Chapitre 22

Assis sur le banc des remplaçants pendant les minutes de jeu restantes, j'ai dû assister à la plus grosse humiliation qu'il a été donné de voir. Humiliation... Que dis-je ! Déculottée.

9-3.

Je n'ai même plus les mots pour décrire ce que je ressens outre la frustration de ne pas avoir pu jouer la seconde partie. J'ai dû voir Théo laissant passer tous les ballons qui arrivaient trop rapidement pour lui et Octave marquer deux fois contre son camp.

Je crois que je me rends compte à quel point je suis entouré de bras cassés.

« Vous me faites honte. Mais vraiment honte.

— Oh ça va hein ! C'était des monstres aussi ! Je suis sûr qu'ils sont dopés à je ne sais quelle drogue ! Foutue classe préparatoire.

— Ne te cherche pas d'excuse Octave, tu as juste fait de la merde aujourd'hui.

— En même temps, si mon partenaire, alias ma patte de lapin, ne s'était pas retrouvé exclu du jeu pour blessure... J'aurai mieux fait.

— Va falloir qu'on se rattrape.

— Vous avez l'air d'avoir une dent contre les Prépas tous les deux. »

L'innocent Théo qui semble débarquer complètement d'une autre planète n'a pas idée de ce qu'il vient de dire tandis qu'on se retrouve à le fusiller du regard.

« Une dent ? UNE DENT ?! C'est plus une dent qu'on a contre eux, c'est toute une gencive. »

Pauvre Octave. Je crois qu'il vit la défaite encore moins bien que moi.

« Cela va faire 2 ans que ces petits péteux remportent les jeux ! Hors de question de leur laisser cet honneur une année de plus ! Cette année... La victoire revient à la fac ! À LA FAC !

— Octave a raison.

— Je croyais que vous faisiez ça pour le jeu à la base. Que c'était "sympa" et tout le tralala.

— Mais ça... ça c'était avant de se prendre une branlée pareille. »

Maintenant, il est hors de question de laisser les prépas remporter une médaille de plus. Niet.

D'ailleurs en parlant du loup, on en voit le bout de la queue. Ils nous passent devant, à peine transpirants, nous jetant un petit regard fier.

« Allez, les gars, faites pas cette tête ! La prochaine est pour vous. On peut même vous laisser un peu d'avance si vous voulez. De toute façon, on sait déjà qui gagnera une année de plus !

— Alex ? Retiens-moi.

— Vas-y. »

J'attrape Octave par le bord du short tandis qu'il se lève brusquement du banc.

« Vous ferez moins les malins quand on vous aura fait manger les pissenlits par la racine ! »

Après cette première journée d'ouverture, tous les étudiants eurent quartier libre pour le reste de l'après-midi. Certains commencèrent à faire connaissance, d'autres à sympathiser, mais nous, on décida de quitter le campus et de retourner en ville.

On a besoin de changer d'air.

« Un peu plus et je lui collais mon poing dans sa face de "De toute façon je vais faire une grande école et pas toi looser".

— Détends-toi Octave, tu pourras te venger plus tard. Profite de la journée. Regarde, on est loin du monde. Loin des problèmes. »

Soudain, une vieille femme apparaît devant nous, sortant de la ruelle comme un diablotin sortant de sa boîte nous laissant échapper un léger cri de suspens.

« C'est la vieille de la dernière fois ! »

Je disais quoi déjà ? Loin des problèmes ?

« Vous êtes en danger... Vous ne devriez pas... Vous ne pouvez pas... »

Puis elle repart en courant dans sa ruelle, nous plantant tous les trois dans la rue principale.

« C'était...

— Flippant. »

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