faire car aucun de nous ne s'était préparé à ça. Mais le nouveau moi, celui qui fête bientôt ces 27 ans, dont la vie à changer, trouve dans les yeux bleus de la femme face à lui une lueur d'espoir.
«- Hyunah... Tu crois qu'on peut essayer de se revoir... De temps en temps... ?»
Elle hoche la tête rapidement et ses croissants de chairs se lèvent. Elle me dévoile alors ses dents dans un sourire réconfortant et sincèrement heureux. Ses paupières peintes d'une couleur chaude, papillonnent. Est-ce elle sent cette chaleur elle aussi qui enrobe son cœur ? A-t-elle du mal comme moi à ne pas sourire ? Son cœur bat il à la chamade au même rythme que le mien ?
«- Tu veux aller marcher ? »
«- Faire un tour sur la plage ?»
«- Oui...Si tu veux...»
«- Bien sûr !»
Lequel de nous deux s'est jeter en premier dans les bras l'un de l'autre. Qui de nous deux a pris l'autre dans ses bras pour une étreinte aussi forte que l'amour qu'on se porte. Aucune idée mais dieu que c'est bon. Elle est là. Maintenant je ne l'a lâche pas. J'hume son parfum de thé blanc, et je ne suis plus dans une bulle prête à éclater mais dans une bâtisse de béton qui résiste a tout. Dans un abri où l'honnêteté est maitre des lieux et où l'amour est propriétaire des murs.
Je vois au loin une silhouette qui disparait. Et tout près de nous une autre apparait. Depuis deux ans, San ne m'a pas rendu visite comme si ce jour-là il est mort une deuxième fois. Mais le voilà, dessinait de traits blanc, des lignes presque invisibles. Il se tient derrière Hyunah. Mon ami est heureux, un sourire il aborde sur son visage. Nos regards se rencontrent et il me fait un clin d'œil avant de disparaitre pour de bon.
Va-t-il désormais reposer en paix ? Va-t-on s'aimer encore plus fort ?
La réponse est oui.
Il pleuvait ce jour-là.
The end.
Je vous envoie plein de love et je vais partir chialer un coup. 🤍
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