Chapitre 19
Je crois que ça doit faire dix minutes. Dix minutes que nous sommes assis là, regroupés, entassés les uns sur les autres. Dix minutes que nous sommes en plein soleil, à rôtir. Dix minutes à devoir écouter le discours du Président de la Fac.
Il peut bien parler lui. Il est sous une estrade à l'ombre, se tenant derrière un pupitre bien sagement.
« Je vais mourir.
— Je suis déjà mort. »
Octave et Théo, à moitié couchés l'un sur l'autre, agitant les bras dans tous les sens pour tenter de se faire un brin d'air, fusillent le Président de la même façon.
« Vous savez que plus vous vous agitez, plus vous avez chaud ?
— Dit-il alors qu'il est là, assis en tailleur, tranquillement, sans même une goutte de transpiration sur son front.
— Parce que je suis intelligent, moi. Je ne m'agite pas.
— Comment tu fais ? Donne-nous ton secret. »
Je n'en ai aucun.
Je dois certainement mourir de chaud autant qu'eux, mon t-shirt est bon pour un essorage complet, comme ceux de la plupart des étudiants regroupés ici.
L'attente au soleil devrait être considérée comme la première épreuve de ces jeux. Tous ceux couchés par terre, éliminés. Quoique... Si l'on fait ça... On perd déjà 70 % des joueurs et cela rendrait tout ceci d'un ennui mortel pour moi. Je suis déjà assuré de gagner à chacune de mes épreuves alors si je perds le peu d'adversaires potentiels, je me devrais de déclarer forfait.
Mais une part de moi m'étranglerait pour ça. Je ne peux pas. Je ne peux même pas l'imaginer non plus. Il faut que je participe et il faut que je gagne.
Mon rencard est en jeu.
Un ciné, hein ? Je me demande quel est son type de films.
Action ? Non, trop cliché.
Horreur ? Ah oui. Je le vois bien hurler comme une petite fille dans toute la salle en me tenant le bras fermement. Quoique... Thétis a toujours eu l'habitude d'être la fille la plus brave du village. Une fois, elle a même battu à coup de bâton en bois, deux soldats d'une autre cité. Terrible.
Comédie ? Il n'a déjà pas beaucoup d'humour en général...
Ou alors... Dernier choix... Un de ces films de réalisateurs qui ne passe que durant un festival. Je le vois bien là-dedans.
« Alex ? Alex ? Tu écoutes quand on te parle ?
— Hein ? Ah non, désolé. J'avais l'esprit ailleurs. Qu'est-ce qu'il y a ?
— Le discours du président est terminé. On s'en va.
— Ah ! Déjà ? J'arrive.
— Comment ça "déjà" ? J'ai bien cru que j'allais finir fondu par terre. Regardez comme je transpire !
— Octave ? Ne soulève plus jamais tes bras. C'est dégueu.
— Je dois aller prendre une douche. Je ne peux décemment pas participer de cette façon.
— À quoi ça sert ? Tu vas transpirer comme un cochon de toute façon.
— Hmm... Je sais. Mais je veux câliner une fille... Elles ne m'approcheront pas si je ressemble à une éponge.
— Ahaha ! Non c'est sûr. »
Je me relève tandis que la majorité des étudiants se met en route vers le complexe sportif.
« Les gars ? Prêt à botter des fesses.
— Oh ça oui ! »
C'est plutôt les tiennes que je vais botter mon petit Théo.
Pardon.
Concentration Alexandre ! Concentration.
« On va les manger tout cru. »
C'est parti !
Début des Jeux Inter Étudiants !
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