Chapitre 1 partie 2

- Ange ! Où étais tu passée ? Quand je dois parler à ma fille j'aimerais pouvoir la trouver dans la maison, surtout quand je lui ai ordonné de ne pas partir ! 
- Parce que je dois rester enfermé pour les rares fois où vous m'accorder votre attention ?

Le fantôme qui me sert de père a le don pour réveiller mon esprit rebelle présent chez tous les adolescents.

- Trois ! Vous m’avez adressé trois phrases depuis que Maria a pris ses quartiers !
- Je t'interdis de me parler sur ce ton jeune fille ! Se fâche père. Et dorénavant je t'interdis de parler sur ce ton à ta future belle-mère !
- Pardon ? m’exclamais-je surprise en même temps que Jasper. 
- A cause de toi j'ai oublié de te dire pourquoi je voulais te parler. Ma chérie, Maria et moi avons décidé de nous marier là semaine prochaine.

Par réflexe je tourne la tête la personne aussi interloqué que moi à savoir l'homme blond. Blanc n'est pas une couleur suffisamment pale pour décrire celle de sa peau. Il semble aussi confus que moi. Derrière mon paternel se tient Maria toujours aussi belle avec un sourire mauvais, soudain elle remue les lèvres sans qu'aucun son en sort. Enfin je crois qu'elle a remué les lèvres, ça à dut durer qu'un dixième de seconde. En tout cas il s'est passé quelque chose, car je sens son homme de main souffler de soulagement dans mon cou. Qu'est ce qu'elle a pu lui dire ? et surtout comment ?

- Tu étais où ? demande brutalement mon père. 

- Chez Inès, soupirais-je. Je me sentais seule et je m'ennuyais.
- Viens dîner maintenant.

Pendant le repas je garde la tête basse et ne prononce pas un mot. En vérité personne ne parle malgré l'ambiance détendue. Une grande table en chêne de France, une dinde rôtie que la rousse avale sans mâcher et des pommes de terre. Un repas ordinaire pour cette situation si spéciale.

Le lendemain matin je reste le plus de temps possible dans ma chambre quitte à me priver de petit-déjeuner. En bas j'entends une certaine agitation, sans doute les premières préparations de ce stupide mariage. Je tue les heures en rangeant ma chambre puis en jouant du piano. Je ne dois pas être la meilleure, mais après un mois à faire que ça, en plus de 12 ans de pratique je dois avoir un certain niveau. Au moins celui où on regarde plus les touches. Au milieu d'une mélodie un courant d'aire m'interrompt. Il fait déjà trop chaud pour que je laisse ma fenêtre ouverte. En relevant la tête je remarque que je suis observée. Je sursaute sans même remarquer l'identité de l'espion. Mon coeur s'accélère et mon corps ce prépare à bondir pour fuir.

- Excusez-moi mademoiselle Ange.

C'est avec un grand soulagement que je reconnais la voix chantonnante d'Andréa une de nos servantes. Pendant quelques secondes j'ai redouté devoir l'un des monstres de Maria, qui ont peuplés mes cauchemars cette nuit. Il faut vraiment que je me calme... Je vais finir enfermé dans un institut spécialisé comme les soldats des tranché de la Grande Guerre.

- Ne t’inquiète pas… Que se passe-t-il ? demandais-je agacée.
- Quelqu’un vous attend en bas.

Surprise je me lève et sort de ma chambre sans plus prêté attention à l'intrus. Les épais rideaux du couloir et du hall sont fermés. Mon chemin est uniquement éclairé par les lampes, on se croirait en pleine nuit. Là où hier m'attendaient mon père et sa "fiancée" se tient une jeune femme brune à la peau mate et au grand yeux noir. Ines. La pauvre regarde ses pieds pendant que, cinq mètres plus loin, Jasper la détaille de bas en haut. C'est la première fois que je le vois autant en 24 heures celui-là... J'aurais put m'en passer.

-Inès ! La saluais-je en la prenant dans mes bras. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je me pose la même question, répond-elle d’une petite voix qui ne lui ressemble pas.
Sans rien ajouter je l’entraîne dans mon antre. 
- Alors ? Insistais-je en me laissant tomber sur le lit.
- Ton père a appelé le mien pour passer des commandes pour son mariage. Tu m'expliques ?
- Je ne peux pas, je n'ai pas compris ce qui s'est passé... Maria est arrivé et a pris possession de la maison je suppose. 
- Cette Maria elle est comme le type qui m'a ouvert la porte ? demande mon amie inquiète.
- Tu veux dire pâle, maigrichonne, magnifique et effrayante ? Riais-je d’un rire jaune. Oui exactement.
- Et ils sont combien ? 
- Une vingtaine d'après ce que j'ai compris, mais je ne les connais pas tous. Celui qui t'a ouvert c'est Jasper, la plupart du temps il est avec Peter, je connais Maria... Arthur et Andres deux autres qui m'ont attaqué hier.
- Qui t'ont quoi ? s'exclame la grande brune choquée.

