Chapitre 2 partie 4

Un peu en périphérie de la ville je repère une petite maison aux volets bleus ciels fermé. Je ne sens aucune odeur humaine, pourtant il y a des meubles à l'intérieur. J'entre par le jardin qui débouche dans un petit lotissement désert. J'arrive directement dans un salon aux murs jaunes pâles. Face à une cheminée en brique deux fauteuils en cuir sépare l'espace détente de la salle à manger. La couche de poussière qui entoure les vases vides sur les guéridons m'apprend qu'effectivement personne ne vit ici. Je remets en place les volets que j'ai retirés de leur gong pour crocheter la fenêtre. Je m'assois ensuite le dos contre la cheminée dans l'angle mort des trois fenêtres de la pièce. Avant d'arriver ici j'ai fait beaucoup de détours et, à plusieurs reprises, je suis retourné sur mes pas. J'aurais aimé trouver l'un de ces lieux miteux ou l'odeur d'alcool, d'urine et de crasse est suffisamment forte pour camoufler la mienne. Mais la ville ne semble pas suffisamment grande pour contenir ce genre d'endroit. Avec un peu de chance le clan que j'ai croisé ne va pas particulièrement me chercher si je fais profil bas. J'ai déjà croisé un clan de trois vampires, je les avais vus de loin et avait fui le plus vite possible. Ils ne m'ont jamais cherché. Mais j'en ai croisé d'autres plus hostiles qui m'ont attaqué sans sommations. Ceux-là je les ai fuis comme j'ai fuit les Volturis hier. Il m'est arrivé de m'attarder avec quelques-uns. Le dernier a presque réussi à me conduire en Italie, là où habite Aro, j'ai mis un temps fou à rejoindre le bon continent. Après cette expérience j'ai décidé de continuer ma route seule. De toute façon aucun monstre que j'ai croisé partageais mes pratiques alimentaires. A croire que je suis la seule à refuser de tuer des humains. Mais bon avec le temps je me suis habitué à être vue comme une anomalie par les membres de mon espèce. Et je ne tiens pas particulièrement à avoir leur approbation.
Totalement immobile et les sens aux aguets j'attends que les heures passent. C'est pendant ces moments d'inaction que ma mémoire se brouille et ce mélange. Mise à part des souvenirs précis et des certitudes je suis incapable de raconter ce que j'ai vécus. Mise à part pour le vampire brun ça ne me gêne pas. Après plusieurs heures sans que rien ne change, une odeur me parvient. Un fumé spécial, très sucré avec un peu d'encens. Je devine aussi l'odeur d'un savon fruité et de la forêt. Plus ténu, trois autres odeurs me parviennent aussi sucrées que la première. Ils m'ont retrouvé...

- C'était risqué, mais bien tenté. Il faut qu'on parte maintenant. Si on sort de leur territoire ils nous laisseront peut-être tranquille.

C'est une possibilité, mais s'ils se sont embêtés à me suivre jusqu'ici je ne pense pas que ça suffira. Mais essayons de toute façon on ne va pas faire un combat à un contre quatre.
Je sors par la fenêtre et cours tout droit sans regarder où je vais. Il faut que la technique de Lique fonctionne ! La nuit est tombée depuis que j'ai commencé à me cacher, ça m'évitera les humains. La maisonnette était vraiment à la limite de la ville je peux donc compter sur les vastes étendues du Canada pour fuir plus vite. La ville est entourée par la forêt et par le fleuve j'ai donc encore mille et une cachettes pour disparaître. Mais aussi mille et un endroit pour me faire coincer et tuer.
Les pins et la végétation deviennent flou autour de moi. Il m'est facile d'esquiver les branches et les roches j'ai l'habitude, par contre de l'épaisse couche de neige je le suis beaucoup moins. Il faut que je lève plus hauts les jambes pour que mes pieds attaquent la neige à plat. Sinon je m'enfonce presque jusqu'aux genoux et la neige s'agrippe, mais ne fond pas. Derrière moi j'entends les pas précipités de mes poursuivants se rapprocher, eux ont l'air beaucoup plus à l'aise sur le terrain. Concentré a essayé de les localiser, je me heurte à un arbre et me prends un bon mètre de neige dans la figure. Je m'ébroue pour me dégager, mais perds à nouveau du temps. Bon il me reste plus qu'à faire face. Le premier ne tarde pas à apparaître et ce n'est pas un des monstres que j'ai croisé dans la rue. C'est un mâle très grand et très beau. Il a une mâchoire anguleuse, des cheveux cuivrés en désordre et des traits fins qui semblent gravés dans le marbre. Maintenant que je le vois, il me rappelle les statues d'homme nu en Italie. Pleinement dégagée de la neige je m'accroupis calmement en position de défense. C'est à lui d'attaquer, je ne combattrai pas si je n'y suis pas forcé. A ma droite un deuxième monstre inconnu surgit, une femelle cette fois. Elle est grande, blonde et irradie. Elle semble capter toute la lumière pour que sa peau brille toujours de mille diamants. A côté de cette femelle n'importe quel vampire pourrait se sentir moche. Tous deux ne s'approchent pas, ils restent figés, immobile comme un rocher. A ma gauche surgit le lutin avec un grand sourire jusqu'aux oreilles. Elle s'assoit carrément au sol, ses bras encerclant ses genoux. Je suis étrangement hypnotisé par ce petit monstre, ça vient peut être du fait que tous les vampires avaient l'air torturé. Souvent par la soif. Mais elle semble à cent pour cent sereine comme si rien ne pouvait lui arriver sans qu'elle ne trouve une solution pour s'en sortir. Soudain elle tourne la tête et la hoche très légèrement de haut en bas. En regardant dans la même direction, je vois que ma seule porte de sortie est maintenant fermée par l'un des deux mâles de la rue. Le plus grand des deux. Il s'avance les mains devant lui. Tout mon corps frémit, mais aucun de mes muscles ne se contracte. Je suis étrangement calme et contrairement à la première impression qu'il m'a renvoyée je le trouve sympathique.

- Attaque ! Il a un don, on ne peut pas changer comme ça ! Il s'en sert sur toi !

Un grognement d'avertissement sort de ma poitrine alors que je change légèrement de position. Je me tourne complètement vers lui et change mon poids du corps. Avant j'étais prêt à recevoir une attaque, maintenant je suis prête à lui bondir au cou. Pourtant, j'hésite, il a l'air tellement inoffensif avec ses mains tendues vers moi comme s'il avait peur que je l'attaque. Mais Lique me ramène à la raison en me montrant son image dans la rue. Son visage dur, sa bouche pincée et ses cicatrices n'avaient rien de sympathique et d'inoffensif. A un dixième de seconde avant que je saute le lutin lance un "Attention". Le mâle blond tout le temps de se mettre en position de défense, il encaisse mon attaque et doit augmenter la force de son don puisque tout devient noir.


XOXOXOXOXOXOXOXOXOXOXOXOX

Coucou !

Un chapitre un peu plus court, j'essaie de couper mes chapitres en épisodes cohérent. Apres je peux publier les dix pages d'un coup si vous n'avez rien contre les tres tres long chapitre ? Comme vous voulez ^^

Mille merci pour vos votes !

Bisous <3 <3 love !

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