Chapitre 31

Malgré l'information plus que bouleversante qui venait de nous arriver dessus, on dut prendre l'avion tous les trois. Chance pour nous, Octave était loin devant et donc il ne resta que Théo et moi près du hublot. Un temps accordé pour, je pense, pouvoir discuter de ce qui venait de nous être dit.

« Tu en penses quoi, toi ? »

Je ne sais pas comment Théo fait pour traiter cette information ni même comment son cerveau la gère, mais ce qui est sûr, pour moi, c'est que je n'arrive pas avaler la pilule.

Nous sommes morts... Tous les trois.

« Alex ?

— Hein ?

— Tu en penses quoi ?

— Écoute, tu ne veux pas me laisser respirer deux minutes là ? »

C'est en voyant son regard que je comprends ma bêtise. J'ai pas utilisé la bonne intonation.

« Désolé, c'est juste que...

— Non, mais je comprends.

— Honnêtement, toute cette histoire, c'est du gros n'importe quoi. Qu'est-ce que deux soldats et une fille de village auraient fait de si terrible pour qu'on les assassine tous les trois en même temps ?

— Pour ma part, je ne sais pas, mais tu l'as dit... Octus et toi, vous étiez soldats. Tu étais réputé pour être un bon stratège et un bon maître d'armes.

— Tu vas me dire que j'ai mis quelqu'un en colère ? Je n'ai pas fait la guerre parce que je trouvais ça amusant, mais parce qu'on me l'a demandé. Cela ne me plaisait pas de me dire que je risquais ma vie constamment.

— Mais on peut avoir un indice en partant de ça...

— Génial. J'aurai, quelque part, un ennemi juré à qui j'ai mis une raclée et qui, priant je ne sais quel Dieu, s'est vu accorder son vœu de vengeance ? »

Néanmoins, c'est pas idiot.

Si vraiment j'ai énervé quelqu'un par le passé, le plus juste aurait été de tout me prendre. Thétis, Octus. Ils étaient ce que j'avais de plus précieux. Ils sont toujours tout ce que j'ai de plus précieux.

Je ne peux en vouloir à Octave d'avoir caché qui il était, mais je ne comprends pas son but. J'ai l'impression que malgré tout, il y a une part d'ombre. Quelque chose qu'il ne me dit pas. Quelque chose qu'il cache. Je le connais, il n'a jamais aimé m'impliquer dans ses plans tordus.

« Il faut que je parle avec Octave.

— Quoi ?

— Il faut que je lui parle. Juste lui et moi.

— T'es sérieux là ?

— Écoute, on va se taper je ne sais combien d'heures de vol juste pour retourner là-bas, j'ai mal au cul, aux jambes, donc oui, je suis sérieux. »

J'enlève ma ceinture, me décolle de mon siège et disparais dans le couloir.

Chance pour moi, le siège à côté d'Octave est vide.

« Hey !

— Tiens... Qui voilà...

— Tu m'en veux ?

— De quoi ?

— De te laisser tout seul ? De douter de toi ?

— Non. Je comprends. J'aurai fait la même chose si j'avais été à ta place. Néanmoins, si l'on est qui l'on est... Et que tu me connais autant que je te connais Alex... Alors ce que tu fais est inutile.

— Qu'est-ce que je fais exactement ?

— Tu viens me soutirer des informations. »

Merde.

« Donc... J'ai raison ? Tu en sais plus long que nous, n'est-ce pas ?

— Il se pourrait bien.

— Pourquoi tu ne veux rien nous dire ? Pourquoi tu gardes tout pour toi ?

— Parce qu'en vous laissant dans l'ignorance, je vous protège ! Tu ne comprends pas ? Je n'ai pas envie de revivre tout ça une seconde fois ? Si j'avais eu l'occasion, je vous aurais enfermé dans un entrepôt ou quelque part pour vous empêcher de retourner là-bas.

— Tu dis que si l'on y retourne, on va mourir... Mais cette histoire est vieille de plusieurs siècles... Il n'y a plus que nous. »

À ce moment-là, il me regarde avec cette petite lueur triste pétillant dans ses yeux.

« Dis-moi Alexandre... As-tu réfléchi à tout ça ?

— À quoi ?

— Si nous sommes là tous les trois... Ne crois-tu pas que c'est valable pour d'autres ? »

Attends.

Attends.

Attends.

Tu veux dire que... ?

« Nous ne sommes pas les seuls. Nous n'avons jamais été les seuls. »

Pause. J'ai peur de comprendre ce qui se passe maintenant.

« Dis-moi Alexandre... Te souviens-tu de notre dernière guerre ? »

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