Je lui raconte rapidement l'incident de la veille et la peur que j'ai eu. 

- Tu sais, je ne t'ai pas crue hier, avoue Inès, mais en voyant le blondinet j'ai eu peur moi aussi. Maintenant je comprends quand tu affirmes que ce sont des démons comme ceux décrits par Père Alejandro.
- Je n'y croyais pas non plus. Pour moi tout ce qui est conscient à une âme. Je veux bien croire qu'elle est distincte de nos corps, mais elle est l'essence même de ce que nous sommes. Elle nous suit dans les bonnes comme dans les mauvaises décisions...
- Ce n'est pas que je ne t'aime pas, me coupe-t-elle sentant que je pars dans une longue explication, mais je vais peut-être bientôt devoir partir. Si j'ai bien compris ton idée nous ne pouvons pas perdre notre âme ?
- Exacte. Ce ne sont pas des démons juste des gens qui font le mauvais choix. 
- Qui te dis qu’ils ont le choix ? 

Ma porte de chambre s'ouvre brutalement m'empêchant de répondre. C'est Jean le père d'Inès, il est français et a préféré s'installer dans notre village quand j'étais enfant. Il n'est plus très jeune et souffre d'obésité en plus de sa calvitie.

- Bonjour Ange, je suis désolé de vous interrompre, mais il nous faut partir. 
- Au revoir M’sieur Jean ! Salut Inès !

Et je me retrouve à nouveau seule dans mon petit domaine. C'est la journée la plus longue de ma vie. Le lendemain et le surlendemain aussi. Plus que trois jours avant cette stupide fête. En début d'après-midi je décide de sortir de ma chambre pour aller me ravitaillé en nourriture, c'est clairement du vole et je suis devenue assez doué dans ce domaine. En tout cas personne ne m'a encore surprise. Je revêts un pantalon d'équitation pour ne pas être entravé par une jupe. Je me glisse ensuite sans bruit dans le couloir jusqu'à l'escalier de service, qui comme par hasard est juste après la chambre du monstre roux. Chose étrange sa porte est légèrement entre-ouverte.
- C’est enfin le temps d’en parler Maria ? 

Ce n'est pas bien d'écouter aux portes, mais qui ne l'a jamais fait ? Au pire je me confesserai. Je recule près d'une des fenêtres fermées pour me dissimuler dans l'obscurité. Je ferme les yeux pour me concentrer uniquement sur les bruits. Je n'entends que leur voix, aucune respiration ni aucun déplacement à croire que ce n'est qu'un enregistrement sans hachure.

- Jasper, soupir ma future belle-mère, j'ai besoin de la grange d'Antonio et cet idiot c'est entiché de moi. Quel humain ne ferai pas de même ?

Aucune réponse.

- Quand nous pourrons attaquer Dallas je te jure qu'il sera notre dernier repas avant la bataille, plaide la femme si on peux dire. 
- Mmmpf, soupir t-il sceptique.
- S'il te plait, ne me regarde pas comme ça. C'est un mal nécessaire.
- Tu me promets qu'après Dallas on se mariera ? 
- Promis ! Jasper tu sais qu'il n'y a que toi qui compte. 

Généralement dans les livres c'est là que la discussion se finit et que l'un des méchant surprennent le héros. Dans le doute je recule de quelques mètres avant de reprendre ma route.
 
- Mademoiselle Ange, me salue Jasper en me croisant, vous avez enfin arrêté de boudé ?

Je ne réponds pas et accélère le pas réfléchissant à la scène qui vien de se passer. En le dépassant je vois un rictus énervé tordre ses lèvres et il me jette un regard si noir que je jurais que ses iris sont plus sombres que d'habitude. La porte c'est refermé, alors je me dirige vers l'escalier de service et descend à la cuisine. J'attrape rapidement un panier de pomme et remonte en quatrième vitesse. J'avais faim, mais là toutes mes pensées sont tournées vers les paroles de Maria. Son "dernier repas"... Elle serait cannibale ? Ou une sorcière qui garde une jeunesse éternelle en consommant de la chair humaine ? Mais une des questions qui m'inquiète le plus tourne en boucle dans mon esprit : Sont-ils tous comme elle ou seulement des démons à sa botte ? Elle serait la chef d'un culte étrange et secret qui nous coutera la vie. Devrais-je arrêter de fouiller ou continuer foutu pour foutu...

XOXOXOXOXOXOXOXOX
Bonsoir, bonsoir  !
Ça va vous ?
J'hesite sur la mise en page... Vous voulez que je laisse autant d'espace ou je mets plus de gros paragraphes ?
Merci de vos retour et la bonne soirée !
Bisous ❤❤ love !

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